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Tout commence comme dans un vieux film noir américain des années 40 : dans un motel miteux, la rencontre entre un jeune malfrat blessé par balles et un vieux médecin en disgrâce, morphinomane. La cohabitation entre ces deux fugitifs, la traque d'un tueur sur le retour, lancé à leurs trousses : décors poisseux, corps qui se déglinguent, solitude à deux et dégringolade vers l'enfer. Premier roman de l'australien Chris Womersley, avant Les affligés, La mauvaise pente est moins original que son successeur, moins profond mais pose déjà un univers. Cruauté du monde, destins tous tracés, identités bafouées, drames déclencheurs d'un sort fatal. le style de Womersley est loin d'être léger et certaines scènes (celle du cheval) sont insoutenables dans leur violence crue. Mais la noirceur, aussi terrible soit-elle, est parfois parsemée de quelques traces d'humanité. le livre frappe fort, sans nuances, celles-ci viendront plus tard avec l'expérience d'un auteur qu'on ne peut que suivre de près.
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Chris Womesley semble aimer les ambiances noires et les personnages filant un mauvais coton, sur la mauvaise pente

Deux individus en rupture sociale, l'un petit malfrat, l'autre toxicomane, médecin en fuite se trouent à former un duo bien malgré eux traqué par un troisième larron bien plus redoutable et nuisible. C'est sur ce couple improbable que Chris Womerley va bâtir son roman en tissant progressivement une relation à laquelle le lecteur finit par devenir sensible. Ces deux- là parviennent à se rendre attachant, et humain en dépit de ce qu'ils peuvent être, ou peuvent avoir fait dans leur passé.

La mauvaise pente est en réalité le premier roman de l'auteur ; après été séduite par son second roman, les affligés, en lui reconnaissant un côté prometteur pour le futur, j'avais naturellement envie de lire le premier, pour me conforter, ou pas.
J'aurais sans aucun doute préféré pouvoir découvrir dans l'ordre, car naturellement le premier roman, est nettement moins abouti que les affligés. Sa construction est encore un peu maladroite, les personnages insuffisamment travaillés. Si j'en ai néanmoins apprécié la lecture, je n'ai pas ressenti le même attrait par manque de profondeur.
Cela étant, je suis confiante dans la marge de progression de l'auteur, et, c'est avec bienveillance que j'accueillerai son prochain ouvrage dont j'attends la prochaine traduction.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Ce second roman publié en français par Albin Michel et en fait le premier de l'auteur, Chris Womersley. Et quelque part je le comprends assez car, même s'il est très bien, je l'ai trouvé un peu moins prenant et abouti que le fameux Les affligés. Mais il faut avouer que La mauvaise pente est un très bon roman noir qui se déroule dans une ambiance angoissante avec en toile de fond trois hommes, tous porteurs d'une solitude et qui vont se retrouver mêler les uns aux autres.

Lee est un jeune voyou d'une vingtaine d'années qui vient de sortir de prison. Wild est un médecin qui fuit suite à une accusation d'erreur médicale. Enfin Josef est un vieux gangster qui était en prison avec le premier.

Tout commence dans un motel d'on ne sait quelle région ni même d'on ne sait quel pays (l'Australie ?). Lee est blessé par balles et est inconscient sur son lit. La patronne du motel somme le nouvel arrivé, le médecin qui cherche à se cacher, à soigner le jeune et à l'emmener avec lui. D'une corvée imposée, les deux hommes commencent à s'apprivoiser et à presque apprécier la compagnie. Car les deux en ont beaucoup sur la conscience et la valise pleine de dollars qui accompagnait Lee ne laisse rien présager de bon. Alors à deux la quête d'anonymat paraît plus accessible et la rédemption plus proche encore.

