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Nous voici transportés en l'an 1920, entre la Sibérie et le désert du Taklamakan, oú la guerre fait rage, entre les armées Rouge et Blanche , aprés la révolution d'octobre 1917.
Au sein de cette fureur guerrière , lors de chevauchées , de combats meurtriers et brûlants, se trouvent des soldats français venus soutenir l'armée blanche.
Tel Verken, à qui l'on confie le soin de rechercher Émile Thelliot , un archéologue , possédé d'une hâte brûlante, pressé, car ces terres vierges aiguisaient les ambitions de tous.
Il désirait ne pas se faire voler ' ses trouvailles " par ses rivaux.
Ceux- ci avaient un visage et un drapeau : Suédois, Anglais Allemands qui avaient l'appui de gros industriels .
Lui, à Paris avait dû se battre pour arracher trois sous....
L'Asie Centrale était si petite sur les cartes françaises !
Il veut être le premier , ceci l'oblige à se rendre sur les chemins sanglants de la guerre ....
Verken , lui, a gagné l'Asie pour fuir son passé ....il continue de chevaucher toujours plus loin , rendant tout retour impossible .
Au fil de la traque d'Emile Thelliot , l'hostilité de Verken se transformera .....en fascination pour le rêve sans aucune limite de ce maître de l'orientalisme, ambitieux à l'extrême, emporté par sa folie et sa folle course aux découvertes, n'en disons pas plus .... ._ " On s'écharpe pour des ruines?
-_l'âge des pierres n'interdit pas les passions .-_
C'est un roman à la folie envoûtante, qui ressemble au lent déroulé d'un film ,______ dans un univers inconnu et de grands espaces _______, doté de paysages magnifiques, à l'aide d'une narration de toute beauté , raffinée, oú les mots sont ciselés et les images parfois poétiques .
En contant une épopée violente faite de combats , de tranches de vie et de chevauchées à travers une Sibérie Grandiose l'auteur, avec fougue , mêle la géographie et l'histoire entre réel et imaginaire !
C'est un premier roman , découvert par hasard , aux éditions Jean- Claude Lattés.
" Agir , c'est connaître le repos " .....
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Les Vents noir - Arnaud de la Grange
Éditions JC Lattès / Le Masque
L'Academie Littéraire de Bretagne Pays de Loire attribue le Grand Prix Jules Verne 2018 à Arnaud de La Grange pour son roman.
Ce prix lui a été remis le 11 juin 2018 à Nantes lors de l'Assemblée solennelle de l'Academie.
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Rien ne laissait présager que je puisse lire un tel roman. Mais parfois des rencontres lumineuses contiennent vraiment des promesses...
"Un roman à la folie séduisante qui va cogner votre âme."

Une narration raffinée, poétique parfois, avec des mots ciselés, au service de descriptions esthétiques, et réalistes, qui donnent corps à la dimension surhumaine de ce récit, et à notre humilité face à la démesure de ses paysages.
L'envie d'aller chercher derrière les mots les merveilles qui s'y cachent nous prend tout au long de ce roman où une poésie confronte l'histoire à la géographie.
Les Vents noirs m'a fascinée par la beauté de ses paysages, la violence nécessaire qui en ressort avec toutes nos interrogations, et son style qui ne faiblit jamais.
" Il est parfois difficile de discerner la part de la volonté et celle de la fatalité. ..
Quels événements un homme a-t-il déclenchés ? Quels autres l'ont emporté ? "
(Extrait)
On aime accompagner les héros de ce roman, acteurs de chevauchées, de combats et de tranches de vie, à travers une Sibérie grandiose ; héros qui fuient devant des éléments et/ou événements mais qui sont, comme l'a écrit Jean Giraudoux, " ceux qui magnifient une vie qu'ils ne peuvent plus supporter".
" C'est la chaude loi des hommes de tutoyer le mal et de changer
les ennemis en frères"- Paul Eluard -dans une nature aussi violente qui les décape avec ses vents et ses sables (noirs).
Ces hommes aventuriers, observateurs, attirés par l'extrême qui fuient le présent et ses démons, suivent leurs rêves et pas le monde, pour réaliser leur destin, mais ce retour vers leur destin n'est pas toujours possible !
Souhaitable ?
Entre réel et imaginaire, vécu et redécouverte,
c'est dans l'écriture précise et très documentée de ce récit que l'auteur a dû trouver sa joie....et peut-être aussi d'écrire le roman qu'il aurait aimé lire.
Je me souviens d'avoir trouvé du Sylvain Tesson et du Jean-Christophe Rufin dans les quelques lignes de sa 4e de couverture avant d'ouvrir ce livre...mais l'auteur qui a promené ses mots sur tous les horizons de cette terre oubliée de Dieux, y a t il aligné un soir le niveau de son verre pour trinquer comme Sylvain Tesson du côté de la Sibérie ...
" Il n'y a personne qui soit en harmonie parfaite avec soi-même" disait Corto Maltèse en Sibérie Hugo Pratt.
Quel est le prix à payer pour leur soif d'absolu nous demande l'auteur sur la 4e de couverture..c' est peut-être de renoncer au bonheur comme l'écrit Louis Aragon (Aurélien)
Ce livre qui a été mon coup de coeur de la fin d'année, ce roman d'un auteur Arnaud de la Grange que j'ai rencontré en même temps, ce grand reporter, qui a maintenant dans sa main le crayon de l'écrivain...!
Ce roman que je vous conseille.
Que je relirai avec toujours autant d'intérêt.








