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Une lecture aussi captivante que bouleversante, apportant de nombreux témoignages directs, abondamment étayés sur la politique nataliste chinoise entre les années 1970 et 1990...
Je fais connaissance avec cette auteure-enseignante chinoise...

Un concours de circonstances, et de discussions croisées avec un couple de camarades chinois nous a fait
aborder différents aspects de la vie dans leur pays, dont cette politique de "L'enfant unique"...
J'ai ainsi appris que cette dernière avait été supprimée en 2016...Le jour-même, je tombe sur une publication
nouvellement parue , en poche sur le même sujet , "L'Enfant unique" de Xiran [ Picquier Poche, avril 2018]. Je l'ai aussitôt acquise, et débutée... Aussi passionnant que tragique , à maints égards !!...

Une écrivaine qui décrit avec moult détails et analyses très percutantes les conséquences souvent désastreuses de cette politique de l'"Enfant unique" ...et comment cette politique a influencé , influé l'économie, le traitement des grands-seniors, mais aussi les mentalités, la sphère très privée comme publique !

"Nous sommes différents des autres, nous n'avons ni frères ni soeurs à qui parler et avec qui partager nos parents ou l'espace familial. Nous sommes obligés d'assumer nos sentiments et notre perception de nos parents, et d'arriver à comprendre par nous-mêmes. Les autres peuvent-ils réellement appréhender la solitude et les difficultés des gens comme nous, qui vieilliront sans proches parents de notre génération (...) Au sein de notre famille, nous sommes à la fois le soleil et la lune, et on ne nous donne pas le temps ni l'espace pour grandir par
nous-mêmes..."(- Picquier Poche, avril 2018; p.85)

Cela me ramène à de très anciennes lectures, des témoignages difficiles sur le même sujet sur le sort des
petites filles en Chine, dont on avait hâte de se débarrasser, pour que puisse naître le "Fils", détenteur et
transmetteur du nom !!

Cet ouvrage va beaucoup plus loin et aborde tous les aspects [ ou moins , un très grand nombre], psychologiques, comme politiques et économiques...Analyse très fouillée de cette période du Communisme , terrifiante et écrasante, en sachant que Xiran, née dans un milieu dit "bourgeois" et intellectuel... en a souffert, elle-même, ses parents ayant été emprisonnés plusieurs années...

"Mon fils et les autres enfants uniques, élevés dans des familles sans frères ni soeurs pour diluer l'attention
de leurs parents, étaient douloureusement conscients de la surveillance permanente de leurs parents.
Le foyer est devenu une prison, avec les parents en guise de barreaux, les protégeant constamment et corrigeant leurs moindres faits et gestes. Les enfants uniques, beaucoup plus, semble-t-il, que les enfants appartenant à une fratrie, rêvent de quitter leur famille et d'échapper à la domination de leurs parents. (...) Un oiseau ne peut prendre son envol en emportant sa cage" !
(Picquier Poche, avril 2018; p. 136)

Lecture très, très précieuse pour comprendre l'évolution et les changements au Pays du Soleil Levant ...ces
20 dernières années... Ma curiosité est "titillée" au plus haut point... Je vais poursuivre la connaissance
de cette auteure et de son pays, avec "Chinoises", " Messages de mères inconnues", et son dernier ouvrage traduit qui vient d'être publié," Parlez-moi d'amour". Un style, de plus, agréable, fluide, très vivant...rempli de bienveillance et de clairvoyance...


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Les livres de Xinran ont ceci de particulier que ce sont généralement des ouvrages dans lesquels les informations sont aussi passionnantes que révoltantes car elle se penche sur des sujets délicats. Après la condition des femmes en Chine (Chinoises) ou le sort des petites filles abandonnées ou tuées à la naissance (Messages de mères inconnues), elle s'intéresse ici au phénomène des enfants uniques en Chine.

