AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782207302347
256 pages
Denoël (15/04/1977)
3.68/5   40 notes
Résumé :
Riches propriétaires terriens, les Sumner, pressentant que la pollution et la guerre vont tout ravager autour d'eux, ont construit, dans leur domaine de Virginie, un centre de recherches scientifiques qui leur permet de survivre en économie fermée. Et quand, au lendemain du cataclysme, on s'aperçoit qu'hommes et femmes sont devenus stériles, la solution est là, toute prête produire des bébés par cloning. Mais, à mesure que les générations se succèdent, une question ... >Voir plus
Que lire après Hier, les oiseauxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 40 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
Hier, les oiseaux est un roman qui nécessite de faire une (courte) pause, afin d'en mesurer toutes les retombées (et pas uniquement nucléaires).

J'allais dire que ce récit laisse des traces, et pourtant c'est une relecture et la précédente date de …1978. Aucun souvenir n' a refait surface tout au long des pages tournées.

Hier les oiseaux est un récit post-apocalyptique, puisque, sans qu'un repère temporel soit suggéré, le monde court à sa perte, d'où la tentative de dernière chance d'un groupe familial d'organiser la survie. L'un des problèmes majeurs étant la stérilité des humains, le clonage apparaît comme une solution alternative à la reproduction sexuée, même si les expériences en cours manquent de certitude quant au devenir des générations futures.

L'auteur a cette habileté de ne pas entrer dans les considérations techniques et scientifiques, que ce soit pour le clonage ou l'élevage de foetus, ou pour la gestion informatique de ces tâches (le roman est écrit en 1977), ce qui a davantage de rendre ce récit intemporel.
C'est aussi de cette façon qu'il suscite des réflexions philosophiques sur de multiples sujets : le statut des clones, la domination de la nature qui reprend ses droits alors que les humains ont laissé la planète exsangue avant de disparaître en quasi totalité, la place de l'individu dans un groupe, la stratification des « castes » qui résulte de la prédétermination des êtres, un peu comme dans le meilleur des mondes d'Aldols Huxley.

Trois parties dans le roman, la fin d'une ère (on ne sait pas exactement ce qui s'est passé mais de vastes régions d'Amérique du Nord sont radioactives), puis la période où la microsociété qui se met en place est à bout de ressources et doit explorer le monde au delà de ses frontières, et enfin, le constat d'un échec inéluctable.
L ‘épilogue laisse poindre une lueur d'espoir…

C'est un enfant qui est le personnage essentiel, un enfant différent, incompris, et donc effrayant pour le reste du groupe. Son bannissement ou son élimination sont régulièrement envisagés, tant il dérange le fonctionnement du groupe. Mais il est le seul à pouvoir leur venir en aide , tout simplement parce que les clones se conduisent comme des robots, incapables d'initiatives, d'imagination, de pensées élaborées (un bonhomme de neige, pour eux, c'est de la neige, c'est tout). Et il est terriblement fascinant, ce jeune Mark.

Une très belle redécouverte donc à conseiller à tous les amateurs de science fiction qui fait cogiter




Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          490
Paru pour la première fois en 1976, Hier, les oiseaux a bénéficié d'une bienvenue réédition par le Livre de Poche au printemps 2018.

Quarante-deux années après sa publication, le roman de Kate Wilhelm reste d'une inquiétante actualité. Dans les débuts du récit, le monde court à sa perte entre guerres atomiques, maladies, stérilité animale et humaine, pollution, désinformation, etc. Une famille de visionnaires s'acharne à sauver ce qui peut l'être, optant pour la solution du clonage.

Trois parties et un épilogue composent l'histoire. La première raconte l'instauration du système de clonage et d'une vie communautaire en autarcie. Dans la vallée résident une centaine d'humains ayant survécu aux maladies. Des humains bientôt dépassés numériquement par leurs clones. Puis clones de clones.
Kate Wilhelm met l'accent sur l'uniformité de cette communauté, à brève échéance. Persuadés que c'est l'individualité et son individualisme qui ont conduit l'humanité à sa destruction, les médecins et ingénieurs généticiens concluent que l'individu ne doit être qu'une partie d'un tout et s'y soumettre.

