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3,02

sur 89 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lemon, lemon, lemon “, comme une incantation vengeresse, raconte en huit chapitres scandée , staccato, les suites et effets chroniques du meurtre d'une très belle jeune fille sur trois femmes qui tournaient dans son orbite : Da-on sa soeur cadette et deux de ses anciennes camarades de classe, Taerim and Sanghui. Avec des bonds dans le temps ce faux policier est un récit choral, où les trois protagonistes sont désespérément à la recherche de réponses aux questions sur un meurtre non élucidé qui les a définitivement marquées.

La victime portait une robe sans manches, jaune et flottante,sans sous-vêtements, elle était très belle et très étrange. « On avait retrouvé son corps reposant sur un lit de fleurs, dans un parc non loin du lycée, au cours de l'après-midi du 1er  juillet. Elle était morte des suites d'un traumatisme crânien….. ». Elle est présentée presque comme un mythe, car sur elle on n'apprendra pas grand chose à part que les trois protagonistes étaient sous le charme de sa beauté, une beauté qui semble sans humanité, d'où étrange.
Quand au titre Lemon, à part le jaune citron de la robe de la victime, et un poème écrit par Sanghui, « «Betty Byrne, Maker of Lemon Platt», il reste flou. Peut-être ce réfère-t-il au goût acidulé de cet étrange récit qui laisse une sensation bizarre une fois terminée.

Une novella qui interroge sur le sens et le non sens de la vie et la mort, et si la vie n'était qu'un leurre où on se trompe sur l'essentiel de son sens , «  Cette vie n'est-elle qu'un long chemin de misère ? Et si le fait de vivre, de ressentir la joie, la peur, le calme et le danger, n'était pas déjà un sens en soi ? » Je vous laisse la découvrir, elle en vaut la peine.

« La vie n'a aucun sens particulier. Ni la sienne, ni celle de ma soeur, ni même la mienne. On a beau essayer désespérément de lui en trouver un, chercher un moyen pour lui en donner, ce qui n'existe pas n'existe pas. La vie commence sans raison et finit de la même façon ».

Un grand merci aux éditions Delcourt et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#Lemon#NetGalleyFrance
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Le titre est bien trouvé : il annonce la couleur et le ton - bien acide - de cette novella sud-coréenne, composée de 8 chapitres qui effectuent des sauts dans le temps et passent d'une perspective à l'autre afin de traiter des conséquences d'un meurtre non élucidé sur la vie d'une poignée de jeunes gens, tous liés de près ou de loin à la victime - une lycéenne à la beauté subjuguante.

C'est bref mais intense, et ça fait forte impression grâce à l'économie de moyens dont use l'auteure. Elle parvient à exprimer beaucoup en utilisant peu, en maîtrisant l'art de l'ellipse, de la suggestion et du non-dit.

Le récit reprend la dynamique d'un célèbre film sud-coréen (*) sur le fond, avec des personnages qui savent marquer les esprits, en étant éternellement hantés par des crimes perpétrés sur des femmes .

Pour en revenir au livre, il s'agit ici moins de résoudre un whodunit que de s'interroger sur le sens de l'existence, tout en laissant aux femmes la possibilité d'occuper le devant de la scène. Ce qui importe avant tout dans ce roman : c'est de dresser le portrait psychologique de plusieurs d'entre-elles, très différentes mais qui sont pourtant toutes le produit d'une société de faux-semblants - qui d'un côté exporte sa pop culture de façon triomphale à l'international, et qui de l'autre n'hésite pas à sacrifier des franges entières de population sur l'autel du conservatisme, du masculinisme et des diktats esthétiques.

(*) : « Memories of murder » sorti en 2003 et réalisé par Bong Joon-ho.

