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sur 52 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sauver les meubles… un premier roman ? Quelle maîtrise ! Si les primo-romanciers commencent à mettre la barre aussi haut, certains vont être obligés de revoir rapidement leurs copies !
Franchement, retenez ce nom : Céline Zufferey, vous allez en entendre parler…
Terrible roman contemporain, si sombre derrière ses allures légères… et en même temps si drôle… Une tragédie des temps modernes, de notre pauvre société de consommation qui cherche à nous vendre du bonheur sous la forme d'un somptueux canapé-lit ou d'une belle table en acajou aux mille reflets...
Que je vous raconte...
X (je ne me souviens pas qu'un prénom soit mentionné) était photographe d'art mais ça, c'était avant car maintenant, X ayant un pauvre père mourant dans une maison de retraite hyper chère (thème récurrent de la littérature contemporaine s'il en est... sans rire, tous les auteurs en parlent, comme quoi, c'est un vrai sujet de société!) donc, X , pour payer ladite maison de retraite, a dû changer de métier et devenir « photographe professionnel », espèce d'oxymore insupportable pour notre narrateur qui a comme l'impression d'avoir vendu son âme au diable.
Larguer l'art pour le commerce. Difficile à avaler. Il fait donc des photos pour un catalogue de meubles, je ne citerai pas de marque, pas la peine, tout le monde voit à quoi je pense... « Il faut bien gagner sa vie, faire des concessions, être raisonnable. À trente-deux ans, je plaque une vie d'artiste pour une  situation stable . Beaucoup soupireront qu'il était temps. Au moins j'échappe aux photos mariage et baptême » se dit pour se rassurer notre pauvre gars qui se souvient d'un passé encore récent où il était un artiste : «  Ça m'inspirait, le déprimant. J'en ai fait, des zones industrielles et désaffectées, j'en ai tiré de bonnes photos. Ça n'a intéressé personne. Maintenant, il suffit de suivre les instructions ; photographier ce qu'on me présente, qu'importe le cadrage, le sujet, les couleurs. Un coup d'oeil dans l'objectif, j'appuie, c'est tout. Plus de sentiment. Plus d'implication. du fade et du vide. Tant mieux. »
« Si quelqu'un a perdu son âme ici, c'est moi, échangé contre un C.D.I » conclut-il amèrement.
Ciao la liberté, la création, l'imagination, l'invention, ciao la vie quoi! Vive le prêt à consommer, le stéréotype, le banal, le conventionnel, l'inexpressif, le glacé, le froid, le lisse, l'inhumain… la mort quoi !
Ce qu'il faut dans ce genre de photos, c'est donner l'impression qu'en achetant le canapé Jemlep ou Morlip, les gens vont être heureux, heureux comme ceux qui, sur le papier glacé, semblent passer une excellente soirée entre amis et qui sourient et qui sont beaux.
Vendre du faux, et encore du faux, des leurres, des mirages : « Je photographie des familles parfaites, de fausses mères à côté de fausses filles, des fenêtres qui ouvrent sur un soleil à deux cents watts et des pièces qui n'ont jamais de porte. »
Photographier du mensonge… « Plus de cinquante collections pour créer l'intérieur qui vous ressemble. »
Pour finir de s'abrutir, le narrateur se connecte le soir en rentrant chez lui sur des sites de rencontres – ah, la lecture des chats entre Fire, Sweetsiis, SandraPaaris, Jessie75, Ptite_Lapine, très drôle ! - et au vide insondable de la journée s'ajoute la vacuité abyssale des soirées… de quoi perdre l'équilibre.
Heureusement, grâce à son pote Christophe du sous-sol, celui qui est chargé de détruire les meubles (pour les tester… mais quel plaisir, quelle transgression dans ce monde papier glacé), le narrateur va peut-être trouver une solution pour renouer avec une certaine forme de liberté créative… J'ai bien dit « peut-être » !
Excellent, plein d'humour, caustique à souhait et si désespéré, le roman de Céline Zuffery dont l'écriture est vraiment originale, nous tend un miroir - pas vraiment déformant, hélas - de notre triste société, de notre besoin de consolation impossible à rassasier (comme dirait Stig Dagerman), même en achetant du rêve matériel ou du matériel de rêve, un fauteuil sable aux larges accoudoirs (attention le repose-pieds est en promo, ne manquez pas d'en profiter!) pour une belle soirée tranquille sans les mômes, un joli bureau où le gamin (détestable mais ça ne se voit pas) rentre de l'école tout propret, goûte gentiment sans faire de miettes et s'installe sur sa chaise (assortie au bureau) avec le sourire (et sans le portable) pour faire ses leçons bien tranquillement, parce qu'il aime ça, faire ses leçons sur un joli bureau vanille aux tiroirs prune et ça, ça se voit…
Société de l'image...
Et si, dans cette catastrophe absolue, on tentait dans un dernier geste fou de « sauver les meubles », de se barrer vite fait avec ce qui reste de vrai et d'authentique dans notre monde d'images, d'écrans, de publicités et de sourires figés ?
Courage, fuyons…
PS : Je ne résiste pas à l'envie de vous livrer ce petit texte de la page 188, presque un poème :
« Une table sur un ponton, la mer en arrière-plan.
Des fanions, une bouée, des bougies.
C'est l'endroit où se retrouve un groupe d'amis de toujours.
Là où ils font leur barbecue.
Leur soirée souvenir.
La mer enflammée par un coucher de soleil.
En réalité, le paysage est un gigantesque poster.
Le bord droit s'est décollé deux fois.
Il a fallu du scotch. »
Souriez, c'est (encore) l'été !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Je découvre ce roman de Céline Zufferey grâce aux 68 Premières fois… Drôle de titre : Sauver les meubles… Une expression populaire employée pour dire qu'il faut sauver l'essentiel quand arrive un désastre, quand il faut surélever le mobilier ou le monter dans les étages lors des inondations, par exemple… Les biens meubles, au sens juridique, c'est tout ce qui peut être déplacé… Voilà donc le sens de la métaphore filée par l'auteure dans ce livre.