Toute l'intrigue navigue entre un Wild pétri de regrets (car avec une famille laissée en même temps que sa profession) et un Lee revanchard qui serait bien prêt à tuer pour reprendre sa place dans la société. Et dans l'ombre s'approche le redoutable Josef qui lui aussi pourrait faire couler le sang. Dans ce jeu de piste, les trois hommes vivent à l'écart de tout, bien loin des femmes, des considérations existentielles ou même des moindres projets sur l'avenir. La mauvaise pente c'est avant tout de l'ultra réalisme représenté par de l'argent en pagaille, des blessures jamais cicatrisées et de la survie au jour le jour.

Je suis allée voir le film The Rover ce week-end (avec le bellâtre Pattinson) et j'ai tout à fait retrouvé l'atmosphère aride de ce roman. Il n'y a pas de lien mais dans l'amitié de deux hommes forcés de cohabiter, les deux trames s'entremêlent. Dans les deux, un homme plus âgé prend son cadet (qui pourrait être son fils) sous son aile et l'apprentissage est avant tout celui d'une vie où peut primer la confiance.
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Quand Wild rencontre Lee celui-ci git dans une chambre d'hotel avec une balle dans le ventre. le médecin en déchéance qu'il est fuit alors au volant de sa voiture avec ce parfait inconnu qui frole la mort. Les deux comparses sont tous les deux en fuite, l'un morphinomane veut échapper à un procès, le second s'enfuit avec une valise pleine d'argent qui ne lui appartient pas. Les deux hommes vont alors cohabiter ensemble sur les routes d'abord et ensuite dans une maison de campagne au milieu de nul part tandis que Joseph est à leur poursuite pour remettre la main sur l'argent dérobé par Lee. Où cette fuite les mènera t'elle ? Joseph les retrouvera t'il ? Toutes les questions se bousculent à la lecture de ce roman...

Quand deux paumés en fuite se rencontrent sans l'avoir désiré, prennent la route et s'apprivoisent l'un l'autre on obtient donc ce suprenant roman de Chris Womersley ! A première vue les deux personnages ont peu de points communs, à première vue seulement car au fil des pages les révélations se font et Wild et Lee ont peut être plus en commun que ce qu'ils pouvaient imaginer au début.

La vraie réussite de ce roman est qu'on ne sait jamais où l'auteur nous emmène ! Chaque chapitre semble chambouler le précédent, tout est toujours remis en question pour semer le doute dans l'esprit du lecteur. Les éléments s'ajoutent, s'enchainent pour offrir peu de répit dans la lecture et garder un rythme soutenu au fil des chapitres. N'espérer pas que la suite est écrit d'avance et simplement... ça en est presque agaçant de ne pas savoir où l'on va clairement dans cette histoire.

L'intrigue est en partie là où on ne l'attend pas et le final est... des plus surprenants. On referme ce livre sans avoir imaginé cette issue, Chris Womersley nous a brillamment emporté dans La mauvaise pente.

