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Citations sur La polka des bâtards (11)

Vous les Américains, qui aimez tant la paix, quand vous n’êtes pas occupés à vous entretuer, vous semblez toujours aux prises avec des étrangers d’un genre ou d’un autre. (p298)
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Mon père a toujours dit qu’il faut un feu plus grand et plus brûlant pour briser des chaînes que pour les forger.
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« C’est un garçon », déclara platement Aroline, lui fourrant sous les yeux, d’un geste théâtral, une créature braillarde, tortillante, chatoyante, pommelée de rouge et de bleu, en laquelle Roxana reconnut aussitôt un fragment luisant de son propre cœur.
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Et c’est ainsi que, une fois de plus, Potter hissa en selle sa masse non négligeable et franchit les montagnes, puis les bois de Pennsylvanie, et pratiquement les mêmes pâturages de l’Ohio qu’il avait déjà traversés neuf ans plus tôt, appâté par le soleil qui déclinait chaque nuit entre les oreilles nerveuses de son cheval pie, s’accordant des repas et du sommeil en quantité et à intervalles raisonnables, la hâte et la témérité de son équipée précédente ayant laissé la place à une détermination magnétique qui l’entraînait lentement mais implacablement vers l’avant – vers l’embarcadère de Weston, la traversée en bac du Grand Fleuve Boueux et la sensation inédite de laisser les États-Unis derrière lui, pour pénétrer sur le Territoire du Kansas, où le ciel était si inexorablement vaste, si présent, qu’on avait toujours l’impression d’en garder un morceau collé au coin de l’œil, qu’on soit dehors ou dedans.
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Lorsque enfin Roxana osa lever les yeux vers son mari, d’un air privé de toute défense, elle suffoqua, et tendit la main pour toucher le renflement monstrueux autour de l’œil mi-clos, où la peau débordait d’une couleur organique habituellement soustraite aux regards. « Ce n’est rien, dit Thatcher en écartant doucement sa main. C’est la marque de l’amour chrétien.
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Vous feriez mieux de vous asseoir, Miss Roxana. Tenez, prenez cette chaise. Je vais vous préparer une bonne omelette.

— Je n’en veux pas. Je veux savoir ce qui s’est passé hier soir. »

La main de Sally battait les œufs dans un saladier, de plus en plus vite. « Pourquoi il faut toujours que ce soit moi qui explique à tout le monde ce qui se passe ici ?

— Parce que tu sais, Sally. Tu sais toujours tout. Tu connais la vérité et tu n’as pas peur de la dire. N’oublie pas : la vérité te rendra libre. »

Sally s’interrompit pour dévisager sa jeune maîtresse blanche d’un air stupéfait. Puis elle rejeta la tête en arrière et éclata de rire, au point de devoir s’essuyer les yeux sur son tablier. « Seigneur Jésus ! Je vous jure, cette enfant, elle dit de ces choses, parfois ! La vérité n’a jamais libéré personne dans cette plantation, et elle n’est pas près de le faire. Les seules choses qui peuvent rendre libre, c’est l’argent et la mort. Et personne n’a de sous, mais de la mort, ça, on en a à foison, à ne plus savoir qu’en faire. »
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« Repose-toi bien, papy », murmura Liberty en refermant doucement la porte. Les autres pièces étaient vides, les lits aussi, et, appréhendant un peu de dormir dans une maison où la mort faisait déjà la sieste, il passa la nuit sur un tas de paille malodorante dans une étable abandonnée, aux deux portes grandes ouvertes. Si c’est le sommeil qui le visita dans son nid ammoniaque, il vint sous la forme d’un esprit hirsute à l’haleine brûlante et fétide, aux yeux de charbon ardent, qui murmurait dans le labyrinthe de son âme les leçons chantonnées d’un abécédaire infernal qu’il ne parvenait jamais à mémoriser : A comme Abolition, le chemin de la perdition… N comme Noir, qui noie les chats blancs au lavoir.
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Elle sentait le savon et la jacinthe, et son odeur de Roxana – presque vanillée, et à jamais associée pour Liberty à l’amour et au réconfort –, et quand il s’arrêta à la porte pour lui dire au revoir (pour la dernière fois, en l’occurrence : il ne la reverrait jamais), il se vit offrir un aperçu privilégié de la nature même de la nature en voyant enfin sa mère, pour un instant éternel et poignant, comme un être à part entière, complètement distinct de lui, avec un passé dont il n’aurait jamais qu’une connaissance fuyante et fragmentaire, et un présent qu’il ne pourrait jamais habiter pleinement, et il se dit que sa timide entrée dans la confusion de l’âge adulte venait de commencer.
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Chéris le passé, si amer soit-il, (...) car il ouvre la porte d’une liberté future.
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Le sang coule à travers le temps comme l'eau des fleuves, il va où il veut, quand il veut, sans se soucier des frontières, qu'elles soient géographiques, physiques ou sociales. Les affluents convergent, divergent, convergent encore, en un réseau peut-être moins aléatoire qu'il n'y paraît. C'est la vie, j'imagine. Et au bout du compte, la vie fait de nous tous des bâtards.
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