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3,02

sur 89 notes
Ce court roman choral présente beaucoup d'intérêt par l'analyse psychologique de la principale héroïne, Da-eon, qui poursuit sur quasiment dix-sept années, sa quête pour identifier le meurtrier de sa soeur aînée, Hae-eon, assassinée à l'âge de dix-huit ans.

Peu à peu, elle s'identifie à elle et sa démarche va bien plus loin que sa recherche initiale puisqu'elle est amenée à se poser de nombreuses questions sur le sens de la vie, celui de la mort, la présence ou l'absence de Dieu et toute cette multitude de sentiments qui habitent les personnes endeuillées.

Elle n'est donc pas l'unique narratrice puisque d'autres interviennent, visualisant la scène de crime selon leur imagination, leurs désirs sous-jacents, leurs perceptions dénaturées par la personnalité et surtout la beauté de la défunte.

L'important n'est donc pas d'identifier à tout prix un meurtrier ou peut-être une meurtrière, mais de parvenir à assumer dans le temps cette séparation qui a créé une fracture familiale et amicale.

Ces jeunes filles poursuivent finalement toutes leurs propre quête identitaire et nous proposent un final quasiment onirique et poétique en imaginant les derniers instants heureux de la jeune victime.

C'est un roman assez particulier, pas du tout un policier au sens strict, même si le lecteur assiste à une partie de l'enquête avec l'interrogatoire d'un suspect, interrogatoire proche de l'absurde, comme sans doute l'intégralité de cette oeuvre originale qui mérite d'être découverte.
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Lemon, lemon, lemon “, comme une incantation vengeresse, raconte en huit chapitres scandée , staccato, les suites et effets chroniques du meurtre d'une très belle jeune fille sur trois femmes qui tournaient dans son orbite : Da-on sa soeur cadette et deux de ses anciennes camarades de classe, Taerim and Sanghui. Avec des bonds dans le temps ce faux policier est un récit choral, où les trois protagonistes sont désespérément à la recherche de réponses aux questions sur un meurtre non élucidé qui les a définitivement marquées.

La victime portait une robe sans manches, jaune et flottante,sans sous-vêtements, elle était très belle et très étrange. « On avait retrouvé son corps reposant sur un lit de fleurs, dans un parc non loin du lycée, au cours de l'après-midi du 1er  juillet. Elle était morte des suites d'un traumatisme crânien….. ». Elle est présentée presque comme un mythe, car sur elle on n'apprendra pas grand chose à part que les trois protagonistes étaient sous le charme de sa beauté, une beauté qui semble sans humanité, d'où étrange.
Quand au titre Lemon, à part le jaune citron de la robe de la victime, et un poème écrit par Sanghui, « «Betty Byrne, Maker of Lemon Platt», il reste flou. Peut-être ce réfère-t-il au goût acidulé de cet étrange récit qui laisse une sensation bizarre une fois terminée.

Une novella qui interroge sur le sens et le non sens de la vie et la mort, et si la vie n'était qu'un leurre où on se trompe sur l'essentiel de son sens , «  Cette vie n'est-elle qu'un long chemin de misère ? Et si le fait de vivre, de ressentir la joie, la peur, le calme et le danger, n'était pas déjà un sens en soi ? » Je vous laisse la découvrir, elle en vaut la peine.

« La vie n'a aucun sens particulier. Ni la sienne, ni celle de ma soeur, ni même la mienne. On a beau essayer désespérément de lui en trouver un, chercher un moyen pour lui en donner, ce qui n'existe pas n'existe pas. La vie commence sans raison et finit de la même façon ».

