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Critique de paulmaugendre


Pour avoir un jour aidé un joueur de golf à corriger un défaut, William Fitz-William Delamere Chalmers, lord Dawlish, que dorénavant nous appellerons Chalmers tout court (tout court n'étant pas inclus dans le patronyme), se voit à la tête d'un héritage fabuleux.

Malgré son titre nobiliaire, Chalmers ne roule pas sur l'or, aussi il a trouvé un emploi de secrétaire dans son club de golf, ce qui lui laisse quand même du temps libre pour baguenauder et prodiguer ses conseils. Il a une petite amie, Claire, mais sa situation ne convient guère aux deux jeunes gens. Jusqu'au jour où il mandé par un notaire qui lui signifie qu'il vient d'hériter d'une forte somme d'argent, don de son obligé. Pour cela l'homme a déshérité ses neveux.

Bon prince, et estimant qu'il ne peut moralement toucher, du moins en totalité, cet héritage, il décide d'aller retrouver les neveux qu'il a spolié involontairement à l'insu de son propre gré et de leur rendre une partie de l'argent. Les deux neveux, qui sont frères et soeurs, résident à Long Island, la presqu'il new-yorkaise. Alors direction l'Amérique, afin de faire leur connaissance et de leur restituer leur dû. Une partie, car il espère bien en garder une portion non négligeable.

Un de ses amis qui habite dans la grande métropole américaine lui propose de s'installer chez lui durant un certain temps, puisque lui-même sera absent. C'est ainsi qu'il fait d'abord la connaissance de Nutcombe Boyd, le neveu, qui s'introduit dans l'appartement où s'est installé Chalmers. Il pensait retrouver un ami commun. Les deux hommes sympathisent, et ils partent pour Long Island retrouver Elizabeth, la nièce qui vit dans une petite ferme et soigne ses abeilles.

Mais Chalmers est gêné, n'osant pas proposer à Elizabeth sa part d'héritage, car tant le neveu que la nièce sont fort remonté contre ce lord Dawlish qui a accaparé leur succession. Comme il s'est présenté sous le nom de Chalmers, il préfère attendre un moment favorable.

Débute alors une succession de situations cocasses, d'imbroglios apparemment insolubles, aux nombreux quiproquos, surtout qu'en présence d'Elizabeth il ne se montre pas aussi snob ou incapable que sa condition pourrait le laisser supposer. Et entre les deux jeunes gens, une amitié s'établit, amitié qui se transforme rapidement en un sentiment plus profond. Et comme si cela ne suffisait pas, Claire, son amie Claire, est elle aussi à New-York, invitée par une amie. Elle s'est entichée d'un des passagers du paquebot sur lequel elle a voyagé, ce qui n'aplanit pas les différents qui se sont élevés entre eux.



Une histoire burlesque dans laquelle se trouvent confrontés les différents protagonistes, transformant ce récit en une sorte de vaudeville aux situations absurdes. Les dialogues sont souvent très amusants, et le lecteur ne peut s'empêcher de sourire aux bons mots, aux dialogues parfois farfelus, ou aux situations compliquées à l'excès.

P.G. Wodehouse porte au pinacle l'humour anglais, la dérision dans la description des situations, dans les dialogues, dans ce fameux nonsense, sans jouer sur la vulgarité, les jeux de mots laids comme disent les cyclistes.

Et sans vouloir abonder dans le sens d'Eric Neuhoff, qui écrivit dans Madame Figaro en 1985 : Une invention perpétuelle un sens inouï du rebondissement, des dialogues à se rouler par terre…, car il me semble que cette analyse est excessive, on ne peut que se réjouir à la lecture de ces romans qui délassent, qui détendent, qui relativisent, qui offre des moments d'ineffables bonheur dans des circonstances déprimantes et pourtant qui nous montrent la réalité portée à des sommets d'intenses boutades. On peut rire de tout mais pas avec tout le monde disait Pierre Desproges, avec juste raison. Il suffit de savoir se moquer mais avec tact de ses compatriotes et de mettre sous la loupe leurs défauts, leurs dérives, leurs contradictions. Des imperfections dont nous sommes également les représentants, et c'est un peu comme si l'on se regardait dans une glace.

Jeeves a éclipsé bon nombre de romans de P.G. Wodehouse, et c'est dommage car il y a de petits bijoux à découvrir ou redécouvrir.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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