Parfois, j'aimerais vraiment me gronder très fort. Si si, je vous assure ! Pourquoi donc ? Et bien parce que j'ai une liste longue comme le bras de sagas commencées, et je ne trouve rien de mieux à faire que d'en commencer une nouvelle ! Ce n'est pas comme si je m'étais donné pour objectif cette année de terminer au moins une saga...



Bref, passons, ce qui est fait est fait. Et je ne le regrette absolument pas. En plus, il n'y a pas beaucoup de tomes...

Je me suis lancé dans cette saga un peu au hasard, parce qu'une amie m'en avait parlé et parce que l'univers m'intriguait pas mal. J'ai pu faire la connaissance de Kip, un jeune homme enrobé, qui n'a rien pour plaire et qui se retrouve seul survivant de son village ravagé par un homme qui se proclame roi ; Gavin Guile, ce fameux Prisme qui semble tout diriger, mais qui doit rendre des comptes au Blanc ; Karris Blanc-Chêne et Poing-de-fer, tous deux de la Garde Noire qui a pour but de protéger le Prisme ; Liv, la tyréenne qui se bat pour évoluer dans un monde trop grand pour elle. Et quelques-uns encore. Des personnages très réalistes et très humains, qui ne sont ni tout blancs, ni tout noirs et auxquels je me suis très vite attachée.



Mais le point fort de cette saga - un point fort qui s'avère également être ce qui m'a fait tiquer - c'est la magie elle-même. C'est une magie lumineuse qui est traitée ici, une magie qui se sert du spectre de la lumière (allant de l'ultraviolet à l'ultrarouge). Chaque couleur dispose de ses qualités et défauts, et personne ne peut toutes les utiliser, excepté le Prisme. Les autres chromates sont soit monochrome, bichrome ou polychrome. C'est une magie qui use véritablement, et qui est loin de rendre surpuissant. A manipuler avec précaution, au risque de s'user trop vite et de briser le halo !



Et là, voilà le petit hic. Bien que je sois tombée en adoration face à ce système de magie, j'ai pu éprouver quelques difficultés à imaginer certaines scènes, de part un vocabulaire particulier et un univers vraiment très très dense. Je ne dis pas, le style de Brent Weeks est très simple, ponctué d'humour au travers de chapitres très courts, tout s'enchaîne bien, rien à redire là-dessus, mais certains passages ont été complexes à appréhender, à imaginer, et parfois je me trouvais un peu perdue. C'est un peu dommage, car j'ai très rapidement été embarquée par l'univers (et non pas tellement l'intrigue, qui est assez classique) mais parfois, je posais le livre pour reposer mes pensées et assimiler ce que je venais de lire.



En somme, une saga coup de coeur si je puis dire, de part le système de magie utilisé et le style de l'auteur vraiment agréable. J'adore l'humour qu'il intègre à son récit, l'autodérision qu'il donne à ses personnages. Personnages d'ailleurs qui rajoutent à ce coup de coeur, car ils sont complets, travaillés et en ce sens, attachants. Enfin, l'intrigue somme toute un peu déjà-vu n'a en rien gâché cette lecture, et c'est avec impatience que j'attends d'ouvrir le deuxième tome.

On se retrouve aujourd'hui peu de temps après la lecture du premier tome de cette superbe saga. Car oui, comme annoncé dans la chronique du tome 1, j'ai succombé à mon envie de rester dans cet univers, et si je n'avais pas déjà prévu de lire autre chose, j'aurais déjà ouvert le troisième tome. Car c'est simple, je me suis encore une fois régalée avec cette histoire.



Petit rappel de l'histoire. Nous sommes au cœur des sept Satrapies, un royaume dans lequel évoluent des créateurs, des personnes capables de transformer la lumière en luxine, une matière solide et odorante. Kip, jeune tyréen arraché brutalement à tout ce qu'il connaît, se retrouve propulsé à la Chromerie, une sorte d'école de magie (rien à voir avec Poudlard, je peux vous l'assurer !). Son père, le Prisme Gavin Guile, lui a confié pour mission de rentrer dans la Garde Noire, l'élite des combattants ayant pour mission de protéger le Prisme et le Blanc, et Kip va tout faire pour réussir. Il va faire la rencontre de son grand-père, le terrible Andross Guile, dit le Rouge, un homme vieux, aveugle et reclus dans ses appartements mais qui ne perd pas de vue les intrigues politiques.