Outre les questions d'éthique sur le clonage et la greffe d'éléments sur certains foetus, le texte s'impose aussi comme un hymne à la différence et à la création unique, au lieu de la reproduction standardisée de modèles antérieurs. Dans ce contexte post-apocalyptique, la Nature se fait très présente et les descriptions de l'auteure enchante le récit. Les arbres sont la vie-même et révèlent leurs secrets à qui sait entendre et ecouter.

Hier, les oiseaux renvoie à d'autres lectures d'anticipation, comme le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. S'il est parfois un peu complexe de se retrouver dans les fratries de clones, certains personnages, comme Molly, Mark ou Barry, sont très intéressants à suivre dans leur évolution et leurs pensées.
Même si le devenir possible de l'humanité tel qu'il est décrit par Kate Wilhelm est dérangeant et anxiogène, elle n'efface pas pour autant toute lueur d'espoir.

A l'issue d'une COP24 de Katowice bien peu concluante et de mesures insuffisantes prises en matière de lutte écologique, la lecture de romans tels Hier, les oiseaux devrait faire réfléchir toujours plus sur l'avenir du monde et de ses habitants.
Commenter  J’apprécie          350
Voilà un livre que je cherchais depuis très longtemps. Je fus donc très heureux lorsque je l'ai eu en ma possession d'autant plus sa rareté. Il n'eut le droit qu'à une seule édition celle de Denoël : Présence du futur. Et pourtant, tout portait à croire que ce livre aurait droit à un succès mérité quand on voit les récompenses qui lui sont allouées. le prestigieux prix Hugo est l'emblématique reconnaissance des romans de Science-fiction et certeinement la plus connu. Mais ce n'est pas là sa seule distinction puisque ce roman a obtenu aussi le prix Locus (très renommé) et le défunt prix Jupiter.
J'avoue que je ne me souviens pas avoir lu un texte de Kate Wilhelm. En revanche, j'ai déjà croisé au sens littéraire son mari Damon Knight dans la série des « Histoires de... ».

Alors que les cataclysmes s'annoncent, une famille se prépare à l'apocalypse. Un hôpital est construit du haut d'une vallée. Oh comme j'ai tant aimé ce début. Nous suivons des histoires de famille avec leurs lots de secrets et de tabous. À ce moment-là, je pensais tenir entre mes mains un futur coup de coeur. Puis est apparut les premières complications. Pour des raisons vagues – à moins que j'ai raté quelque chose –, les hommes et les femmes sont devenus stériles. Il me semble que c'est une histoire de maladie, mais je ne suis pas sûr. Leur seul salut consiste au clonage.
Cette technique contient de nombreuses failles (comme Java XD). le taux de fécondité chute après chaque génération de clones, ainsi que leur longévité. Une course contre la montre s'engage pour sauver l'humanité.
Cette première partie (intitulé « hier, les oiseaux ») fut laborieuse. C'est assez difficile de comprendre la lecture lorsque intervient deux clones plus l'originale. Je fus tout heureux d'arriver à la fin de cette partie.

La seconde (Shenandoah) commence comme la première. Une expédition à lieu dans les ruines de Washington. L'immersion fut totale. J'ai eu un peu plus de mal avec son retour au village. Il est intéressant de constater l'évolution des survivants, mais surtout du rôle des femmes. Il faut rappeler que c'est une femme qui écrit ce livre. S'il avait été fait par un homme, on aurait pu le traiter de misogyne. On voit au travers de Molly cette injustice.

La dernière partie (Le point de non-retour) met en scène le fils de Molly (Mark). le début est très cocasse et l'on découvre un enfant plein de malice. Il est cultivé et est très mûr pour son âge. Peut-être même de trop, car Bary l'utilise pour former les jeunes à survivre, mais aussi à trouver du matériel. J'ai énormément adoré ce dernier passage. Je pense parce que c'est ce que j'aime : une fable écologique. On y découvre une étendue de végétation où Mark se sent à l'aise, mais surtout, les villes détruites et irradiées.

