AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bdelhausse


On n'en finit pas de discourir sur tel ou tele héros de BD et de produire des prequels, des sequels, des crossovers, des... des... enfin je vais arrêter les termes angliches. Champignac, Zorglub, le Spirou de... l'univers, que dis-je?, la nébuleuse Franquin est d'une telle richesse que les hommages, les parodies, les produits BDesques dérivés se comptent par dizaines.

La Bête en est un exemple de plus. Et quel exemple !Zidrou et Frank Pé rendent un vibrant hommage au marsupilami et à la Belgique de l'âge d'or de la BD dans ce très bel ouvrage. C'est très personnel. On a un animal sauvage, violent et agressif, assez conforme somme toute aux premières informations fournies par Franquin quand le marsupilami est observé en Palombie pour la première fois.

Nous sommes en 1955. François vit avec sa mère. Il s'appelle van den Bossche (Dubois, si on veut un équivalent français), mais ses camarades l'appellent van le Boche, car sa maman a "fauté" avec l'occupant. François, ou Franz comme l'appelle sa maman, aime les animaux, et quand il en trouve un estropié quelque part, il le ramène à la maison pour le soigner, l'aider à aller mieux. Donc, il finit par ramener le marsupilami.

Il faut être honnête, en ce qui me concerne, cette BD de 155 planches manque quand même cruellement de contenu. L'histoire tient en quelques mots. C'est tendre, poignant, fascinant, mais assez convenu, sans réelle surprise. L'essentiel est ailleurs, bien sûr. L'essentiel est dans l'émotion, dans l'âme qui se dégage du tome (car c'est loin d'être fini). le choix de couleurs passées, façon vieille photographie. La mise en page avec peu de cases par page. Les références et les clichés de Bruxelles, comme le marché aux poissons, les Bains de Bruxelles... Les caricatures, comme Delporte (un grand de la BD belge) en page 100 chez le vétérinaire.

Et le wallon parlé par le proviseur! J'ai été saisi d'aise dès le départ, avec l'évocation de Saint Gilles "l'éwaré" (page 25)... c-à-d stupéfait. Il se fait que je suis originaire de Liège, et que le wallon évoqué dans la BD me "parle". Et il se fait aussi que ma paroisse était... Saint Gilles. On dit de ce saint qu'il est "éwaré" (selon la légende) parce que sa représentation avait été repeinte, mais que l'artiste n'avait pas osé refaire les yeux. Il en avait retracé le contours, de manière assez forcée, donnant au saint un air... stupéfait. CQFD.

Une chouette évocation d'une créature mythique de l'univers de Franquin, qui vaut le détour. C'est sombre, très dur, à l'opposé de l'oeuvre de Franquin, mais c'est très attachant.
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}