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Critique de Lutin82


Dilvish le Damné est un recueil de nouvelles associées à un roman, centrés sur ce personnage flamboyant s'il en est. Notre homme est un héros emblématique du sword&sorcery, engagé dans une lutte sans merci contre Jélérak, un puissant sorcier. le contentieux entre les deux hommes est profond et ancien, c'est également un des secrets de Dilvish que vous dévoileront les textes de Roger Zelazny.

Il y a peu à dire sans gâcher le plaisir de la lecture et de la découverte de ce protagoniste dont la profondeur d'âme et la complexité de caractère apparaissent au fur et à mesure. Sachez qu'il monte un cheval de métal qui lui vole presque la vedette tant l'animal est charismatique (oui, il cause aussi).

Question héroïc fantasy, nous sommes servis, et si j'avais quelques réticences initiales, cette compilation les a effacées.

Le recueil propose donc 11 nouvelles plus ou moins longues et un roman se déroulant dans le même univers avec les mêmes protagonistes. Les textes ont été écrit sur plusieurs années; cet étalement dans le temps exerce une influence sur le style et l'ambiance des récits. Initialement nous sommes bien dans une veine épique avec une atmosphère vintage, le ton me faisait penser à Lord Dunsany et le Roi des Elfes. Roger Zelazny a débuté par la poésie, et son style est loin d'être lourd et ampoulé malgré l'emphase de sa prose. Les mots sont justes, les phrases précises et malgré l'aspect épique du propos, le tout reste efficace et prenant.

Puis, l'écriture évolue subtilement pour s'apparenter à une résonnance plus proche de Fritz Lieber et son Cycle des Épées, dans la lignée des Conan et autres romans d'HF. le roman Terre Mouvante, en fin de volume, est quasiment dans ce ton. Je dois avouer une préférence pour la partie initiale dont le lyrisme et la poésie plus légère m'ont davantage séduite – ou était-ce la découverte de Dilvish et de l'étendue de sa tâche ?…

Nous avons un personnage qui semble coller parfaitement au cadre du héros type : chevaleresque, courageux, noble, humble et qui défend la veuve et l'orphelin. Puis, nous découvrons qu'il n'est pas un parangon de vertu, Dilvish est obsédé par la vengeance. Tout son être, toute son énergie, toutes ses ressources sont tournés vers ce but unique et ultime. En cela, il s'écarte du paladin voué aux forces du bien et de la lumière pour pénétrer dans un territoire plus obscur. Pensez-vous à un célèbre héros (ou anti-héros) du cinéma ?

Évoquer Dilvish sans son compagnon équin tout de métal ne rendrait pas justice au recueil. Ténèbres qui porte merveilleusement bien son nom, parle et peut même cracher du feu, même s'il n'est pas le produit d'un croisement avec un dragon. le duo forme une paire épique, qui semble invincible. Par ailleurs, ce cheval d'acier est source de sagesse et semble parfois doté d'un sixième sens, il est un élément essentiel dans leur quête de vengeance. Leurs interactions franches et amicales sont agréables et empreintes d'humour. Ténèbres n'a pas son pareil railler son compagnon, et souligner ses contradictions. Oubliez Lucky Luke et Jolly Jumper ou Zorro et Tornado, la relation de Dilvish et Ténèbres est sans pareille, proche d'un hôte et son symbiote.

Quant à la trame – qui finalement n'est pas l'essentiel de ce recueil, le voyage comptant plus que la destination – elle demeure très classique. Notre protagoniste est engagé dans sa mission, rencontrant sur son chemin des obstacles, volant au secours de la veuve ou de l'orphelin, cédant à la séduction d'une superbe femme toute en ambiguïté, affrontant des dangers et des épreuves…

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