Pendant ce temps, Gavin Guile essaie de sauver les sept Satrapies et de gagner la guerre qui se profile, guerre voulue par le Prince des Couleurs, un homme (enfin, si on peut appeler ça comme ça) qui renie la religion des Satrapies et désire voir renaître les anciens dieux. Mais le Prisme perd peu à peu ses couleurs, se rapprochant inexorablement de sa fin. Il va tout faire pour sauver le maximum de personnes avant de disparaître.

On découvre également ce fameux Prince des Couleurs, ses motivations et ses rêves, et encore une fois l'idée que personne n'est ni noir ni blanc est mise en avant.



J'ai dû vous perdre un peu, n'est-ce pas ? N'ayez crainte, si j'ai pu avoir quelques difficultés avec le lexique du premier tome, celui-ci était beaucoup plus clair, d'autant que l'auteur nous a laissé un glossaire à la fin du livre. De plus, pour ce qui est de l'intrigue en elle-même, une fois que les bases ont été posées, ça va tout seul ! C'est un tome sous le joug des intrigues politiques et religieuses, un tome qui met en avant Kip et son évolution dans ce nouveau monde. Les personnages principaux sont détaillés, me permettant ainsi de m'y attacher d'autant plus. Je n'ai pas rencontré de longueurs particulières, les chapitres étant assez courts et l'action était quand même bien présente. Si parfois j'ai pu trouver dommage que l'auteur ne s'attarde pas sur tel ou tel lien, ou sur tel évènement, ça reste quand même un sans-faute pour ce tome-là. Et l'idée que chacune des couleurs du spectre de la lumière dispose de son odeur, sa matière et influe sur les caractères de ceux qui les utilisent est absolument enivrante. Vivement la suite !

Je vous retrouve aujourd'hui pour la chronique du tome 3 de la saga Le Porteur de Lumière, de Brent Weeks. Une saga coup de cœur, aux tomes longs et étoffés, à l'univers dense et incroyablement addictif, aux personnages si vivants.



Si le second tome éclatait avec des scènes de guerre et de combats, l'Œil Brisé s'est montré plutôt avare en action. Alors que Gavin, blessé par le couteau étincelant, est repêché par des pirates (et pas n'importe quel pirate, s'il vous plaît, le Cannonier en personne !), Kip se retrouve face à Zymun le manipulateur, avant de retourner à la Chromerie, où il va retrouver un Andross Guile rajeunit, ragaillardit. Un ennemi encore plus redoutable, donc, car il semblerait que le couteau étincelant lui ait redonné quelques années de vie. C'est un tome qui se concentre sur la déchéance d'un Prisme qui a perdu ses pouvoirs et qui est transformé en esclave, sur un Kip qui gagne en assurance, en intelligence et en pouvoir – peut-être un peu trop et trop vite, d'ailleurs. Car j'aimais beaucoup le Kip maladroit et un peu en retard, là il semble prendre le chemin de la perfection et bon, j'avoue que ça me plaît moyen. On découvre la secte de l'Œil Brisé qui avait été évoquée dès le premier tome déjà, on découvre ses desseins et ses agents. L'attention est mise sur Teia, un des personnages que je préfère, et sa maîtrise du Paryl.



Alors que le second tome mettait l'accent sur la guerre contre le Prince des Couleurs, ici il n'en est quasiment pas question, bien qu'elle fasse toujours rage. On a peu de scènes se déroulant avec Liv ou le Prince, on ne connaît pas leurs avancées, c'est un peu dommage je trouve. Car les intrigues et autres palabres, c'est intéressant, mais ça ne fait pas tout.



