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Critique de Elise_danslalune


Dans le cadre d'un cours de littérature, j'ai été amenée à lire Orlando, de Virginia Woolf, écrit en 1927 par cette dernière, alors qu'elle vit un période difficile. En effet, épuisée, cette femme aux tendances suicidaire tombe en 1926 éperdument amoureuse d'une certaine Vita Sackville West, épouse de Harold Nickolson. Ce roman raconte cette déception amoureuse. Au bout d'un an, les sentiments de la jeune femme ont évolué, si bien qu'elle regrette de s'être autant attardée sur le sujet. Elle nous a pourtant livré ce qui, à mon sens, constitue l'un ouvrage les plus marquant de l'histoire de la littérature.
Comme je viens donc de le laisser entendre, j'ai beaucoup apprécié ce livre, principalement car il est d'une grande originalité. En effet, le temps dans ce livre s'écoule de façon très particulière, semblant parfois s'étirer à l'infini, parfois filer à toute allure. Ainsi, de nombreux et longs passages reproduisant le fil de la pensée d'Orlando nous donnent véritablement l'impression que le temps passe, lentement, mais sans que l'on puisse pour autant le retenir. Pourtant, les années ne semblent pas avoir de prise sur Orlando, qui malgré les années qui passent, reste jeune, et ce durant 300 ans, ce qui déstabilisera le lecteur, qui essaiera alors de se raccrocher aux quelques marqueurs temporels qui lui sont offerts (les rois d'Angleterre qui se succèdent). Il sera ainsi d'autant plus plongé dans cet univers bizarroïde et dépourvu de logique.
Ce temps insaisissable, la belle Orlando le passe essentiellement à écrire, toujours le même poème, depuis sa plus tendre enfance, alors qu'elle était encore un petit garçon. Effectivement, Virginia Woolf nous présente ici le portrait d'un écrivain maudit, perfectionniste, incapable de clôturer son oeuvre. Il s'agit donc également d'un roman sur l'art d'écrire et sur la démarche de l'écrivain, qui semble à part, isolé du monde. Ce thème, abordé par de nombreux autres auteurs, est ici envisagé de manière très détaillée et tout-à-fait singulière. Ainsi, Orlando, qui pourrait sembler « inclassable», s'inscrit dans la série des récits de vies d'écrivains, un sujet qui m'intéresse énormément.
En outre, j'ai été particulièrement touchée par la dimension poétique de ce roman. En effet, la richesse de ce livre ne réside pas dans l'histoire qu'il raconte, mais plutôt dans les mots, et la manière dont ensemble, ils constituent une véritable mélodie. Les images utilisées sont également très riches, particulièrement en ce qui concerne les différents changements météorologiques, très impressionnants (lorsque Londres, entièrement gelée, est ravagée par une soudaine tempête, par exemple. La glace fond alors et emporte tout sur son passage).
En somme, je vous conseille ce livre, qui a été une véritable révélation pour moi et qui m'a beaucoup intriguée. Il n'est cependant pas facile à lire, car comme je l'ai dit précédemment, la poésie et les descriptions priment sur la narration, mais je vous assure que l'effort en vaut la peine.
Lien : https://elise-et-rapha.weebl..
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