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3,85

sur 1008 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Oscar travaille dans une maison de retraite à Cambridge. Un jour, se promenant il est attiré par le son de l'orgue et entre dans la chapelle. Il y fait la connaissance d'Iris Bellwether qui n'est autre que la soeur d'Eden, l'organiste. Une relation amoureuse intense entre eux naît rapidement ternie par le comportement étrange d'Eden, un être complexe et narcissique ne vouant son intérêt qu'à la musique. Petit à petit, Oscar découvre la personnalité d'Eden et commence à se poser de nombreuses questions sur son état psychique. Grâce à l'un des résidants de la maison de retraite, il entre en contact avec un spécialiste Herbert Crest, atteint malheureusement qu'une tumeur au cerveau dont les jours sont comptés. Eden et Herbert mettent chacun leur esprit en avant afin de prendre l'ascendant sur l'autre.... jusqu'au drame final...


Une lecture qui m'a laissé sceptique au départ. le roman centre son sujet sur le délire narcissique et la musicothérapie ... les délires de toute puissance voire la sensation de se percevoir en Dieu. Seulement, ce livre pèche par une inégalité rythmique et des longueurs insipides par moments. le lecteur doit vraiment s'accrocher au début du récit avec une pléiade de personnages complexes au comportement par moment déroutant. Une fois le lecteur familiarisé avec les personnages, le contexte scientifique doit être digéré avec énormément de théories abordant la musicothérapie, l'ésotérisme. L'intrigue se développe lentement et insidieusement pour se terminer avec un final a contrario express.


Globalement, ce premier roman de Benjamin Wood me laisse avec une sensation troublante. Autant le contexte de la mort, de la musicothérapie et des délires narcissiques sont des sujets sur lesquels le livre m'a passionné... autant certains personnages comme les parents d'Eden, ses amis (Marcus, Yin, Jane), la soeur (Iris) m'ont paru caricaturaux : en effet, le comportement des parents (Théo et Ruth Bellwether) via leur "indifférence", leur flegmatisme, leur détachement face à ce fils étrange m'a paru à contre-courant. L'explication donnée vers la fin par Théo ne répond pas à cette sensation de discordance avec le récit.


Bref, un roman complexe et psychologiquement bien pensé et documenté. Malheureusement, les inégalités dans la rythmique de l'intrigue, les longueurs, les personnages caricaturaux ont plus été un frein qu'un vecteur de plaisir à découvrir ce livre.
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Etre hypnotisé par Bach ou Haendel (au sens médical du terme) ou par tout autre musicien, baroque de préférence, quelle délicieuse médication!
Perdre le sens des réalités sous le charme mélodique du contrepoint, guérir en corps ou esprit par la musicothérapie sous hypnose, voici un concept qui me parle fort bien!

Quand Oscar, jeune aide-soignant, fait la connaissance d'une bande d'étudiants de Cambridge menée par le charismatique Eden Bellwether, il est rapidement intrigué et agacé par l'intelligence et par la mégalomanie de celui ci.
Etranger à la classe sociale de ses nouveaux amis, autodidacte et pragmatique, il se sent manipulé en esprit par la personnalité narcissique d'Eden et en charme amoureux par sa soeur Iris. Et quand la mise en pratique des théories thérapeutiques sous hypnose musicale se présente à l'improbable guérisseur, Oscar aura bien du mal à empêcher le drame, dans l'atmosphère psycho-maniaque qui s'installe insidieusement.

Les médecines alternatives, la psychologie de l'espoir et de l'auto-suggestion, la manipulation sectaire avec gourou inspiré sont en filigrane de ce premier roman bien maitrisé.
A la frontière du génie, du paranormal et de la folie, j'ai aimé la thématique insolite de la thérapie musicale, mais en ai regretté le traitement un peu laborieux par les pertes de rythme et des personnages décalés qui gênent parfois à la compréhension psychologique (particulièrement les parents qui sont tout sauf des parents).
Passé ce petit bémol, le montage narratif est impeccable et le suspens tient le lecteur. L'ambiance est au thriller "gothique" avec le décor magnifique des vieux murs de Cambridge qui donne des envies de concerts d'orgue dans la chapelle de King's College.

La musique adoucit les moeurs, comme on dit.
Pas toujours...
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Rien n'est jamais très simple dans les histoires qui ne tournent pas rond et qui se déplient lentement. Benjamin Wood aborde différents thèmes dont celui du pouvoir qui a la musique d'éveiller diverses émotions en nous. Puisque la musique n'a pas de règles et que ses bienfaits ne peuvent être soumis à des preuves scientifiques, elle ouvre d'énormes possibilités, dont celle de guérir.

