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Citations sur Le livre du nouveau soleil, Tome 3 : L'épée du licteur (3)

« Il y a quelqu’un à l’extérieur, dis-je. Quelqu’un qui se tient sur le seuil. »
Casdoe fit un signe affirmatif de la tête. « J’ai fermé les fenêtres juste à temps. Jamais il n’est venu d’aussi bonne heure. C’est peut-être l’orage qui l’a réveillé.
— Mais… ne pourrait-il pas s’agir de votre mari ? »
Avant qu’elle ait pu me répondre, une voix, plus haut perchée encore que celle du jeune garçon, appela : « Laisse-moi entrer, maman ! »
Même moi, qui ne savais pas quel était l’être en train de parler, j’eus une effrayante impression d’irréalité en entendant ces simples mots. Peut-être s’agissait-il d’une voix d’enfant : mais pas d’un enfant humain.
« Mère, reprit la voix, il commence à pleuvoir.
— Nous ferions mieux de monter, dit Casdoe. Si nous retirons l’échelle, il ne pourra pas nous atteindre, même s’il pénètre à l’intérieur. »
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Dorcas fit tout ce qui était en son pouvoir pour me réconforter et m’aider ; je pouvais cependant me rendre compte qu’elle avait conscience du brusque changement intervenu dans nos relations, et qu’elle en était encore plus perturbée que moi. J’ai constaté que de tels changements sont toujours déplaisants, ne serait-ce que parce qu’ils ne font qu’annoncer la venue probable de changements plus grands encore. Tant que nous avions voyagé ensemble (et nous n’avions pas cessé de nous déplacer, plus ou moins vite, depuis l’instant où Dorcas, dans le jardin du Sommeil sans Fin, m’avait aidé à grimper, àmoitié noté, sur le sentier de roseaux flottants), nous étions restés des compagnons ayant un statut identique : c’était sur nos jambes ou sur nos montures que nous franchissions chaque lieue de notre itinéraire. Si j’avais pu assurer, à plusieurs reprises, une certaine protection physique à Dorcas, elle m’avait également fourni un véritable réconfort moral, et même une protection, dans la mesure où il était difficile de garder une attitude de mépris devant tant d’innocente beauté, ou de manifester de l’horreur devant ma profession, lorsque, en me regardant, on la voyait à mes côtés. Quand j’étais dans le doute, elle m’avait conseillé ; en cent lieux déserts, elle m’avait tenu compagnie.
Lorsque nous étions finalement arrivés à Thrax, et que j’eus présenté la lettre de maître Palemon à l’archonte, cette forme de compagnonnage prit nécessairement fin. Je n’avais plus rien à craindre de personne lorsque je fendais la foule dans mon habit de fuligine – en réalité, c’était plutôt la foule qui me craignait, voyant en moi le plus haut représentant de la branche la plus redoutée de la force publique. L’existence que menait maintenant Dorcas n’était plus celle d’une égale, mais selon le terme employé par la Cuméenne, d’une maîtresse, partageant le domicile officiel du licteur. Ses conseils étaient devenus pratiquement inutiles, car les difficultés auxquelles je devais faire face relevaient de problèmes d’administration, ceux précisément que ma formation m’avait appris à traiter, des années durant, et auxquels elle n’entendait rien ; en outre, je dois dire que j’avais rarement le temps et l’énergie de les lui exposer suffisamment en détail pour que nous puissions en discuter.
C’est donc ainsi que, tandis que je passais veille après veille à suivre les débats de la cour de justice de l’archonte, Dorcas prit l’habitude de se promener dans la ville ; et que nous, qui avions été tout le temps ensemble pendant toute la fin du printemps, ne nous voyions qu’à peine cet été, sinon pour partager le repas du soir, avant de nous écrouler, épuisés, dans un lit où, la plupart du temps, nous ne faisions guère autre chose que de dormir dans les bras l’un de l’autre.
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As-tu entendu parler du Nouveau Soleil, petit Sévérian? C'est cet homme dont le prophète a dit qu'il viendrait , ferait reculer les glaces et mettrait le monde en ordre.
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