Bande annonce de la série Blandings, adaptation des romans de PG Wodehouse
Exemple (b) : la lettre belliqueuse
Monsieur
Et surtout pas "Cher Monsieur" C'est faiblard.
Mais pas non plus " Espèce d'ordure ventripotente" ; l'expression est certes bien trouvé, mais manque par trop de dignité.
Pour ma part, j'ai parfois employé la phrase " Ecoute voir, misérable avorton, fruit d'une union libre".
C'est un animal de pure race, manifestement habitué depuis l'enfance à fréquenter les milieux chics de la chasse à courre - il y a plusieurs meutes sur l'île - , et quand à savoir pourquoi il n'est pas en train de traquer le gibier avec les autres chiens de chasse, c'est plus que je n'en saurais dire. Je suppose qu'un jour il en a tout bonnement eu assez de tous ces taïauts et autres foutaises, et qu'il s'est dit que le moment était venu de reprendre ses billes et de se mettre à son compte.
Quoi qu'il en soit, il s'est présenté dans notre jardin un après-midi et s'y est assis, laissant clairement entendre qu'a son avis, son avenir dépendait entièrement de nous. Il était presque mort de faim et couvert d'une telle multitude de tiques gorgées de sang qu'il fallait l'œil le plus exercé pour remarquer qu'il y avait un chien dessous.
Je n'aime pas l'idée de deux cœurs aimants séparés par un malentendu. Pour qui me prenez- vous ? Thomas Hardy ?
Je ne m'étais jamais représenté Oncle Percy comme un zèbre qui, étant jeune homme, était sorti avec une bande de vauriens. En fait, je ne me l'étais jamais représenté, d'une façon ou d'une autre, comme un jeune homme. C'est toujours comme ça. Si un vieux dur à cuire a une moustache hérissée, une affaire solide qui rapporte et les manières d'un ours qu'on a réveillé au milieu de son sommeil d'hiver, vous n'aurez pas l'idée de fouiller dans son passé et de vous demander s'il n'a pas été, lui aussi,en son temps, tout pareil aux copains.
Et maintenant que Grayce a divorcé [ de moi ], je me sens comme un détenu de San Quentin soudain libéré sur parole après avoir fait dix ans pour braquage de banque.
- Le soulagement doit être grand .
- Colossal. Eh bien, croyez-vous que ce détenu irait braquer une autre banque au moment même où il vient de sortir?
Cette disparition progressive du chanteur à voix de basse est due, si je ne m'abuse, aux risques du métier. Lorsqu'un chanteur à voix de basse s'aperçoit que, soir après soir, il se coince le menton dans son col amidonné et qu'il lui arrive même, sur les notes les plus graves, de se faire saigner du nez, il se décourage. -"Il doit certainement, se dit-il, exister d'autres moyens, moins dangereux, de distraire son public", et à sa prochaine apparition, vous constatez qu'il s'est mis aux tours de cartes ou aux imitations des chants d'oiseaux que vous connaissez tous. Ou, comme je l'ai dit, il se contente de se tenir à l'arrière-plan en faisant "Zim'zim'zim" - exercice relativement peu périlleux - et abandonne les récompenses de la profession au genre de type qui vous chante "Petit Papa Noël" d'une voix grêle de fausset.
L’inspecteur Vincent Dreyer se préparait à aller passer Noël à Bangkok, comme chaque année. Il ne supportait pas les périodes festives, tout seul chez lui, lorsqu’il voyait tout le monde exhiber son bonheur, parfois factice, à la sauce commerciale. Lui ne pouvait plus se réjouir sans raison. Alors il imaginait déjà sa future escapade. Comme chaque année, il irait s’abrutir dans les plaisirs faciles de la chair vénale.
- Oh les femmes !
- Vous continuerez à les demander en mariage. Vous êtes ce que j'appelerais un demandeur compulsif. C'est à cause de votre nature chaleureuse et généreuse, bien sûr.
- Oui, ça et le fait de ne plus savoir quoi leur dire au bout de dix minutes.
Une chose de moins à penser. Et croyez - moi Jeeves, en ce moment, le moins j'aurai à penser, le mieux ce sera, parce que j'ai la cervelle chargée jusqu'au-dessus de la ligne de flottaison. (P159)
Est-elle mariée ?
- Je n'en sais rien.
- Je plains son mari s'il existe.
- Oui, on éprouve beaucoup de compassion pour lui.
- Mais nous ne pouvons rien pour lui.