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Critique de kuroineko


Paru pour la première fois en 1976, Hier, les oiseaux a bénéficié d'une bienvenue réédition par le Livre de Poche au printemps 2018.

Quarante-deux années après sa publication, le roman de Kate Wilhelm reste d'une inquiétante actualité. Dans les débuts du récit, le monde court à sa perte entre guerres atomiques, maladies, stérilité animale et humaine, pollution, désinformation, etc. Une famille de visionnaires s'acharne à sauver ce qui peut l'être, optant pour la solution du clonage.

Trois parties et un épilogue composent l'histoire. La première raconte l'instauration du système de clonage et d'une vie communautaire en autarcie. Dans la vallée résident une centaine d'humains ayant survécu aux maladies. Des humains bientôt dépassés numériquement par leurs clones. Puis clones de clones.
Kate Wilhelm met l'accent sur l'uniformité de cette communauté, à brève échéance. Persuadés que c'est l'individualité et son individualisme qui ont conduit l'humanité à sa destruction, les médecins et ingénieurs généticiens concluent que l'individu ne doit être qu'une partie d'un tout et s'y soumettre.

Outre les questions d'éthique sur le clonage et la greffe d'éléments sur certains foetus, le texte s'impose aussi comme un hymne à la différence et à la création unique, au lieu de la reproduction standardisée de modèles antérieurs. Dans ce contexte post-apocalyptique, la Nature se fait très présente et les descriptions de l'auteure enchante le récit. Les arbres sont la vie-même et révèlent leurs secrets à qui sait entendre et ecouter.

Hier, les oiseaux renvoie à d'autres lectures d'anticipation, comme le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. S'il est parfois un peu complexe de se retrouver dans les fratries de clones, certains personnages, comme Molly, Mark ou Barry, sont très intéressants à suivre dans leur évolution et leurs pensées.
Même si le devenir possible de l'humanité tel qu'il est décrit par Kate Wilhelm est dérangeant et anxiogène, elle n'efface pas pour autant toute lueur d'espoir.

A l'issue d'une COP24 de Katowice bien peu concluante et de mesures insuffisantes prises en matière de lutte écologique, la lecture de romans tels Hier, les oiseaux devrait faire réfléchir toujours plus sur l'avenir du monde et de ses habitants.
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