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J'ai quitté la Sibérie de Sylvain Tesson pour rejoindre celle de Arnaud de la Grange. J'ai laissé derrière moi la quiétude et la solitude des bords du lac Baïkal pour rejoindre la violence de la guerre qui fait rage entre les armées blanche et rouge de la Russie d'après la révolution d'octobre de 1917. Au milieu de cette fureur guerrière, se trouvent des soldats français venus soutenir l'armée blanche. C'est le cas de Verken à qui l'on confie la mission de rechercher Emile Thelliot, un archéologue que le désir farouche d'être le premier à faire des découvertes essentielles conduit sur des chemins ensanglantés.

Le livre contient de nombreux récits de chevauchées à travers la Sibérie puis les déserts, de combats violents dans des territoires immenses et grandioses où les armées peuvent cheminer de longs jours sans croiser quiconque. J'ai aimé accompagner Verken dans ses combats et dans sa quête identitaire. J'ai aimé ses rencontres fraternelles avec les cosaques. Certains des lecteurs du Comité de lecture s'en sont lassés, moi c'est ce que m'a donné envie de poursuivre ma route. A l'inverse, quand d'autres lecteurs se sont passionnés pour le personnage de Thelliot et le pouvoir d'attraction qu'il exerce sur Verken, j'avoue que cette relation lointaine (puisque les deux personnages ne se "rencontrent" qu'à la toute fin du livre) ne m'a absolument pas intéressée. Je n'ai pas perçu la plus value de l'archéologue dans ce récit. Il m'a semblé que le combat que menait Verken contre ses démons était suffisant.

La sale guerre, en Europe, a laissé des traces chez les soldats : ils ne pouvaient pas revenir chez eux comme si de rien n'était. Ils ont été transformés, blessés, traumatisés... On prend conscience avec le destin de Verken à quel point le retour à la vie "normale" était impossible. L'ancien lieutenant a bien compris que rien ne pourrait le ramener à son passé : il a cherché une autre voie, à travers la Sibérie, et à la recherche d'une figure paternelle à jamais perdue. Dans ce roman, Arnaud de la Grange fait sentir à son lecteur combien il peut être difficile, voire impossible, un jour, de faire demi-tour. On ne sait pas bien ici, pour Verken comme pour Thelliot, à quel moment L Histoire bascule : ont-ils eu un moment la possibilité de tout arrêter et de faire demi-tour, de rentrer ? A chaque étape de leur parcours, le lecteur se dit qu'il est encore temps de choisir la vie, l'amour et la lumière, la vérité... Mais l'un comme l'autre continuent à chevaucher toujours plus loin, rendant tout retour impossible. Et nous laissant avec cette ultime question : pourquoi ?

L'auteur nous fait découvrir avec fougue un univers inconnu, celui des extrêmes et des grands espaces. Comme une grande épopée, on traverse les terres à cheval ou à dos de chameau, en train blindé ou en radeau : j'ai été passionnée par cet aspect du récit. On ressent l'engouement de l'auteur pour ces contrées si stupéfiantes, ces territoires des extrêmes. Ce récit ne sera pourtant pas un coup de coeur car je n'ai pas été intéressée par ce Thelliot dont l'aventure a même apporté de la confusion à ma lecture. Cela n'en reste pas moins un très bon premier roman dont on parle peu dans la blogosphère, mais que je vous invite vivement à découvrir.
Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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J'ai admiré la qualité d'écriture de ce livre. Pourvu que l'auteur en publie un second... je l'attends avec impatience.
Et puis, cerise sur le gâteau, l'histoire est intéressante et tient en haleine même si au début elle paraît longue à s'installer.
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Verken est un jeune lieutenant français ayant fait ses preuves au front lors de la première guerre mondiale. Un mois seulement après l'armistice il est envoyé en Russie alors est pleine guerre civile, avec pour mission de traquer un explorateur et archéologue français étant lui-même sur le point de faire une découverte majeure…

