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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avoir des enfants est la chose la plus naturelle du monde. Nous, femmes, sommes faites pour donner la vie, pour porter des enfants, pour leur offrir le meilleur, pour nous annihiler face à leurs besoins impérieux. C'est bien connu, une femme a l'instinct maternel au fond de ses tripes. Ca n'est pas faire oeuvre de courage que de se lever au milieu de la nuit pour la tétée. Ca n'est pas même un effort que l'on consent à faire car par sa seule présence, un bébé nous remplit de joie, de bonheur, de gratitude. Etre mère, c'est la plus belle chose au monde.

Vous y croyez, vous, encore à ces conneries culpabilisantes ? Combien d'entre vous, lorsqu'elles étaient jeunes mamans se sont senties écrasées par le poids des responsabilités, la fatigue harassante, le lien qui a du mal à se créer avec ce bébé que l'on vous colle dans les bras ? Combien d'autres aiment profondément leurs enfants mais ne peuvent s'empêcher de regretter leur vie d'avant ? Si c'était à refaire… Combien n'osent pas partager leurs idées noires de peur d'être taxées de mauvaises mères et d'être profondément méprisées par celles qui n'arrivent pas à avoir d'enfant ? Combien de mères souffrent en silence et s'en veulent de faire souffrir par ricochet ce petit être qui a transformé leur vie à jamais ?

Non la maternité n'est pas un océan de béatitude et d'amour. Non, toutes les femmes ne vivent pas les premiers mois avec le sourire aux lèvres. Non toutes les maternités ne sont pas instagrammables. Et oui, je l'ai facile de dire tout ça, moi qui n'ai pas d'enfants mais si ce thème me touche autant c'est parce que je sais au fond de moi que j'aurais fait partie de ces femmes en détresse si j'avais été mère. Et je sais aussi qu'à l'époque où je voulais plus que tout le devenir, je ne faisais que répondre à un diktat de la société qui pèse sur la plupart des femmes quand arrive la trentaine.
Heureusement pour moi, mon corps a décidé ce que ma tête n'était pas en mesure de trancher, il m'a empêchée de devenir une mère qui regrette sa vie d'avant. Pour moi, le destin a donc finalement bien fait les choses mais c'est aux autres femmes que je pense. Pas à celles pour qui la maternité a été une révélation, celles-là connaissent leur chance mais à toutes celles qui ont été jetées dans le grand bain sans vraiment savoir nager ni être certaines d'aimer vraiment l'eau.

Heureusement la parole commence à se libérer un peu sur ce sujet douloureux. Teresa Wong apporte sa pierre à l'édifice en nous proposant un roman graphique qu'elle a écrit et illustré pour revenir sur son parcours difficile qui a suivi la naissance de sa fille Scarlet. Avec tendresse et sans fausse pudeur, elle parle de ce que l'on ne voit pas habituellement, de ce que l'on tait, de ce qui fait désordre. de ce corps qui change irrémédiablement, de ce foutu instinct maternel qui se fait la malle au moment où elle en a le plus besoin, de ce mal-être persistant qu'elle peine à s'expliquer, de cette dépression post-partum qu'elle mettra du temps à identifier. Ce roman n'est pas tant destiné à sa fille enfant qu'à sa fille devenue femme et avant qu'elle ne devienne mère. Ce roman c'est la façon que Teresa Wong a trouvé pour dire à sa fille et à travers elle, à toutes les femmes, qu'elle a le droit de laisser parler ses émotions, que la maternité est quelque chose de complexe et qu'il est normal de se sentir dépassée par cela. Que la culpabilité n'a pas sa place ici. Que devenir mère n'est ni une obligation, ni une évidence. Qu'il faut parfois du temps et de la bienveillance envers soi-même pour y parvenir. Et qu'il faut se faire aider si l'on en éprouve le besoin.

Dans ce roman graphique, le message passe autant par les textes totalement déculpabilisant que par les illustrations en noir et blanc. le trait de crayon est volontairement basique et c'est tant mieux. Ca n'est pas l'esthétisme qui est recherché ici mais la proximité. Teresa pourrait être une mère, une soeur ou une amie venue à notre chevet au moment où l'on a le plus besoin de réconfort. Ses dessins exposent son vécu et des situations dans lesquelles chaque mère traversant une dépression post-partum pourra s'identifier. C'est éminemment touchant. Chère Scarlet est un livre à offrir à une jeune maman que l'on sent à la dérive pour lui rappeler qu'elle n'est pas toute seule et que non devenir mère, ça ne coule pas de source.

