Comme dans tous les romans de William Faulkner, l’action se passe dans le comté de Yoknapatawpha, Mississipi, et ici plus précisément dans une vallée isolée où domine Will Varner, propriétaire, juge et commerçant principal du hameau, entre autres, sur la population. Mais un jour débarque une famille de paysans blancs pouilleux, qui désire louer une ferme délabrée. Le fils Varner accepte avant de comprendre son erreur. Car la famille Snopes a très mauvaise réputation, et notamment celle d’incendier des bâtiments lorsque quelqu’un s’oppose à eux. Pour éviter un drame, Will Varner acceptera des concessions au fils, Flem, qui désire quitter la paysannerie. Ce dernier devient l’apprenti de la droguerie du coin. De là, il commence à diriger et organiser les affaires du pays… à sa façon. Car l’homme n’est jamais aussi bon que dans les arnaques tordues, extorquer ses voisins étant sa seconde nature (voire sa première).



Composé de quatre parties bien distinctes, Le hameau raconte l’irrésistible ascension de Flem Snopes et de sa famille qui a tendance à se multiplier, arrivant toujours plus nombreux dans le village. Le tout observé par un vendeur itinérant, Ratliff, regard parfois amusé, parfois désabusé devant les gesticulations de ses congénères. Ce qui ne l’empêchera pas de tomber lui aussi dans un piège de Flem Snopes.



C’est aussi une description du sud rural des États-Unis de la fin du XIXe au début XXe. Un monde pauvre, dur, sans pitié, obscurantiste. Un lieu où les péquenauds chiquent leur tabac sur la galerie de l’épicerie, où les enfants se promènent en guenilles, où les femmes n’ont pas leur mot à dire, et les noirs encore moins. Un monde de violence, de bruit et de fureur ! Un grand roman, non dénué d’humour (ce qui n’est pas toujours le cas chez Faulkner) et le début d’une trilogie autour de la famille des Snopes. Je me régale par avance…