Le roman nous a alors emmené dans une fuite quelque peu périlleuse, nous a emmené à la rencontre de deux paumés portés par la force du désespoir pour réussir à s'échapper de tout et le tout porté par une écriture remarquable.
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Je n'ai toujours pas lu le premier livre de Chris Womersley Les Affligés, je n'ai donc pas hésité à accepter ce partenariat.
Tout commence dans un motel, Lee, blessé au ventre par une balle, saigne dans un lit, il possède une valise pleine d'argent mais il a oublié comment il est arrivé là... Dans une chambre voisine, il y a Wild, un ancien médecin, drogué qui fuit un procès pour erreur médicale. Wild va soigner Lee et tous deux vont s'associer pour fuir le tueur qui est aux trousses de Lee et la police qui recherche Wild.
Le lecteur va suivre les péripéties des deux hommes dans leur fuite et découvrir qui sont vraiment Lee et Wild. Malgré leurs situations passés ou présentes, ces deux personnages sont attachants, associés par les circonstances dans cette cavale, au fil des pages le portrait de Lee et Wild se précise. L'histoire est sombre, elle est construite avec suspense et réserve quelques surprises au lecteur. Une belle découverte.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Les romans noirs ne sont pas, en général, ma tasse de thé. Et pourtant, j'ai bien aimé ce livre à l'atmosphère glauque.
Un médecin drogué part en cavale pour échapper à son procès. Il échoue dans un motel miteux. Il y sera contraint de venir en aide à un jeune homme, blessé par balle. Il s' ensuit une fuite difficile pour tenter de sauver le jeune homme et les mettre à l'abri. Hélas, rien ne se passera comme prévu et de nombreux cadavres vont pimenter l'action.
Un livre dans lequel on n'entrevoit aucune lueur d'espoir.
Et pourtant, ce roman se lit aisément grâce au style sans fioriture de l'auteur et à des chapitres courts qui permettent de passer d'un personnage à l'autre sans difficulté.
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Lee, jeune délinquant, a l'impression de faire un cauchemar : il vient de se réveiller dans le lit d'un motel, une balle dans le ventre, et il se demande bien ce qu'il fait là aux côtés d'une valise remplie de billets. Dans ce motel, il y a aussi Wild ; Wild qui a tout perdu depuis son addiction à la morphine : femme, enfant, et son travail de médecin ; Wild qui est en cavale. Josef est le troisième larron de l'intrigue. C'est un vieux gangster à la poursuite de Lee et de l'argent qu'il a dérobé. Voilà trois trajectoires vouées à se rencontrer, d'une manière ou d'un autre.
Faut-il y voir l'empreinte d'une quelconque destinée ? C'est plutôt une catastrophe en marche qui s'annonce : « Les gens ne croient au destin que lorsque l'issue est positive. C'est face à la catastrophe qu'on entrevoit d'autres possibilités, multiples, qu'on imagine des versions plus heureuses. Ce qui est et ce qui aurait pu être se dévisagent avec nostalgie mais sans jamais se rejoindre. » (p. 213.)

Les éditions Albin Michel avaient publié en 2012 « Les affligés », un roman noir éblouissant. Avec « La mauvaise pente », Chris Womersley confirme son talent. Son oeuvre est poignante à plus d'un titre.
Celle-ci est traversée de bout en bout par la question du temps : « Comment savoir qu'on agit comme il faut ? Comment le savoir ? La vie devrait se dérouler à l'envers : au moins, on pourrait voir les conséquences de ses actes en premier. » (p. 288.)
L'auteur, qui a un style percutant, sait également très bien rendre par la linéarité des mots la qualité des ambiances, la manière dont les couleurs viennent habiter l'espace, qu'il s'agisse de l'espace physique ou mental : « Wild savait que toutes les ténèbres n'étaient pas les mêmes. Certaines étaient plus complètes que d'autres, plus galbées, plus denses ou plus compliquées qu'il ne semblait à première vue. Certaines étaient familières, et d'autres pas si faciles à identifier. » (p. 157.)
L'ensemble est poignant, attendrissant parfois, notamment quand la neige se met à tomber, inopinément, ce qui permet à Josef une découverte inédite, lui qui n'avait de cet élément qu'une représentation abstraite, par le biais des mots de sa mère.
L'environnement, inhospitalier et froid, vient faire écho au monde intérieur que porte chacun des protagonistes : l'enfance, les souvenirs, le remords ressurgissent çà et là au détour du chemin : « Soudain, il pensa à une expression de sa mère – c'était quoi ? Tremblement de terre. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Autrefois, quand il était enfant. Tremblement de terre. Les souvenirs sont des monstres étranges, faisant surface inopinément, surgissant de profondeurs inattendues. » (p. 105-106.). Dans cette oeuvre, l'action, la fuite en avant ne sont pas premiers, c'est plutôt le champ de l'introspection que l'auteur veut mettre en valeur, le retour sur soi et son passé.

