Oh ! ces visions dans les rues
Des petits garçons rencontrés !
O douleurs pas à pas accrues !
Devant mes regards éplorés,
Petits garçons, ses camarades,
Comme sans merci vous courez!
Que vos cris joyeux, vos gambades,
Que, sans savoir, vos teints vermeils
Semblent m'adresser de bravades!
Vous jouez, tous à lui pareils...
Mais l'éclat de vos yeux atteste
Qu'ils doivent voir de longs soleils I
Sous la cape plaisant et preste.
Tel il trottait, — tels je vous vois !
C'étaient son allure et son geste !
Vous me parlez : c'est bien sa voix !
Vous riez: c'est bien son bon rire!...
Et là, pour la première fois,
— Ah ! que la peine qui déchire
Nous fait vilainement penser ! —
Beaux petits garçons que j'admire,
Qu'il me faut parfois embrasser,
Comme si vous preniez sa vie,
Je sens dans mon cœur s'enfoncer
Le dard venimeux de l'Envie !