Massivement soutenu par une presse unanime et élogieuse, premier roman violent, dur et bouleversant que l'on compare déjà à Beloved de Toni Morrisson,
Wash éclaire le lecteur sur un épisode méconnu de l'histoire de l'esclavagisme américain, à savoir l'exploitation par les Blancs de la reproduction des esclaves.
Sans les clichés bien-pensants ni les bons sentiments souvent d'usage dans ce genre de romans,
Margaret Wrinkle immerge le lecteur dans le monde sans pitié des plantations d'esclaves et l'invite à réfléchir à cette terrible période de l'Histoire américaine, à son héritage, ainsi qu'aux responsabilités qui en découlent.
Tyrannie de l'esclavage, destin tragique de deux amants vivant un amour impossible, le sujet de ce roman emporte le lecteur dans un tourbillon d'émotions parfois contradictoires. Car loin de condamner,
Wash est un roman salvateur qui s'inscrit avant tout dans une démarche d'expiation et de réconciliation entre maîtres et esclaves. S'affranchissant de tout manichéisme,
Margaret Wrinkle dresse des portraits subtils et nuancés, où les Blancs n'apparaissent pas systématiquement sous les traits d'épaisses brutes sanguinaires. Portée par une écriture luxuriante, imagée et poétique, l'auteure donne vie à des personnages inoubliables, touchants, pour lesquels on ressent d'emblée une réelle empathie.
Malheureusement, les trop nombreux passages lyriques et descriptifs viennent lester la fiction ! Malgré ses tentatives pour insuffler un peu de souffle et de tension romanesque à une intrigue pourtant prometteuse,
Margaret Wrinkle ne parvient pas à animer le lourd dispositif narratif qu'elle a mis en place. Bien qu'horrible, tragique et profondément révoltante, son histoire d'eugénisme esclavagiste ne décolle pas ! C'est dommage !
Entre une documentation peut-être trop rigoureuse et une construction trop audacieuse, où s'enchevêtrent constamment les voix de ses personnages,
Margaret Wrinkle peine à faire surgir des images dans l'esprit de son lecteur. Son roman s'enlise dans un sentiment de lenteur et de pesanteur absolument exaspérantes !
Malgré quelques passages sensibles et touchants,
Wash est un roman lourd, poussif et indigeste, à mille lieues du «chef d'oeuvre littéraire» promis par le New York Times Book Review ! Là où on s'attendait à trouver plaisir du texte et allégresse de la littérature, il n'y a rien d'autre finalement qu'un mortel ennui ! Une immense déception pour ce roman pourtant annoncé comme la pépite de cette rentrée littéraire...
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