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Trilogie des Snopes tome 2 sur 4
EAN : 9782070448654
576 pages
Gallimard (14/06/2012)
4.06/5   25 notes
Résumé :
"La ville" met en scène l’ascension de Flem Snopes, avide de considération plus encore que de richesse, qui, parti d’une gargote sordide, va s’élever lentement dans la hiérarchie de la ville. Mais cette chronique d’un bourg du Mississippi, dévoilée à travers le prisme de trois narrateurs, est aussi une grande et pathétique histoire d’amour dont Eula Snopes, une nonchalante et fatale beauté, est l’héroïne.

« J’ai pensé à toute cette histoire d’un seul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Bon, j'ai raté mon premier rendez-vous avec le Grrrand Monsieur Faulkner, Grrand maître de la littérature américaine.

Dans mon cursus de découverte des grands auteurs américains, celui-là est incontournable et j'ai choisi "la Ville", plutôt que "De bruit et de fureur" dont on dit que c'est LE chef d'oeuvre mais dont j'ai cru comprendre notamment de la part de babeliotes que la lecture est un peu ardue pour une première approche de Faulkner.

Echec complet pour ma part, je n'ai même pas eu la correction élémentaire de passer la barre des 100 pages.
Impossible de rentrer dans l'univers du livre.

Ce n'est pas le contexte social ou géographique, ayant abordé ce livre dans un moment de grande activité de découverte de la littérature du sud des Etats-Unis.
Ce n'est pas l'intrigue, l'ascension sociale d'un homme et tout ce que ce thème peut révéler sur lui et son milieu, a priori j'adore.

Alors est-ce la langue, le style? Est-ce la traduction?
Ou alors est-ce parce que ce texte est trop daté?

Le fait est que je ne suis jamais arrivée, dans les quelques 70 pages lues, de m'arrêter de m'ennuyer...

Je ne sais pas si le piteux score de 1 étoile que j'ai posé sur ce livre le sanctionne lui ou ma propre incapacité à reconnaître en Faulkner l'un de ces grands maîtres de la littérature américaine unanimement encensé.

En l'absence d'autres avis de babeliotes, je n'ai pas eu l'occasion d'entendre ce que d'autres avaient trouvé dans ce livre.
Jje ne demande pas mieux que de lire d'autres avis pour me pousser à le rouvrir afin de : soit, m'aider à revoir mon jugement lapidaire, soit me conforter dans le fait que l'on peut , à l'obligation de culture générale près, se choisir les maîtres que l'on veut!
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"(...) ils s'étaient tous ligués comme un seul homme afin de cesser d'être des Snopes en tant que simple espèce animale pour s'élever à une condition où le succès s'obtient grâce à cette règle, cette loi, ce serment inviolables et uniques : ne jamais révéler comment on s'y prend."

Un séculaire rocking-chair, une vieille pipe au tuyau scarifié par les dents de son propriétaire, les effluves musqués d'un vieux plaid -crin de cheval, fumée, sueur-, l'ambre ensorcelant d'un vénérable whiskey... "Papy Will, tell us a story !"

Dans le Hameau, le lecteur avait assisté à la montée en puissance de la dynastie de ces "Po'White" de Snopes, une génération spontanée d'avides criquets humains qui s'étaient abattus sur le lieu-dit Frenchman's Bend. Flem Snopes, reine -pourtant inféconde- de cette colonie de parasites, y poursuivait ses sourdes menées afin d'y prendre possession d'une terre, d'une épouse puis d'une position.

Le temps a passé et avec La Ville, on retrouve Flem, arborant toujours son sempiternel noeud papillon, d'abord directeur de la centrale électrique de Jefferson (Mississippi) puis vice-directeur d'une des deux banques de la cité. Mais son unique objectif n'est ni la fortune, ni le pouvoir. Il s'est avisé que "c'est la respectabilité qu'il veut et qu'il faut qu'il ait, (qu') il est capable de tout pour l'obtenir et ensuite la garder."

Pour cela, le sordide babilan n'hésite donc pas à éliminer ses collatéraux : ainsi il exile le piteux escroc I.O. Snopes contre espèces sonnantes et trébuchantes et moucharde aux autorités Montgomery Ward Snopes, le fils du précédent, qui, non content d'avoir tenu un B.M.C. à Verdun (à l'arrière du front), a monté un peep-show clandestin à Jefferson. Pour cela il prostitue sa femme, la désirable Eula afin d'exercer un subtil chantage sur son prestigieux amant et manipule sa fille bâtarde, la non moins appétissante Linda, pour faire pression sur son grigou de grand-père.

