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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Brian Wood poursuit son profonde immersion dans l'histoire des « Northlanders », des « gens venus du Nord » parfois appelés Normands ou Vikings selon les lieux et les époques ; il s'entoure toujours d'une flopée d'artistes talentueux pour chacun de ses récits qui nous immergent ici dans le mystère des expéditions islandaises entre le VIIIe et le XIIIe siècle.

Nous débutons cette plongée guerrière et conquérante avec deux courts récits. Dans « Préludes – Au large de l'Islande » (à partir de 760 apr. J.-C.), nous suivons d'abord Dag, vieux capitaine d'une coque de noix branlante, dans sa folle quête d'un « ailleurs ». Cette réflexion sur l'esprit d'initiative et d'exploration, ainsi que sur le grain de folie qu'il convient d'avoir dans ce genre d'entreprise, se tient à la première personne. Tout en associant les représentations nordiques du monde à la dynamique d'exploration de ces « gens du nord » (Thor en dieu du Tonnerre qui vient se rappeler à l'esprit des navigateurs ; la découverte d'une terre mystérieuse faisant penser au domaine des dieux eux-mêmes), cette histoire courte est aussi l'occasion de se familiariser au dessin de Fiona Staples, pas encore autant affirmé que dans Saga, mais déjà intéressant à suivre. de même, dans « Sven l'Immortel », avec un dessin de Davide Gianfelice déjà bien plus abrupt, nous découvrons un récit qui renvoie à une longue aventure contenue dans le Livre anglo-saxon et qui était passionnante concernant le fameux Sven, jeune exilé, puis guerrier sur le retour et enfin vétéran aux velléités familiales.
Ce volume concernant les sociétés islandaises fondées au haut Moyen Âge par des explorateurs scandinaves (suédois, norvégiens et danois notamment) prend son véritable envol avec le récit « La jeune fille dans la glace » (Islande, 1240 apr. J.-C.), où Brian Wood décrit un nouveau vieillard en proie à la solitude, à l'incompréhension générale et aux ambitions des guerriers alentour. le dessin de Becky Cloonan n'est pas désagréable du tout, mais c'est surtout le fond, le contenu scénaristique qu'il convient de retenir ici, puisque Brian Wood livre une analyse du tissu social en Islande au XIIIe siècle sous la domination d'un clan nommé les Sturlungar. La justice expéditive fait alors parfois étrangement plus de bien que des enquêtes à rallonge dans des contrées difficiles d'accès.
Le plus gros morceau de cette volumineuse intégrale reste la dernière partie, « La trilogie islandaise » (871 à 1260 apr. J.-C.). Les différents chapitres qui la composent sont illustrés d'abord par Paul Azaceta, puis par Declan Shalvey, et enfin par Danijel Zezelj, ce qui montre déjà la qualité graphique générale de cette histoire. Même si l'ambiance est relativement proche quand nous passons de l'un à l'autre, le deuxième m'enthousiasme légèrement davantage que le premier avec plus de détails dans les mouvements et une attention particulière apportée à la construction des planches en alternant pages entières (splash pages) et cases plus ou moins imbriquées entre elles. Quant à Danijel Zezelj qui conclut l'illustration de cette trilogie islandaise, en collant exactement au ton donné par les deux précédents illustrateurs, il réussit à ne pas faire tâche et c'est l'essentiel. Tous trois misent sur des couleurs très glacées, très bleutées, dans la plupart des cases pour, plus tard, mettre en valeur la violence des combats (cases largement rougies) et la noirceur des sentiments (assombrissement des traits des personnages). Il faut dire que l'aspect graphique se devait d'être à la hauteur d'une histoire au long cours retraçant la lutte sur plusieurs générations du clan des Hauksson face à celui des Belgarsson pour établir une colonie stable en Islande. L'honneur et les représailles familiales deviennent alors monnaie courante entre deux raids de l'autre côté de la mer du Nord, ainsi qu'entre les revirements politiques et religieux.


