Citations sur Bret Easton Ellis et les autres chiens (50)
Soudain la journée dégringole, privée de grâce, comme une corneille qui aurait du plomb dans l’aile
Se laisser enfermer entre les murs, c’est favoriser en soi-même l’éclosion de la moisissure
Une pièce plongée dans le noir, c’est exactement comme une pièce éclairée. La seule différence, c’est qu’on a éteint le plafonnier
Alba Cambó est morte dans une chambre aseptisée et artificiellement éclairée de l’hôpital San Rafael de Barcelone, l’une de ces chambres dont l’unique fonction est de permettre aux gens de mourir sans être dérangés par le monde extérieur
A quoi tient un tel délabrement chez un être ? Au fait de n'avoir personne qui vous aime d'un amour sincère, au fait de savoir qu'aucun autre humain n'a besoin de vous et que rien ne s'arrêtera, même un court instant, si vous venez à disparaître. Ces gens-là ont toujours quelque chose d'inquiet, sans doute parce qu'ils doivent à chaque seconde s'inventer une raison de vivre et s'y accrocher et, dans le cas de Moreau, cette raison de vivre se réduisait à une collection de vieux bouquins. Or les livres ne sont que la cendre de la vie d'autrui, et encore, pas même une cendre authentique car, pour la plus grande part, ce que contiennent les livres n'est pas vrai et, quand on y réfléchit, la vérité n'a aucune importance et tout ce qu'on sait avec certitude, c'est qu'il faut infiniment plus de courage pour vivre qu'il n'en faut pour lire, et même pour écrire, d'ailleurs.
Nous sommes entrés dans un bar. Nous avons bu. L'alcool nous rendait gais. Nous avons commencé à plaisanter. Et voilà qu'elle prend un air grave et me dit : Valentino, veux-tu m'épouser ? Et je ne comprends pas. Pas du tout. Je n'avais pas imaginé la scène ainsi. C'était à moi de le lui demander. Dans mon monde, c'est l'homme qui pose certaines questions ; non que je sois ringard, mais c'est mieux ainsi. Qui veut d'une féministe dans son lit ?
L’amour a besoin qu’on s’occupe de lui, dit-il.
La haine prend soin d’elle-même. (Charles Bukowski)
(Page 205)
Il n’y a rien, annonçai-je à Domingo le lendemain. Tu cherches en vain tes vallées secrètes, tes paysages merveilleux. Derrière cette façade-là, il n’y a rien. Et lui, bien sûr, me répondit : Tu juges le chien d’après son poil, Araceli, tu confonds la carte et le territoire. Je n’en démordis pas moins : Derrière cette façade-là, Domingo, il n’y a pas de ravins inexplorés, il n’y a qu’un néant sordide et sale. (Page 159)
A quoi tient un tel délabrement chez un être ? Au fait de n’avoir personne qui vous aime d’un amour sincère, au fait de savoir qu’aucun autre humain n’a besoin de vous et que rien ne s’arrêtera, même un court instant, si vous venez à disparaître. Ces gens-là ont toujours quelque chose d’inquiet, sans doute parce qu’ils doivent à chaque seconde s’inventer une raison de vivre et s’y accrocher et, dans le cas de Moreau, cette raison de vivre se réduisait à une collection de vieux bouquins.
Or les livres ne sont que la cendre de la vie d’autrui, et encore, pas même une cendre authentique car, pour la plus grande part, ce que contiennent les livres n’est pas vrai et, quand on y réfléchit, la vérité n’a aucune importance et tout ce qu’on sait avec certitude c’est qu’il faut infiniment plus de courage pour vivre qu’il n’en faut pour lire, et même pour écrire, d‘ailleurs. (Page 107)
Au vu du palmarès cumulé du genre masculin au cours des deux derniers millénaires en tant qu’organisateurs de combats de gladiateurs, brûleurs de sorcières, inquisiteurs et auteurs de maltraitance envers les femmes en général, il y a bien entendu matière à réflexion et remise en cause à opérer avant de pouvoir, en tant qu’homme, se considérer comme une créature susceptible d’être admise dans un lieu civilisé. (Page 106)