AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Bouffanges (117)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Abîmés

« Certains pensent que je ne suis qu'un objet, inerte et insensible ; peu remarquent, en soulevant mon aile, que mes cordes vibrent sous les sons qui leur parviennent. Ainsi, lorsque vous parlez à mes côtés, chaque syllabe, chaque intonation, par résonance, fait tressaillir mes cordes… ».



Fischer le piano a connu l'amour fusionnel avec son interprète Graham, puis les joies du travail en groupe avec violon et violoncelle, Susan et Mary. Mais la guerre a éclaté, il a été délaissé. Il va revivre (revibrer) avec le ronronnement d'un chat.



Fischer c'est la voix intérieure de Bouffanges, Abimés est sa vision du monde qu'il transcrit ici dans un tableau sensoriel et vivant.



Bouffanges va nous dresser des portraits de lui, à travers les âges, de ses proches, de personnages qu'il a créés.



Nous rencontrons, entre autres : un titi parisien qui a une épiphanie avec un grand oncle taiseux au fin fond de la Creuse ; Augustine, qui tous les matins, ouvre sa fenêtre et contemple, au loin, la lumière du phare jusqu'au jour où elle ne voit qu'une lueur vacillante, alors inquiète, bravant tous les dangers, elle prend une barque… ; un peintre imbibé de fée verte ; des animaux, des chats, un hérisson, un chevreuil, un papillon…



Tour à tour philosophe, mutin, poète, justicier, Bouffanges nous invite dans son univers, pour partager ses moments de joie, de tristesse ou de colère, et aussi ses valeurs.



Il tisse des passerelles intergénérationnelles, nous parle de son amour de la nature et des animaux, du devoir de mémoire, de la vie, de la mort, de la maladie, de l'infirmité, de la loi du Talion…



La ville de Lyon est remisée à l'arrière-plan. Entre les dalles de béton du métro pousse un arbrisseau sur lequel veille Don Quichotte, un clochard à la barbe bien taillée en pointe. Bouffanges exalte la Provence, sa lavande, et Saint Pardoux (dans la Creuse).



Un grand merci à ma Babelamie @NicolaK.



J'ai été profondément émue par le talent de Bouffanges pour communiquer ses vibrations intimes. J'ai vraiment eu l'impression d'être à ses côtés, de ressentir ses tourments… J'ai eu plaisir à pénétrer dans le monde de cet homme intègre épris de justice et de nature. J'ai apprécié le style direct, franc, poétique, sensuel, parfois cruel mais non dénué d'humour et de tendresse.
Commenter  J’apprécie          3618
Abîmés

J’allais écrire un truc disant que ce recueil était porté par l’écriture poétique de Bouffanges et puis je me suis dit que ce n’était pas tout à fait ça. Écriture poétique, le terme ne me convenait pas. En y réfléchissant (oui ça m’arrive, je vous entends d’ici!) je me suis dit que Bouffanges était plutôt un poète de rue. Ne faites pas cette tête c’est un compliment.



Un poète de rue, avec une gouaille particulière. Si on sent l’érudition derrière les mots, on sent aussi l’humilité de celui qui ne fait pas d’effets de manches parce que, finalement, ce qu’il veut c’est s’adresser à nos cœurs, nos âmes, pas à notre tête. Un poète de rue à l’esprit vagabond capable encore de s’émerveiller devant une pousse d’arbre dans un métro. Symbole de résistance, de rêve, d’échappatoire.



J’ai beaucoup aimé l’ensemble de ces nouvelles qui portent des messages forts pour les rêveurs, qui, comme moi, se sentent parfois étrangers à ce monde. Dépassés par une société dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. Des bouteilles jetés à la mer murmurant qu’il est encore possible de penser différemment, de s’arrêter, de sortir de la masse, de regarder. Des questionnements sur bien des sujets, mais aussi des histoires, parce qu’on aime tous qu’on nous raconte des histoires. De petits éclats de rêves posées sur du papier.



Je n’arrive pas à décider si ma préférée est Le silence de la chouette ou Le gardien de phare mais une chose est sure, je les ai toutes aimées.
Commenter  J’apprécie          6256
Abîmés

Salut à toi lectrice, lecteur, toi qui aime t'ennivrer avec des mots! Salut à toi l'auteur, l'autrice, toi qui aime jouer avec des écrits! Salut à toi babeliote et babeliot, toi qui aime écrire autant que lire, et Salut à toi qui aime les Bérus, car sans eux, il n'y a point de salut!