#Lemon #NetGalleyFrance
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En 2002, Hae-eon est retrouvée morte. La lycéenne, d'une grande beauté faisait tourner les têtes. Les années passant, sa jeune soeur, Da-eon cherche à faire la lumière sur ce qui lui est arrivée.
Lemon est vraiment un roman atypique, presque pas un roman, d'ailleurs, tant il est court. Composée de huit chapitres, l'histoire passe d'une narratrice à une autre, chacune dévoilant un pan de ce qui s'est passé en 2002. Les années passent et le passé pèse sur ses trois femmes. Si l'intrigue dévoile par touche des indices sur la mort de Hae-eon, on n'aura jamais vraiment la vérité entière de ce meurtre.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, avec sa narration originale, son rythme particulier et ses sauts dans le temps. On est vite subjugué par ce que dévoile chacun des chapitres, la personnalité détachée d'Hae-eon, les motivations troubles de Da-eon et l'on comprend petit à petit le déroulement inexorable de la mort de la lycéenne et surtout qui l'a tué.
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#Lemon #NetGalleyFrance
Avant tout merci à NetGalley France et aux éditions La croisée de m'avoir permis de lire ce livre.
Un livre acide, comme son titre Lemon, une histoire de meurtre, 2 jeunes sont soupçonnés, un jeune homme pauvre qui travaille pour faire vivre sa famille, et un jeune homme riche,
La soeur de la jeune fille assassinée tente de trouver le vrai coupable, ce périple lui prendra presque 17 ans.
Elle veut trouver le coupable pour elle, mais aussi pour sa mère qui n'accepte pas la mort de sa soeur.
Un roman en 8 parties, 8 chapitres qui s'étalent entre 2002 et 2019.
Un style fluide, un rythme lent, tous les détails ont leur importance. C'est au lecteur de trouver les coupables, car personne n'est totalement innocent. Un roman intrigant, qui nécessite presque une seconde lecture. Un livre qui déboussole et qui questionne.
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Un féminicide commis sur une très jeune et très jolie femme vêtue, au moment de sa mort, d'une robe jaune est le point de départ de ce roman à la structure en apparence éclatée.
Il faut accepter, dans un premier temps, de se laisser flotter un peu avant d'identifier les narratrices principales, toutes trois liées à la victime, sa soeur et deux amies , obsédées par ce crime demeuré impuni en apparence...
Roman d'atmosphère, Lemon est aussi un roman qui dépeint une société brutale (voir la scène d'interrogatoire initiale) où ceux qui sortent de la norme sont rejetés. C'est enfin un roman à la structure assurée qui sème des indices et permet au lecteur de se faire sa propre opinion sur les personnages.
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Incisif et rythmé, ce court roman décortique les méandres du deuil. Se confronter au meurtre de sa grande soeur, Da-eon n'a jamais été en mesure de le faire. Descente aux enfers, questions sans réponse, les années passent et la blessure ne s'est jamais fermée, oubliée.


Cycle pernicieux, obsession, elle s'accroche à ce moment, ancre morbide. La conviction extrême que seuls deux hommes peuvent être responsable de cet acte odieux.


Roman polyphone, l'intrigue se croise et s'entrecroise. L'image de la Corée s'effrite quelque peu. Une société percluse attachée à un certain contrôle effrayant. Double jeu, cacophonie des sens et des émotions, le récit transporte. La vérité s'effiloche, insaisissable, mirage d'une réalité alternative. Douce folie acidulée d'une douleur insupportable.


Jusqu'à quel point le non-retour à l'existence est-il ?


J'ai adoré l'atmosphère, le style de l'auteure et surtout j'ai été conquise par ma première approche de la littérature coréenne. A renouveler sans hésitation.
Lien : https://misschocolatinebouqu..
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Faire son deuil est loin de se réaliser aussi simplement que fermer un livre et pour rester dans la même métaphore tourner la page; Il est d'autant plus difficile à faire quand la raison de la mort reste inconnue . Quand il y a un doute sur la raison du décès, les proches supputent, extrapolent, projettent autour d'eux dans les scenarios possibles avec son lot de coupables, responsables potentiels d'un départ inopiné, impromptu, précipité. Et le rapport à la disparition et au ressenti est très dépendant de la relation qui était entretenue avec la défunte ou le défunt. L'autrice coréenne Kwon Yeo-Sun s'empare du sujet dans "Lemon", son roman traduit par Kevin Jasmin Hamard et paru aux éditions 10/18.

Tout commence par la découverte macabre du corps de Kim Hae-Eon, jeune et charmante lycéenne. Elle est retrouvée sans vie dans un parc. Les premiers soupçons se portent sur un jeune livreur dénommé Han Man-U. L'inspecteur comme la jeune soeur de la victime sont persuadés de son implication. Mais il est néanmoins relâché faute de preuves. Et les années passent et il n'y a toujours pas l'ombre d'un début d'une piste pour désigner un coupable, un mobile et les derniers instants de Kim Hae-Eon. Comment sa mère ou encore sa soeur vont vivre, se construire avec ces parts d'ombre?

