Xinran étudie ici les conséquences psychologiques du programme de «
l'enfant unique », mis en place par le gouvernement chinois en septembre 2002, dans le cadre du contrôle des naissances. Lors d'un de ses voyages en Chine en 2010,
Xinran se rend compte pour la première fois l'importance dans ces familles de « L'ENFANT », seul et unique espoir d'une famille, au point de concentrer leur vie à épargner, soigner, et gâter cet enfant. le problème de la majorité de ces enfants, c'est qu'à l'âge adulte, ils sont totalement assistés. Ils ont été tellement protégés dans leur enfance, qu'ils sont incapables de vivre seuls, incapables de pendre leurs vêtements dans une penderie, et totalement handicapés socialement.
Tout démarre avec l'affaire Yao Jiaxin, qui fait partie de la deuxième génération d'enfant unique. Ce jeune homme a poignardé de huit coups de couteau une paysanne qu'il avait renversée en voiture, car elle tentait de mémoriser sa plaque d'immatriculation. Cette affaire causé un véritable électrochoc, et conduit à s'interroger sur les comportements face à son enfant : en effet trois courants apparaissent. le premier considère le crime abominable, le deuxième que le fait d'être enfant unique doit être pris en considération, le troisième (des étudiants)… que la vie d'un jeune étudiant vaut plus que celle d'une paysanne inculte….
Ce livre se lit comme des nouvelles : à travers les portraits de du Zhuang, Hirondelle Dorée, Aile et d'autres, elle dresse l'image d'une jeunesse perdue, entre traditions séculaires et modernité. A chaque fin de chapitre,
Xinran demande ce qu'il ou elle pense de l'affaire Yao Jiaxin. Les réponses sont parfois surprenantes…
A savoir que depuis 2013, cette politique de
l'enfant unique s'assouplit, et les couples auront bientôt l'autorisation de faire deux enfants…
Xinran est née en 1958. Pendant la révolution culturelle, elle et son frère sont enlevés par les Gardes rouges, à leurs parents jugés « réactionnaires » et envoyés dans un orphelinat réservé aux enfants de « chiens à la solde de l'impérialisme ».
A partir de 1983, la Chine a besoin de personnes pour développer la télévision et la radio, capables de diriger des émissions de débat éducatives tout en s'assurant que les sujets « interdits » sont évités. On confie à
Xinran la production de ces émissions. Mais elle devient rapidement l'animatrice d'une émission de radio, Mots sur la brise nocturne, diffusée quotidiennement entre 22h00 et minuit.
En 1997, elle décide de quitter la Chine et s'installe en Angleterre. Elle s'y marie et a un fils.
En 2002, un recueil de ces vies de
chinoises est publié par Chatto & Windus. (paru aux éditions
Philippe Picquier sous le titre
Chinoises, en 2003). Il dit la souffrance, mais aussi l'amour et l'espoir de ces femmes.
Depuis la publication de son premier livre, un best-seller international,
Xinran est connue dans le monde entier. Elle publie une colonne bimensuelle dans The Guardian sur les questions relatives à la Chine et tient le rôle de conseiller aux relations avec la Chine pour de grandes corporations comme la BBC.