AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Nedjma (46)

Nedjma, l’héroïne de Yacine Kateb, symbolise l'Algérie. d'une écriture flamboyante, éruptive et éclatante montre le génie poétique Katébien. c'est une oeuvre du déracinement et d’errance des 5 personnage en quête d'identité et d'une nation libre et indépendante du colonialisme . Oeuvre en spirale, intemporel qui montre la continuité du combat pour l'Algérie libre de toutes asservissement à chaque moment de l'histoire.
Commenter  J’apprécie          520
Gloire aux cités vaincues ; elles n’ont pas livré le sel des larmes, pas plus que les guerriers n’ont versé notre sang : la primeur en revient aux épouses, les veuves éruptives qui peuplent toute mort, les veuves conservatrices qui transforment en paix la défaite, n’ayant jamais désespéré des semailles, car le terrain perdu sourit aux sépultures, de même que la nuit est qu’ardeur et parfum, ennemie de la couleur et du bruit, car ce pays n’est pas encore venu au monde : trop de pères pour naître au grand jour, trop d’ambitions déçues, mêlées, confondues, contraintes de ramper dans les ruines… Peu importe que Cirta soit oubliée… Que le flux et le reflux se jouent de ce pays jusqu’à souiller les origines par cette orageuse langueur de peuple à l’agonie, d’immémorial continent couché comme un molosse entre le monde ancien et le nouveau…
Commenter  J’apprécie          440
Kamel s'est marié parce que sa mère l'a voulu.
Nedjma s'est mariée parce que sa mère l'a exigé.
Commenter  J’apprécie          300
Ce sont des âmes d’ancêtres qui nous occupent, substituant leur drame éternisé à notre juvénile attente, à notre patience d’orphelins ligotés à leur ombre de plus en plus pâle, cette ombre impossible à boire ou à déraciner, -l’ombre des pères, des juges, des guides que nous suivons à la trace, en dépit de notre chemin, sans jamais savoir où ils sont, et s’ils ne vont pas brusquement déplacer la lumière, nous prendre par les flancs, ressusciter sans sortir de la terre ni revêtir leurs silhouettes oubliées, ressusciter rien qu’en soufflant sur les cendres chaudes, les vents de sable qui nous imposeront la marche et la soif, jusqu’à l’hécatombe où gît leur vieil échec, chargé de gloire, celui qu’il faudra prendre à notre compte, alors que nous étions faits pour l’inconscience, la légèreté, la vie tout court…
Commenter  J’apprécie          230
J’ai trouvé l’Algérie irascible. Sa respiration…
La respiration de l’Algérie suffisait.
Suffisait à chasser les mouches.
Puis l’Algérie elle-même est devenue…
Devenue traîtreusement une mouche.
Mais les fourmis, les fourmis rouges.
Les fourmis rouges venaient à la rescousse.
Commenter  J’apprécie          230
Lakhdar crut à un mot d'argot
- De pro...De quoi?
- De prolétaires, d'ouvriers, quoi ! Moi, l'armée, je la porte pas dans mon cooeur. Allez voir un peu ce qu'ils ont fait, les Chleuhs, chez moi...
- Les quoi ?
- Ben, les Chleuhs, les Boches, quoi !
Mal soulagé, Lakhdar hurla dans l'oreille du militaire. - Chleuhs ! Encore un mot comme bicot! Bien sûr, nous combattons ensemble les Boches en première ligne, et les Français nous confondent avec l'ennemi.
Il regrettait déjà d'avoir prononcé le mot Boche. "Il m'a collé sa maladie des races."
- Y a pas de quoi faire cette tête de Turc!
Commenter  J’apprécie          230
Je contemplais les deux aisselles qui sont pour tout l’été noirceur perlée, vain secret de femme dangereusement découvert : et les seins de Nedjma, en leur ardente poussée, révolution de corps qui s’aiguise sous le soleil masculin, ses seins que rien ne dissimulait, devaient tout leur prestige aux pudiques mouvements des bras, découvrant sous l’épaule cet inextricable, ce rare espace d’herbe en feu dont la vue suffit à troubler, dont l’odeur toujours sublimée contient tout le philtre, tout le secret, toute Nedjma pour qui l’a respirée, pour qui ses bras se sont ouverts.

Commenter  J’apprécie          190
[...] l'enfance était perdue. Le monde ne grandirait plus, réduit à une cruelle vision d'ensemble ; le rêve perdait de son obscurité, le cerveau s'éteignait à la découverte de tant de refuges éboulés, la langue se refusait à broyer vivante les idées dont Rachid avait pris conscience avec rage, comme si les formes définitives du monde pesaient désormais sur sa tête en manière de cornes.
Commenter  J’apprécie          170
On a dessin aujourd’hui. Serviles, les filles sucent leurs crayons de couleur ; ça ne cherche qu’à plaire, et c’est médiocre.
Commenter  J’apprécie          170
N’y a-t-il que le crime pour assassiner l’injustice ? Mère, je me déshumanise et me transforme en lazaret, en abattoir ! Que faire de ton sang, folle, et de qui te venger ? C’est l’idée du sang qui me pousse au vin...
Commenter  J’apprécie          160






    Lecteurs (876) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Littérature : connaissez-vous Kateb Yacine ?

    Kateb Yacine est un auteur francophone,

    Marocain
    Algérien
    Tunisien
    Libanais

    11 questions
    18 lecteurs ont répondu
    Thème : Kateb YacineCréer un quiz sur ce livre

    {* *}