« Après toutes ces années, je pensais que ma peau était devenue pierre, elle est fragile comme autrefois. J’avance nu, écorché par le vacarme de ce monde que je ne connais plus. » (p. 24)
Faire silence, c'est comme faire le ménage... Il faut balayer tout ce qui fait du bruit dans nos vies. Difficile en quelques minutes... Je le fais inlassablement depuis vingt-cinq ans et je n'y suis pas encore arrivé.
Vous voilà, frères humains. Je prie pour vous depuis 25 ans. Et aujourd'hui, je vous vois. Je vous vois tellement... que j'en ai la tête qui tourne.
Je suis chartreux. Cloîtré depuis vingt-cinq ans et sept mois. Aujourd’hui, c’est le temps de la récréation : la promenade hebdomadaire. Trois ou quatre heures pendant lesquelles on peut parler. Mais on perd l’habitude. Le bruit des mots qui résonnent dans ma bouche me paraît étrange… inutile
« Qu’ai-je donc que je n’ai reçu ? Et si je l’ai reçu pourquoi m’enorgueillir ? »
Il faut profiter de la vie, elle ne dure pas.
La mort m’a fait si peur ce jour là que j’ai voulu croire en un Dieu plus fort qu’elle.
Il n'y a pas de silence... Juste... un bruit... un bruit étrange et beau...
Pendant 25 ans, j'ai cherché Dieu dans l'abstinence... peut-être vais-je finir par le trouver dans le sorbet framboise?
La vie est un cadeau, Méry. Il faut apprendre à le recevoir. Sinon, on meurt par orgueil.