Par le biais de son travail à la radio pendant une vingtaine d'années en Chine, mais aussi au sein de l'association qu'elle a ensuite créée en Angleterre, elle a rencontré des dizaines d'enfants nés pendant la politique de l'enfant unique. Au delà de l'aspect anecdotique de ces enfants dorlotés et chouchoutés par toute leur famille au point de ne pas savoir se débrouiller seuls une fois devenus adultes, elle montre les aspects sociaux, économiques et moraux de cette politique.
Dans une société où les jeunes sont censés pourvoir aux besoins de leurs ainés, les enfants uniques se retrouvent souvent dans l'incapacité financière d'aider leurs parents, eux-mêmes ayant du mal à s'en sortir seuls.
Ayant été poussés dès l'enfance à réussir par tous les moyens, ils n'ont bien souvent pas conscience des sacrifices de leurs parents, et pensent que tout leur est dû. Plusieurs faits divers terribles viennent mettre en évidence les problèmes psychologiques et moraux de certains enfants ayant grandi dans le culte de leur petite personne.

Certaines anecdotes font toutefois sourire tant ces jeunes gens semblent parfois inadaptés à la vie en société. Xinran ayant accueilli plusieurs étudiants chinois chez elle, elle s'est retrouvée à devoir apprendre à certains à suspendre leurs vêtements sur un cintre, à peler un fruit, à passer une commande dans un restaurant, à laver la vaisselle ou même à ouvrir leur propre valise !
Un livre qui se lit comme un roman, le style étant simple et les différents chapitres alternent entre faits d'actualité, réflexions plus profondes sur la société et son évolution et anecdotes aussi drôles qu'émouvantes.
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Comme elle a pu déjà le faire avec d'autres récits comme Chinoise ou Messages de mères inconnues, Xinran nous propose un recueil de témoignage sur la génération d'enfants uniques en Chine. Conséquence évidente de la politique de l'enfant unique mis en place de 1979 à 2015, la Chine a vu naitre une génération entière d'enfant roi.

Dans L'enfant unique, Xinran nous partage des témoignages d'enfant unique qu'elle a pu rencontrer tout le long de sa vie. Vivant depuis des années à Londres et créatrice d'une association aidant les chinois à s'intégrer à l'étranger, Xinran en a rencontré énormément. Principalement des enfants issus de familles aisées (un ou deux témoignages font exception), Xinran saura malgré tout nous proposer des témoignages intéressants et assez préoccupants. Ces enfants surprotégés par les parents qui ont une seule phobie : qu'il arrive quelque chose à leur seule progéniture font des adultes sans aucune indépendance et assez caractériel.

Le récit est intéressant mais j'avoue m'être un peu moins passionné qu'avec les deux autres récits de l'auteure que j'ai pu lire. Les témoignages sont finalement assez répétitifs et il m'a manqué un peu d'explications. J'ai également trouvé Xinran un peu moins objective et beaucoup trop mise en avant, dommage. Je ne regrette cependant pas ma lecture car le récit n'en pas reste pas moins enrichissant sur certains aspects.
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J'ai trouvé ce livre de Xinran en librairie. J'avais beaucoup entendu parler de ses recueils de témoignages de femmes chinoises, qui aidaient à mieux comprendre une partie méconnue de ce pays qui alimente bien des fantasmes. le sujet de l'enfant unique me semblait essentiel : est-ce que ces générations de jeunes chinois élevés seuls allaient avoir un impact ?

J'ai globalement apprécié ces récits. le livre est séparé en différents témoignages recueillis par Xinran. Elle leur pose beaucoup de questions autour de la façon dont ils considèrent la famille ou la culture chinoise. On a donc un regard assez profond sur les relations complexes qui se tissent entre la générations des Soleils et le reste d'un monde où ils ont élevés pour en être le centre.

Il y a donc certains éléments qui ne surprennent et sont même assez cocasses ou désespérants. Beaucoup, lorsqu'ils quittent le nid familial, sont incapables de mener une vie autonome. Ils ne savent pas cuisiner, commander dans un restaurant, s'occuper de leurs affaires... Ils ont été tellement couvés que même les tâches les plus simples leur sont impossibles. Comme ils sont la seule descendance de leur famille, beaucoup n'avaient pas le droit d'entrer dans la cuisine, leur parents craignant qu'ils se blessent avec les couteaux.

Ils sont également souvent gâtés par leur famille. L'ensemble de leur train de vie est souvent couvert et ils n'ont à penser à rien. Il y a un cas où des parents ont acheté un appartement à leur fils qui venait de se marier. Les parents et beaux-parents viennent chaque jour cuisiner ou leur le ménage. Xinran a même constaté que lorsque la première génération d'enfants uniques commençaient à avoir leurs propres enfants, ces derniers les délaissaient, incapables de s'en occuper.