Pour caractériser l'ensemble de ces histoires très disparates et de taille variable, nous pouvons souligner le fait que le scénariste de cette série opte largement pour des récits très individuels désormais (à la première personne, d'une manière où il faut « forger son propre destin ») ; en même temps, nous parcourons des paysages plutôt désertiques et c'est une ambiance de continuel front pionnier que nous fouillons ; la fuite, l'exil, l'appât du gain, il y a toujours une motivation pour aller de l'avant : c'est ce que dépeint Brian Wood pour ces Normands, mais d'une telle façon que c'est finalement largement adaptable pour n'importe quel peuple cherchant à vivre, tout simplement.
Et tandis que le corbeau ou la corneille, je ne saurais trop dire, veillent toujours au grain à chaque étape des destinées magnifiques mises en lumière dans cette nouvelle intégrale, nous avons encore le plaisir de tomber, entre les habituels héros vikings que nous connaissons plus ou moins, sur des femmes fortes, affirmées et véritables que nous rencontrons trop peu dans les oeuvres de fiction. Brida Hauksson en est un exemple particulièrement charmant que je recommande au plus grand nombre...


Brian Wood réussit donc toujours à mener plusieurs récits de front, non seulement en faisant que chacun apporte une pierre cohérente à l'édifice, mais également en travaillant avec un nombre conséquent de dessinateurs talentueux (sans oublier les coloristes tels Dave McCaig et Massimo Carnevale).

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A partir du IXeme siècle, les Vikings débarquent en Islande, la "terre de glace".
Ils la colonisent et y développent leurs coutumes guerrières et ancestrales.

La première partie de cette intégrale dédiée à l'Islande ne m'a pas plus enchantée que cela. J'ai surtout apprécié la deuxième partie consacrée à une saga familiale se déroulant sur plusieurs générations.
C'est à travers cette saga appelée La trilogie islandaise, narrant l'histoire des Hauksson que les auteurs emportent le lecteur au coeur d'une Islande bouleversée par des luttes internes. Après une longue période d'indépendance où chaque famille tente de prendre le dessus sur l'autre, une vague de christianisation déferlera sur une Islande déjà bien affaiblie par toutes ces querelles intestines. Malgré leur fierté et leur volonté à rester indépendants, les Islandais finiront par ployer sous le joug du roi de Norvège.

J'avais déjà beaucoup aimé le premier volume "le livre anglo-saxon" de cette série Northlanders. Ce deuxième volume est tout aussi intéressant et captivant. On y retrouve tout à fait l'esprit "viking" , à savoir le côté gros bras et sans pitié, l'appât du gain mais également l'opiniâtreté dans l'effort et leur volonté farouche de ne dépendre de personne d'autre que d'eux mêmes. Si les hommes ont la part belle, ce volume consacre également quelques magnifiques pages aux femmes qui assumaient avec talent leur rôle de maîtresse de maison mais également celui de fervente gardienne de l'honneur familial.
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Le tome 2 de ce peuple du nord entraîne le lecteur aux fondements de la civilisation islandaise.
La saga de la famille Hauksson est certainement proche de la vie des premiers islandais. L'intrigue est bien menée et les dessins sont encore une fois à la hauteur du récit.
Brian Wood réussit encore un excellent tome dont on attend la suite avec impatience.
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Excellent ! plus court que le premier (d'une centaine de page) mais il reste correcte pour son prix et la qualité de ces récits. Brian Wood est un véritable amoureux de l'ère des Vikings, du moins c'est ce que l'on récent en lisant ses histoires, profonde et inspirer. La Trilogie Islandaise donne le ton à l'ouvrage en mettant en scène plusieurs génération différente d'une même famille installer en Islande au début de sa colonisation.
Trois récits, en trois chapitre chacun pour une même famille, ça donne un côté mafia pas déplaisant.
Les dessins sont assurées par plusieurs artiste différent, il y a du bon, du moins bon et du très bon comme le dessinateur de Sven le Revenant (histoire marquante du premier tome) qui revient pour un nouveau numéro sur le même personnage : Sven l'Immortel.
Le tout encore une fois dans une édition soigner de chez Urban.

Un bon moment de lecture et d'apprentissage sur l'univers des Vikings. Vivement la suite.
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Le tome 2 de Northlanders est plus abouti que le premier. On y retrouve quelques histoires mais la grande partie du livre est constitué par la trilogie islandaise. le choix de l'auteur de prendre une famille sur plusieurs générations rend un fil rouge très intéressant au récit.
On part de la découverte de l’Islande et la colonisation des premiers vikings la guerre des familles, l'installation d'un gouvernement.
Un très beau livre bien illustré, qui donne du relief à ce peuple.
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Urban Comics a choisi de réarranger les épisodes de la série Ce tome contient les numéros 29, 20, 35 & 36, et 42 à 50.

