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Critique de Lutin82


difficile de réellement définir le genre auquel rattacher Les 24 vues du Mont Fuji par Hokusai, tenant à la fois de la fantasy, du fantastique et de la SF, le texte emprunte aux trois genres s'amusant à brouiller les frontières. Cette volonté de s'écarter d'un registre n'est pas une nouveauté dans la littérature de l'imaginaire, mais Roger Zelazny nous offre un petit bijou en la matière. Pour commencer l'héroïne Mari, manie un BŌ (bâton de combat japonais) afin de combattre des créatures faites d'énergie électrique (les épigones). le tout est lié, à la maîtrise préalable de cette énergie et de son flux, feu son époux est passé maître en la matière. La classification s'éclaire alors que le récit nous devient plus lumineux… Ce détail peut déconcerter initialement le lecteur en recherche d'un genre précis et d'un environnement codé et familier.

Nous pouvons lire dans la présentation de l'éditeur les compliments de G.G.R. Martin louant la poésie de l'auteur. le texte présent n'est pas franchement si poétique, presque le contraire. Il s'agit du journal à la première personne d'une femme qui décrit son périple autour du Mont Fuji. Les premiers chapitres sont un peu hachés, comme s'il elle cherchait ses mots, le ton et le rythme d'écriture. le rendu n'est pas franchement fluide, tout au début avec une entrée en matière un peu heurtée. Ne vous attendez pas à une prose à la musicalité remarquable. En revanche, cela fonctionne parfaitement dans le contexte, la plume demeure précise pour traduire les états d'âme De Mari, tout en participant à une ambiance d'inspiration nippone.

Cette structure confère un ton tout à fait particulier à l'ensemble. Mari s'impose ce périple tout en faisant un point sur sa vie, et s'affutant mentalement pour l'affrontement final, donnant tout son sens à ce voyage. Ainsi, ce journal a-t-il des accents introspectifs très prononcés. L'héroïne étant une adepte de la méditation, cette saveur s'ajoute à l'intimité déjà procurée. Les descriptions des estampes participent sensiblement à l'ambiance générale contemplative. Cet onirisme assumé et si bien retranscrit à la fois par la plume ainsi que la structure du récit forment un texte tout à fait particulier dans une veine japonaise qui ne devait pas être si courante à l'époque.

Le rythme n'en est pas lent, si parler de lenteur a du sens avec ce récit, car cela serait passer à côté de l'objet même des 24 vues du mont Fuji. La novella tient à la fois de la transe onirique et de la littérature de l'imaginaire, quelques chapitres sont nécessaires à l'acclimatation. Tout cela n'est pas contradictoire avec de l'action, puisque nous aurons droit à quelques rencontres parfois amicales (hé!hé!), mais plus souvent frontales et violentes, avec en point d'orgue la confrontation attendue (ne regardez pas le chapitre 24, ce serait de la triche) Cette fin peut décevoir par sa teneur, malgré sa logique.

Critique plus complète et illustrée sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2017/0..
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