L'auteur nous ouvre les portes d'un monde clos et mystérieux de la psychanalyse et plus particulièrement des dangers liés aux comportements pervers narcissiques. Flagornerie, suffisance, esprit tortueux, sentiment de supériorité, cette déviance se caractérise surtout par un besoin exacerbé de se faire admirer et de manipuler les proches de son entourage, sans ressentir aucune culpabilité lorsqu'il blesse les autres.

Benjamin Wood précipite ses personnages aux confins de la folie avec une parfaite mesure des temps de respiration. Quelques références musicales donnent le rythme et annoncent une tension psychologique qui s'installe au fil des pages jusqu'à aboutir à une surprenante scène dans les derniers chapitres.

Malgré l'écriture parfois trop fonctionnelle et quelques clichés on se laisse prendre dans les méandres de la folie et de la perversité. C'est une inoubliable plongée dans un esprit déviant.


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Intéressant.
Ce qui est particulier dans ce roman, c'est que, pendant longtemps, on ne sait pas du tout où on va. On est avec Oscar Lowe, aide-soignant plutôt doué dans une maison de retraite à Oxford, on rencontre une fille, Iris Bellwether, riche, étudiante en médecine, violoncelliste. On rencontre son frère Eden, qui visiblement est une option obligatoire au package Iris, un petit génie de l'orgue. On rencontre les copains de toujours de ce petit cercle très fermé. On tombe amoureux d'Iris, on rencontre les parents Bellwether, on goûte aux week-ends anglais de rêve dans les grands manoirs familiaux... En même temps, on apprécie beaucoup un de nos patients, un vieux professeur de littérature brillant et misanthrope, mais qui a flashé sur nous à la maison de retraite et veut nous instruire, nous élever hors de notre situation subalterne...
Voilà voilà, on va cahin-caha, on sent que le ciel va se voiler, mais comment ?
C'est la focalisation interne, je me répète, qui fait l'originalité. On est vraiment à hauteur d'homme, on voit des trucs bizarres, mais on ne fait pas trop attention parce qu'on regarde ailleurs. On ne peut pas imaginer que des choses graves puissent arriver, ça n'arrive qu'aux autres. le roman est aussi agréable à lire pour l'atmosphère très british, Oxford, le thé, le manoir, le parc, le vieux professeur de littérature, les jeunes gens bizarres...Ne manque plus que le pasteur.
Une assez bonne lecture, donc, mais, en ce qui me concerne, pas inoubliable.
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Je ne vous ferai pas l'affront de vous résumer "le complexe d'Eden Bellwether" mais si, vous savez, le jeune homme qui travaille avec passion dans une maison de retraite et qui un jour attiré par une musique enchanteresse va rencontrer le grand amour, celui-là même qui va le mener à faire des rencontres avec une bande de personnages étranges, un groupe qui vit sous la domination d'un être égocentrique, antipathique mais doué d'un talent musical hors du commun.
C'est à l'image de cette phrase que j'ai perçu ce roman, bien trop long. Une histoire singulière, certes, écrite dans un style qui semble puisé chez Agatha Christie ou Arthur Conan Doyle, à tel point qu'il me semblait parfois voir surgir un fiacre tant cette histoire semble se passer hors du temps. C'est très vieille Angleterre, j'ai failli écrire trop, le petit verre de brandy obligé, les longs repas aristocratiques, les demeures cossues... Trop de descriptions donnent une certaine lourdeur à ce roman et viennent en casser le rythme.
Un livre bien écrit, un auteur prometteur, peut-être, mais qui ne vaut pas le battage médiatique dont il a bénéficié.
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Ce que je retiendrai de ce roman bien complexe comme son titre : c'est le pouvoir de musique sur les êtres.
C'est un pavé bien fourni sur le sujet des alternatives de guérison quand la médecine ne suffit pas ou plus, on y croit ou pas, là n'est pas la question mais plutôt que l'espoir peut amener le patient à vivre sa maladie autrement.
L'hypnose et la musicologie ont déjà fait leur preuve sur l'humain.