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- Épisode 29 (illustrations de Fiona Staples) - En 760, Dag est capitaine sur un drakkar qui effectue du transport de marchandises. Il a la quarantaine, la sensation de vieillir l'accable. Il constate que son métier ne lui permettra jamais de s'enrichir, que chaque année qui passe la concurrence augmente et il veut désespérément accomplir un acte de bravoure qui marquera les esprits. D'un coup de barre, il dirige son navire vers l'ouest à la découverte de nouveaux territoires.

À nouveau, Brian Wood mélange le récit historique au temps des vikings, avec une approche psychologique moderne. Dag souffre de la crise de la quarantaine : son travail est vain, sa place dans l'ordre des choses est insignifiante et le moment arrive où sa jeunesse ne sera plus qu'un lointain souvenir. Cette approche moderne du personnage permet de donner de l'intensité et de la profondeur à la décision de Dag.

Comme dans d'autres épisodes, Brian Wood exagère le comportement de son personnage principal jusqu'à rompre la crédibilité de son récit. Par exemple, Dag finit par plonger dans les eaux glacées au large de l'Islande. Il en ressort trempé sans sembler souffrir du froid, sans se sécher, sans se changer. Wood dépasse largement les limites de la licence artistique pour tomber dans l'invraisemblable. Fiona Staples effectue un travail crédible, voire impressionnant pour la vision d'un volcan en éruption sur le sol islandais. Mais elle n'arrive pas à récupérer les invraisemblances du récit. 2 étoiles.

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- Épisode 20 (Illustrations de Davide Gianfelice) - Brian Wood propose au lecteur de retrouver Sven (personnage principal de Northlanders 1). Il vit sur son île avec sa femme et ses enfants. Mais il sait qu'un jour une équipe de jeunes guerriers viendra pour le tuer afin de prouver leur valeur contre la légende bâtie sur les actes qu'il accomplit lors de son retour.

Brian Wood met en scène le thème classique des jeunes loups aux dents longues qui souhaitent prouver leur valeur en se confrontant à un ancien. Est-ce que l'expérience et la ruse l'emporteront sur la jeunesse et la fougue ? Une fois encore, je veux bien croire à la capacité de l'être humain de survivre sur un vieux caillou tout pelé, mais les illustrations ne me donnent pas assez de détails pour rendre cette hypothèse crédible.

Ces illustrations apparaissent un peu fades, même si les coups d'épée continuent de charcuter et de faire gicler le sang. 3 étoiles pour cette histoire agréable, mais un peu convenue.

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- Épisodes 35 & 36 (illustrations de Becky Cloonan) - En Islande, en 1240, en hiver, Jon Jonsson est un vieil homme (la cinquantaine) qui vit en ermite, à l'écart du village. Il pêche en faisant des trous dans la glace et il vit frugalement dans sa maison. La région est le théâtre d'échauffourées entre 2 familles nobles. Un jour de pêche, Jon découvre le cadavre d'une jeune fille recouvert de glace. Il le ramène chez lui. Mais la milice souhaite installer 2 hommes dans sa demeure.

Fini les invraisemblances et le surnaturel, Brian Wood propose une histoire au tiers dépourvue de phylactères dans laquelle un homme solitaire essaye de percer le mystère d'une mort singulière. Becky Cloonan met cette histoire en images crédibles et sobres. Les paysages enneigés donnent froid rien qu'à les regarder, les séquences muettes coulent d'elles-mêmes. La personnalité du vieil homme est faite d'un soupçon de lassitude, d'un certain détachement, mais aussi d'une vraie envie de vivre paisiblement. C'est un récit remarquable de sobriété et de d'humanité. 5 étoiles.

