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Les narcisses blancs", ce sont ces fleurs sauvages, délicates et enivrantes qui recouvrent chaque année au printemps le plateau de l'Aubrac.
C'est aussi le titre de ce petit opuscule, au charme un peu désuet; c'est cette rencontre entre Jeanne, si fragile, souffrante et déjà âgée et la jeune Gaelle, sauvage et rebelle.
Rencontre improbable entre ces deux randonneuses solitaires qui marchent pour fuit, ou oublier ou repousser des limites. Une marche qui rend plus disponible, plus fécond et qui permet à ces deux-là de partager paysages et silence dans un premier temps, puis d'échanger, de s'apprivoiser pour enfin s'adopter.
Il y est question de burons, d'alcôves, de secrets, de dévoilements, de révélations et enfin de confiance retrouvée et accordée rendant possible de nouvelles interactions.
Là aussi, ce n'est pas le but qui importe, mais bien le temps passé en chemin à se découvrir, à abandonner la méfiance pour enfin s'ouvrir à l'autre et mieux se découvrir soi-même.
Voilà, rien que de jolies et émouvantes évocations, même si ce petit livre ne m'a pas touchée autant que je l'aurais souhaité, à cause d'une orchestration émotionnelle trop rapide et d'une fin trop attendue.
Mais marchons, marchons...car comme le disait
JJ Rousseau dans ses confessions :
" Jamais je n'ai tant pensé, tant existé, tant vécu, tant été moi, si j'ose ainsi dire, que dans ceux (les voyages) que j'ai faits seul à pied .
La vue de la campagne me jette en quelque sorte dans l'immensité des êtres pour les combiner, les choisir, me les approprier à mon gré, sans gêne et sans crainte"