Je sais, c'est complètement hors propos, mais j'en avais juste très envie!

Ceci dit, je vais vous parler d'un recueil de nouvelles que je viens de terminer et qui ne m'a pas laissé indifférent, loin de là!

Quelle est la spécificité d'une nouvelle : Sa courtitude (comme dirait Ségolène) sa densité et souvent sa chute qui n'a rien à voir avec ses reins!

Abîmés, ce titre cache un écrin dans lequel trainent quelques bijoux d'écriture car c'est bien cela que l'on remarque en premier : la qualité de l'écriture, c'est du ciselé artiste, du grand art de rédaction.

Bouffanges, limousin de coeur, (c'est près de chez moi, ça), nous régale de quelques nouvelles assez différentes quant aux thèmes abordés, qui touchent parfois au fantastique mais dont le point commun reste la beauté de la langue.

Certaines sont empreintes de poésie et de grâce et tout comme mon amie babeliote qui a commenté juste avant moi ce même recueil, j'aurai une petite préférence pour la nouvelle intitulée "Le gardien du phare". Je l'aime beaucoup , très beaucoup, celle-ci!

la dernière, "Impunité" est très très dure et même plus que ça, j'aurais des choses à redire quant à la conclusion de cette histoire : je la trouve plutôt discutable mais je n'en parlerai pas, je préfère vous la laisser découvrir.

Donc, restons en au style de cet auteur et surtout au maillage de ses mots qui est l'apanage de cet auteur : Bouffanges.



Allez, osez l'aventure Bouffanges, vous ne le regretterez pas, vous découvrirez un sculpteur de langage!



Et Zuuuuut, j'ai oublié de remercier la principale héroïne, celle sans qui tout cela n'aurait pu être possible! Je parle de Nickie, Nicola, qui m'a permis de découvrir ce recueil, merci à toi camarade babeliote, bien entendu sans papillotes!
Commenter  J’apprécie          6143
Abîmés

Quelle écriture ! Ou plutôt quelles écritures ! Car ici le registre est divers et varié. L'auteur sait, avec brio, plonger son lecteur dans le fantastique, le poétique, ou le sordide.

C'est un recueil de dix nouvelles qui cueillent à chaque fois le lecteur et l'emmène découvrir des mondes extraordinaires, enchantés ou cruels. C'est tellement la vie aussi, c'est tellement humain, touchant, blessant, aimant ou malfaisant.

Celle qui m'a le plus touchée est sans nul doute « le gardien de phare », il y a tant de poésie en elle et savoir que quelque part une petite lumière brille pour quelqu'un est d'un grand réconfort.

Et j'opposerai à celle-ci « Impunité ». Non pas qu'elle ne m'ait pas plu, bien au contraire. L'Homme est tellement capable de folie. Cette histoire-là m'a également touchée, mais c'est son traitement qui est à l'opposé : il y a tant d'horreur ici.

Et c'est cet écart là qui me fait dire que l'auteur a une palette d'histoires et d'écritures aussi infinie que le nombre d'étoiles dans le ciel. Tiens d'ailleurs, savez-vous qu'il y a une constellation qui s'appelle l'éléphanteau ? Non, et bien, lisez….



C'est une lecture que je dois à NicolaK, une babelpote, et que je remercie. Car l'auteur est, était, pour moi un inconnu. Mais le connais-je maintenant un peu mieux ? Difficile à dire, difficile à cerner, il semble si mystérieux. Et ma foi si c'est ce qu'il souhaite, cette distance, peu importe, mais surtout, oui surtout, qu'il continue à nous émouvoir à travers ses écrits. Ça oui vraiment, c'est un de mes souhaits pour 2024 et toutes les années à venir.

Commenter  J’apprécie          5524
Abîmés

Ne dit-on pas que les amis de mes amis sont mes amis ?



Voici un charme, et non des moindres, de Babelio : C’est une amie babeliote qui m’a fait découvrir cet auteur qui est devenu presque instantanément un pote.

Un pote particulier puisqu’il ne me connait pas. Mais un pote tout de même.



L'écriture est d’une grande et rare beauté. Plongeante, c'est ça plongeante : nous sommes entraînés par la gueuse vers le grand bleu, vers le fond du sujet, comme envoûtés, ne souhaitant pas remonter.



Heureusement - ou hélas - les nouvelles sont courtes. La remontée, le temps d'un souffle est possible, entre deux récits. Et on replonge, comme grisé par l’oxygène.