Un grand merci aux éditions Delcourt et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#Lemon#NetGalleyFrance
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Kim Hae-on, une lycéenne d'une grande beauté, est assassinée en 2002. le coupable n'a pas été retrouvé, même s'il subsiste des suspects, dont Han Man-u, un jeune homme pauvre. ● C'est un roman choral et on passe d'un narrateur à l'autre dans chaque chapitre, procédé qui n'a rien d'original mais qui est utilisé ici avec la plus grande confusion. ● Il est très difficile de s'y retrouver et de savoir qui parle ; rien n'est fait pour aider le lecteur. ● Apparemment, le livre joue avec le genre du roman policier pour détourner les codes du whodunnit et ambitionne, dans une forme moderniste prétentieuse, une ampleur métaphysique avec de nombreuses interrogations sur le sens de la vie et de la mort… ● Mais il ne suffit pas d'écrire un récit intentionnellement embrouillé et de le parsemer de quelques clichés en forme de maximes pour atteindre à cette dimension. ● C'est là une toute petite chose qu'il ne valait vraiment pas la peine de traduire du coréen. Heureusement que ça ne fait que 150 pages, on a moins l'impression d'avoir perdu son temps. ● Je remercie NetGalley et les éditions La Croisée de m'avoir permis de lire cet ouvrage.
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Euh ! Je crois que je n'ai pas tout compris. Ce roman, presque thriller, semble dénoncer quelques diktats de la société coréenne. Il semble nous raconter l'enquête menée sur plusieurs années de la soeur d'une défunte, et, la version, à travers trois narratrices, du crime de cette soeur et/ou amie. Mais à chaque chapitre il faut deviner qui parle. On croit comprendre qui a tué la demoiselle (mais pas sur !). A lire des commentaires pour tenter de comprendre, il faut soit relire, relire, ce livre décousu, soit, lire entre les lignes - sauf que les interlignes sont franchement plus importantes que ce qui est décrit. Je passe à côté et reste (très) perplexe sur la qualité globale. Mais je ne dois pas confondre mes incompréhensions et le travail littéraire exécuté (il paraît). Tant pis pour moi : au secours ! quelqu'un peut m'expliquer, qui a tué et pourquoi ?!
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Le titre est bien trouvé : il annonce la couleur et le ton - bien acide - de cette novella sud-coréenne, composée de 8 chapitres qui effectuent des sauts dans le temps et passent d'une perspective à l'autre afin de traiter des conséquences d'un meurtre non élucidé sur la vie d'une poignée de jeunes gens, tous liés de près ou de loin à la victime - une lycéenne à la beauté subjuguante.

C'est bref mais intense, et ça fait forte impression grâce à l'économie de moyens dont use l'auteure. Elle parvient à exprimer beaucoup en utilisant peu, en maîtrisant l'art de l'ellipse, de la suggestion et du non-dit.

Le récit reprend la dynamique d'un célèbre film sud-coréen (*) sur le fond, avec des personnages qui savent marquer les esprits, en étant éternellement hantés par des crimes perpétrés sur des femmes .

Pour en revenir au livre, il s'agit ici moins de résoudre un whodunit que de s'interroger sur le sens de l'existence, tout en laissant aux femmes la possibilité d'occuper le devant de la scène. Ce qui importe avant tout dans ce roman : c'est de dresser le portrait psychologique de plusieurs d'entre-elles, très différentes mais qui sont pourtant toutes le produit d'une société de faux-semblants - qui d'un côté exporte sa pop culture de façon triomphale à l'international, et qui de l'autre n'hésite pas à sacrifier des franges entières de population sur l'autel du conservatisme, du masculinisme et des diktats esthétiques.

(*) : « Memories of murder » sorti en 2003 et réalisé par Bong Joon-ho.

#Lemon #NetGalleyFrance
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En 2002, Hae-eon est retrouvée morte. La lycéenne, d'une grande beauté faisait tourner les têtes. Les années passant, sa jeune soeur, Da-eon cherche à faire la lumière sur ce qui lui est arrivée.
Lemon est vraiment un roman atypique, presque pas un roman, d'ailleurs, tant il est court. Composée de huit chapitres, l'histoire passe d'une narratrice à une autre, chacune dévoilant un pan de ce qui s'est passé en 2002. Les années passent et le passé pèse sur ses trois femmes. Si l'intrigue dévoile par touche des indices sur la mort de Hae-eon, on n'aura jamais vraiment la vérité entière de ce meurtre.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, avec sa narration originale, son rythme particulier et ses sauts dans le temps. On est vite subjugué par ce que dévoile chacun des chapitres, la personnalité détachée d'Hae-eon, les motivations troubles de Da-eon et l'on comprend petit à petit le déroulement inexorable de la mort de la lycéenne et surtout qui l'a tué.
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J'écris souvent cette phrase, et pourtant, ce livre sonne pour moi comme la défaite des femmes. L'on peut dire aussi qu'il sonne la défaite de la justice et dénonce la pesanteur de la société coréenne.
La défaite des femmes, tout d'abord. Elle commence avec la mort de Hae-eon, assassinée. Même si le temps passe, jamais l'on ne saura qui l'a tuée, même si le lecteur, en écoutant les différentes voix qui se succèdent, pourra se faire son idée. Hae-eon. J'aurai aimé en savoir plus sur elle, j'aurai aimé savoir ce qui lui passait par la tête, elle qui, de l'avis de tous, était extrêmement belle, mais pouvait sembler, parfois, extrêmement distraite, ou naïve, inconsciente en tout cas des réactions qu'elle pouvait provoquer chez les autres, y compris chez sa propre mère. Celle-ci sombrera, clairement, et sa fille cadette, qui elle aussi se retrouvera au fond du trou, fera tout pour l'en extraire. Vraiment tout. Dae-eon a plutôt été la soeur aînée de sa soeur aînée, elle qui devait prendre soin d'elle. Elle subira, elle souffrira, dans son corps d'adolescente, dans son esprit aussi. le lecteur la croisera aussi, dans le regard des autres, eux qui voient les traces, sur son corps, de ce qu'elle endure. ils verront ses transformations, qu'ils ne comprendront pas toujours – mais qui feront toutes sens pour le lecteur. Dae-on, quant à elle, voit, avec acuité, ce que la société peut affliger à ceux qui n'ont rien, à ceux qui ne sont rien.

