AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 8 : Une page d'amour (207)

Le livre glissa de ses mains. Elle rêvait, les yeux perdus. Quand elle le lâchait ainsi, c'était par un besoin de ne pas continuer, de comprendre et d'attendre. Elle prenait une jouissance à ne point satisfaire tout de suite sa curiosité. Le récit la gonflait d'une émotion qui l'étouffait. Paris, justement, ce matin-là, avait la joie et le trouble vague de son cœur. Il y avait là un grand charme : ignorer, deviner à demi, s'abandonner à une lente initiation, avec le sentiment obscur qu'elle recommençait sa jeunesse.
Commenter  J’apprécie          211
(C'est l'abbé Jouve qui parle)
- Je suis bien vieux, ma fille, murmura-t-il, j'ai vu souvent des femmes qui venaient à nous, avec des larmes, des prières, un besoin de croire et de s'agenouiller... Aussi ne puis-je guère me tromper aujourd'hui. Ces femmes qui semblent chercher Dieu si ardemment, ne sont que des pauvres cœurs troublés par la passion. C'est un homme qu'elles adorent dans nos églises...
Commenter  J’apprécie          210
Aimer, aimer ! tout la ramenait à la caresse de ce mot, même l'orgueil de son honnêteté.
Commenter  J’apprécie          211
La pensée qu'elle n'aurait pas l'éternel remords d'avoir bassement agi, la noyait d'un sentiment plein de douceur et de vague reconnaissance.
Commenter  J’apprécie          30
Ces femmes, qui semblent chercher Dieu si ardemment, ne sont que de pauvres cœurs troublés par la passion. C'est un homme qu'elles adorent dans nos églises...
Commenter  J’apprécie          40
Les belles âmes font leur salut toutes seules par leur sagesse et leur charité.
Commenter  J’apprécie          30
Les belles âmes font leur salut toute seule par leur sagesse et leur charité.
Commenter  J’apprécie          10
Alors, Hélène, une dernière fois, embrassa d'un regard la ville impassible, qui, elle aussi, lui restait inconnue. Elle la retrouvait, tranquille et comme immortelle dans la neige, telle qu'elle l'avait quittée, telle qu'elle l'avait vue chaque jour pendant trois années. Paris était pour elle plein de son passé. C'était avec lui qu'elle avait aimé, avec lui que Jeanne était morte. Mais ce compagnon de toutes ces journées gardait la sérénité de sa face géante, sans un attendrissement, témoin muet des rires et des larmes dont la Seine semblait rouler le flot. Elle l'avait, selon les heures, cru d'une férocité de monstre, d'une bonté de colosse. Aujourd'hui, elle sentait qu'elle l'ignorerait toujours, indifférent et large. Il se déroulait, il était la vie.
Commenter  J’apprécie          60
C’était une ville d’un ton uniforme, du gris bleuâtre de l’ardoise, que les arbres tachaient de noir, très-distincte cependant, avec les arêtes vives et les milliers de fenêtres des maisons. La Seine avait l’éclat terni d’un vieux lingot d’argent. Aux deux bords, les monuments semblaient badigeonnés de suie ; la tour Saint-Jacques, comme mangée de rouille, dressait son antiquaille de musée, tandis que le Panthéon, au-dessus du quartier assombri qu’il surmontait, prenait un profil de catafalque géant.
Commenter  J’apprécie          30
Ce matin-là, Paris mettait une paresse souriante à s’éveiller. Une vapeur, qui suivait la vallée de la Seine, avait noyé les deux rives. C’était une buée légère, comme laiteuse, que le soleil peu à peu grandi éclairait. On ne distinguait rien de la ville, sous cette mousseline flottante, couleur du temps. Dans les creux, le nuage épaissi se fonçait d’une teinte bleuâtre, tandis que, sur de larges espaces, des transparences se faisaient, d’une finesse extrême, poussière dorée où l’on devinait l’enfoncement des rues ; et, plus haut, des dômes et des flèches déchiraient le brouillard, dressant leurs silhouettes grises, enveloppés encore des lambeaux de la brume qu’ils trouaient. Par instants, des pans de fumée jaune se détachaient avec le coup d’aile lourd d’un oiseau géant, puis se fondaient dans l’air qui semblait les boire. Et, au-dessus de cette immensité, de cette nuée descendue et endormie sur Paris, un ciel très pur, d’un bleu effacé, presque blanc, déployait sa voûte profonde. Le soleil montait dans un poudroiement adouci de rayons. Une clarté blonde, du blond vague de l’enfance, se brisait en pluie, emplissait l’espace de son frisson tiède. C’était une fête, une paix souveraine et une gaieté tendre de l’infini, pendant que la ville, criblée de flèches d’or, paresseuse et somnolente, ne se décidait point à se montrer sous ses dentelles.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (3936) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les personnages des Rougon Macquart

    Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

    Elle est alcoolique
    Elle boîte
    Elle est myope
    Elle est dépensière

    7 questions
    594 lecteurs ont répondu
    Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

    {* *}