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Épisodes 42 à 44 (dessins et encrage de Paul Azaceta) - En 871, Val Hauker débarque sur la côte de ce qui s'appellera un jour l'Islande. Il est venu avec sa femme et son fils Ulf. Les conditions de vie sont dures, la terre ne donne pas beaucoup et il faut y mettre beaucoup de force et d'énergie pour en retirer le peu qu'elle donne. D'autres familles ont immigré sur cette île, et la cohabitation n'est pas toujours pacifique. En particulier la famille des Belgarsson convoite les terres de Val Hauker. Ce dernier doit endurcir son fils pour assurer la pérennité de la présence des Hauksson (la lignée issue de Val Hauker). Qui obtiendra la position dominante et à quel prix ? le premier épisode se déroule en 871, le second en 880, et le troisième en 886.

Paul Azaceta (par exemple dessinateur de Potter's Field) utilise un style reproduisant les lieux naturels, les vêtements et bâtisses avec fidélité, sans être asservi à une reproduction détaillée. Il choisit un niveau de représentation qui permet au lecteur de s'immerger dans ce qui est représenté, sans s'encombrer de détails. D'un côté la lecture s'en trouve facilitée ; de l'autre l'immersion est limitée par ce manque de détails. La mise en page est efficace, sans être flamboyante, les actions sont énergiques, sans être épiques, sans qu'Azaceta n'exagère la force ou la virilité des individus. D'un côté, Azaceta se met au service du récit et décrit des individus de manière réaliste ; de l'autre son application empêche le récit de décoller visuellement, elle prive le lecteur de surprise visuelle.

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- Épisodes 45 à 47 (dessins et encrage de Declan Shalvey) - Cette partie se déroule durant les années 999 et 1000, au début de l'évangélisation de l'Islande, par les chrétiens. La cinquième génération des Hauksson est représentée par Mark et Brida, frère et soeur. le frère représente l'autorité aux yeux des islandais et la famille Hauksson jouit d'une position politique dominante dans la société islandaise. La soeur constitue le cerveau derrière les actions du frère avec une vision claire des intrigues à mener pour assurer la pérennité de cette position dominante et pour assurer la continuité de la lignée des Hauksson. Leur clan se heurte toujours à celui des Belgarsson, mais aussi à une nouvelle force dont l'influence se fait sentir dans des changements d'allégeance : la religion chrétienne et ses prêtres.

Declan Shalvey (plus connu pour son travail sur les superhéros de l'équipe des Thunderbolts, par exemple Like lightning) adapte sans difficulté son style à celui de la série, et la transition avec Paul Azaceta se fait sans douleur. Lui aussi se plie au récit pour décrire de son mieux les actions, sans réussir non plus à apporter un petit plus à la narration. Malgré cela, il réussit quelques images plus marquantes qu'Azaceta (peut-être du fait d'un scénario plus propice), comme par exemple une chute d'eau, une grève déchirée par les rochers, une aurore boréale, et une magnifique conversation enténébrée du fait de la faible lueur des bougies.

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Épisodes 48 à 50 (dessins et encrage de Danijel Zezelj) - En 1260, Godar Hauksson représente la dixième génération des Hauksson. Il s'est attelé à la tâche de rédiger l'histoire du clan, tout en continuant à le faire prospérer sur le plan économique par le jeu des alliances. La famille Hauksson est l'une des plus puissantes de l'île, sur les plans politique et économique (mais pas la plus puissante). Osker Hauksson (onzième génération, époux de Freya) rejette la stratégie de Godar et souhaite revenir aux vraies valeurs vikings : rétablir la prééminence du clan par les armes et par le feu. Godar refuse de déclarer la guerre aux autres clans dans ce climat politique ; Osker passe outre son interdiction.

Ces 3 épisodes terminent la série en beauté sur le plan visuel grâce à la forte personnalité de Danijel Zezelj. Comme à son habitude, il semble arracher les formes aux ténèbres. Son approche des contours et de l'encrage confère une sensation de destin et de force de volonté aux personnages, mais aussi elle renforce le caractère inhospitalier du milieu naturel. On passe de dessins serviles, à des illustrations qui montrent des individus habités, un environnement vraiment sauvage, et des conflits violents et barbares.

