Depuis ma fenêtre, je vois le mur de mon jardin... Des mauvaises herbes, un rosier sec... Mon père disait qu'un jardin était le reflet de notre âme... J'espère qu'il avait tort.
La chartreuse de la Valsainte comptait 70 religieux au début du vingtième siècle... aujourd'hui, nous ne sommes plus que 9. On ressent d'autant plus la solitude. Je passe la plupart de mes heures dans ma cellule... Solitude, pauvreté, obéissance, chasteté... silence.
Vivre dans le silence nous réduit à l'essentiel.
Les mêmes gestes... jour après jour...année après année.
Comme si notre vie avait été préécrite... par un dieu sans imagination.
« Tu es du vacarme dans mon silence, un délicieux vacarme, mais je fais le vide depuis si longtemps que je dois continuer. » (p. 76)
- Vous avez de la chance de croire...
- Je ne crois pas malgré moi. C'est un choix, vous savez.
- C'est un choix que vous avez fait à quel âge ?
- Je ne sais plus exactement... J'étais enfant... mes parents étaient catholiques.
(...) Mais ce choix de croire, je le refais chaque jour. Certains jours, c'est plus difficile...
- Et aujourd'hui ?
-Aujourd'hui, ça va.