C'est un livre plein de réflexions sur l'évolution de l'espèce humaine. Malgré un début difficile, le reste s'est lu avec facilité. L'écriture de Kate Wilhelm est envoûtante et intelligente. Bref, c'est lecture fut savoureuse. C'est une très belle fable sur la diversité. Je trouve dommage que de tels livres restent peu connu et boycotté par les éditeurs. Kate Wilhelm est également l'une dernière auteure de la grande époque encore en vie.
Commenter  J’apprécie          231
Ce que j'ai ressenti:

Hier, les oiseaux est un roman qui nous plonge dans les temps. Publié d'abord en 1977, il nous revient ,enfin, en 2018 avec le livre de Poche Imaginaire, avec une couverture rouge et inquiétante pour notre plus grand plaisir, car c'est un roman d'anticipation qui a reçu deux prix prestigieux dans le monde de la science-fiction, et pourtant, on dirait presque qu'il est passé inaperçu, depuis…C'est toujours intéressant d'avoir une approche près de 40 ans plus tard, et de voir que cette lecture visionnaire n'a pas vieillie, et heureusement, oserai-je dire, que nous sommes encore loin, d'un avenir aussi sombre…

"-Nous sommes tous morts. Aujourd'hui ou demain. Pourquoi prolonger?"

Découpé en trois parties, il m'a semblé, malgré ce thème de clonage en masse, que le schéma traditionnel familial était bel et bien en filigrane, dans ce roman, comme un fil ténu dans l'intrigue. Certes, c'est une toute nouvelle forme de famille et de cellule sociale à cause de cette énigmatique maladie qui frappe l'humanité, mais j'ai ressenti comme dans cette découpe de chapitres, une partie « Père » avec David, « Mère » avec Molly et « Enfant » avec Mark, comme un idéal à atteindre… Trois personnages donc, qui se passent le relais pour appréhender un futur très controversé et des situations difficiles, mais qui éclairent, chacun à leur façon et grâce à leur différence, le nébuleux avenir…

« Un jour, tu monteras ici, et tu poseras ta main sur cet arbre, et reconnaîtras ton ami, exactement comme il a été le mien toute ma vie. »

Dans ce récit post-apocalyptique, on trouve un monde ravagé, sans espoir, sans amour, sans génie, sans passion…Cette lecture, elle nous touche dans toutes les réflexions d'éthiques qu'elles engendrent, plus que dans son histoire, je trouve… de pouvoir se projeter dans cette atmosphère dénuée de richesse culturelle, et complètement déstructurée dans ces structures sociales, est étonnamment dérangeante. C'est cela que j'aime retrouver dans la lecture de la science-fiction, c'est le danger possible des dérives poussées à l'extrême, et ici, Kate Wilhem survole un monde bien triste, ou la liberté n'a plus son envolée inspirante, et si Hier, les oiseaux étaient dans le ciel, dans cette lecture, les piqués sont vertigineux et catastrophiques…Mais, un espoir, même tout petit, pourrait quand même s'élever…

"Comme des millions d'autres avant lui, il était impressionné par la complexité de la nature."

A découvrir!

"Pendant quelques minutes, il se permit de rêver, puis il s'assit. "

Ma note Plaisir de Lecture 7/10
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          264
Dans un avenir proche, une famille de scientifiques décide de s'organiser ne autarcie. Après avoir mis de côté des réserves conséquentes, ils mettent au point un laboratoire où ils vont faire naître les premiers clones humains, tous à l'image des membres du laboratoire.
Alors que la fin de l'humanité est en cours, après des générations et des générations les clones ont développé une manière de vivre qui leur est propre. Nés en séries, ils ne peuvent s'éloigner de leurs pairs sans en tomber malade, alors qu'ils vont bientôt manquer de ressources et qu'il leur faudra quitter leur micro-société pour survivre.
Ce qui devait marquer le renouveau d'une civilisation s'avère être une exploitation inhumaine de ses membres qui ne donne plus aucune place aux sentiments et à l'imagination.
L'autrice présente ici une manière de vivre la solitude assez inédite pour moi, par le prisme de ces clones incapables de se séparer de leurs doubles, et qui ne le désirent pas non plus, ne comprenant pas comment les humains d'antan aient pu voyager ainsi pour découvrir le monde.
C'est une dystopie dans laquelle la nature a une belle part mais qui est, forcément, désespérante quant à ce que l'avenir parait nous réserver en matière de pollution et de maladies.
Commenter  J’apprécie          250