Mais si ces parties sont attendues, ce sont surtout les sentiments des enfants uniques qui sont intéressants. Ils ont conscience ou prennent assez vite conscience qu'ils sont gâtés et incapables. L'une des jeunes femmes est dans le livre remarquablement véhémente. Elle en veut à ses parents de l'avoir traitée comme un animal de compagnie, de l'avoir rendu incapable de vivre par elle-même et dépendante. Elle refuse donc de leur parler pendant de longues années. Mais loin d'être un cas isolé, beaucoup d'enfants finissent par haïr leurs propres parents.

Il y a cependant quelques petites choses qui m'ont gênées dans ce recueil. Beaucoup des personnes interrogées avaient des profils très similaires. Elles souvent issues de familles privilégiées, parfois même issues de la très haute bourgeoisie de la Chine, ayant grandi en milieu urbain, à l'exception de deux témoignages peut-être. Xinran les a toute rencontrées ou connues alors qu'elles faisaient leurs études hors de la Chine. du coup, je me pose la question de la représentativité du panel de l'autrice, d'autant plus que 70% de la population chinoise vit en zone rurale.

Ensuite, j'ai souvent trouvé que Xinran avait tendance à beaucoup intervenir dans ses entretiens. Parfois, c'est nécessaire et intéressant, mais d'autres fois j'ai eu l'impression qu'elle tentait de faire passer ses idées aux jeunes personnes qu'elle rencontrait. Je me suis parfois demandée jusqu'à quel point certaines réflexions étaient originaires des interrogés ou de certaines paroles de Xinran.

Mais il reste un livre très enrichissant pour tous ceux qui s'intéressent à la culture chinoise ou à la sociologie. Les témoignages se centrent sur une cohorte unique en son genre qui fait entendre la voix de ces enfants uniques. Même si les témoignages se répètent ou que la journaliste prend un peu trop de place par moments, c'est un coup d'oeil acéré au sein d'une société qui évolue à grande vitesse.
Lien : https://lageekosophe.com/
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Xinran est née à Pékin en 1958.
A l'époque où elle écrit ce livre (parution en 2016), elle habite à Londres depuis de nombreuses années. Ce livre témoigne de ce qu'elle sait vis à vis de la politique de l'enfant unique en Chine. de 1979 à 1984 naissent en Chine des millions d'enfants uniques : la loi interdit d'avoir plusieurs enfants (avec un peu plus de souplesse à la campagne).
Quel est l'impact pour un enfant d'être un enfant roi sur lequel repose tous les espoirs d'une famille ? de n'avoir eu que très peu de contacts en dehors de père-mère et grand-parents ? Quelle est la réaction d'une famille qui perd son enfant unique (un enfant est aussi une assurance pour ses vieux jours car il n'y a pas de système de retraite) ?

Dans chaque partie Xinran analyse le cas d'un jeune adulte qu'elle rencontre soit à Londres, en Chine, en Nouvelle-Zélande ...
Le premier est un garçon qui vient étudier à Londres à 20 ans : il a toujours été pris en charge par sa famille et ne sait pas vivre par lui même, ni se faire à manger ni ranger sa valise.
Aile travaille comme bénévole dans une association d'aide aux mères ayant adopté des enfants chinois avec Xinran (presque toujours des petites filles). Elle ne parle plus à ses parents.
Hirondelle déteste sa mère qui l'a élevée pendant 23 ans "comme un petit chien". Lis, elle, a été élevée de façon très traditionnelle et n'a pas d'ami «homme» tellement, le sexe est tabou dans sa famille, l'amitié homme-femme est un inenvisageable .
Xinran a elle même un fils (unique donc) par choix et non du fait d'une contrainte officielle. Elle vit à l'étranger, et rentre deux fois par an en Chine pour de courts séjours .

L'auteure intercale l'avis des enfants avec celle de leurs parents (surtout des mères ) qui se sont « sacrifiées » et qui n'ont pas la reconnaissance attendue ... famille je vous haime ...

Ces témoignages sont intéressants et variés et apportent une lumière sur les traditions chinoises (ainsi que la rapidité avec laquelle évolue la Chine).
Quant à savoir si ces témoignages sont représentatifs de ces générations d'enfants uniques chinois c'est dur à dire : beaucoup de ces enfants ont des parents citadins et aisés (à part Bois de Feu qui est obligé « d'emprunter » de l'argent à sa famille pour partir en Europe ...)

