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Critique de Henri-l-oiseleur


Masse Critique a le mérite de promouvoir des éditeurs peu connus et peu diffusés, comme Kontr, qui publie "Adem", roman (ou recueil de nouvelles) de Niyazi Zorlu, paru en Turquie en 2017. Sylvain Cavaillès, établi à Istanbul, est le traducteur et aussi le fondateur de cette maison spécialisée dans la littérature turque contemporaine, offrant déjà une bonne dizaine de titres au lecteur français.
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La quatrième de couverture de Adem laisse attendre "une histoire d'amour fou" (entre deux hommes) ..." déclinée (sic) en huit récits qui nous font traverser une Istanbul menaçante à travers leurs regards éperdus d'inquiétude et de passion". On s'attend donc à une version turque des romans d'Hervé Guibert, alors que la part du récit linéaire, de l'histoire racontée selon un certain ordre, est très réduite dans l'ouvrage de Niyazi Zorlu. On aura bien du mal à suivre un chemin narratif clair et cohérent dans ce qui apparaît comme un poème en prose expérimental, peu soucieux du confort et du divertissement du lecteur : "Sois un bon lecteur et ne me demande rien !", p. 32.
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L'ouvrage se présente comme la célébration de Adem, amant du narrateur. Ce personnage de Adem est approché, caractérisé, par une série de titres de chapitres qui tentent de le définir : "ADEM était la ville" (7 textes), "était un othel" (hôtel), "était une enseigne", "un voyageur", "un gosse", "était un (.)", sept textes, intitulés par un nombre décroissant de points de suspension, de (.......) à (.), "était l'araph" (jeu de mots entre le turc "arap" (arabe) et "araf" (purgatoire), trois textes, "était ça, était un secret, était des mots, était la destruction" (quatre textes). Cette construction particulière du recueil est probablement porteuse de sens, comme la prose poétique, lyrique, épousant le chaos des associations d'idées et de souvenirs, rappelle plutôt la poésie moderne que la nouvelle ou le roman, même transformés par le Nouveau Roman.
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Je me garderai de reprocher au livre et à l'auteur mes propres insuffisances de lecteur, comme il arrive trop souvent. "Adem" mérite très probablement une relecture plus soigneuse et plus attentive aux détails de construction et de structure.
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