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Tout au long de sa série, Brian Wood a refusé de se cantonner à reproduire une formule toute faite d'histoire en histoire. Il en est de même avec ce tome. Dans un premier temps, le lecteur peut repérer des thèmes récurrents au travers de cette trilogie, et propre à cet auteur. Pour commencer, Wood introduit dans chaque partie un ou plusieurs personnages féminins principaux. Dans ces récits, les femmes ne sont pas cantonnées au rôle d'épouse aimante et de mère de famille modèle. Elles participent aux projets de leurs époux ou concubins, elles les soutiennent, les aiguillonnent, établissent leur stratégie. L'une d'entre elle manie même l'épée, et monte à cheval, tout en assurant toute la gestion administrative du clan.

Le deuxième trait spécifique à la série réside dans la manière dont certains personnages s'expriment. L'exemple le plus manifeste dans ce tome est celui de Brida Hauksson (cinquième génération) qui décrit ses fonctions dans les termes qu'emploierait un individu à notre époque. D'un côté, cette approche anachronique peut rompre le charme de la lecture ; de l'autre elle permet de transcrire la situation sociale de l'individu avec plus d'acuité. Au final, ce mode d'expression sert plus les histoires qu'il ne les dessert.

La troisième particularité des récits de Wood est de savoir créer des personnages dotés d'un solide caractère, différent des précédents, et de raconter une bonne histoire. Ici l'objectif de Wood est de confronter ce qui lui semble être le propre du peuple viking (ambition, soif de découvertes, propension à guerroyer, courage) à l'évolution des caractéristiques d'une société. Ainsi l'âme viking semble parfaitement adaptée à cette terre lors de la phase du peuplement (première partie). Elle semble moins capable de résister au christianisme. Et elle semble incapable de s'adapter à la complexification de la société, à l'évolution de la civilisation.

D'un côté, les actions des protagonistes aux différentes époques sont agréables à suivre, dépourvues de manichéisme et se répondant d'une époque à l'autre, ce qui constitue une lecture agréable et divertissante. de l'autre côté, Brian Wood incorpore la réalité historique d'une bien étrange manière. À la fin de chaque tome de la série Northlanders, je consulte une encyclopédie en ligne pour découvrir les événements historiques évoqués par Wood qui connaît bien son sujet.

Donc, direction la page web dédiée à l'histoire de l'Islande. Il est enfin possible de comprendre pourquoi Wood a choisi ces dates là pour ses 3 parties. En fait, sans connaissance particulière de l'histoire de l'Islande, le lecteur a du mal à saisir les enjeux de chaque période, et pourquoi c'est cette génération qui affronte une crise déterminante. En lisant jusqu'au bout, il apparaît que Wood en réduisant la partie historique à la portion congrue atténue les conséquences pour ces 3 générations, privant ces histoires de leur intérêt principal (la motivation des personnages). Au fur et à mesure de la découverte des spécificités de l'histoire de l'Islande, le lecteur peut même se demander si ces scénarios n'ont pas été conçus un peu trop rapidement.

La fonction de l'Althing (plus vieux parlement du monde fondé en 930) est totalement occultée. Les raisons de l'évangélisation sont passées sous silence, réduisant la présence des prêtres à une fatalité incompréhensible. La scène relative à l'apprentissage de la manipulation de l'arc anglais arrive comme un cheveu sur la soupe. En fait le lecteur finit par se dire que Brian Wood a manqué de place pour pouvoir dire tout ce qu'il voulait dire (même l'évocation de la chasse à la baleine est réduite à un artifice superficiel ne servant qu'à insuffler un peu d'action).

Cette dernière histoire de la série VO laisse le lecteur sur sa fin. Brian Wood semble avoir voulu condenser ses histoires pour tenir dans le nombre d'épisodes alloués par les responsables éditoriaux, avant la fin de la série, aux dépends de la substance des récits, et de leur sens. Paul Azaceta et Declan Shalvey effectuent une mise en images servile et trop sage. Seul Danilej Zezelj propose des visuels évoquant l'ardeur farouche des vikings. 4 étoiles.
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Northlanders est une série imaginée par Brian Wood (DMZ), qui rend hommage aux vikings. Si dans l'imaginaire collectif ceux-ci sont représentés comme des guerriers scandinaves sanguinaires et barbares qui pillent pour le plaisir, Briand Wood tenait à proposer une vision quelque peu différente de celle véhiculée par les écrits des moines chrétiens, principales victimes de ces incursions normandes. L'auteur ne dépeint certes pas des enfants de choeur, mais il tente tout de même de tenir compte des us et coutumes de ce peuple afin de proposer le point de vue de différents personnages, allant du premier marin du nord à découvrir l'Islande à l'arrivée du Christianisme.

