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Critique de VALENTYNE


Xinran est née à Pékin en 1958.
A l'époque où elle écrit ce livre (parution en 2016), elle habite à Londres depuis de nombreuses années. Ce livre témoigne de ce qu'elle sait vis à vis de la politique de l'enfant unique en Chine. de 1979 à 1984 naissent en Chine des millions d'enfants uniques : la loi interdit d'avoir plusieurs enfants (avec un peu plus de souplesse à la campagne).
Quel est l'impact pour un enfant d'être un enfant roi sur lequel repose tous les espoirs d'une famille ? de n'avoir eu que très peu de contacts en dehors de père-mère et grand-parents ? Quelle est la réaction d'une famille qui perd son enfant unique (un enfant est aussi une assurance pour ses vieux jours car il n'y a pas de système de retraite) ?

Dans chaque partie Xinran analyse le cas d'un jeune adulte qu'elle rencontre soit à Londres, en Chine, en Nouvelle-Zélande ...
Le premier est un garçon qui vient étudier à Londres à 20 ans : il a toujours été pris en charge par sa famille et ne sait pas vivre par lui même, ni se faire à manger ni ranger sa valise.
Aile travaille comme bénévole dans une association d'aide aux mères ayant adopté des enfants chinois avec Xinran (presque toujours des petites filles). Elle ne parle plus à ses parents.
Hirondelle déteste sa mère qui l'a élevée pendant 23 ans "comme un petit chien". Lis, elle, a été élevée de façon très traditionnelle et n'a pas d'ami «homme» tellement, le sexe est tabou dans sa famille, l'amitié homme-femme est un inenvisageable .
Xinran a elle même un fils (unique donc) par choix et non du fait d'une contrainte officielle. Elle vit à l'étranger, et rentre deux fois par an en Chine pour de courts séjours .

L'auteure intercale l'avis des enfants avec celle de leurs parents (surtout des mères ) qui se sont « sacrifiées » et qui n'ont pas la reconnaissance attendue ... famille je vous haime ...

Ces témoignages sont intéressants et variés et apportent une lumière sur les traditions chinoises (ainsi que la rapidité avec laquelle évolue la Chine).
Quant à savoir si ces témoignages sont représentatifs de ces générations d'enfants uniques chinois c'est dur à dire : beaucoup de ces enfants ont des parents citadins et aisés (à part Bois de Feu qui est obligé « d'emprunter » de l'argent à sa famille pour partir en Europe ...)

Vers la fin du livre, Xinran explique la « non représentativité » de ces témoignages : 70% des chinois sont des paysans qui ne font pas d'études supérieures, occupés plus qu'à plein temps a assurer leur survie. Elle a bien conscience que ces témoignages ne sont qu'une facette de l'enfant unique
En tout cas ces témoignages sont émouvants et montrent bien la complexité des relations familiales : un des éléments que j'ai ressenti plusieurs fois est que ces parents avaient eu un enfant pour leurs vieux jours et qu'ils s'étonnaient ensuite de les voir vivre pour eux. On élève des enfants comme des individus très isolés et ensuite on s'étonne que ceux ci deviennent individualistes...

Pour ma part l'époque actuelle est celle de l'individualisme (dans le cas de la Chine ce passage se fait sur une génération alors qu'en Occident le passage s'est fait sur une centaine d'années...)

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