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il se pencha en avant et dit alors :
- Écoute-moi, David. Écoute-moi bien. Je t'explique ce que ce foutu gouvernement n'ose toujours pas admettre. Nous sommes sur la première pente de cet éboulement qui va précipiter notre économie, et celle de toutes les nations de la terre, dans des abîmes inimaginables.
«J'en ai reconnu les signes, David. La pollution nous gagne plus vite qu'on ne le croit. Il n'y a jamais eu autant de radiations atomiques dans l'atmosphère depuis Hiroshima, regarde les essais nucléaires français, chinois. Les retombées. Dieu sait d'où tout cela peut venir. Nous avons atteint le taux de croissance de population zéro il y a environ un an, mais c'était le but recherché, David, tandis que les autres nations, elles, sont en train d'y venir sans l'avoir voulu. La famine sévit actuellement dans un quart du globe. Il ne s'agit pas d'une prévision pour dans dix ans, ni même six mois. La famine est ici, et depuis déjà trois ou quatre ans, et la situation empire. Il n'y a jamais autant de maladies depuis que le bon Dieu a inventé les plaies d'Égypte. Et ce sont des fléaux dont nous ignorons tout.
[...]
Nous connaissons des pénuries que nous n'aurions jamais pu imaginer. D'étain, de cuivre, d'aluminium, de papier, de chlore, même ! Que se passera-t-il, à ton avis, quand le monde ne pourra soudain même plus purifier l'eau potable ?
Au fur et à mesure qu'il parlait, son visage s'était assombri, il se fâchait de plus en plus, accablant David de questions auxquelles il ne pouvait répondre, et David le regardait avec stupeur sans pouvoir prononcer un mot.
- Et pour tout cela, on ne sait pas quoi faire, continua son grand-père. Pas plus que les dinosaures n'ont su empêcher leur propre extinction. Nous avons changé les réactions photochimiques de notre propre atmosphère, et nous ne sommes pas capables de nous adapter assez vite aux nouvelles radiations pour survivre ! Certains ont clamé qu'il s'agissait d'un préoccupation essentielle, mais qui les a écoutés ? Ces foutus imbéciles vont déposer chaque catastrophe au pied de l'autel des problèmes locaux et refusent de les considérer sur un plan mondial, jusqu'au jour où il sera trop tard pour faire quoi que ce soit.
Commenter  J’apprécie          100
— La reproduction par l'acte sexuel n'est pas la seul réponse. Ce n'est pas simplement parce que les organismes les plus forts évoluent en cette direction que c'est celle-ci la meilleure. Chaque fois qu'une espèce s'est éteinte, une autre, plus évoluée, l'a remplacée.
— La greffe des clones constitue la pire des méthodes pour les espèces évoluées, dit David avec lenteur. Elle étouffe toute diversité, tu le sais.
Commenter  J’apprécie          120
« — Écoute-moi, David. Écoute-moi bien. Je t’explique ce que ce foutu gouvernement n’ose toujours pas admettre. Nous sommes sur la première pente de cet éboulement qui va précipiter notre économie, et celle de toutes les nations de la terre, dans des abîmes inimaginables. »

(livre écrit en 1976)
Commenter  J’apprécie          80
Un jour, tu monteras ici, et tu poseras ta main sur cet arbre, et reconnaîtras ton ami, exactement comme il a été le mien toute ma vie.
Commenter  J’apprécie          170
Ils étaient heureux parce qu'ils n'avaient pas assez d'imagination pour voir l'avenir, et quiconque tentait de leur expliquer les dangers était par définition un ennemi de la communauté.
Commenter  J’apprécie          80

Video de Kate Wilhelm (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Kate Wilhelm
Demain le silence
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (151) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4872 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}