J'ai bien aimé ce tome, j'aime toujours autant l'univers et la plume de l'auteur, mais j'avoue avoir été un peu déçue quand même par certains évènements, par certains moments pas vraiment utiles à mon avis, comme si l'auteur voulait faire traîner les choses. La fin, en revanche, a été plutôt explosive. Les deux cent dernières pages offrent un rythme qui s'accélère, les pions se mettent en place, prêt à dégainer leurs meilleures cartes. Ce tome est assez bancal, au final, et parfois un peu longuet pour pas grand chose. J'attends beaucoup des deux derniers tomes, je m'attends à être surprise, j'espère que cet essoufflement ressenti dans ce tome 3 n'est que passager, et que la suite saura clôturer cette saga dans une explosion de lumière.

On se retrouve aujourd'hui pour la chronique du tome 4 du Porteur de lumière, un tome haut en couleurs si je puis dire, avec son lot de révélations et de rebondissements. Nous avions laissé les personnages dans des situations plutôt périlleuses : Teia restée à la Chromerie pour espionner l'Ordre de l'Œil brisé, Kip et Tisis en fuite, Karris devenue le nouveau Blanc et Gavin au plus mal. Il s'avère que leurs rôles vont très rapidement évoluer.



Karris, le nouveau Blanc, doit gérer des alliances dangereuses, notamment avec Andross Guile. Le retour de Zymmun est un autre sujet qu'elle doit garder sous contrôle car le jeune homme s'avère ne pas être un enfant de cœur, comme nous avions pu le voir plus tôt. Mais la jeune femme peut compter sur Teia, jeune novice qui a récemment prononcé ses vœux de Garde Noir, et également promue au titre d'espion officiel de L'Œil brisé et assassin... C'est peut-être elle qui m'a le plus touchée, dans ce tome, car l'Œil ne la ménage pas, elle doit sans cesse faire ses preuves sans jamais faire le moindre faux pas. Que restera-t-il d'elle à la fin ?

Et puis il y a Kip et les Invincibles parti en guerre, Kip qui se transforme en un chef respecté et salué, Kip aux prouesses toujours plus admirables. Il parvient à réunir une armée et à gagner quelques batailles contre les sbires de celui qui se fait désormais appeler le roi Blanc, espérant que la Chromerie lui apportera bientôt de l'aide. Kip est un personnage que j'adore car il est extrêmement bien construit, avec un humour et un charisme de dingue, des compétences de chef indiscutables et des faiblesses touchantes. J'aime ce qu'il est devenu dans ce tome.

N'oublions pas Gavin, retenu prisonnier dans sa propre prison par son père. Il va rester dedans durant l'ensemble du tome et pourtant, ses passages sont parmi les meilleurs du bouquin. On découvre des choses et on retrouve la mémoire en même temps que lui, lui qui oscille entre la raison et la folie, c'était tout bonnement génial. Gavin est aussi un personnage que j'adore, il est complexe, torturé, il veut être bon et l'est mais en faisant le mal... Je ne vois qu'une seule fin possible pour lui, à l'heure actuelle. Mais chut !

Enfin, Liv apparaît quelques chapitres, courts mais allant à l'essentiel. C'est peut-être elle qui me touche le moins, étant donné que ses passages sont plutôt rapides, mais elle poursuit également son chemin et je pense qu'à la fin, qui n'est plus si loin, son rôle sera primordial.



On a donc un tome qui rehausse un peu le précédent, selon moi. Il y avait moins de longueurs, les parties s'enchaînaient mieux, j'ai vraiment eu l'impression qu'après un petit essoufflement, la saga reprend une grande inspiration et s'élance à toute vitesse vers la ligne d'arrivée. Une fin qui se présente sous la forme d'un tome coupé en deux livres, je les lirai donc dans la foulée, et certainement dans pas très longtemps car j'ai très envie de voir comment tout cela va se terminer. Je sais déjà qu'il me sera difficile, pénible de dire adieu à ce fabuleux univers, à ces personnages si étoffés, attachants et à ce style beaucoup trop addictif.

Première partie de ce final coupé en deux par les éditions françaises, ce fut une partie plutôt calme, que l'on pourrait qualifier de calme avant la tempête. Car la tempête va bel et bien arriver.



