Je m'étais saisie de ce bon gros pavé avec gourmandise, tant les commentaires sur la blogosphère étaient élogieux... Je m'étais préparée à le dévorer...
Les premières pages m'ont paru un peu poussives, mais compte tenu de l'épaisseur du livre, je n'étais guère inquiète : la mise en place pouvait être un peu lente, l'auteur avait tout son temps. Passé les cent premières pages, je commençais vraiment à me demander à quel moment j'allais être emportée par cette frénésie à tourner les pages qui m'avait été promise...
Ce n'est qu'aux abords de la quatre-centième que j'ai commencé à frémir, et encore, faiblement. Bref, vous l'aurez compris, c'est plutôt un sentiment de déception qu'a fait naître cette lecture. On ne peut pas dire non plus que je me sois ennuyée. Non, mais, pour moi, ce roman n'a pas le souffle que je m'attendais à trouver.
Tout d'abord parce que les personnages manquent cruellement de crédibilité. On ne cesse de se demander ce qui fait qu'Oscar, l'un des héros de l'histoire, soit si vite adopté par tous les autres personnages. Qu'Iris succombe à son charme et finisse par en tomber amoureuse, soit, pourquoi pas. Mais que ce petit aide-soignant de vingt ans, issu d'une famille très modeste ne connaissant pour tout loisir que la télévision, gagne immédiatement la sympathie d'une bande d'étudiants particulièrement fermée sur elle-même, on a un peu de mal à y croire. Et que les parents d'Iris, et en particulier son père, chirurgien fortuné, régentant le moindre détail de la vie et des études de ses enfants, accepte aussi facilement la liaison de sa fille avec lui paraît carrément improbable...
Mais nous sommes dans un roman, et on peut accepter bien des choses. Encore faut-il avoir des éléments qui nous permettent d'y croire. Or si
Benjamin Wood nous laisse entendre qu'il s'est passé quelque chose dans l'enfance d'Oscar qui a forgé une personnalité peu commune, en particulier dans sa relation avec son père, il ne le creuse absolument pas. On attend désespérément une clef qui ne nous est jamais donnée.
Quant à l'argument principal sur lequel est construit le roman, la proximité entre génie et folie, la manipulation mentale, et bien je trouve que, là encore, l'auteur n'a pas suffisamment mis à profit ses cinq cents pages pour creuser la question. En ce qui me concerne, je trouve que le personnage d'Eden est simplement antipathique et bouffi d'orgueil. Je ne lui ai pas trouvé la carrure qu'il est censé avoir...
Je m'aperçois, en écrivant ce billet, qu'il en ressort une critique plus féroce que je ne l'aurais pensé. Encore une fois, je ne me suis pas ennuyée et je n'ai pas eu envie d'abandonner cette lecture. Mais disons que les éloges et le Prix du roman Fnac qu'il a reçu ont suscité une attente un peu démesurée !
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