Il n'y a pas de place, dans la société coréenne, pour ceux qui ne rentrent pas dans le rang, ceux qui sont différents, ceux qui sont en situation de handicap. Ils sont oubliés et priés de vivre du mieux qu'ils peuvent, parce que ce n'est pas la société qui les aidera en quoi que ce soit. Etre au sommet de la société n'est pas forcément mieux, les diktats sont différents, mais bien présents, et l'on ne peut être que stupéfaits face à certaines réactions. Les jeunes adultes, ceux qui pourraient faire évoluer la société, ne semblent pas (plus ?) avoir la force de le faire, suivant la voie qu'on leur a tracé. Leur seule manière de se révolter étant plutôt dans l'inertie – dire « non » à la dernière injonction parentale, quand la mort de leurs parents ne leur permet pas, tout simplement, de pouvoir enfin suivre la voie qu'ils désiraient.
J'ai été fascinée à la lecture de ce roman par toutes ces voix de femmes que l'on entend, ces voix de femmes qui demandent à s'exprimer, à être écoutées, qui peinent à mettre des mots sur ce qu'elles ressentent, sur ces émotions qui se bousculent, tant celles-ci se heurtent à ce que la société coréenne considère comme normale. Souvent, il nous faut écouter entre les lignes pour comprendre ce qui est survenu – je dis bien « écouter », tant j'ai eu l'impression d'entendre leurs voix.
Une oeuvre forte, dérangeante, à découvrir.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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#Lemon #NetGalleyFrance
Avant tout merci à NetGalley France et aux éditions La croisée de m'avoir permis de lire ce livre.
Un livre acide, comme son titre Lemon, une histoire de meurtre, 2 jeunes sont soupçonnés, un jeune homme pauvre qui travaille pour faire vivre sa famille, et un jeune homme riche,
La soeur de la jeune fille assassinée tente de trouver le vrai coupable, ce périple lui prendra presque 17 ans.
Elle veut trouver le coupable pour elle, mais aussi pour sa mère qui n'accepte pas la mort de sa soeur.
Un roman en 8 parties, 8 chapitres qui s'étalent entre 2002 et 2019.
Un style fluide, un rythme lent, tous les détails ont leur importance. C'est au lecteur de trouver les coupables, car personne n'est totalement innocent. Un roman intrigant, qui nécessite presque une seconde lecture. Un livre qui déboussole et qui questionne.
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Voici une novella, traduite du coréen. 150 pages à peine. Il m'a fallu une semaine pour en venir à bout et ... je parviens à la dernière ligne en réalisant que je n'ai absolument rien compris. La narration est chorale, les divers protagonistes prennent tour à tour la parole pour exposer leur vécu de l'affaire. Mais il me fallait à chaque fois un moment avant de saisir l'identité du narrateur de chaque chapitre. le bilan : je ne sais pas qui était vraiment la victime, ni qui est l'assassin (même si j'ai un soupçon), ni le pourquoi et le comment de l'évolution des personnages. Bref, je suis passée totalement à côté de ce récit. Dommage...

Je remercie Net Galley et les Éditions La Croisée de m'avoir donné l'occasion de m'essayer à la lecture de ce récit, en espérant qu'il trouve son public.

#NetGalleyFrance #Lemon
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Un féminicide commis sur une très jeune et très jolie femme vêtue, au moment de sa mort, d'une robe jaune est le point de départ de ce roman à la structure en apparence éclatée.
Il faut accepter, dans un premier temps, de se laisser flotter un peu avant d'identifier les narratrices principales, toutes trois liées à la victime, sa soeur et deux amies , obsédées par ce crime demeuré impuni en apparence...
Roman d'atmosphère, Lemon est aussi un roman qui dépeint une société brutale (voir la scène d'interrogatoire initiale) où ceux qui sortent de la norme sont rejetés. C'est enfin un roman à la structure assurée qui sème des indices et permet au lecteur de se faire sa propre opinion sur les personnages.
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