Le grand mérite de Trump est, au fond, celui d'avoir compris que la campagne électorale était un format télévisé de pacotille, produit par des dilettantes et mettant en scène des personnages tristes et sans vie, qui n'auraient probablement pas passé la roue de la Roue de la fortune, et encore moins celles d'un show de télé-réalité suivi par des millions de fans de Kim Kardashian et de Justin Bieber.
Une étude américaine a démontré qu'en moyenne chacun d'entre nous exerce 2617 pressions par jour sur son smartphone. Pas vraiment le comportement d'une personne saine d'esprit, mais plutôt celui d'un junkie en phase terminale, qui se shoote à longueur de journée à coups de refresh et de like.
Mais si l'Italie fait fort comme d'habitude, le retour en force du Carnaval va bien au-delà de la péninsule. Un peu partout, en Europe comme ailleurs, la montée des populismes a pris la forme d'une danse effrénée qui renverse toutes les règles établies et les transforme en leur contraire. Les défauts des leaders populistes se transforment, aux yeux de leurs électeurs, en qualités. Leur inexpérience est la preuve qu'ils n'appartiennent pas au cercle corrompu des élites et leur incompétence est le gage de leur authenticité. Les tensions qu'ils produisent au niveau international sont l'illustration de leur indépendance, et les fake news, qui jalonnent leur propogande, la marque de leur liberté d'esprit.