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Citations sur 19 femmes (18)

Chaque matin, à l’ouverture du centre, les femmes arrivaient malgré les bombes. Les voir ainsi venir pour s’instruire en défiant la mort nous stimulait. Nous aurions pu mourir à tout moment. Les avions nous bombardaient sans cesse […] Une femme m’a fait cette supplique: « Ne fermez pas le centre, vous êtes la seule source d’espoir qui nous permet de continuer à vivre! Nous voulons nous instruire, ici nous sentons que nous existons, nous apprenons beaucoup. Vous nous avez ouvert l’esprit au monde et aux autres civilisations. » Ses mots m’ont touchée; de telles paroles me consolaient, me protégeaient même de la peur et de la dépression. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas fermé le centre, en dépit de la brutalité des bombardements.
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Nous nous étions révoltés contre le régime pour réclamer plus de liberté, mais au final nos droits ont reculé de plusieurs siècles.
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Le pire c’est qu’avant la révolution, j’étais libre de faire ce que je voulais: j’avais étudié à l’université de Homs, je travaillais, j’avais des amis, des hommes et des femmes originaires de partout. on se rendait visite les uns aux autres. Brusquement ce monde vaste est devenu cloisonné. On nous interdisait l’accès à l’éducation et au travail. Nous n’avions même plus le droit de nous asseoir devant nos maisons, une tradition pourtant ancienne à Raqqa.
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J’ai pris la décision de venir en aide aux personnes directement touchées par le désastre. J’étais persuadée que cette guerre allait tous nous engloutir.
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Depuis la mort de mon cousin j’étais terrifiée. Nous avions grandi ensemble et étions très proches. il a été tué par un sniper des brigades de l’opposition, mais, dans le même temps, je suis convaincue qu’il a été la victime sacrificielle d’un plan que nous ignorons et qui ne peut être que désastreux pour les alaouites. Ce plan n’a fait que nous enfermer dans la dictature et le crime. Dans la tente des condoléances, je me souviens de mon désir irrépressible de hurler à la face de mes parents et des familles présentes qu’ils étaient la cause de la mort de leurs enfants, qu’ils payaient le prix amer de leur soutien à la tyrannie. Mais je ne l’ai pas fait parce que j’étais moi-même devenue une victime impuissante… Quelques jours auparavant, alors que j’étais à la faculté d’architecture, sur la route de l’aéroport, des missiles ont été tirés sur le bâtiment où je me trouvais, probablement par des factions armées de l’opposition. Des étudiants ont été tués. Notre vie est devenue un enfer.
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Si j’ai connu toutes sortes de privations matérielles et spirituelles, j’ai aussi fait l’expérience intense de l’amour, de la solidarité et de l’altruisme. La vie, à ma grande surprise, m’a souvent tendu une main clémente, mais elle m’a aussi et surtout réservé des coups inattendus qui m’ont appris la nécessité de l’humilité intellectuelle. De fait, ma compréhension des événements ne peut être qu’imparfaite. Les jugements englobants, ainsi que les clichés qui enferment les gens dans des catégories, ne sont pas scientifiquement et empiriquement nuls : ils sont susceptibles d’engendrer une haine meurtrière. On ne peut supprimer le mal par le mal, ni par le bien non plus d’ailleurs. Je trouve puérile l’affirmation selon laquelle le mal peut être éradiqué… Maintenant, je fais mon possible pour le déconstruire, en essayant de comprendre la nature des liens – privés ou collectifs – entre les êtres humains, et en évaluant la nature des causes et des besoins, sans les hiérarchiser. Je suis à la recherche de moyens pour vivre malgré le mal qui domine et la violence qu’il génère dans le monde.

p.147
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Nous nous étions révoltés contre le régime pour réclamer plus de liberté, mais au final nos droits ont reculé de plusieurs siècles
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Face à la mort, nous étions unis comme une famille. Je pleurais sur l'épaule de ma voisine et celle-ci pleurait sur la mienne. Lors des bombardements, nous partagions tout ce que nous avions, malgré le manque de nourriture et d'eau.
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