En voilà un livre bien singulier qu'il ne faut surtout pas prendre pour un roman noir même si cela débute par un crime odieux. L'autrice va faire de ce fait divers un outil analytique de la famille coréenne à travers son rapport de filiation, au positionnement de la soeur cadette par rapport à l'aînée, plus belle, plus coquette, plus appréciée par la mère. Kwon Yeo-Sun n'hésite pas à se servir de l'épreuve du temps pour mettre à mal en rapport à la fois à la perte mais aussi cette plaie toujours maintenue ouverte par la non résolution de l'affaire. Avec un style tout en retenue dans les mots mais assez direct dans les sujets à aborder, cela fait de "Lemon" un passionnant puzzle psychologique que je vous empresse de lire.
Lien : http://www.rcv99fm.org
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« Lemon », c'est avant tout un roman très particulier, déstabilisant. On le lit sans trop savoir où l'on va, sans savoir sur quel pied danser et quelles vont être les nouvelles informations que l'on va avoir, voire ce qu'elles pourront apporter à une situation qui semble inextricable. de nombreux choix narratifs contribuent d'ailleurs à renforcer cette impression ; un roman court composé de 8 chapitres marquants, de nombreux mystères et sauts dans le temps, une ambiance pesante et confuse, où les personnages semblent lointains, insaisissables… L'impression immédiate qui m'a frappé une fois le livre refermée, c'est ce sentiment qu'au-delà du meurtre et de ses mystères (qui feraient presque office de prétexte), on cherche à interroger davantage de notions, plus profondes, telles que le sens de l'existence.
Pour autant, tous ces éléments déroutants ne m'ont pas empêché de vraiment profiter de cette lecture. À de multiples reprises, la tournure des phrases, l'ambiance ainsi que la construction du récit m'ont rappelé les films et dramas coréens ; j'avais presque l'impression de voir se jouer les différentes scènes de l'intrigue et c'était très plaisant. Enfin, ce qui m'a également beaucoup plu au cours de cette lecture, c'est la volonté de l'autrice de donner à entendre, à lire et à voir l'histoire de plusieurs femmes, souvent invisibilisées, ce qui donne d'autant plus de puissance à l'ensemble du récit.
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On part d'une mort, celle de la soeur de la première interlocutrice du roman.

Lorsque chaque chapitre commence, l'enquête démarre pour le.a lecteur.ice. On ne sait jamais de qui c'est le point de vue, si bien qu'il faut solliciter sa mémoire et mettre en lien les récits pour comprendre qui est l'enfant d'un comptable, qui est porteur de handicap, qui est sorti avec le gosse de riche, qui fait de la chirurgie esthétique.

L'écriture est précise, chirurgicale même. Les métaphores et de nombreuses autres figures de style sont maîtrisées et donnent à la lecture une saveur toute particulière. Cet ouvrage ne laisse absolument pas indifférent, il y a quelque chose dedans qui nous retient. L'autrice est douée au point que c'est facile d'avoir en tête un film complet avec les personnages, les actions, les rebondissements. Tout est écrit avec une puissance évocatrice confortable, on se laisse guider. La complexité du récit tient à la polyphonie ; lors de ma deuxième lecture, un jour après l'avoir fini, j'ai bien mieux saisi ce qui se jouait. C'est difficile de tout comprendre à la première lecture, j'avoue.

J'ai été subjuguée par le talent de cette autrice, et le voyage qu'a permis son roman, si bien maîtrisé, alternant des genres variés qui finalement se marient bien.

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Sous ses aspects de petit polar de type whodunit, ce roman aborde des thèmes qui tourmentent la société sud-coréenne comme les inégalités sociales, l'obsession pour la beauté (qui ne se conçoit pas sans la minceur), la mise à l'écart des personnes handicapées, la solitude. L'autrice documente le deuil de Da-eon comme le reste, avec beaucoup de subtilité : de nombreux éléments sont suggérés, à la limite du non-dit, un peu comme une synesthésie. La magnifique couverture saisit parfaitement cet état d'esprit avec ce jaune obsédant qui tranche sur le bleu.

Mon seul bémol : j'aurais apprécié une note du traducteur sur la signification de certains prénoms parce que j'ai l'impression d'avoir loupé un éclairage important.
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