J'ai l'impression qu'au fur et à mesure que ma lecture progresse l'émotion devient plus intense, bouleversante. La décrépitude, la mort parfois, hantent nombre de ces nouvelles comme pour dompter notre peur, et c’est très bien.



Alors on s’immerge, sans s’en rendre comte, dans la vie d'un piano- c’est fou, non.-

on se noie dans la pure amitié d’un gardien de phare et d’une jeune femme, dans le silence d’une étrange chouette, on goutte vraiment l'absinthe qui rend fou un peintre, on croise Elise Gervais, résistante exemplaire, on pleure avec d’autres.

Et puis il y a, pour moi, l’acmé de cette plongée dans les tourments de l’âme avec la dernière nouvelle du recueil ; quelque chose de terriblement effrayant et de terriblement….humain.



Je l’avoue, j’ai adoré et j’en veux encore…

Commenter  J’apprécie          4520
Vétos d'Avent : 25 contes de Noël pour les plus..

Une lecture très agréable. Des styles et des thèmes variés, de la poésie et de l'humour.

Mention spéciale pour "le Lapin de Noël" et ses lapins bipolaires, pour "Un Noël en Terre du Milieu, régal pour une fan de Tolkien comme moi, et pour "les chats n'aiment pas les guirlandes".

J'ai beaucoup apprécié également certaines références au monde vétérinaire, comme "la nuit de la natalité".

Commenter  J’apprécie          10
Vétos d'Avent : 25 contes de Noël pour enfants

Une grande variété de styles dans ces 25 contes qui permettent d'attendre Noël.

De douces histoires pleines de poésie et d'imagination : mention spéciale pour la petite fabrique de Noël et Apiscule.

Des fables en vers, comme le lutin facétieux.

Des contes d'inspiration vétérinaire, savoureux, comme l'intouchable père Noël.

Et beaucoup d'humour : Lucien le lutin m'a énormément fait rire.

Il y en a pour tous les goûts, et tous les âges.
Commenter  J’apprécie          10
Père Noël, Inc.

Alors, les calendriers de l'Avent,même avec les petits chocolats, j'ai du mal à résister ( je suis sûre que tu me comprends Doriane). Donc vous pensez bien, un livre de Bouffanges... Et pourtant, je n'ai commencé que Dimanche, je me disais, comme cela je peux lire trois chapitres d'un coup, et poser la liseuse. Bon, quand je l'ai posée, le livre était terminé...



Ce ne sera pas mon Bouffantes préféré, même si j'ai apprécié cette lecture. Peut-être suis je trop réfractaire à Noël, maintenant qu'il n'y a plus de petits dans la famille et que les obligations que l'on s'impose à cette époque me semblent de moins en moins justifiées, et puis certaines personnes me manquent particulièrement à ce moment.



Arrêtons de parler de moi et revenons à Gabriel. Gabriel est un homme d'affaires aux dents qui rayent le parquet, alors pourquoi pas racheter le père Noël, surtout qu'un concurrent Santa s'est mis sur les rangs. Mais l'entreprise du père Noël est une catastrophe écologique ( il faut beaucoup chauffer en Finlande et le soleil n'est pas là pour des panneaux photovoltaïques) et sociale (faire travailler les lutins pour rien...) Alors comment tirer parti de tout cela ....



Vous aurez hâte de savoir (raté pour le calendrier) et Bouffanges pointe du doigt avec l'humour au second degré qui le caractérise toutes les dérives de ce qui est devenu un énorme enjeu commercial.

Sans oublier des personnages secondaires attachants ou désopilants ( ah les avocats du père Noël)



Un conte de Noël qui saura quand même nous offrir un peu de cette magie qui est encore, malgré tout, associée à ce mot : Noël



Commenter  J’apprécie          5839
Père Noël, Inc.

Si vous cherchez un conte original racontant la naissance de Noël et du Père Noël, de cette fête pleine d'amour et de magie, je vous conseille « le quatrième roi mage » d'Antonio Exposito, une aventure de 500 pages d'une fantasy remarquable.

.

Mais si vous cherchez un conte moderne expliquant avec humour et lucidité l'émergence et le développement des Noëls commerciaux que vous déplorez peut-être, alors plongez-vous dans le tendre cynisme de Bouffange et de sa petite entreprise qui ne connaît pas la crise : Père Noël, Inc.

.

Le Père Noël en effet est dépassé et s'essouffle, montre des signes d'inadaptation complète aux marchés actuels : travail des enfants, massacre écologique, jouets démodés et pas aux normes ; Surtout, il souffre d'une maladie qui pourrait bien l'empêcher de réaliser ses futures tournées… Il devient temps de passer la main !