Vers la fin du livre, Xinran explique la « non représentativité » de ces témoignages : 70% des chinois sont des paysans qui ne font pas d'études supérieures, occupés plus qu'à plein temps a assurer leur survie. Elle a bien conscience que ces témoignages ne sont qu'une facette de l'enfant unique
En tout cas ces témoignages sont émouvants et montrent bien la complexité des relations familiales : un des éléments que j'ai ressenti plusieurs fois est que ces parents avaient eu un enfant pour leurs vieux jours et qu'ils s'étonnaient ensuite de les voir vivre pour eux. On élève des enfants comme des individus très isolés et ensuite on s'étonne que ceux ci deviennent individualistes...

Pour ma part l'époque actuelle est celle de l'individualisme (dans le cas de la Chine ce passage se fait sur une génération alors qu'en Occident le passage s'est fait sur une centaine d'années...)

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Xinran étudie ici les conséquences psychologiques du programme de « l'enfant unique », mis en place par le gouvernement chinois en septembre 2002, dans le cadre du contrôle des naissances. Lors d'un de ses voyages en Chine en 2010, Xinran se rend compte pour la première fois l'importance dans ces familles de « L'ENFANT », seul et unique espoir d'une famille, au point de concentrer leur vie à épargner, soigner, et gâter cet enfant. le problème de la majorité de ces enfants, c'est qu'à l'âge adulte, ils sont totalement assistés. Ils ont été tellement protégés dans leur enfance, qu'ils sont incapables de vivre seuls, incapables de pendre leurs vêtements dans une penderie, et totalement handicapés socialement.
Tout démarre avec l'affaire Yao Jiaxin, qui fait partie de la deuxième génération d'enfant unique. Ce jeune homme a poignardé de huit coups de couteau une paysanne qu'il avait renversée en voiture, car elle tentait de mémoriser sa plaque d'immatriculation. Cette affaire causé un véritable électrochoc, et conduit à s'interroger sur les comportements face à son enfant : en effet trois courants apparaissent. le premier considère le crime abominable, le deuxième que le fait d'être enfant unique doit être pris en considération, le troisième (des étudiants)… que la vie d'un jeune étudiant vaut plus que celle d'une paysanne inculte….
Ce livre se lit comme des nouvelles : à travers les portraits de du Zhuang, Hirondelle Dorée, Aile et d'autres, elle dresse l'image d'une jeunesse perdue, entre traditions séculaires et modernité. A chaque fin de chapitre, Xinran demande ce qu'il ou elle pense de l'affaire Yao Jiaxin. Les réponses sont parfois surprenantes…
A savoir que depuis 2013, cette politique de l'enfant unique s'assouplit, et les couples auront bientôt l'autorisation de faire deux enfants…


Xinran est née en 1958. Pendant la révolution culturelle, elle et son frère sont enlevés par les Gardes rouges, à leurs parents jugés « réactionnaires » et envoyés dans un orphelinat réservé aux enfants de « chiens à la solde de l'impérialisme ».
A partir de 1983, la Chine a besoin de personnes pour développer la télévision et la radio, capables de diriger des émissions de débat éducatives tout en s'assurant que les sujets « interdits » sont évités. On confie à Xinran la production de ces émissions. Mais elle devient rapidement l'animatrice d'une émission de radio, Mots sur la brise nocturne, diffusée quotidiennement entre 22h00 et minuit.
En 1997, elle décide de quitter la Chine et s'installe en Angleterre. Elle s'y marie et a un fils.
En 2002, un recueil de ces vies de chinoises est publié par Chatto & Windus. (paru aux éditions Philippe Picquier sous le titre Chinoises, en 2003). Il dit la souffrance, mais aussi l'amour et l'espoir de ces femmes.
Depuis la publication de son premier livre, un best-seller international, Xinran est connue dans le monde entier. Elle publie une colonne bimensuelle dans The Guardian sur les questions relatives à la Chine et tient le rôle de conseiller aux relations avec la Chine pour de grandes corporations comme la BBC.
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Xinran nous propose un ensemble de témoignages sur la génération des enfants uniques, mise en place par la politique chinoise de 1979 à 2015.
Enfant-roi, cette jeune génération n'est pas adaptée au monde actuelle. Une disparité importante existe entre le monde rurale et le monde urbain.
Cet ouvrage est un bon support de réflexion sociologique pour appréhender la nouvelle Chine d'aujourd'hui.
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livre au combien intéressant pour plonger et mieux comprendre cette transformation profonde que la société chinoise vit à travers ces générations qui se succèdent....et le regard de l'auteur , un pied à Londres, un autre en Chine est juste et objectif ( semble t il)
j'ai pour autant été déçu ( en tant qu'amateur de nouvelles) car les chapitres s'enchaînent plus comme un reportage que comme un recueil de nouvelles. et cela vient que chaque chapitre est construit de la même manière avec un narratif de l'auteur comme " personnage " clé...j'aurais préféré une histoire plus intime de chaque personnage évoqué....