Qui a-t-il donc à sauver ? Une forme d'expression artistique, peut-être mais l'art ne nourrit pas les artistes. Comment faire quand il y a des factures à payer, des responsabilités à assumer ?
Notre société de consommation met beaucoup de biens en valeur, mais sous des éclairages trompeurs, avec des éléments factices qui imitent la vraie vie sur papier glacé et prospectus qui finiront dans les bennes à ordures, recyclés si le tri est bien fait. Il est question d'attirer les clients, pas de s'exprimer ; il faut faire du chiffre, des bénéfices pas du beau ni du vrai.
Les relations dans l'entreprise n'ont presque plus rien d'humain. Chacun est réduit à une fonction, un surnom : il faut obéir à des codes, rentrer dans le moule, faire ce qu'on attend de nous, vite et bien. Et on sera récompensé par des avantages professionnels…
Les rapports familiaux sont stéréotypés : un papa, une maman, une petite fille… des sourires, des scènes de la vie de tous les jours photographiés en décalé, en faisant semblant, en jouant un rôle.
Et l'amour, dans tout ça ? Après les étincelles et les émois du début, la routine s'installe dans le quotidien et même dans l'intimité des corps…
Qu'est-ce que l'on recherche dans les " chats " érotiques ? Qu'est-ce qu'on y trouve surtout ?
Et si les corps devenaient des meubles ? Si le sexe pouvait les révéler ? Si on mettait du désordre, de l'inattendu, des défauts, de la saleté dans les catalogues… Est-ce que cela ferait vendre davantage ? Est-ce que cela ferait plus vrai ?
Quand est-on vraiment soi-même ? Quand on achète des meubles où quand on baise ?
Qu'est-ce qui est le plus choquant ? Une mère qui fait de sa fillette une poupée mannequin ou des adultes consentants qui travaillent pour un site porno ?
Ce roman provoque, questionne…

