AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Marti94


J'ai lu "Soudain l'été dernier" de Tennessee Williams après avoir vu cette pièce à l'Odéon-théâtre de l'Europe à Paris dans une excellente mise en scène de Stéphane Braunschweig.
Cette pièce a été créée en 1958 et en 1959, Mankiewicz en fit un film intense, que Tennessee Williams détesta, le trouvant trop réaliste.

L'histoire tourne autour de Sébastien Venable, poète américain fortuné, mort l'été dernier dans des conditions troubles, loin de chez lui, dans une station balnéaire espagnole. C'est le personnage principal de la pièce mais on ne le voit jamais.
Pour préserver sa mémoire sa mère, qui le vénère, est prête à tout. D'ailleurs elle a fait interner Catherine, une jeune cousine qui fut la seule à assister au drame. Pour Violette Venable, Sébastien est une sorte De Saint, chaste et pur, sans rapport avec le prédateur sexuel que décrit Catherine.
C'est l'époque où l'expérimentation de la lobotomie se fait sur les malades mentaux. Alors la riche veuve Mrs Venable fait appel à un médecin pour procéder à l'opération et la faire taire.
Pour parvenir à ses fins, Mrs Venable utilise sa fortune afin d'obtenir la soumission de la mère et du frère de Catherine, tandis qu'elle promet au docteur une subvention dont il a besoin pour ses recherches.
Mais ce dernier va rencontrer la jeune fille pour entendre sa version, version affreuse qui ressemble à une hallucination terrifiante.
Le médecin va devoir arbitrer le combat entre les deux femmes. Qui croire? Catherine est-elle vraiment folle?

L'histoire est plus complexe qu'elle en a l'air, c'est une enquête humaine qui cherche à mettre à jour la vérité cachée. Dans cette pièce poétique et cruelle que Tennessee Williams décrivait comme une allégorie, une fable sur l'existence, on retrouve ses obsessions : le Sud poisseux avec le jardin tropical de la Nouvelle-Orléans, le sexe honteux, l'homosexualité refoulé et la folie, lui dont la soeur Rose qui était schizophrène avait subi une lobotomie qu'il ne s'est jamais pardonné.


Commenter  J’apprécie          62



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}