Je n'ai pas aimé d'emblée le personnage d'Eden, et j'ai été aussi dépitée de voir son entourage le vénérer et lui céder toutes ses extravagances. Sa soeur Iris a tenté de le démasquer et le piéger dans sa folie, en vain, elle en fera les frais.
Le sujet est intéressant et bien mené, malgré tout je m'attendais à un autre dénouement.
Intrigant certes mais je ne retiendrai que ce que j'ai annoncé au début.
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Les américains sont passés maîtres dans l'art d'écrire des "Campus Novels". le complexe d'Eden Bellwether en est une version britannique assez maligne à,partir du moment où la communauté d'étudiants du livre de Benjamin Wood n'est vue qu'à travers le regard d'un "étranger", Oscar, qui va s'intégrer à cette petit groupe en préservant toutefois un certain recul (le même que celui dont disposera le lecteur) . L'écrivain n'utilise pas le "je" mais c'est tout comme. Dès lors, nous n'aurons que la version des faits d'Oscar, celle d'un esprit logique, pragmatique, séduit par l'idée d'appartenir à ce microcosme (les passages où il évoque sa relation délabrée avec sa propre famille ne sont pas les moins intéressants), amoureux qui plus est d'Iris, la soeur du meneur, ce garçon brillantissime, charismatique et narcissique aussi fascinant que détestable. S'il est vrai que la mode est au roman à narrations multiples, pas toujours pour le meilleur, dans le cas de ce livre ci, il y aurait eu matière à approfondir l'intrigue à travers la vision d'Iris et bien entendu celle d'Eden, dont le fonctionnement de l'esprit malade est trop lié au ressenti d'Oscar. La dernière partie du livre est un peu bâclée, Benjamin Wood sacrifiant aux codes du thriller alors qu'il avait démontré davantage d'intelligence auparavant. le style est efficace mais sans éclat particulier. le complexe d'Eden Bellwether est un bon tourne pages, assez dense, qui reste cependant moins pénétrant et ambigu qu'on l'aurait souhaité.
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On ne peut pas dire que cette lecture soit un moment de détente !

Au début, j'ai failli abandonner.
Puis, de-ci de-là, dans un contexte parfois ennuyeux ( et trop long à mon goût, surtout au début), apparaissent quelques petits mots bien choisis, annonciateurs d'un l'intérêt potentiel du livre.
Et, en effet, plus on avance, plus on se laisse envahir, déborder même par le foisonnement de thèmes de tous ordres.

Une jungle.
Comme le cerveau d'Eden.

Une jungle dont il ne peut s'extraire que par la sublimation, la suprématie et l'emprise.

Puis, le rythme va crescendo, les caractères se dévoilent, les fragilités et les cassures apparaissent fragilisant le socle jusqu'au chaos.

Le livre est présenté comme un thriller.
Peut-être. Mais, les connaissances évidentes de l'auteur en psychologie et sur la pathologie mentale font surtout de son ouvrage une belle étude de cas sur l'évolution d'une psychose et sur les conséquences sur l'entourage.

Un roman donc, magistral certes mais un rien éprouvant !
Un auteur à suivre.
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Ce livre a eu son succès (et quelques détracteurs également) à sa parution, au point d'y décrocher le prix du Roman Fnac, dont j'étais jurée cette année-là. Reçu en SP, je n'avais jamais osé l'aborder craignant la déception….
Comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, c'est en dehors de toute pression, rien que pour le plaisir et la curiosité que je me suis enfin décidée.
Benjamin Wood campe son premier roman au coeur de Kings Collège où Oscar, aide-soignant passionné par son travail est attiré par les notes envoutante d'Eden l'organiste. Mais c'est surtout de sa soeur qu'il va tomber amoureux, puis dans les rets d'Eden manipulateur et narcissique puissant. Eden use sur son entourage de soi-disant pouvoirs qui vont pousser cette histoire dans un univers anxiogène, fantastique, à la limite de la folie et du surnaturel.
Si j'ai parfois un peu flotté au cours de ma lecture, j'en ai beaucoup apprécié le parti pris narratif, et romanesque. le propos est ambitieux, même si les personnages ne sont pas toujours creusés comme on l'aurait voulu. L'auteur est parvenu à m'intriguer jusqu'aux dernières pages.
Et si in-fine ce n'est pas le coup de coeur, l'originalité de ce roman me laissera un bon souvenir ; sans doute parce qu'ai accepté d'une part de me laisser porter hors de ma zone de confort, et que je l'ai lu alors qu'on ne parle plus de ce livre ni de son auteur.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Inutile de résumer une fois encore ce roman
J 'ai bien accroché à la première moitié du livre ,palpitante, plutôt bien écrite
Après cela se gâte franchement avec beaucoup de longueurs
La fin est sans surprise pour un lecteur médecin
J'ai souvent croisé ,quelquefois en milieu psychiatrique, ce genre de personnages (Eden) assez fascinants ,très brillants mais qui finissent tous par "déraper"
Benjamin Wood fait une analyse subtile et approfondie de ce type de personnalité pathologique
La fiction rejoint une réalté trop souvent côtoyée sur fond de drames, bien réels malheureusement
Je reconnais le talent de l'auteur et je lirai avec plaisir son prochain roman s'il fait l'effort d'élaguer son texte
Si vous voulez vous plonger dans un roman de même type, lisez "La mort cannibale" d'Umbero
Cecchi beaucoup plus impressionnant mais quasiment insupportable pour la majorité des lecteurs, ce qui explique son classement moyen súr Babélio
Il y a aussi le livre de Doña Tartt "Le maître des illusions" encensé par la critique , que j'avais moyennement apprécié



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