Si j'ai été scotchée à ce livre, dieu qu'il m'a semblé sombre !!!
Nous suivons donc Lee et Wild et au fur et à mesure que leur cavale s'enfonce dans les profondeurs australiennes (identifiées grâce à une seule allusion au bush, mais cela pourrait sans doute se passer dans n'importe quel bled perdu) on devine bien que le dénouement sera tout sauf heureux. Et on assiste à un tas de tours et de détours dans la relation entre ces deux hommes en cavale, entre méfiance et instinctive et fragile solidarité, on se sent petit à petit étouffer sous la chape de violence qui les enserre. Violence subie, violence exercée et plus ou moins assumée par chacun. Les deux portent de lourds secrets qui se révèlent petit à petit, et ils n'ont pas vraiment le don de la parole, le don de mettre des mots sur les blessures de la vie. C'est sans doute ce qui explique leur situation de plus en plus critique : on assiste impuissants à leur lente descente aux enfers… Difficile de s'identifier à ces deux anti-héros, mais difficile de ne pas ressentir non plus une certaine pitié horrifiée envers eux. Sans compter le troisième personnage lancé à leurs trousses, le vieux Jozef et son tatouage mystérieux.
Chris Womersley a l'art de créer des atmosphères pesantes, où les choses et les gens semblent recouverts d'un voile de poussière et de sang. Ses descriptions sont à la fois d'une précision chirurgicale et d'une poésie désespérée. le glauque des ambiances imprègne les humains jusqu'à l'os. L'auteur serre ses personnages de près sans leur faire aucun cadeau. le pire, l'incompréhensible est au bout du chemin. Et alors que tout est dit ou presque pour Wild et Lee, l'auteur se fend d'une scène de violence immonde envers un animal dont je me serais franchement passée. Pourquoi ajouter encore cette horreur dans les dernières pages ?!
Cela ne m'empêche pas de reconnaître le talent de
Chris Womersley ni ne me dégoûte pas de lire
Les affligés, plus tard, mais cela attendra un peu…
Lien :
http://desmotsetdesnotes.wor..