.

Gabriel Whitaker est le chef d'entreprise qui visualise tout le potentiel des portes que ça lui ouvre : A lui l'entreprise du Père Noël, nul doute qu'il saura la rentabiliser mieux que personne à l'aide de son réseau de communication, de ses idées révolutionnaires mâtinées de traditions ancestrales.

.

Nous voici dès-lors entraînés dans les affres des négociations, magouilles financières et commerciales, publicitaires etc, pour reprendre les… rennes du vrai Père Noël en remplaçant la magie par la technologie. Et witaker ne manque pas d'idées, à tel point qu'on se demande s'il ne se prendrait pas au jeu du vieux bonhomme !

.

Alors Noël, vulgaire entreprise commerciale, ou Witaker aurait-il finalement un bon fonds même s'il est de commerce…?

.

« Ma petite entreprise, connaît pas la crise

Épanouie, elle exhibe des trésors satinés

Dorés à souhait

J'ordonne une expertise mais la vérité m'épuise

Inlassablement se dévoile

(…)

Le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi, le vendredi

De l'aube à l'aube

Une partie de la matinée

Et les vacances abstinence

Ma petite entreprise, ma locomotive

Avance au mépris des sémaphores

Me tire du néant

Qu'importe l'amour importe

Qu'importe l'amour s'exporte

Qu'importe le porte à porte

En Crimée au sud de la Birmanie

Les lobbies en Libye au Laos

L'Asie coule à mes oreilles

Ma petite entreprise ne connaît pas la crise

S'expose au firmament

Suggère la reprise

Embauche, débauche

Inlassablement se dévoile

(…)

Qui fait que je toque

À chaque palier

Escalier C, bâtiment B

(…)

Le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi, le vendredi

De l'aube à l'aube

De l'aube à l'aube » (Bashung)

.

Vite lu, vite oublié je ne sais pas mais en tout cas plaisant à lire comme intermède de saison à mon pavé en cours.

.

Joyeux bientôt Noël à tous !
Commenter  J’apprécie          6631
Vétos d'Avent : 25 contes de Noël pour les plus..

Et hop, comme promis, le recueil de l'Avent pour Adultes est d'ores et déjà annoncé sur le site de vente.

.

Comme c'était le cas pour le recueil pour Enfants, j'ai dévoré avec avidité les contes pour Adultes.

.

Ces récits ont également été écrits et illustrés par des vétérinaires et auxiliaires vétérinaires.

.

Je me suis régalée avec tous sans exception.

De l'humour décapant, de l'émotion, du suspense... et bien entendu beaucoup d'animaux.

.

À déguster comme une friandise quotidienne, entre le brossage des dents et le dodo, en attendant, non pas Bojangles, qui de toute façon ne viendra pas, mais le père Nowel.

.

Notre ami Bouffanges est toujours aux manettes avec sa complice anonyme, comme pour la version destinée aux Enfants.

.

J'espère que comme moi vous vous laisserez tenter et sauterez sur ces deux recueils.

Bonne lecture !

.

.
Commenter  J’apprécie          7490
Vétos d'Avent : 25 contes de Noël pour enfants

J'ai eu la chance d'avoir ce recueil entre les mains, et je dois dire que je l'ai trouvé excellent.

.

Je vous entends d'ici penser : Mais tu détestes Nowel !

Ce à quoi je répondrai : Et alors ?

Je sais, je suis super forte en réparties.

.

Et donc le jour même de la sortie du chef-d'oeuvre (comment ça j'en fais un peu trop ?), je ne peux m'empêcher de vous en parler.

.

Ce recueil, amoureusement concocté par Bouffanges, que beaucoup d'entre vous connaissent déjà pour l'avoir lu dans Zombies, Père Noël Inc., Rodden Eiland, Triumvirat, etc., et sa complice dont je tairai le nom par souci d'anonymat, est proposé dans les temps pour fournir à nos chères têtes blondes un conte pour chaque soir de l'Avent.

.

Encore une fois je vous entends murmurer : Toujours pour les enfants, et nous alors ?

Eh bien rassurez-vous, un lutin m'a dit à l'oreille qu'un recueil pour Adultes n'allait pas tarder à suivre.

.

Parlons contenu :

Les 25 contes assortis d'une magnifique illustration pour chacun d'eux, ont la particularité d'avoir été écrits exclusivement par des vétérinaires et auxiliaires vétérinaires (pareil pour les dessins).

