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EAN : 978B009CCAPKM
126 pages
(15/09/2012)
4.83/5   15 notes
Résumé :
Un piano abandonné qui tente de comprendre la folie du monde qui l'entoure ; un gardien de phare qui ravive chaque jour le feu au haut d'un sémaphore désuet ; un adolescent confronté brutalement au silence d'une nature dépouillée ; un homme qui vient de perdre son emploi découvre un arbuste sur le quai du métro ; un peintre qui trouve dans l'abus d'absinthe les visions qui feront de lui, peut-être, un immense artiste ; un jeune homme qui met de l'ordre dans les affa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Je découvre réellement Bouffanges avec ce recueil de dix nouvelles, et je dois dire que je suis conquis.
Pour commencer j'ai aimé l'écriture et le style, ensuite j'ai apprécié la variété des histoires et leurs tonalités, je me suis usé les neurones à trouver un terme qui pourrait résumer l'ambiance générale, autant le dire, j'ai renoncé.
Il y a selon mon ressenti tantôt de la poésie, de la mélancolie, une certaine beauté et même de la colère, mais ce qui est sûr, c'est que l'auteur nous emmène à chaque fois dans une spirale temporelle particulière, j'ai aimé cette sensation.
J'ai particulièrement apprécié "Le gardien de phare", le "Silence de la chouette" et cette confrontation de deux mondes, ou encore "Algologie" pour cette communion avec l'animal (un chat, ce qui ne pouvait que me parler).
Toutes ces nouvelles m'ont intéressé, "Se souvenir d'Elise Gervais" pour la mémoire et le souvenir, ou encore "Impunité" pour la colère, "Sonate pour un piano seul" pour sa touche de fantastique, "L'arbre dans le métro" pour sa solitude mélancolique, bref, un très bon recueil.
Il me reste à remercier Nicola pour m'avoir fait découvrir ce recueil que je n'aurais pu lire sans elle et pour le plaisir que cette lecture m'a procuré.
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Salut à toi lectrice, lecteur, toi qui aime t'ennivrer avec des mots! Salut à toi l'auteur, l'autrice, toi qui aime jouer avec des écrits! Salut à toi babeliote et babeliot, toi qui aime écrire autant que lire, et Salut à toi qui aime les Bérus, car sans eux, il n'y a point de salut!
Je sais, c'est complètement hors propos, mais j'en avais juste très envie!
Ceci dit, je vais vous parler d'un recueil de nouvelles que je viens de terminer et qui ne m'a pas laissé indifférent, loin de là!
Quelle est la spécificité d'une nouvelle : Sa courtitude (comme dirait Ségolène) sa densité et souvent sa chute qui n'a rien à voir avec ses reins!
Abîmés, ce titre cache un écrin dans lequel trainent quelques bijoux d'écriture car c'est bien cela que l'on remarque en premier : la qualité de l'écriture, c'est du ciselé artiste, du grand art de rédaction.
Bouffanges, limousin de coeur, (c'est près de chez moi, ça), nous régale de quelques nouvelles assez différentes quant aux thèmes abordés, qui touchent parfois au fantastique mais dont le point commun reste la beauté de la langue.
Certaines sont empreintes de poésie et de grâce et tout comme mon amie babeliote qui a commenté juste avant moi ce même recueil, j'aurai une petite préférence pour la nouvelle intitulée "Le gardien du phare". Je l'aime beaucoup , très beaucoup, celle-ci!
la dernière, "Impunité" est très très dure et même plus que ça, j'aurais des choses à redire quant à la conclusion de cette histoire : je la trouve plutôt discutable mais je n'en parlerai pas, je préfère vous la laisser découvrir.
Donc, restons en au style de cet auteur et surtout au maillage de ses mots qui est l'apanage de cet auteur : Bouffanges.

Allez, osez l'aventure Bouffanges, vous ne le regretterez pas, vous découvrirez un sculpteur de langage!

Et Zuuuuut, j'ai oublié de remercier la principale héroïne, celle sans qui tout cela n'aurait pu être possible! Je parle de Nickie, Nicola, qui m'a permis de découvrir ce recueil, merci à toi camarade babeliote, bien entendu sans papillotes!
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J'allais écrire un truc disant que ce recueil était porté par l'écriture poétique de Bouffanges et puis je me suis dit que ce n'était pas tout à fait ça. Écriture poétique, le terme ne me convenait pas. En y réfléchissant (oui ça m'arrive, je vous entends d'ici!) je me suis dit que Bouffanges était plutôt un poète de rue. Ne faites pas cette tête c'est un compliment.