L'écriture est d'une efficacité redoutable. C'est direct, cru et cela monte en puissance, jusqu'à la chute finale, chute dans tous les sens du mot, au sens de fin du livre et de désastre personnel, chute que je n'ai pas vu venir, prise dans le rythme imposée par Céline Zufferey, embarquée dans des pans de vie qui s'imbriquaient de plus en plus, qui se mêlaient, d'abord dans une alternance de chapitres, puis de paragraphes, puis de phrases…
L'auteure m'a prise au piège, m'a emmenée là où je ne voulais pas trop aller… Je ne suis pas très à l'aise avec la pornographie et j'ai eu un peu de mal avec certains passages. Par contre j'ai admiré la mise en mots de la solitude et la description de l'usure des rapports dans le couple ; la manière dont la vieille couverture râpée devient synecdoque, l'objet devenant symbole, dans un élargissement sémantique, de la détérioration, du naufrage… Quand c'est la chose honnie qui va peut-être nous sauver… ou pas.
Mais j'en ai déjà trop dit : lisez ce livre.
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Le premier truc qui vient à l'esprit en refermant ce roman c'est l'étonnement devant la façon dont cette plume féminine a su se glisser dans la peau d'un homme... Pendant toute ma lecture, j'ai cru que ce livre était écrit par un mec. Tout y est. le ton, l'esprit, le comportement... Alors soit Céline Zufferey est un pseudo cache-sexe, soit l'auteure est une femme sacrément observatrice et un écrivain très doué. Quoi qu'il en soit, le résultat est un roman grinçant, une observation fine des solitudes contemporaines dans une société de consommation qui vend du rêve sur catalogue.
C'est l'histoire d'un mec, donc. Pas très en veine, frustré et démobilisé. Un photographe qui se pensait artiste et vient d'accepter un boulot fixe pour un fameux catalogue de meubles et objets pour la maison. Il faut bien payer les factures, la maison de retraite de son père... et puis admettre quelque part qu'il n'est peut-être pas l'esthète qu'il voyait déjà en haut de l'affiche. Là, il va falloir oublier le noir et blanc, le flouté et les filtres... Ce qu'on met en scène dans ce catalogue c'est la joie. La vie telle que tout le monde la rêve. Famille en fête, enfants sages et mutins, soirées conviviales entre amis... histoire de vendre les accessoires qui garantissent ce bonheur, canapé d'angle, bureau et autres lits aux édredons moelleux. Pas simple donc pour notre homme, plus habitué à surfer sur les sites de rencontres et ceux de discussions hot qu'à jouer les scènes de famille idéale. Encore moins simple quand un mannequin sort de cadre et se fait fort de transformer sa vie en décor de catalogue... Il n'en faut pas plus à notre héros pour mélanger un peu les genres.

On sourit beaucoup oui. Un peu jaune tout de même. Ce catalogue, on l'a tous eu sous les yeux, on s'est tous battus avec des notices de montage de meubles sortis de ses pages pour atterrir tant bien que mal dans notre salon. Alors cet objet est une façon maline de nous permettre d'assimiler très facilement le propos de l'auteur, de créer une proximité qui nous fait immédiatement nous sentir concernés. Car ce dont il est question ici, c'est de mirage, de communication par l'image, de rêve destiné à pousser la consommation au maximum. Parvenir à faire penser au consommateur qu'en achetant le canapé machin chose, il achète en fait la belle femme qui sourit en buvant un verre la fesse posée sur l'accoudoir et le gamin à figure d'ange assis à ses pieds. Et tant pis si ce ne sont que chimères et qu'une fois les meubles montés, la solitude demeure...

Un premier roman caustique et réjouissant, assez détonnant dans le paysage et surtout qui en dit long sur notre société, ses clichés sur le bonheur, ses injonctions à la joie de vivre qui nous enferment sans que nous en soyons tout à fait conscients. Allez... avec un petit effort, il est peut-être encore temps de sauver les meubles...
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Pas de préliminaires, on pénètre directement dans le vif du sujet avec tout ce que répand en semblants et faux-semblants une entreprise avec ses salariés robotisés, numérotés. On ne connait pas le nom du narrateur, on sait juste qu'il est un individu de sexe masculin. Photographe non reconnu, ses besoins financiers l'obligent à accepter un poste dans une entreprise de meubles pour mettre en boîte des scènes de vie familiale. Meubler les choses…
Il découvre un univers qui n'est pas le sien, un univers trop aseptisé où personne ne sait qui est qui, seuls quelques prénoms surgissent, les autres s'évaporant.