Si Panini avait déjà sorti deux albums souples contenant les huit premiers épisodes de cette saga composée de cinquante numéros, publiés chez Vertigo entre 2008 et 2012, Urban Comics a la bonne idée de publier l'intégralité de cette oeuvre d'envergure en seulement trois volumes. En choisissant de regrouper les récits par zone géographique et en respectant l'ordre chronologique, l'éditeur chamboule totalement l'ordre de parution original. Ce deuxième tome entièrement consacré à l'Islande débute donc en 760 pour se terminer en 1260 et se termine par l'épisode #50. Si cette deuxième brique reprend les numéros #20, #29, #35-36 et #42-50, les deux autres tomes s'attaquent respectivement aux contrées anglo-saxonnes et aux aventures se déroulant sur les terres Européennes. Ce tome qui regroupe les récits islandais de la saga est ainsi composé de quatre arcs principaux :

I. Sur Aucune Carte : invite à suivre Dag et son équipage, qui finissent par découvrir une terre qui leur fait tout d'abord penser au domaine des dieux. Cette mise en bouche d'un seul épisode, dessiné par Fiona Staples (lisez Saga !), se révèle finalement assez anecdotique, mais permet de nous raconter la découverte de l'Islande par le premier marin du nord.

II. Sven L'immortel : permet de retrouver le redoutable guerrier croisé lors du tome précédent. Si Sven a pris quelques années et semble être devenu un bon père de famille, il n'a cependant rien perdu de son art de combattre et sa légende demeure intacte. Ce récit dessiné par Davide Gianfelice et mettant en scène une bande de guerriers en quête de gloire, permet surtout de découvrir une autre facette du personnage de Sven des Orcades.

III. La Jeune Fille dans la Glace : invite à suivre la destinée d'un autre vieil homme, qui vit en ermite en Islande. Si celui-ci tente de rester en dehors des conflits qui déchirent les différents clans de la région, la découverte du corps d'une jeune fille, parfaitement conservé sous la glace, va toutefois bouleversé sa vie. Ce récit en deux épisodes, dessinés par Becky Cloonan, qui invite à suivre la solitude d'un homme au milieu d'un environnement rude, est moins porté sur l'action et la violence, mais multiplie les scènes muettes, presque contemplatives, laissant ainsi la place aux sentiments du vieil homme… et à l'injustice.

IV. La Trilogie Islandaise : constitue le plat de résistance de ce deuxième volet. Cette histoire en neuf épisodes, illustrés par Paul Azaceta, Declan Shalvey et Danijel Zezelj, invite à suivre la lutte de pouvoir entre les Belgarsson et les Hauksson au fil des générations, de 871 à 1260. Cette histoire d'honneur et de vengeance familiale livre non seulement des personnages intéressants, mais permet également de suivre l'évolution de l'Islande, des premiers colons jusqu'à la christianisation.

En se basant sur un contexte historique d'une grande richesse, Brian Wood parvient à donner vie à une galerie de personnages hauts en couleurs, qui permettent de rendre hommage aux guerriers scandinaves et à leurs traditions, tout en proposant des angles de vue différents. Si les artistes qui se succèdent au dessin ont tous un style assez différent , ils contribuent néanmoins tous à restituer l'austérité et la rudesse de ces terres islandaises. Notons également la présence des superbes couvertures de Massimo Carnevale.

Encore un excellent tome, que vous pouvez retrouver dans mon Top de l'année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Deuxième de la trilogie, la couverture correspond cependant à une histoire issue du tome 3.
centré sur l'Islande, le livre se compose de quatre récits ou notamment la dessinatrice de la série SAGA fait des merveilles (on peut aussi ne pas aimer).
On retrouve Sven, issu du premier tome, le revenant, l'immortel, vieux et endurci qui retrouve sa puissance juvénile.
on découvre une lutte ancestrale qui oppose les familles Belgarson et Hauksson pour la gloire et le pouvoir.
Les récits sont faits de rouge et noir...
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