Ce flash aveuglant que toute Parole d'Ecriture est capable de déclencher dans un cœur d'homme est de la plus haute importance dans un parcours spirituel. Aussi longtemps que cet homme n'a pas connu l'expérience d'une simple Parole de la Bible, la plupart du temps déjà souvent entendue et réentendue sans aucun résultat apparent, et qui tout d'un coup explose, rayonnant d'éclat et de sens, il lui sera difficile de percevoir l'espace intérieur où les choses de Dieu ont leur place en lui. C'est à ce moment seulement qu'il "sent" son coeur, et c'est à partir de ce moment qu'il sera désormais capable, par simple comparaison de ses différents souvenirs, de discerner ce qui vient plus particulièrement de Dieu.
Il y a cette phrase que Dom Francis répète sans arrêt : « Ce que sont les exercices pour le jésuite, l’oraison méthodique pour le sulpicien, l’oraison contemplative pour le carme, la lectio divina doit l’être pour le moine. »
La Lectio divina n’est pas une lecture qui nous parle de Dieu, mais une lecture dans laquelle Dieu nous parle.
Mais au fil des mois, guidé par son accompagnateur spirituel, André perçoit que la prière a sa fécondité, que la voie contemplative n’est pas une fuite du monde, mais une façon d’agir pour lui par l’intercession. Ces moines, là-haut sur la colline, ne veillent-ils pas sur les environs ? Désormais, sa vocation à la prière au cœur de l’Eglise et du monde ne va plus le lâcher.