Notre homme anonyme rencontre Nathalie, un mannequin pour mettre de l'ambiance sur ces photos fabriquées, retouchées, relookées, numérisées, des photos sans chambre noire même si certaines représentent l'atmosphère cosy d'une chambre à coucher.

Lors d'une fête d'entreprise où les salariés sont invités à se déguiser en meubles, Monsieur X fait la connaissance de Christophe, un testeur de résistance, qui l'entraîne dans la conception d'un site avec des gifs pornographiques. Tout s'emboîte, se chevauche devant des corps qui s'expriment dans tous les sens pour un public en mal de dialogues et de contacts réels. le narrateur finit par superposer toutes ces images qu'il flash, dans une réflexion sans fin ni but. Avec le sentiment d'avoir la solitude comme seule compagnie.

Par le biais de l'humour et du ton décalé, Céline Zufferey brosse un tableau d'une société faite de clichés, d'apparence, de virtuel, de fantasmes ; éphémère univers où l'on intègre l'humain dans un kit d'ameublement pour respecter les codes du superficiel. La jeune auteure ouvre des portes, des fenêtres pour provoquer le lecteur, pour le faire réagir face à la surconsommation, face au tout jetable ; des décors en carton-pâte pour alimenter la tendance du moment mais aussi insipides que les tentatives de dialogues lors des conversations virtuelles à travers un écran, le fruit de la vacuité cérébrale et sexuelle.

Céline Zufferey fait preuve d'esprit créatif et d'audace avec une plume légère, soulevant juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans l'excès. Un ton cinglant, caustique, alternant chapitres longs et chapitres courts, jonglant sans cesse sur le présent et le post-présent. Délicieux. Mention spéciale pour avoir su se glisser avec tant de brio dans la peau d'un personnage masculin, qui plus est « verre ébréché ».

Alors, est-il encore temps de sauver les meubles ? de briser les codes et ne plus enfermer les humains dans des tiroirs, ne plus les aplatir comme des carpettes ? Est-il possible de faire table rase sur l'uniformité ? L'écrivaine donne en tout cas une bonne dose de mobilier livresque en nous mettant en garde contre les réactions et gestes inutiles, comme celui de Mister Design (alias Sergueï-le-Styliste) donnant des claques sur un coussin pour en modifier l'aspect. Mieux vaudrait un bon coup de pied au c.. pour ébranler ce théâtre peuplé de chimères…

Livre reçu et lu dans le cadre du Prix Littéraire de la Vocation 2018

Lien : http://squirelito.blogspot.c..
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Ce qui frappe tout de suite le lecteur c'est le genre d'écriture mixant le récit, les échanges souvent abscons souvent plus proches du monologue sur Internet relayés comme les projections mais avant tout la solitude morale du personnage. Jamais vous ne regarderez un catalogue d'une grande marque de meubles de la même manière....Récit d'un monde aussi pitoyable qu'aseptisé que celui,qu à des seules fins alimentaires,  notre narrateur rejoint pour essayer d'utiliser le seul domaine où il pense exceller  ; celui de la photo et qui jusque là ne lui  apporte que des déceptions. 

Cynisme quant à une sa vie bien plate et tournée sur des t' chats plutôt pornos, sans vraiment de vie sociale, avec un père dont il faut payer les soins, avant de rencontrer Nathalie et d'emménager ensemble, le tout animé par les rencontres et les séances photos bien ternes au coeur de sa boîte dont les relations entre les employés sonnent si fausses. Si le monde du site porno va lui amener , un temps, Visions d'un monde peu reluisant. Attaque en règle d'une société d'ultra moderne solitudes et cela marche.

