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Critique de motspourmots


Avec cette biographie fictive, Virginia Woolf m'a surprise et enchantée. Loin d'être seulement un exercice de style, ce texte offre en une centaine de pages un concentré d'esprit, d'imagination et d'acuité au service d'une histoire aux multiples dimensions. Inspirée par la lecture de la correspondance d'Elizabeth Barrett Browning et des poèmes qu'elle consacra à son épagneul cocker nommé Flush, Virginia Woolf se glisse dans la peau de ce chien très spécial pour mieux observer et analyser ce qui se joue autour de lui. Né à la campagne, le jeune Flush habitué aux grands espaces se retrouve confiné à Londres dans la chambre d'une Miss Barrett souffrante qui ne la quitte pas souvent. C'est à la construction d'une relation que nous assistons en même temps qu'à la découverte par Flush des spécificités de son nouvel environnement qui lui vaudront de nouvelles connaissances mais également de nouvelles règles et... de nouveaux dangers. C'est avec ses yeux que nous profitons des observations teintées d'humour de Virginia Woolf à travers un réjouissant parallèle entre les espèces, une forme qui lui offre une liberté dont elle use avec malice à l'encontre de la société victorienne. Et c'est avec les impressions et les sentiments de Flush que nous participons au basculement de l'existence de Miss Barrett dès lors que Robert Browning et l'amour entrent dans sa vie ; mariage secret, fuite et installation en Italie, la jeune femme se débarrasse de l'emprise d'un père tyrannique et son état de santé s'en trouve bien amélioré tandis que Flush une fois remis d'un premier élan de jalousie, renoue aussi avec la liberté de gambader qui lui avait été confisquée à Londres. A l'aune de cette double émancipation, le récit de Virginia Woolf fait la part belle aux sens qui s'épanouissent au soleil et à la lumière de Toscane. le lien qu'elle dessine entre Flush et Elizabeth n'établit aucune hiérarchie, au contraire elle s'attache à pointer les ressemblances sans excès ni mièvrerie. J'ai lu en faisant quelques recherches que ce livre écrit en 1932 fut un best-seller en Angleterre dès sa parution ce qui n'est pas très étonnant. C'est d'une habileté confondante qui fait de Flush l'une de mes plus belles figures rencontrées en littérature.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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