Les Snopes : une lignée de vampires, une mérule, un sarcome !

Cette chronique nous est contée par trois voix distinctes : la parole infantile et maladroite du jeune Charles Mallison, pas encore né ou très jeune lors des événements rapportés ; le babil rustique de Ratliff, marchand ambulant de machines à coudre et de ce fait gazetier du Comté ; le discours emphatique du procureur Gavin -chevalier Gauvin, paladin des jeunes filles en détresse-, éternel soupirant transi et nympholepte honteux. Leurs souvenirs se complètent, se contredisent ou se répètent et le lecteur, archiviste complice, ordonne les faits et prend acte de leurs convictions.

Tout en nous refourguant quelques vieilles nouvelles (Le Centaure de cuivre ou Un mulet dans la cour), Faulkner nous passionne avec ce feuilleton espiègle. Comme dans le Diable boiteux, nous soulevons les toits et découvrons les dessous crasseux d'une Jefferson encore adolescente qui camoufle ses turpitudes sous l'irréprochable aspect d'un château d'eau, d'un atelier d'artiste ou d'un monument funéraire.

Qu'il croque une cacochyme mendiante, la réjouissante Het, qu'il crayonne un duel d'amoureux ou restitue les joutes verbales du Deep South, le grand Will dégaine un humour malicieux et, démiurge bienveillant, observe son "timbre poste" avec alacrité. On en redemande.

L'anecdote qui clôt ce roboratif roman est un régal : l'on y découvre 4 petits Snopes, effroyables mutants, prêts à phagocyter le monde. The Snopes : Alien beings from a dying planet. Their destination: The Earth. Their purpose: To make it their world... The Invaders
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Comme à l'habitude, je n'ai pas été déçu par Faulkner. On retrouve avec plaisir dans ce deuxième volet de la trilogie des Snopes les personnages si peu parfaits de l'auteur, même pas des anti-héros car ils n'ont rien d'héroïques, mais si profondément humains, avec leurs bassesses, leurs lâchetés. Et puis on retrouve le style Faulkner, avec ici trois narrateurs, trois points de vue sur les mêmes évènements, qui s'enchainent, s'enchevêtrent, se superposent parfois. Dans le Bruit et la Fureur, les trois points de vue nous étaient offerts en trois grandes parties successives, qui éclairaient l'histoire au fur et à mesure de la lecture. Ici les points de vue sont successifs, comme si l'auteur nous offrait plusieurs plans de camera, plusieurs interprétations. Les yeux sont ceux de Chick, un jeune garçon (qui raconte au début des évènements qu'il n'a pas vécu, d'après les ouï dires de ses proches, effet très réussi), de Ratliff, un vendeur ambulant, au fait de toutes les histoires et ragots de la région, et enfin de Gavin, procureur de la ville, un des protagonistes centraux de l'histoire. Une prouesse stylistique qui ne fait qu'enrichir l'histoire et le plaisir de la lecture.
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Publié en 1957, c'est à dire 17 après le hameau, La ville est le deuxième volet de la trilogie des Snopes. Nous retrouvons au centre le personnage de Flem, dévoré d'ambition, à qui son mariage avec Eula et une vente malhonnête d'un bien appartennant à sa femme a permis de s'enrichir et de venir à Jefferson. Là, grâce à la liaison d'Eula avec un homme riche et puissant, Flem monte dans l'échelle sociale, sans aucun scrupule, se débarrassant petit à petit des membres devenus gênants de la tribu Snope, n'hésitant pas à utiliser sa femme, et Linda la fille d'Eula, pour arriver à ses fins.