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Les gens qui me suivent régulièrement sur ce blog vont me rétorquer : encore un livre sur les enfants ! C'est vrai que depuis l'arrivée de mon petit bout d'homme, je suis devenue attachée à ce type de sujet, peut-être une façon inconsciente d'appréhender cette formidable aventure qu'est la maternité.
Si le début de ce livre est prometteur, je me suis lassée au fur et à mesure des pages, ce qui explique cette note moyenne, presque passable. J'ai l'impression que les scénarios sont toujours les mêmes : il s'agit essentiellement de jeunes adultes chinois issus de famille favorisées qui ont été envoyés à l'étranger pour terminer leurs études. Ces «petits empereurs/impératrices », prunelles des yeux de leurs parents n'ont jamais été confrontés à la réalité quotidienne (corvées ménagères basiques comme éplucher des légumes ou ranger ses affaires dans un placard, commande d'un menu au restaurant, ménage etc.), cantonnés qu'ils étaient dans leurs études et leur bulle dorée. Au lieu d'être des adultes autonomes, ce sont de véritables assistés, souvent égoïstes et matérialistes, qui manquent d'empathie. Pour Xinran, cette politique familiale a modifié le visage social et démographique de la Chine qui est devenue une nation corrompue, individualiste et sans bienveillance.
L'éducation chinoise est un système oppressant et culpabilisant où la satisfaction des parents est prépondérante. Si l'honneur ne rejaillit pas sur la famille, si « on perd la face », si les désirs des parents ne sont pas comblés, l'enfant subit une pression très forte qui annihile sa personnalité et ses propres envies. La plupart du temps, il se plie aux règles sociales au détriment de son bien-être. En annexe, vous trouverez un traité de l'éducation morale d'antan, le Dizigui, qui reflète en partie cette culture.
Je n'ai pas aimé le ton moralisateur et donneur de leçons qu'elle utilise. L'auteur se met trop en avant, distille des leçons de sociologie sur la place de la Chine dans l'économie mondiale et déplore le manque d'intérêt que les Occidentaux ont envers son pays. Lorsqu'elle écrit que le Tibet est une province chinoise, j'ai bondi au plafond!
Le style d'écriture est globalement correct, simple malgré des passages assez didactiques et moins fluides. On a plus l'impression de lire un documentaire qu'un témoignage intime de jeunes adultes. L'auteur parle pour eux, au lieu de leur laisser la place. Il manque plus de sensibilité et d'émotion, qui aurait pu rendre ce livre plus attachant.
Bon, une lecture que je recommande aux personnes intéressées par la société chinoise !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Je suis toujours conquise par la plume de Xinran et par ses témoignages, mais moins qu'avec "Chinoises". Ai-je fais une overdose de Xinran ? Non ce n'est pas celà. J'ai trouvé "L'enfant unique" très instructif, et j'ai d'ailleurs reconnu certains de mes amis dans les faits et gestes des jeunes qu'elle décrit. Elle nous permet de connaître les dessous et revers de la politique de l'enfant unique : enfant gâté, incapable de se débrouiller seul puisqu'ils sont couvés par la famille entière et tout le monde leur fait tout, etc.
Les témoignages donc en eux-mêmes étaient très intéressants, mais certains étaient un peu redondants. Elle aurait peut-être dû synthétiser un peu plus, ou supprimer un ou deux témoignages, selon moi, pour que la lecture soit plus fluide et plus agréable.
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