Les histoires sont variées. Bien entendu, les animaux sont à l'honneur, ainsi que le père Noël, ses lutins, ses rennes.

.

Si vous aimez l'originalité, des contes qui sortent de l'ordinaire, drôles, émouvants, surprenants, c'est tout ce que m'ont apporté ces nouvelles.



Tous les récits m'ont vraiment emballée et j'espère qu'il en sera de même pour vous.

.
Commenter  J’apprécie          82123
Zombies

Je continue à apprécier la plume et la variété des thèmes abordés par Monsieur Bouffanges, et si parler de zombies n'est pas original en soi, le faire de cette façon l'est bel et bien.

Pour commencer, il y a le contexte franco/français de cette histoire, et le rôle qui va être assigné à ces non-vivants, ces êtres revenus... à la vie ? pas vraiment, et c'est là l'un des aspects intéressants de cette lecture, car les problèmes engendrés par ce phénomène vont soulever beaucoup de questions, et surtout énormément de problèmes.

Sujet de curiosité minoritaire et par conséquent très bien supporté et toléré au début, le cas des zombies ne va pas tarder à entrer dans une autre dimension quand les cas de "retours" à la vie vont se multiplier de façon exponentielle jusqu'à devenir un sujet de crise au niveau national.

Crise politique, crise sanitaire, crise de conscience, l'auteur va s'en donner à cœur joie, car au-delà de cette histoire se cache une caricature pas toujours tendre de notre société, critique souvent facile même si talentueuse que je ne commenterai pas ici.

La question que je me suis posée tout au long de cette lecture est de comprendre le rôle dévolu aux zombies dans cette histoire aux différents niveaux de lecture, je ne suis pas sûr d'être entré dans la tête de l'auteur pour pouvoir le définir.

En fait peu importe, ce qui compte c'est qu'une fois de plus, Bouffanges a réussi à me captiver et à me garder attentif jusqu'au bout, et ça, j'apprécie toujours.
Commenter  J’apprécie          7915
Calamity Zombie

Calamity Zombie est une sorte de Spin Off de Zombies, autre roman de l’auteur.



Tandis que Zombies était un roman informatif, nous relatant de manière détachée les évènements de cette ingérable pandémie, ( comme le drôlissime 1.2.3… Zombies de Caprez), Calamity Zombie a une approche plus humaine ressemblant au premier abord aux romans de S.G Browne, où nous suivons les revendications d’Andy, le zombie en quête d’affection et d’acceptation.

Et il ressemblera beaucoup au Zombie Nostalgie de Oystein Stene, qui aborde les réflexions d’un zombie emprisonné en quête d’humanité et d’évasion, posant ainsi dans sa forme plus existentialiste la question : qui est le monstre ?

A priori rien d’original…



Mais en fait si,

Car à l’inverse du roman d’Oystein Stene, Cal se souvient parfaitement de son passé, des gens qu’il a aimés, de son infirmité et surtout des conditions dans lesquelles il est devenu un non-mort. Et c’est par ce passé, que notre empathie face à sa souffrance de prisonnier, sera décuplée. Il est également différent des romans de S.G Browne car nous n’aurons pas de passages horrifiques et sanglantes, mais des descriptions de souffrance physique dû à sa condition. Ce qui amplifiera la sensibilité du contenu.

Et Cal a un chien d’aveugle… cette amitié me semble parfaitement exceptionnelle dans un roman de zombies.





Merci à Berni, sans qui je n’aurais pas pu le lire et faire cette chronique.

Commenter  J’apprécie          7525
14 contrefaçons

La couverture magnifique de 14 Contrefaçons donne le ton du contenu, renforçant le titre. Les auteurs, qui ont participé à cette aventure, se sont amusés à détourner certains grands classiques, ce que suggèrent, avec simplicité, les célèbres silhouettes de Don Quichotte et de son fidèle Sancho Panza face aux éoliennes, dressées tels des moulins à vent modernes.



Comme dans tout collectif d'auteurs, les textes ne sont pas appréhendés de la même façon par le lecteur. Pour ma part, je rencontre toujours autant de difficulté avec la Science-fiction, autant au niveau de la compréhension que de l'intérêt que je lui porte. Par contre, une chose est certaine, la qualité d'écriture de tous les textes, même les plus abscons pour moi, est remarquable. Un pur bonheur de lecture, avec en sus, le plaisir de renforcer mon vocabulaire.