Ce roman est une grande épopée à travers les grands espaces, de la Sibérie à l'Asie Centrale, alors que la Russie et la Chine sont déchirées par des guerres internes. le contexte géopolitique est des plus intéressant et nous plonge dans un monde violent où règnent les barbares. C'est dans ce décor que nos deux protagonistes vont jouer au chat et à la souris dans une quête qui est celle d'hommes cherchant un sens à leur vie.
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Magistral roman. Dès les premiers paragraphes, on devine que l'on a affaire à un “vraiˮ écrivain, pas de ces auteurs qui se regardent le nombril et dont l'horizon se limite à leurs problèmes de petits bourgeois avec les préoccupations tendance qui constituent leur quotidien. A propose d'horizon, l'auteur nous emmène en Transbaïkalie, en Mongolie et dans le Turkestan chinois, le Xinjiang actuel. L'action se déroule pendant la guerre civile russe, on pense à Kessel qui a servi dans les régiments “blancsˮ, il a raconté cet épisode de sa vie aventureuse dans ses livres, une autre belle écriture. La Sibérie n'est pas sans clin d'oeil à S. Tesson. An départ de Kharbin dans une traversée vers l'ouest à la recherche d'un “archéologueˮ français un peu barge et névrotique, on s'aventure au milieu de la guerre civile des Seigneurs de la guerre, une quête à la Conrad. On se souvient du récit d'Ella Maillart et de Peter Flemming qui ont traversé ces immensités quelques années plus tard. En sont sortis deux livres à lire absolument. Mes souvenirs se réveillent… La fin du récit est un écho à ce qu'a dit Brel “Les hommes ne sont malheureux qu'à cause des rêves qu'ils n'ont pas réalisésˮ.
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Ce premier roman est époustouflant, l'écriture est précise et les descriptions réfléchies.
Sibérie, 1918, un voyage magnifique à travers le temps et l'histoire.

Petit à petit les personnages se dessinent, des paysages savamment décrits, comme le désert du Taklamacan, jouent un rôle à part entière dans ce récit.
Au coeur de ce panorama on retrouve en miroir les personnages qui s'éveillent par leur passion et leur quête.

Deux hommes qui cheminent ensemble, traversent vents et intempéries, dans une même quête inatteignable et qui les dépasse.

Les ravages de la guerre sont omniprésents dans ce roman et les blessures avec son lot de blessures familiales.
Des thématiques plus positives sont abordées comme le besoin vital de certains de se dépasser, le rêve, mais aussi l'obsession et la folie humaine.
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Quand on débute la lecture de ce premier roman d'Arnaud de la Grange, on se demande soudainement si l'ombre de Dante ne s'est pas infiltrée dans le journaliste tant on croit arriver aux portes de l'enfer : « On pendait ici les hommes comme ailleurs on accroche du linge à sécher ».

Mais cette première phrase explique peut-être tout, elle symbolise à la fois la géhenne des guerres et celle de ceux qui la font, comme le lieutenant Verken. Un personnage très complexe, attachant, et qui en dit long sur les blessures de l'âme face aux Hadès des temps modernes. Verken est d'apparence très dure mais se cachent des failles beaucoup plus sensibles ; c'est un écorché vif, marqué par la première guerre mondiale, puis par les errances mensongères de son père, le décès prématuré de son frère, par tout ce qui l'entoure, attiré par les batailles tout en s'effrayant de sa noirceur.
Appelé pour retrouver en Sibérie puis au Taklamakan l'archéologue Emilie Theliot qui semble avoir sombré dans la folie, il participe à des manoeuvres dans la Russie qui se meurt. La Sibérie est le théâtre de combats sanglants entre des factions de différentes couleurs qui n'en sont plus, subsistent seulement les « Noirs » au goût de cendre, les « Rouges » au goût du sang, les « Blancs » au goût du néant. Nous sommes en 1919 en pleine guerre civile, les républicains et les monarchistes avec l'aide de quelques puissances occidentales affrontent les Bolcheviks.
Dans la région du Xinjiang ce n'est guère mieux, c'est l'époque des « seigneurs de la guerre », la nouvelle république de Chine est divisée depuis la chute de l'empire ; au Taklamakan, la « mer de la mort » prend toute sa dimension et pas seulement pour ses vents de sable. Vents noirs, vents mauvais, vents contraires.
Dans ce fatras le lieutenant continue à aller de l'avant, à combattre sans se retourner, non pour se retrouver comme Orphée (car c'est plutôt son amante Victoria qui déclamerait « que faro senza Verken) mais pour éviter de revenir en arrière. Pétri d'une cavalcade interne, il préfère chevaucher par monts et par vaux à la recherche de l'égarement des hommes.

Récit à l'écriture recherchée et, très fourni en détails historiques et archéologiques, il devient envoutant au fil des pages et se déroule un peu comme un long métrage, on voyage à la fois dans la misère de la violence des combats et la vaillance des cosaques, on ressent un vertige livresque entre montagnes, beauté des paysages et l'histoire des hommes. Une histoire qui se fond dans l'image des aigles : « Les débris du nid étaient éparpillés sur le sol. Les deux aigles adultes se tenaient l'un à l'autre sur le mur voisin, gémissant comme des hommes pleurant la mort d'un proche. Si fiers et hargneux le jour d'avant, les rapaces étaient maintenant humbles et démunis. Il avait fallu que dans leur chair ils soient frappés ».

Réussite romanesque et on escompte un second opus pour se délecter d'histoire, d'évasion, mais aussi de petites phrases qui arrivent comme de belles petits claques.
Une petite noisette me dit d'ailleurs que l'attente ne va pas être très longue…
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Pour le voyage et ses paysages qui vous traversent tout autant que la quête de ces deux hommes que seuls l'aventure et l'inconnu peuvent soutenir. Une belle épopée
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