C'est la suite du Hameau, c'est toujours captivant, mais je trouve personnellement qu'une partie de la magie s'est éventée. Peut être parce que l'auteur explicite trop ce qui se passe, les sentiments des personnages, qu'il ne laissait qu'entrevoir dans ses livres les plus réussis. Néanmoins, les personnages sont terriblement attachants, même Flem trouve une part d'humanité, et j'ai très envie de lire le troisième tome pour savoir ce que deviendra Linda.
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LA VILLE de WILLIAM FAULKNER
La suite du Hameau que l'on a découvert avec l'arrivée des rats, les Snopes. Flem, qui a commencé comme vendeur au magasin du propriétaire, se retrouve marié avec Eula, fille du proprio, une beauté. Quelques mois au Texas et retour avec une fille, déjà vieille de quelques mois. La rumeur enfle à Jefferson d'autant que le Flem Snopes devient soudain directeur de la centrale électrique, et que c'est un autre petit rat qui le remplace. Ratliff, le colporteur de nouvelles qui vend des machines à coudre ainsi que Gavin, le procureur, vont nous amener progressivement à la découverte du pourquoi Snopes avance en richesse et prospérité. Les années passent, Maggie la fille de Flem et Eula va sur ses 18 ans et des interrogations vont trouver réponse, notamment celle ci, comment Flem Snopes, sorti de nulle part devient-il Vice-président de la banque de Jefferson.
A travers le récit des narrateurs, on suit l'avancée des Snopes sous l'oeil incrédule des locaux qui commencent à s'inquiéter. La prose faulknerienne est toujours en action, chaque phrase extrayant de son alambic une gouttelette de compréhension( ou pas).
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il y a là une corniche ; on dépasse Seminary Hill et quelque temps après on l’atteint par une route de campagne sinueuse et tranquille qui bientôt s’élève pour franchir la crête puis rejoint la grand-route qui relie Jefferson au monde extérieur. Là, on se retourne et, abaissant ses regards, on embrasse tout le Yoknapatawpha qui s’étend à ses pieds dans les derniers feux du jour. On voit des étoiles à présent, on les voit poindre à peine parmi les autres qui déjà brûlent d’un éclat doux et froid ; la fin du jour n’est plus qu’un vaste et silencieux murmure vert qui remonte vers le Nord-Ouest jusqu’au zénith. Pourtant on dirait que la lumière ne s’est pas retirée de la terre, qu’elle n’a pas encore été aspirée vers le lointain et vers le ciel pour se perdre dans la fraîcheur de tout ce vert, mais plutôt qu’elle s’est rassemblée, amassée un instant sans plus bouger dans les parties basses de la terre, si bien que le sol, la terre même est une nappe lumineuse d’où seule émerge, sombre et immobile, la masse noire des épais bouquets d’arbres.

(p. 471)
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Quand on ne s'intéresse qu'à l'argent, il suffit pour être heureux de le compter, de le mettre en sûreté et de ne plus y penser. Mais cette nouveauté qu'il vient de trouver si agréable de posséder, c'est différent. C'est comme le plaisir d'être au chaud l'hiver, au frais l'été, ou comme la paix ou la liberté ou la satisfaction. On ne peut pas se contenter de le compter, de le mettre à l'abri quelque part et de l'oublier jusqu'à ce qu'on ait envie de le regarder de nouveau. Il faut travailler sans cesse pour le conserver. On ne peut jamais l'oublier. Il faut l'étaler au grand jour, aux yeux de tout le monde, sinon ça n'existe pas.
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Car le tragique de la vie est qu’il faut qu’elle soit prématurée, non concluante et sans conclusion possible pour être la vie ; il faut qu’elle soit déjà avant d’être la vie, qu’elle soit en avance sur elle-même, pour avoir jamais été.

(p. 475)
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[...] ce matin-là, Jack Houston vint faire ferrer son cheval d'allure; Snopes l'ayant touché au vif en enfonçant le premier clou, Houston souleva Snopes de terre et le balança avec son marteau et tout le reste dans le baquet d'eau; il réussit Dieu sait commet à maintenir le cheval qui se cabrait et à arracher en même temps le fer et le clou, fit sortir la bête, l'attacha, revint et replongea la tête de Snopes dans le baquet.
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Ah ça oui, l'ère de l'automobile avait atteint Jefferson avec De Spain pour héraut dans cette voiture de course rouge, insolite et fringante, parfaite pour un célibataire endurci et un polygame impénitent comme De Spain : ce qu'il serait à jamais, vivant seul dans l'immense demeure en bois de feu son père avec un cuisinier et un serviteur en veste blanche [...]
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De quel écrivain génial André Malraux parlait-il quand il a dit : « C'est l'intrusion de la tragédie grecque dans le roman policier » ?
« le Bruit et la fureur » de William Faulkner, c'est à lire en poche chez Folio.
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