De La Bible à l'Odyssée, en passant par Racine, Molière, Ovide et d'autres conteurs, avec des détours par la légende arthurienne et les contes des "Mille Et Une Nuits", chaque nouvelle emporte dans un monde haut en couleur, celle de l'univers de l'écrivain qui a pris un plaisir non dissimulé à livrer le fruit de son imagination. Serait-ce une vengeance facétieuse vis-à-vis de certains textes classiques, et parfois rébarbatifs, abordés au lycée ? Je ne saurais le dire, mais à l'évidence, tous se sont beaucoup amusés dans leurs délires parfois très haut perchés.



Les plus prudes pourront crier au sacrilège, les plus dogmatiques à l'irrévérence, moi, avec ma modeste culture, je n'ai pu réfréner une stupéfaction qui a, rapidement, laissé place à l'hilarité, à de nombreuses reprises. Comment ne pas réagir quand on lit « "Tout ce qui est excessif est insignifiant." disait Talleyrand. "Tout ce qui est modéré est inaudible." lui répondaient Dorsey et Zuckenberg", ou encore « Si Artie avait eu les pouvoirs de Bruce Banner, il eut verdi. », sans compter les nombreux petits clins d'œil « ...barit Lyndon », « Allez Gori, allez Gori... », « le porc teint... »... Que du plaisir !



Certaines nouvelles m'ont plus accrochée que d'autres, bien sûr, mais toutes sont une mine de réflexions à l'instar du récit originel. Si la forme a revêtu de nouveaux atours, le fond, lui, n'a pas changé.



Je ne veux pas établir un classement de ces quatorze trésors, seulement signaler ceux qui m'ont vraiment marquée pour diverses raisons, bien que tous méritent beaucoup d'attention :



La Géorgienne de Søren Lewis

Les trois petits cochons de Luca Tahtieazym

Dom Quichot de la Manche saving Juliette Binoche

La constellation du Verseau de Raphaël Morgano

LeGacy et Fourmi de Jean Cazalis

L'insomnie du Pangolin de Bouffanges



Je n'hésiterai pas à retrouver ces auteurs pour d'autres aventures, décalées ou pas, dont l'écriture est agréablement soignée. Tous, sans exception, possèdent l'art si difficile de la Nouvelle. Ils savent happer l'attention en provoquant des émotions en quelques lignes, même ceux qui abordent des genres qui ne me sont pas coutumiers, comme la Science-fiction ou l'Érotisme. Le deuxième, voire le troisième degré, à tous les niveaux de la lecture, sont un vrai régal pour l'esprit !



Commenter  J’apprécie          20
Assassinat dans la rue Saint-Séverin

Je continue à apprécier Bouffanges, pour son style bien sûr, mais aussi pour la variété des sujets proposés.

Ici, si je considère le titre et le thème, ou encore le lieu et la période choisie, je pencherais pour un hommage à Edgar Allan Poe et son célèbre "Assassinat dans la rue Morgue". J'ai été séduit par cette énigme et par le cheminement logique qui nous donnera finalement la résolution de ce meurtre mystérieux. J'ai aimé le contexte de ce Paris de l'exposition universelle et ces personnages bien "brossés", beaucoup aimé aussi l'épilogue et sa morale.

J'ai surtout été impressionné par le talent de l'auteur pour cette efficacité en si peu de mots, la nouvelle est un art difficile, monsieur Bouffanges démontre une fois encore qu'il maîtrise cet exercice à la perfection, en tout cas selon mes critères.
Commenter  J’apprécie          757
Citius Altius Fortius

Cette nouvelle qui s'appuie presque exclusivement sur des faits avérés, se propose de réhabiliter un second rôle de l'histoire des Jeux Olympiques. Il s'agit du coureur de 200m Peter Norman, qui partagera le podium avec les athlètes Tommie Smith et John Carlos devenus iconiques dans leur pose tête baissée et poing ganté levé, en signe de protestation contre les discriminations raciales.



C'est une lecture surprenante, puis saisissante, et enfin émouvante lorsque l'on découvre en quelques lignes les coulisses et les conséquences pour les acteurs de ce moment, que nous ne connaissons que comme figé dans notre esprit. L'auteur met ici entre parenthèse l'Histoire de notre imaginaire commun pour raconter l'histoire des personnes qui l'ont vécue. C'est une vraie réussite.



A noter que cette nouvelle se trouve en ligne dans le troisième numéro du magazine gratuit l'Indé Panda. Aucune excuse donc pour ne pas découvrir ce texte :)
Commenter  J’apprécie          40
Abîmés

Je découvre réellement Bouffanges avec ce recueil de dix nouvelles, et je dois dire que je suis conquis.