Une belle découverte.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Un homme est coincé dans une vie professionnelle qui le frustre. Ce grand photographe méconnu à l'oeil acéré d'esthète va devoir faire des concessions : la reconnaissance de ses pairs tardant un peu, il aura un travail purement alimentaire : prendre des photos de meubles pour des catalogues. Mais dans ce travail, il devra mettre, si ce n'est toute son âme, du moins une bonne dose de créativité afin de relever le niveau de médiocrité de cette littérature manufacturesque.
S'ennuyant ferme malgré tout, le narrateur finit par tomber amoureux de son modèle, Nathalie, la femme qui rend presque vivants ces mondes de papier glacé.
Puis, pris dans le courant délétère de stabilité que lui fait miroiter son subconscient, notre homme s'installe dans une réalité qui ne lui ressemble pas.
S'ennuyant ferme à nouveau (Dieu que l'homme est inconstant) dans cette relation copié-collée des magazines féminins, le protagoniste alpha rompt avec la monotonie par de nombreuses visites à un de ses collègues iconoclaste, littéralement parlant. Ce qui l'amènera tout naturellement à accepter sans hésiter une proposition des plus alléchantes : être le photographe attitré d'un site de photos pornos.
Sera-ce enfin l'environnement libératoire plein de cette créativité dont est frustré notre « héros » ?
Un livre de rentrée littéraire très plaisant, très drôle. Oui, beaucoup d'humour et de dérision dans ce livre de Céline Zufferey, dont c'est le premier roman. Et oui, une femme pour nous narrer un peu la psyché masculine en mal de reconnaissance. Une femme avec du recul et un style acerbe sans complaisance.
Une jolie tranche de vie biaisée typique du 21ème siècle que ce « Sauver les meubles ». Auteure à suivre.
Merci à Babelio et aux éditions Gallimard pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.
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A tout juste 25 ans, Céline Zufferey sortait en 2017 un premier roman remarqué et ambitieux. A milles lieues donc de son héros qui a renoncé à ses idéaux artistiques pour accepter un job alimentaire : photographe pour une marque de meubles. Pour échapper à l'angoisse que lui causent cet univers plastique et factice et sa vie amoureuse blafarde, il met son talent au service d'un site pornographique, y trouvant plus de sens que dans son travail de jour...

Tirant le portrait de cet anti-héros souvent détestable mais finalement attachant, Céline Zufferey livre un roman houellebecquien sur la solitude moderne et le cynisme qui caractérise les relations contemporaines. Original également par sa forme, qui intègre aux pensées ruminantes du narrateur ses va-et-vient sur Internet comme dans un genre de "stream of consciousness" 2.0, Sauver les meubles révèle une auteure à suivre !
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L'histoire est originale : on suit un photographe au bout du rouleau et qui doit accepter un travail dans la photographie des meubles (puis qui se lance dans la pornographie). Au niveau de l'écriture, je rapproche ce livre d'une autre auteure Gallimard qui a eu un grand succès : Leila Slimani. En effet, la construction est totalement maîtrisé, l'histoire est intéressante mais l'écriture est finalement assez plate et ne m'a pas emporté. Toutes les deux ont suivi des cours de création littéraire, cela se sent peut-être un peu à l'arrivée...
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Reçu dans le cadre d'un masse critique Littérature de Babelio, le livre Sauver les meubles porte bien son titre. L'histoire est celle d'un jeune photographe qui se voit obliger d'accepter un emploi dans une grande enseigne de meubles, photographier des meubles et des mises en scène médiocres à son goût pour mettre en valeur ces objets du quotidien. Fini le côté artistique allons à l'essentiel !
Cet emploi il l'a accepté dans le but de pouvoir payer l'institution de soins où vit désormais son père, photographier des meubles n'est pas reluisant pour ce cynique qui se prend pour un grand artiste; il est seul dans la vie et passe son temps sur des sites de rencontres très orientés sexe.
L'ouvrage de Céline Zufferey tourne autour de ce désenchantement pendant de nombreuse pages où l'on s'ennuie un peu, puis survînt un événement important dans la vie de notre anti-héros, il emménage avec une collègue de travail se pensant amoureux fou mais le voilà une fois de plus blasé de la vie. Il s'investit dans un projet de création de site porno avec un autre collègue de boulot et trouve enfin son petit "paradis" : la créativité.
Le livre aurait pu avoir pour titre : les désillusions de la vie, l'auteur aborde le thème de la solitude engendré par une société où les rapports humains deviennent compliqués, la société de consommation en prend aussi pour son grade.

En somme, un ouvrage sur un dépressif chronique qui nous fait pas vraiment du bien, je ne peux pas dire que je me suis ennuyée jusqu'au bout car il y a quand même de bons chapitres et certains excellents moments. Il manque tout de même une dose d'humour bien piquant qui aurait pu élever le livre à un niveau supérieur.

Allé le prochain sera meilleur.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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