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Citations sur La mort d'Olivier Bécaille et autres nouvelles (66)

La mort ne m'effraie plus ; mais elle ne semble pas vouloir de moi, à présent que je n'ai aucune raison de vivre, et je crains qu'elle ne m'oublie.
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Une éternité et une seconde ont la même durée dans
le néant .
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« Un homme qui a gagné cinquante-mille francs de rentes a certes le droit de s’étonner qu’il soit plus difficile d’être père que d’être riche. » (p. 95)
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C'est un samedi, à six heures du matin, que je suis mort après trois jours de maladie.
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(...) le néant m'avait terrifié, depuis mon enfance. Je ne m'imaginais pas la disparition de mon être, la suppression totale de ce que j'étais ; et cela pour toujours, pendant des siècles et des siècles encore, sans que jamais mon existence pût recommencer. Je frissonnais parfois, lorsque je trouvais dans un journal une date future du siècle prochain : je ne vivrais certainement plus à cette date, et cette année d'un avenir que je ne verrais pas, où je ne serais pas, m'emplissait d'angoisse. N'étais-je pas le monde, et tout ne croulerait-il pas, lorsque je m'en irais ?
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La lampe était allumée, lorsqu’on frappa.
- Ah ! voici le médecin, dit la vieille femme.
C’était le médecin, en effet. Il ne s’excusa même pas de venir si tard. Sans doute, il avait eu bien des étages à monter, dans la journée. Comme la lampe éclairait très faiblement la chambre, il demanda :
- Le corps est ici ?
- Oui, monsieur, répondit Simoneau.
Marguerite s’était levée, frissonnante. Mme Gabin avait mis Dédé sur le palier, parce qu’un enfant n’a pas besoin d’assister à ça; et elle s’efforçait d’entraîner ma femme vers la fenêtre, afin de lui épargner un tel spectacle.
Pourtant, le médecin venait de s’approcher d’un pas rapide. Je le devinais fatigué, pressé, impatienté. M’avait-il touché la main ? Avait-il posé la sienne sur mon coeur ? Je ne saurais le dire. Mais il me sembla qu’il s’était simplement penché d’un air indifférent.
- Voulez-vous que je prenne la lampe pour vous éclairer ? offrit Simoneau avec obligeance.
- Non, inutile, dit le médecin tranquillement.
Comment ! inutile ! Cet homme avait ma vie entre les mains, il jugeait inutile de procéder à un examen attentif. Mais je n’étais pas mort ! j’aurais voulu crier que je n’étais pas mort !
- A quelle heure est-il mort ? reprit-il.
- A six heures du matin, répondit Simoneau.
Une furieuse révolte montait en moi, dans les liens terribles qui me liaient. Oh ! ne pouvoir parler, ne pouvoir remuer un membre !
Le médecin ajouta :
- Ce temps lourd est mauvais … Rien n’est fatiguant comme ces premières journées de printemps.
Et il s’éloigna. C’était ma vie qui s’en allait. Des cris, des larmes, des injures m’étouffaient, déchiraient ma gorge convulsée, où ne passait qu’un souffle. Ah ! le misérable, dont l’habitude professionnelle avait fait une machine, et qui venait au lit des morts avec l’idée d’une simple formalité à remplir ! Il ne savait donc rien, cet homme ! Toute sa science était donc menteuse, puisqu’il ne pouvait d’un coup d’oeil distinguer la vie de la mort ! Et il s’en allait, et il s’en allait !
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Elle s'amusait, dans ce trou perdu. Les oies, les cochons, les sardines prenaient une importance extrême. Le petit cimetière était très gai. Cette vie endormie, cette solitude peuplée seulement de l'épicier de Nantes et du notaire sourd de Guérande, lui semblait plus tumultueuse que l'existence tumultueuse des plages à la mode.

[Les coquillages de M. Chabre]
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Il est mort ! mon Dieu ! il est mort !
Je l'embrasserais, je murmurerais très bas, afin de ne pas l'effrayer :
_ Mais non, chère enfant, . Je dormais. Tu vois bien que je vis et que je t'aime.
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Tout petit, j'avais déjà peur de mourir. (...) je pensais constamment que je ne vivrais pas, qu'on m'enterrerait de bonne heure. Et cette pensée de la terre me causait une épouvante, à laquelle je ne pouvais m'habituer, bien qu'elle me hantât nuit et jour. En grandissant, j'avais gardé cette idée fixe. Parfois, après des journées de réflexion, je croyais avoir vaincu ma peur. Eh bien ! On mourait, c'était fini ; tout le monde mourait un jour ; rien ne devait être plus commode ni meilleur. J'arrivais presque à être gai, je regardais la mort en face. Puis, un frisson brusque me glaçait, me rendait à mon vertige, comme si une main géante m'eût balancé au-dessus d'un gouffre noir. C'était la pensée de la terre qui revenait et emportait mes raisonnements. Que de fois, la nuit, je me suis réveillé en sursaut, ne sachant quel souffle avait passé sur mon sommeil, joignant les mains avec désespoir, balbutiant : "Mon Dieu ! mon Dieu ! il faut mourir !" Une anxiété me serrait la poitrine, la nécessité de la mort me paraissait plus abominable dans l'étourdissement du réveil. Je ne me rendormais qu'avec peine, le sommeil m'inquiétait, tellement il ressemblait à la mort. Si j'allais dormir pour toujours ! Si je fermais les yeux pour ne les rouvrir jamais !
J'ignore si d'autres ont souffert ce tourment. Il a désolé ma vie.
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Pourtant, le médecin venait de s'approcher d'un pas rapide.
Je le devinais fatigué, pressé, impatienté. M'avait-il touché la
main ? Avait-il posé la sienne sur mon cœur ? Je ne saurais le
dire. Mais il me sembla qu'il s'était simplement penché d'un air
indifférent.
– Voulez-vous que je prenne la lampe pour vous éclairer ?
offrit Simoneau avec obligeance.
– Non, inutile, dit le médecin tranquillement.
Comment ! inutile ! Cet homme avait ma vie entre les mains,
et il jugeait inutile de procéder à un examen attentif. Mais je
n'étais pas mort ! j'aurais voulu crier que je n'étais pas mort !
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