Pour commencer j'ai aimé l'écriture et le style, ensuite j'ai apprécié la variété des histoires et leurs tonalités, je me suis usé les neurones à trouver un terme qui pourrait résumer l'ambiance générale, autant le dire, j'ai renoncé.

Il y a selon mon ressenti tantôt de la poésie, de la mélancolie, une certaine beauté et même de la colère, mais ce qui est sûr, c'est que l'auteur nous emmène à chaque fois dans une spirale temporelle particulière, j'ai aimé cette sensation.

J'ai particulièrement apprécié "Le gardien de phare", le "Silence de la chouette" et cette confrontation de deux mondes, ou encore "Algologie" pour cette communion avec l'animal (un chat, ce qui ne pouvait que me parler).

Toutes ces nouvelles m'ont intéressé, "Se souvenir d'Elise Gervais" pour la mémoire et le souvenir, ou encore "Impunité" pour la colère, "Sonate pour un piano seul" pour sa touche de fantastique, "L'arbre dans le métro" pour sa solitude mélancolique, bref, un très bon recueil.

Il me reste à remercier Nicola pour m'avoir fait découvrir ce recueil que je n'aurais pu lire sans elle et pour le plaisir que cette lecture m'a procuré.
Commenter  J’apprécie          7121
Zombies

Qu’est-ce que c’est bien fichu !!!

L’histoire est déroulée grâce à des coupures de presse, des extraits d’émission radio ou télé, des comptes-rendus de réunions etc. Cela pourrait être casse-figure mais on reconnait à la seconde le style de, on a affaire à un virtuose du pastiche, mention spéciale au Petit Journal et au Figaro.

C’est aussi extrêmement drôle, très noir, un peu cynique sur les bords, mais juste ce qu’il faut.

Ecrit en 2015 mais lu en 2023, impossible de ne pas faire le parallèle avec la gestion de la pandémie de Covid. Parfois, les livres échappent à leur auteur et chaque lecteur y met sa propre histoire, c’est le propre des bons bouquins.

Commenter  J’apprécie          80
Rodden Eiland

Édouard Hythlodée se considère comme l'une des personnes les plus malchanceuses au monde. Et il semblerait que le destin ne cesse de lui donner raison. Tenez par exemple, lorsqu'il prend l'avion avec plusieurs de ses collègues pour se rendre à un colloque, il se retrouve enfermé dans les toilettes. La porte est coincée, et l'hôtesse, mal à l'aise, l'informe qu'il devra prendre son mal en patience puisqu'il faut attendre que l'avion ait atterri pour qu'on vienne lui débloquer la porte. Il reste deux heures de vol... Mais pendant ces deux heures, l'avion traverse plusieurs zones de turbulence. Pas attaché évidemment, il a beau s'agripper à ce qu'il peut, il ne cesse de se cogner partout... Puis arrive le moment où le commandant de bord informe les passagers qu'il va devoir amerrir suite à une avarie, il leur dit de surtout bien rester attachés et d'enfiler les gilets de sauvetage à leur disposition sous leur siège... Ça lui fait une belle jambe à Édouard, qu'une ultime secousse assomme. Quand il reprend connaissance, il est toujours dans ses toilettes, en queue d'avion, seul morceau qui a survécu à l'amerrissage. Édouard est le seul rescapé, perdu sur une île déserte...



Ne pourrait-on pas dire qu'il a eu de la chance dans sa malchance ? Tout dépendra de lui finalement...



Les secours tardant à venir, il lui faut apprendre et s'adapter au plus vite...



Au premier abord, on pourrait se croire dans une robinsonnade quelconque mais grâce à la plume quelque peu sagace de Bouffanges, on a tôt fait de se rendre compte du contraire. L'auteur se démarque avant tout par son style de narration, ou devrais-je dire plutôt ses styles de narration. Car, en effet, le récit se découpe en trois parties narrées chacune d'une manière différente.



La première partie, narrée à la première personne, nous relate le moment du crash et les jours qui suivent. Nous sommes dans la peau d'Édouard et nous vivons avec lui son désappointement, l'attente des secours et sa résignation. Nous l'accompagnons dans ces premiers jours de survie sur l'île, que nous découvrons avec ses yeux.



La seconde partie, dont les événements se situent deux ans plus tard, est narrée à la troisième personne, comme une invitation à percevoir plus loin que ce que le regard d'Édouard nous permettait de voir jusque-là. Ce dernier connaissant désormais l'île sur le bout des doigts, c'est comme s'il nous offrait une vision entière, sur plusieurs perspectives, de son lieu et mode de vie.



