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Citations sur Paterson (19)

Nous voulons atteindre à la rigueur de la beauté. Mais comment retrouver la beauté quand c’est l’esprit qui l’emprisonne, sans qu’elle puisse lui échapper ?
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Le monde est le lieu d'élection du poème.
Quand le soleil se lève, il se lève dans le poème
et quand il se couche l'obscurité descend
et le poème s'assombrit.
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Le monde est le lieu d'élection du poème.
Quand le soleil se lève, il se lève dans le poème
et quand il se couche l'obscurité descend
et le poème s'assombrit,

on allume les lampes, les chats rôdent et les hommes
lisent, lisent - ou marmonnent, contemplent
ce que révèlent les lumières minuscules ou ce
ce qu'elles cachent ou ce que leurs mains cherchent

dans le noir.

in LIVRE III - Bibliothèque, p. 110
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Le feu brûle ; c'est la première loi.
quand le vent l'attise, ses flammes

s'étendent alentour. La parole
attise les flammes. Tout a été combiné

pour qu'écrire vous
consume, et pas seulement de l'intérieur.

En soi écrire n'est rien ; se mettre
en condition d'écrire (c'est là

qu'on est possédé) équivaut à résoudre 90%
du problème : par la séduction

ou à la force des bras. L'écriture
devrait nous délivrer, nous

délivrer de ce qui, tandis
que nous progressons, devient — un feu,

un feu destructeur. Car l'écriture
vous agresse aussi, et il faut

trouver le moyen de la neutraliser — si possible
à la racine. C'est pourquoi,

pour écrire, faut-il avant tout (à 90%)
vivre. Les gens y

veillent, non pas en réfléchissant mais
par une sous-réflexion (ils cherchent

à s'aveugler pour mieux pouvoir
dire : Nous sommes fiers de vous !

Quel don extraordinaire ! Comment trouvez-
vous le temps nécessaire, vous

qui êtes si occupé ? Ça doit être
merveilleux d'avoir un tel passe-temps.

Mais vous avez toujours été un drôle
de bonhomme. Comment va votre mère ?)

— La violence du cyclone, le feu
le déluge de plomb et enfin
le prix —

Votre père était si gentil.
Je me souviens très bien de lui.
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Il est risqué de garder tel quel ce qui est mal écrit. Un mot jeté au hasard sur le papier peut détruire l'univers. Fais attention et corrige ton texte tant qu'il t'appartient encore, me dis-je souvent, car tour ce que tu as écrit, une fois que tu l'auras livré, creusera son chemin dans des milliers d'esprits, le bon grain noircira, au risque de ronger, d'embraser, de raser toutes les bibliothèques.

Une seule solution : écris sans t'en soucier - seul ce qui nouveau survivra.
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Car il existe un vent ou l'esprit d'un vent
dans chaque livre qui renvoie l'écho de la vie
jusqu'ici, un grand vent qui emplit les conduits
auriculaires jusqu'à ce que nous croyions entendre un vent
réel
entraîner notre esprit.
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La descente nous attire
comme nous attira la montée
La mémoire est une manière
d’accomplissement
une manière de renaissance
et même
une initiation, puisque les espaces qu’elle révèle sont
de nouveaux territoires
peuplés de hordes
jadis inaperçues,
d’une autre espèce –
puisque leurs déplacements
ont pour buts d’autres buts
(même s’ils furent, en d’autres temps, abandonnés)

Nulle défaite n’est seulement faite de défaite – puisque
le monde qu’elle révèle est un territoire
dont on n’avait jamais
soupçonné l’existence. Un monde
perdu,
un monde impensable
nous attire vers d’autres territoires
et nulle pureté (perdue) n’est plus pure que le
souvenir de la pureté .

Avec le soir, l’amour s’éveille
bien que ses ombres
qui n’existent qu’en vertu
de la lumière solaire –
soient gagnées par le sommeil, lâchées par
le désir

L’amour sans ombres s’étend à présent
qui ne s’éveille
qu’avec la montée de
la nuit.

La descente
faite de désespoirs
sans s’achever
entraîne un autre éveil :
qui est l’inverse
du désespoir.

À ce que nous n’achevons pas, à ce
qui est refusé à l’amour,
à nos espoirs perdus –
succède une descente
infinie, ineluctable .
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Mais dans le désespoir et l'angoisse, ne jamais
oublier de conserver son ironie, pour qu'en
surgissent des pensées simples, convenables,
et ne jamais oublier, malgré ces pensées
simples et convenables, son angoisse
et son désespoir : grâce et précision
d'une turbine —
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[...] Il faut, dit-on, être clair. Oh clair ! Clair ?
Quoi de plus clair, entre autres, que
rien n'est moins clair, entre un homme et
son écriture, que de savoir qui est l'homme et
ce qu'est l'écriture, et lequel des deux a
le plus de valeur
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Le monde s'étend
pour moi comme une fleur qui s'ouvre — et
se fermera, pour moi, comme une rose — qui

se fanerait et tomberait
et pourrirait pour se redresser
et former une fleur nouvelle.
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