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Critique de Bazart


Abd al Malik est un artiste talentueux, animé par une passion évidente et communicative que l'on ressent dans toutes ses prestations médiatiques.

De lui, plus que sa discographie, que je connais que trop parcimonieusement, j'avais lu il y a quelques années Qu'Allah bénisse la France qui retracait son histoire et son parcours du slammeur de la cité du Neuhof au Zénith de Paris. Une édifante et convaincante histoire vraie qui servait une vision personnelle et sincère, inscrite dans l'éternelle course à l'authenticité du récit de banlieue.

En cette rentrée 2019 il revient doublement sous les feux des projecteurs, avec une adaptation au Théâtre des Justes d'Albert Camus ainsi qu'un roman aux accents autobiographiques, Méchantes blessures.

Abd al Malik nous raconte l'histoire de Kamil, jeune rappeur noir et musulman adepte du souphisme et originaire d'une banlieue de Strasbourg ( on sent que l'autofiction n'est pas loin tant ce Kamil fait penser à ce que l'on sait de l'auteur)

.Parti à New York chercher l'inspiration pour l'écriture de son livre, Kamil s'interroge sur sa vie, tant personnelle que professionnelle, avant de succomber à la moitié du livre sous les balles d'un gang américain et de continuer à émettre ses pensées au delà de la mort. pour tenter de finir d'écrire ce livre inachevé .

Abd al Malik prête son écriture poétique et politique autour d'une réflexion sur la politique, l'impact du spirituel dans une vie ,le désir de paternité, la place de l'artiste dans le monde et les abîmes de la création littéraire

Les fréquentes d igressions philosophiques, musicales et spirituelles de l'artiste pourraient perdre le lecteur qui s'attendrait à une narration plus linéaire mais elle rajoute une dimension assez unique et singulière cette réflexion intelligente et sincère sur la force des mots et de l'esprit et la faculté de tout un chacun de guérir ses traumatismes personnels ( les méchantes blessures du titre)

Abd al Malik bouscule idées préconçues sur la religion, le hip hop, la violence et son écriture avec ses ruptures du ton, disgressions philosophiques emporte largement l'adhésion.

Et surtout, dans un paysage de la littérature française un peu trop blanc et aseptisé, il vient renverser quelque peu les codes, ce dont on ne pourra certainement pas le blâmer !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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