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Critique de mylena


Le titre est un peu trompeur puisqu'il s'agit plutôt de contes, de fables, de récits mythologiques. du coup c'est assez violent, parfois sanglant et brutal comme savent l'être ce type de récits. L'orient de ce recueil est à prendre au sens large : il va de l'extrême-orient (Chine et Japon) à l'est de l'Europe (Grèce, Albanie et Serbie) en passant par l'Inde. Les ambiances sont donc très différentes, orientales, méditerranéennes ou slaves, mais la forme du conte les unit. En fait ces récits ont été rassemblés en un recueil en 1938, puis comme Marguerite Yourcenar l'explique dans un post-scriptum, elle les a retravaillé, en a supprimé un et a rajouté «La fin de Marko» pour cette réédition qui date de 1978.
Comment Wang-Fô fut sauvé : une des plus belles «nouvelles», écrite à partir d'un conte chinois très connu, est pleine de poésie.
Le sourire de Marko : un conte balkanique centré sur un personnage élevé au rang de mythe.
Le lait de la mort : un conte balkanique très cruel qui structurellement ressemble beaucoup à nos contes occidentaux, ce qui le rend d'autant plus violent.
Le dernier amour du prince Genghi : un récit dont le point de départ est un très vieux roman japonais. Elle le transforme, en ajoutant une chute de son cru, en un conte très beau et bouleversant.
L'homme qui a aimé les Néréïdes : des êtres mythologiques aux charmes mortels sont chassés par les hommes
Notre-Dame des hirondelles : conte inventé par l'auteur à partir du nom d'une chapelle grecque.
Kâli décapitée : ce texte vient d'un mythe hindou, apparemment très connu et qui a donné beaucoup de textes littéraires, je ne connaissais pas et je dois dire qu'il m'a laissée perplexe. Sans les toutes dernières lignes je ne suis pas sûre que je lui aurais trouvé un sens.
La Veuve Aphrodissia : un fait d'hiver où l'horreur des faits (meurtre du vieux mari et de l'enfant adultérin, décapitation des bandits) contraste avec l'écriture, de toute beauté. On est très loin d'un article de journal ou même des faits divers racontés par Maupassant.
La fin de Marko Kraliévitch : une suite (et fin) au premier conte sur Marko, inventée à partir d'une ballade.
La tristesse de Cornélius Berg : le seul conte de ce recueil qui ne se situe absolument pas en Orient, il a en commun, comme le tout premier conte, de parler d'un peintre et d'un peinture. Peut-être pour nous dire que ces contes aussi orientaux soient-ils ne sont pas si éloignés de nous ?
Les contes sont faits pour être racontés, et tout le talent vient du conteur. Ils supportent donc aisément des réécritures. Et Marguerite Yourcenar excelle, avec un certain classicisme, la musique de son écriture, le rythme de ses phrases à nous faire rêver à ces pays orientaux aux moeurs si exotiques en des époques lointaines.
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