Lien : https://www.lettres-et-carac..
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Ce roman graphique traite d'un sujet rarement abordé car très difficile et éprouvant : la dépression post partum (après la naissance de l'enfant). On parle du baby blues mais cette dépression est encore plus sévère.
Envie de dormir permanente, envie d'oublier, refus de cet instinct maternel poussant la nouvelle maman vers son bébé, pleurs,..
Teresa Wong se livre ici en s'adressant à sa fille Scarlett avec pudeur et tendresse et revient sur sa grossesse et les mois suivant l'accouchement et cela sans tabous. Elle nous ouvre son coeur et sa tête afin d'offrir à son public une vision totale sur cette maladie. Elle évoque aussi le lourd poids de la pression sociale entourant une naissance : l'instinct maternel, l'allaitement, la peur de ne pas être une bonne maman, le poids de cette nouvelle responsabilité, le regard des autres, et la nécessité de se faire aider.
Les illustrations sont en noir et blanc en totale cohérence avec l'état d'esprit de Teresa.
Un roman fort, instructif, beau, sensible, touchant, pudique, tendre et violent à la fois. Il ne peut pas laisser indifférent et j'en suis ressortie bouleversée par ce beau témoignage.
Je salue le courage de Teresa d'avoir osé aborder ce sujet et ce de cette manière exemplaire.
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[Publiée sur mon compte Instagram @bibliothe_claire] Chère Scarlet est une BD épistolaire : Teresa Wong raconte à sa fille la dépression post-partum qu'elle a vécu juste après sa naissance. Sans pathos, avec finesse, l'autrice lève le tabou sur un mal-être qui touche de nombreuses femmes, souvent dans l'ombre. La sobriété du graphisme (en noir et blanc) en fait une expérience universelle.

Mère ou non, vous ressentirez sûrement une grande empathie pour Teresa Wong. Son récit me paraît aussi faire écho à d'autres situations de mal-être mental où la psychophobie, conscience ou non, fait parfois des ravages. A découvrir !
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J'ai adoré les illustrations que je trouve absolument magnifiques. Même si je ne suis pas encore à ce moment-là, il m'arrive de me questionner en me demandait si je serais une bonne mère plus tard, est-ce que mon enfant ne me fera pas de reproches. Cette histoire est assez poignante par le ressenti de la maman mais à la fois j'ai trouvé des moments rigolos comme lorsqu'elle s'inscrit avec sa fille à un cours de gym poussette et qu'une autre maman dit qu'elle vient uniquement pour sortir et qu'elle dit « chelou... ». J'ai également aimé le détail de la nourriture chinoise, je me suis sentie reliée à l'auteure étant moi-même de cette origine. Un très beau roman graphique à découvrir!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Une BD qui pour moi m'a rappelé des souvenirs. Nous ne sommes pas toutes égales face à la maternité.

Nous sommes dans une société ou on nous pousse dans un schéma tous fait pour nous. Quand tu te maries après il faut logiquement avoir un enfant dans l'année qui suit.
Pour notre part on avait attendu un peu avant d'avoir Lucas on voulait profiter de nos moments à deux. On m'a même demandé si on avait des soucis pour concevoir un enfant. J'étais effaré de la question ! Comment peut-on poser ce genre de question. Lucas va avoir 5 ans en août et tout le monde nous demande depuis ses 1 an "alors le petit frère ou la petite soeur c'est pour quand ?" Mais laissez-nous tranquilles à la fin.

Quand l'auteure parle de son mal-être à la maternité je m'y suis retrouvée j'avais qu'une envie c'est de rentrée à la maison car je n'arrivais pas à dormir et les infirmières peu aimables.

Et l'allaitement comment dire ... J'ai eu un fou rire en lisant ce passage car je m'y suis retrouvée totalement. "C'est naturel", "Ce n'est pas normal de ne pas allaiter son enfant" les remarques ont été assez piquantes également j'ai beaucoup pleuré car l'allaitement c'est très mal passé et on me renvoyait l'image de la mauvaise mère qui n'arrivait à donner son lait. Avoir eu ses réflexions m'a fait très mal car je n'étais pas bien à ce moment-là. J'aurais eu besoin de soutien à ce moment-là. Que l'on me dise que ça arrive qu'il ne fallut pas que je me tracasse. A la maternité les infirmières m'ont fait essayer toutes les positions possibles pour allaiter Lucas mais en vain. Moi qui suis très pudique j'ai eu beaucoup de mal avec ce moment où on me tripotait les seins à me faire mal pour me dire comment faire.

Donc OUI des femmes font des dépressions post-partum et ça ne devrait pas être aussi tabou. Pour ma part, une fois à la maison dans mon cocon je me suis vite senti mieux. J'ai eu une sage-femme en or qui m'a accompagné avant et après mon accouchement qui à été a mon écoute et je reviendrais la voir si un deuxième enfant pointe le bout de son nez.

Une lecture que je recommande pour les futures mamans mais aussi à toutes les femmes ce sujet ne doit pas rester tabou.
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Magnifique témoignage que nous livre Teresa Wong sur la dépression post-partum. Dans ce sublime roman graphique, elle s'adresse à sa fille, Scarlet, et revient sur sa grossesse avec tendresse et surtout sans tabou.

Elle lève le voile sur ce que l'on appelle vulgairement "baby blues", mais qui est bien plus profond, et touts ces question qui l'ont envahi après avoir donné naissance à sa fille. Elle aborde aussi la pression sociale sur la maternité (les fameuses répliques: " félicitations pour la mariage, prochaine étape les enfants?"); l'allaitement ("le sein, c'est sain") et mets des mots sur cette culpabilité maternelle, cette peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être "une bonne mère"... ON se reconnaît forcément dans certains passages, on partage sa détresse.

L'auteure nous rappelle surtout l'essentiel: il n'existe pas de règles universelles pour être mères! Chaque grossesse est différente, chaque naissance est merveilleuse et différente: à chacune d'entre nous de composer son équilibre et vivre son rôle de mère comme elle l'entend!

A découvrir!
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