Le Roi Blanc a rassemblé ses troupes ainsi que les banes qui paralyseront les pouvoirs des créateurs de la Chromerie, rien ne semble pouvoir l'arrêter. Pas même Kip qui, ayant décodé ses plans un peu trop tard, risque de ne pas arriver à temps sur les Jaspes pour sauver tout le monde. Pourtant, lui et ses Invincibles semblent avoir trouvé le moyen de mettre en échec les banes du Roi Blanc. Entre doutes et espoirs, l'armée de Kip se met également en marche.



Pendant ce temps, Gavin poursuit son voyage vers Orolham lui-même, d'abord accompagné du Canonier, ce capitaine complètement fou (et en même temps, on se demande s'il l'est vraiment), ensuite escorté seulement de l'ancien rameur qui se fait appeler Orolham. Ensemble, ils vont gravir la tour de la Brume, étape après étape, vice après vice. Que va trouver Gavin là-haut ? J'ai hâte de le découvrir !



Karris, abattue par ce qu'elle a dû faire au jeune Garde Noir, se remet également en question. Elle va finir par découvrir de terribles secrets sur les Blancs précédents, et ses convictions vont être ébranlées. Quant à Zymun, plus elle est loin de lui, mieux elle se porte, hélas le serpent est fourbe...



Enfin, Teia se transforme plus que jamais en monstre froid, sans cœur, et poursuit sa tâche qui est de détruire l'Ordre à tout prix, quitte à y laisser la vie. Shlak est à sa poursuite, une partie de chasse s'est engagée et le prédateur est inlassable... Tout se jouera dans le dernier tome.



Chaque personnage semble faire une introspection dans ce tome. Ils réfléchissent à leurs parcours, comment ils en sont arrivés là, est-ce que tout aurait été différent s'ils avaient fait tel ou tel choix. Le sort des sept satrapies est entre les mains d'une poignée de personnages, la guerre entre les dieux païens et Orolham est à son apogée. Bien que Kip, Cruxer, Teia, Karris et tant d'autres me manqueront, j'ai hâte de voir comment tout cela va se terminer !

On se retrouve aujourd'hui avec le grand final de la saga Le Porteur de Lumière, de Brent Weeks. Une saga que j'ai commencée il y a quelque temps déjà mais qui m'a tout de suite convaincue. Avec peu de tomes, elle est très rapidement lue et la plume de l'auteur nous embarque très facilement.



Kip est de retour à la Chromerie, avec toute une armée, pour prévenir Karris et Andross de l'arrivée du Roi Blanc, Koios. Il a une idée pour protéger les créateurs des banes, mais il doit encore creuser la question. Pendant que la Chromerie installe ses défenses, Gavin est au sommet de la Tour de la Brume, toujours à la recherche d'Orholam. Il va devoir se remettre en question, abandonner tout ce qu'il a été ces dernières années pour enfin devenir le vrai lui, celui qui se cache derrière une montagne de crasse.

Tandis que Poing-de-fer, s'étant proclamé roi, demande le sang d'un Guile pour vengeance, Teia décide de tenter le tout pour le tout pour éradiquer une bonne fois pour toutes l'Ordre de l'Œil Brisé.



Vous l'aurez compris, ce tome est le tome des dernières révélations, des ultimes confrontations et des secondes chances. C'est un récit rempli d'action, la bataille finale était vraiment bien racontée, les personnages ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Je regrette de ne pas avoir tremblé plus pour certains personnages qui, selon moi, s'en sortent un peu trop facilement, et ceux qui sont partis laissent un grand vide dans mon petit cœur de lectrice.



Bien que tout soit centré autour de la religion, finalement, Brent Weeks parvient à dépeindre un univers riche, avec un système de magie passionnant, des rebondissements à foison et beaucoup d'humour. Je crois que c'est ce dernier point qui me plait le plus, avec l'univers évidemment. Mais l'humour a permis de concrétiser encore plus ses personnages, de nous les rendre bien plus attachants. Ce beau monde va me manquer, mais je suis heureuse d'avoir terminé cette saga et je ne peux que vous encourager à la découvrir !