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Citations sur J'ai un visage pour être aimé - Choix de poèmes 1914-1951 (61)

LE TEMPS D'UN ÉCLAIR


Elle n'est pas là.

La femme au tablier guette la pluie aux vitres
En spectacle tous les nuages jouent au plus fin
Une fillette de peu de poids
Passée au bleu
Joue sur un canapé crevé
Le silence a des remords.

J'ai suivi les murs d'une rue très longue
Des pierres des pavés des verdures
De la terre de la neige du sable
Des ombres du soleil de l'eau
Vie apparente

Sans oublier qu'elle était là
À promener un grand jardin
À becqueter un mûrier blanc
La neige de ses rires stérilisait la boue
Sa démarche était vierge.

p.137
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POÈME PERPÉTUEL


De l'œil du doigt j'étudie des sourires
Le petit jour l'herbe endormie
Qui se lève à la vue des bêtes
La poitrine qui n'a plus faim
Qui n'a plus honte

La femme qui se fait complice
D'amours sans force et d'amours forcenées
La femme attentive à la vie
À la tempête d'un sanglot
À l'île verte du silence

De l'œil du doigt j'étudie des sourires
Je les reflète
Quels sont ces êtres caressants
Qui parlent selon mon repos
Sourires selon la rosée

Le soleil doux comme une taupe
Une boucle sur un front bas
La longue nuit immobile est rompue
Le beau masque désarçonné
La chaine usée

Une feuille qui se déplie
Un sourire qui continue
Mes yeux mes doigts
Notre jeunesse tendrement
Fait naitre l'aurore sur terre.

p.217-218
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J’ai eu longtemps un visage inutile,
Mais maintenant
J’ai un visage pour être aimé
J’ai un visage pour être heureux.
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J'avoue je viens de loin et j'en reste éprouvé
Il y a des moments où je renonce à tout
Sans raison simplement parce que la fatigue
M'entraîne jusqu'au fond des brumes du passé
Et mon soleil se cache et mon ombre s'étend

Vois-tu je ne suis pas tout à fait innocent
Et malgré moi malgré colères et refus
Je représente un monde accablant corrompu
L'eau de mes jours n'a pas toujours été changée
Je n'ai pas toujours pu me soustraire à la vase
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"Si notre amour est ce qu'il est
C'est qu'il a franchi ses limites
Il voulait passer sous la haie
Comme un serpent et gagner l'air
Comme un oiseau et gagner l'onde
Comme un poisson et gagner le temps
Gagner la vie contre la mort
Et perpétuer l'univers

Tu m'as murmuré perfection
Moi je t'ai soufflé harmonie
Quand nous nous sommes embrassés
Qn grand silence s'est levé
Notre nudité délirante
Nous a fait soudain tout comprendre
Quoi qu'il arrive nous rêvons
Quoi qu'il arrive nous vivrons"

LE CHÂTEAU DES PAUVRES
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Léda dans son premier sommeil
[...]

Mes beaux yeux séparés du monde
Où sont les morts, suis-je vivante

Je voudrais répéter le monde
Et non plus être ombre d'une ombre

Mes beaux yeux rendez-moi visible
Je ne veux pas finir en moi.
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L'imaginaire c'est l'espoir
Confus qui m'a mené vers toi
A travers tant de bons refus
A travers tant de rages froides
Tant de puériles aventures
D'enthousiasmes de déceptions
....
Il ne fallait rien renoncer
Que le mal de la solitude
Il ne fallait rien abdiquer
Que l'orgueil vain d'avoir été
En dépit de la servitude
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Pour me trouver des raisons de vivre, j'ai tenté de détruire mes raisons de t'aimer. Pour me trouver des raisons de t'aimer, j'ai mal vécu.
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(p. 281)

AVIS (p. 281)

La nuit qui précéda sa mort
Fut la plus courte de sa vie
L'idée qu'il existait encore
Lui brûlait le sang aux poignets
Le poids de son corps l'écoeurait
Sa force le faisait gémir
C'est tout au fond de cette horreur
Qu'il a commencé à sourire
Il n'avait pas UN camarade
Mais des millions et des millions
Pour le venger il le savait
Et le jour se leva pour lui.
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(p. 355)

LA POESIE DOIT AVOIR POUR BUT LA VERITE PRATIQUE

Si je vous dis que le soleil dans la forêt
Est comme un ventre qui se donne dans un lit
Vous me croyez vous approuvez tous mes désirs

Si je vous dis que le cristal d'un jour de pluie
Sonne toujours dans la paresse de l'amour
Vous me croyez vous allongez le temps d'aimer

Si je vous dis que sur les branches de mon lit
Fait son nid un oiseau qui ne dit jamais oui
Vous me croyez vous partagez mon inquiétude

Si je vous dis que dans le golfe d'une source
Tourne la clé d'un fleuve entr'ouvrant la verdure
Vous me croyez encore plus vous comprenez

Mais si je chante sans détours ma rue entière
Et mon pays entier comme une rue sans fin
Vous ne me croyez plus vous allez au désert

Car vous marchez sans but sans savoir que les hommes
Ont besoin d'être unis d'espérer de lutter
Pour expliquer le monde et pour le transformer

D'un seul pas de mon coeur je vous entraînerai
Je suis sans forces j'ai vécu je vis encore
Mais je m'étonne de parler pour vous ravir

Quand je voudrais vous libérer pour vous confondre
Aussi bien avec l'algue et le jonc de l'aurore
Qu'avec nos frères qui construisent leur lumière.
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