Mais la blancheur immaculée de la neige, aussi séduisante soit-elle, ne trompe personne : même si elle pare le paysage d'une beauté sculpturale, celle-ci reste fragile et ne peut masquer le délabrement des choses et des êtres : « le jardin était spectaculaire. Avec ses gouttières étincelantes et son toit blanc, même cette baraque délabrée avait embelli, comme si elle avait été destinée à ce décor-là. Sur ce fond de ciel sombre et moutonneux, ce taudis était presque rayonnant. » (p. 296-297.)
Chris Womersley peint ici une fresque aussi grandiose que noire sur une catastrophe en marche, un tremblement de terre souterrain, qu'un tableau blanc viendra accueillir et engloutir, sur le fond d'un ailleurs : « Enfin. Sauvé il serait sauvé il serait. Sauvé. » (p. 331.) Au terme du chemin, il reste le contraste du blanc immaculé et sépulcral d'une neige touffue et la noirceur d'ensemble. Sublime et bouleversant.
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Dans un motel sordide (forcément sordide, "quelques papillons et mouches racornis jonchaient le châssis en alu. Il ouvrit la penderie et considéra les cintres cliquetants. La douche gouttait sur le sol carrelé"), le docteur Wild, interdit d'exercer après un homicide involontaire (quand on est addict à la morphine, mieux vaut ne pas intervenir lorqu'on est sous l'emprise de la substance), quitté par sa femme et sa fille, et en fuite..., se voit obligé de prendre en charge le jeune Lee, petit délinquant avec une balle nichée sous les côtes, reçue lors de la récupération d'une valise pleine de dollars. Il veut garder les 6000 dollars pour lui, mais Josef s'est lancé à sa poursuite; Josef suçotant sa dent en or et grattant son tatouage (et ça finit par énerver, quoi!)
Le passé de Lee lui revient en mémoire, l'accident de voiture où ses parents sont morts, sa vie en prison (il a tué quelqu'un, mais en prison).
Les deux fuyards ont un point de chute prévu, mais sur leur route il va y avoir un poil de grabuge...

Si vous aimez le noir bien noir, bien poisseux, bien dépourvu d'espérance, foncez. Si vous aimez les dialogues genre Cormac Mc Carthy , allez y aussi.
Malheureusement je ne me suis pas vraiment intéressée à ces lascars, et mon petit coeur sensible ne voulait plus continuer à descendre la pente. Pourtant, l'intrigue est bien menée, l'ambiance bien rendue. C'est juste que je ne suis pas vraiment amateur.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Cette sombre histoire me fait plus penser à un exercice de style, manière de s'échauffer. La noirceur extrême est très convenue ainsi que la trame du scénario. J'aurais aimé plus de détails dans les descriptions, moins de flous artistiques dans chaque flash-back, à défaut d'originalité. La violence inutile des personnages en aurait été plus compréhensible.
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J'ai en réalité attendu plus de deux ans 1/2 avant de vraiment me plonger dans ce roman acheté à sa parution en France.
Pourquoi ? Je ne saurais trop dire...J'avais été tellement emportée par Les affligés que je devais redouter de lire le premier roman de l'auteur, ou peut-être parce que les premières pages ne m'avaient pas convaincue (je suis persuadée qu'un livre se "rencontre" : il doit être lu au bon moment, et il n'aura pas la même saveur, le même impact, selon le moment où on tourne ses pages).

Ce roman, qui est en fait le premier que Chris Womersley ait écrit avant Les affligés, promet déjà dans sa narration toutes les noirceurs de l'humanité. Des paumés, une situation inextricable pour l'un (pourchassé après avoir dérobé du fric à des malfrats et salement amoché par une balle) comme pour l'autre (toubib révoqué suite à une erreur médicale et franchement accro à la morphine), et un type à leurs trousses.

Ça ne pouvait pas bien tourner et la mort est au rendez-vous (des dernières pages précipitent la chute, inéluctable), mais malgré le destin en marche, c'est de deux hommes qu'il s'agit, deux bonhommes finalement ordinaires, avec leurs doutes et leurs regrets et surtout avec un lien qui se tisse entre eux, comme un début d'amitié.

Alors on oublie les quelques pages du début qui trainent en longueur, on oublie la scène finale avec le cheval, pour ne retenir que la prose de Chris Womersely, délicate et précise dans la noirceur du propos, et les fulgurances poétiques dans ces lignes très sombres.
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