La troisième partie, qui se projette huit ans plus tard, est très particulière, puisqu'elle nous est relatée sous forme d'émissions radiophoniques. C'est un peu déstabilisant sur le moment puisqu'on se demande bien comment ce genre d'émissions peut être possible sur une île déserte. Mais tout s'explique rapidement, nous permettant de rentrer facilement dans le jeu...



Le ton donné est subtilement cynique. Là encore, comme avec "Zombies", on aime à lire entre les lignes. Et puis on aime aussi les petits clins d'œil à l'actualité, glissés ici et là comme des petites piques ou des rappels (comme les drames de Malaysia Airlines de 2014, ou encore les régimes capitalistes). Les références culturelles, littéraires notamment, arrivent toujours à point nommé.



Mais je me rends compte que je n'ai pas encore parlé du fond. On est certes dans une robinsonnade et les références sont nombreuses, notamment en ce qui concerne l'organisation sociale et la nature humaine qui revient au galop dès lors que l'on n'est plus seul. Pourtant le parcours d'Édouard prendra un tout autre chemin, qui lui permettra de s'en démarquer. Difficile d'en dire plus sans prendre le risque de divulgâcher, je vous invite donc à le découvrir par vous-même.



Et que dire d'Édouard ? Un peu décrit comme un anti-héros, il a clairement la guigne mais sait finalement s'en accommoder. Il est débrouillard, un rien sarcastique également. Il n'hésite pas à jouer d'autodérision pour mieux se relever de sa dernière poisse. Édouard est un personnage aussi intéressant qu'original.



J'en arrive maintenant à la fin, que je pressentais décevante et baclée au fur et à mesure que je m'en approchais. C'était évidemment sans compter sur le retournement des toutes dernières lignes, nous offrant finalement une fin aussi inattendue que sensationnelle. Ça, je ne l'avais pas vu venir !



"Rodden Eiland" est un livre qui fait réfléchir par les différents sujets abordés (organisation sociale/sociétale, idéologies utopiques, vivre-ensemble, nature humaine). Mais c'est aussi un livre subtilement drôle, ironique et perspicace.



On le referme avec cette question en tête et dont on peine à trouver la bonne réponse : Sur une île déserte, vaut-il mieux y vivre seul ou mal accompagné ?



Je remercie une nouvelle fois @NicolaK, sans qui je n'aurais jamais découvert l'univers de Bouffanges.

Commenter  J’apprécie          5919
Votez Blanc

Je vais commencer par remercier Anne Sophie (dannso) pour m'avoir suggéré ce titre, mon plaisir de lecture a été immense, inversement proportionnel au nombre de pages, ce texte est très court, à peine une douzaine de pages au format numérique.

L'auteur, partant d'une discussion banale entre trois amis, va nous proposer une réflexion brillante sur les véritables enjeux du vote blanc. Une fois ce récit terminé, vous comprendrez pourquoi il n'est toujours pas question pour nos "politiques" de le valider.

Il s'agit d'un scénario de "politique fiction", mettant en scène des personnalités réelles dans des dialogues imaginaires mais néanmoins pertinents, j'avoue m'être réjoui de voir des idées qui me tiennent à coeur, être développées sur un ton léger, sans pour autant être dénuées de profondeur de vue.

En un mot comme en cent, j'ai adoré, mon seul regret étant que ce soit si court.

PS : Je n'ai pas pu m'empêcher de penser que l'auteur ait pu s'inspirer de Coluche et de sa candidature à la présidentielle.



Petite digression : Enthousiasmé par cette micro nouvelle, je suis allé voir les disponibilités au format numérique sur un site marchand. A ma grande surprise, j'ai pu acheter onze livres (dont quatre gratuits) de l'auteur au format epub pour la somme astronomique de... 15,93 euros, le plus cher m'ayant coûté 2.99 euros ! Donc merci monsieur Bouffanges de mettre à la portée de tous votre bibliographie, et merci aussi pour le plaisir à venir, ce dont je ne doute pas.
Commenter  J’apprécie          7434




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bouffanges (89)Voir plus

Quiz Voir plus

D'où vient le nom de ces instruments

L'Hélicon, pon pon pon pon, tire son nom de:

Le Mont Helicon en Grèce
Helikos, mot grec signifiant sinueux

8 questions
48 lecteurs ont répondu
Thèmes : musiqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}