Ce sont les policiers qui nous connaissent le mieux sur cette terre, eux qui savent les petits élastiques mous de nos lâchetés et les tranchants ébréchés de nos courages. Eux seuls. Les autres pantins qui siègent dans les prétoires ne sont là que pour mémoire et représentation.
Un étage, ça n’est pas la mer à boire mais en temps ordinaire, j’aurais réfléchi avant de me lancer. Là, sans barguigner, je sautai dans le vide, roulai évidemment en atterrissant, comme si mon épaule avait bien besoin de ça.
À trente ans, comme tous ceux qui vivent devant une machine à écrire en dépouillant des dépêches emmerdantes et en conservant une bouteille de scotch dans leur tiroir, j’avais tendance à m’empâter mais on ne peut pas tout avoir, la considération et la forme.
C’est sans doute parce que tout cela s’est passé en automne que maintenant, en y songeant, on trouve dans nos mémoires comme une douceur de feuilles mortes, de veillées aux châtaignes et de larges allées herbeuses qui semblent mener vers l’infini.
"La situation n’évolue pas. Et pourtant il y a quelque chose qui a été dit par quelqu’un à un certain moment qui aurait dû tout nous faire comprendre."