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Citations sur Pour Manet (7)

Tout le livre de Proudhon est là. C’est une seconde création, un meurtre et un enfantement. Il accepte l’artiste dans sa ville, mais l’artiste qu’il imagine, l’artiste dont il a besoin et qu’il crée tranquillement en pleine théorie….

Sa définition de l’art, habilement amenée et habilement exploitée, est celle-ci : « Une représentation idéaliste de la nature et de nous-mêmes, en vue du perfectionnement physique et moral de notre espèce ». … D’ailleurs, la définition m’inquiète peu. Elle n’est que le résumé fort innocent d’une doctrine autrement dangereuse. ….
Proudhon pose ceci en thèse générale. Moi public, moi humanité, j’ai droit de guider l’artiste et d’exiger de lui ce qui me plaît ; il ne doit pas être lui, il doit être moi, il doit ne penser que comme moi, ne travailler que pour moi. ….
En un mot,…. L’art atteint son degré de perfection lorsque l’artiste s’efface, lorsque l’œuvre ne porte plus de nom, lorsqu’elle est le produit d’une époque toute entière, d’une nation, comme la statuaire égyptienne et celle de nos cathédrales gothiques.
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Comme un homme qui tombe dans la neige, Manet a fait un trou dans l’opinion du public. (Baudelaire)
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Dans l’Evénement du 7 mai 1866, paraît un assez long feuilleton consacré à « M. Manet », signé par Zola, véritable panégyrique en faveur « d’une des individualités les plus vivantes de notre époque », un des rares articles favorables au peintre d’Olympia à être alors paru. Le jour même, celui-ci écrivit à Zola un billet où il se déclarait « heureux et fier d’être défendu par un homme de son talent ». Là débute une amitié qui dura jusqu’en 1883, date de la mort du peintre.
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Il me reste à étudier et à expliquer l’attitude du public devant les tableaux d’Édouard Manet. L’homme, l’artiste et les œuvres sont connus ; il y a un autre élément, la foule, qu’il faut connaître, si l’on veut avoir dans son entier le singulier cas artistique que nous avons vu se produire. Le drame sera complet, nous tiendrons dans la main tous les fils des personnages, tous les détails de l’étrange aventure.

D’ailleurs, on se tromperait si l’on croyait que le peintre n’a rencontré aucune sympathie. Il est un paria pour le plus grand nombre, il est un peintre de talent pour un groupe qui augmente tous les jours. Dans ces derniers temps surtout, le mouvement en sa faveur a été plus large et plus marqué. J’étonnerais les rieurs, si je nommais certains hommes qui ont témoigné à l’artiste leur amitié et leur admiration. On tend certainement à l’accepter, et j’espère que ce sera là un fait accompli dans un temps très prochain.

Parmi ses confrères, il y a encore les aveugles qui rient sans comprendre parce qu’ils voient rire les autres. Mais les véritables artistes n’ont jamais refusé à Édouard Manet de grandes qualités de peintre. Obéissant à leur propre tempérament, ils ont seulement fait les restrictions qu’ils devaient faire. S’ils sont coupables, c’est d’avoir toléré qu’un de leurs confrères, qu’un garçon de mérite et de sincérité fût bafoué de la plus indigne façon. Puisqu’ils voyaient clair, puisque eux, peintres, se rendaient compte des intentions du peintre nouveau, ils avaient charge, selon moi, d’imposer silence à la foule. J’ai toujours espéré qu’un d’eux se lèverait et dirait la vérité. Mais en France, dans ce pays de légèreté et de courage, on a une peur effroyable du ridicule ; lorsque, dans une réunion, trois personnes se moquent de quelqu’un, tout le monde se met à rire, et s’il y a là des gens qui seraient portés à défendre la victime des railleurs, ils baissent les yeux humblement, lâchement, rougissant eux-mêmes, mal à l’aise, souriant à demi. Je suis sûr qu’Édouard Manet a dû faire de curieuses observations sur certains embarras subits éprouvés en face de lui par des personnes de sa connaissance.

Toute l’histoire de l’impopularité de l’artiste est là, et je me charge d’expliquer aisément les rires des uns et la lâcheté des autres.
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L’histoire de la littérature et de l’art est une sorte de martyrologe qui conte les huées dont on a couvert chacune des manifestations nouvelles de l’esprit humain.
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L’œuvre d’art n’a pas de lien tant avec le modèle représenté, avec la « nature », qu’avec l’artiste lui-même, c’est-à-dire sa vision, sa traduction » du monde, sa personnalité ; « il faut que je trouve un homme dans chaque œuvre, ou l’artiste me laisse froid ».

ou encore ....
La photographie de la réalité, lorsqu’elle n’est pas rehaussée par l’empreinte originale du talent artistique, est une chose pitoyable.
(Cf. son jugement sur le tableau de Caillebotte, « Les raboteurs de parquet »)
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Peindre non la chose, mais l’effet qu’elle produit.
(Mallarmé)
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