Un poète de rue, avec une gouaille particulière. Si on sent l'érudition derrière les mots, on sent aussi l'humilité de celui qui ne fait pas d'effets de manches parce que, finalement, ce qu'il veut c'est s'adresser à nos coeurs, nos âmes, pas à notre tête. Un poète de rue à l'esprit vagabond capable encore de s'émerveiller devant une pousse d'arbre dans un métro. Symbole de résistance, de rêve, d'échappatoire.

J'ai beaucoup aimé l'ensemble de ces nouvelles qui portent des messages forts pour les rêveurs, qui, comme moi, se sentent parfois étrangers à ce monde. Dépassés par une société dans laquelle ils ne se reconnaissent pas. Des bouteilles jetés à la mer murmurant qu'il est encore possible de penser différemment, de s'arrêter, de sortir de la masse, de regarder. Des questionnements sur bien des sujets, mais aussi des histoires, parce qu'on aime tous qu'on nous raconte des histoires. de petits éclats de rêves posées sur du papier.

Je n'arrive pas à décider si ma préférée est le silence de la chouette ou le gardien de phare mais une chose est sure, je les ai toutes aimées.
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Abîmés est un recueil de dix nouvelles écrit par un certain Bouffanges, auteur secret, mystérieux si l'en est, aussi étrange que certains de ses personnages, j'ai tendance à l'imaginer ainsi.
Les doutes au seuil des rêves, les illusions, les blessures, les failles abyssales qui fissurent l'envers de nos quotidiens... La folie du monde, l'attente, le renoncement, le vertige, des chagrins passés ou à venir, la mémoire qui vacille déjà, et s'en ira bientôt... Il y a tout cela dans la peinture de Bouffanges...
J'ai aimé ce vieux gardien de phare qui ravive chaque jour sur une île un feu à l'ancienne au haut d'un sémaphore désaffecté, tandis qu'une jeune fille vient le rejoindre avec sa barque frêle. Il lui apprend à regarder le scintillement d'une flamme, distinguer les constellations du ciel nocturne sans savoir les nommer, lui rappeler que la poésie peut apaiser l'injustice du monde, mais s'en nourrir aussi.
Chaque nouvelle nous invite à la rencontre d'un ou plusieurs personnages insolites, en proie à leurs abîmes. Elles portent un récit, une histoire, une identité. Certains de ces personnages sont attachants, d'autres nous livrent la part sombre de leur âme, en toute impunité... Chaque nouvelle est un pur joyau, mais chacune d'elle vient se couturer aux autres comme un lien qui les rassemble, peut-être ce destin parfois capricieux, facétieux ou bouleversant qui jette dans l'abîme ces personnages bousculés par les cahots de l'existence.
Il y a un art de la nouvelle, un je-ne-sais-quoi qui fait qu'une nouvelle est parvenue à son but initial dans son écriture, dans sa manière de nous happer le coeur en plein vol et de nous déposer à un autre endroit différent de celui du départ... Ici Bouffanges réussit l'exercice à merveille.
Comme il est beau de continuer de se souvenir de cette lumière mauve qui se faufile dans les pages de ce livre ? Est-ce que je m'en souviendrai demain encore comme aujourd'hui ? Est-ce que cette couleur continuera de scintiller dans ma mémoire comme un feu allumé au sommet d'un phare abandonné ?
Un vieux chat traverse les pages, saute sur les lignes, est-ce le même qui courait naguère sur les touches de ce piano fracassé par la guerre ? Est-ce le rêve de celui qui dort à mes pieds, qui s'échappe ainsi dans la tourmente des mots de Bouffanges ?
Ce soir j'ai bien envie de pousser ma barque sur cette île au loin, allumer un feu pour guider vos pas vers ce livre insolite, empli d'émotions, vous donner envie de découvrir les constellations qui traversent ces pages, même si moi non plus je ne saurai pas les nommer.
Merci Nicola pour le cadeau.
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Quelle écriture ! Ou plutôt quelles écritures ! Car ici le registre est divers et varié. L'auteur sait, avec brio, plonger son lecteur dans le fantastique, le poétique, ou le sordide.
C'est un recueil de dix nouvelles qui cueillent à chaque fois le lecteur et l'emmène découvrir des mondes extraordinaires, enchantés ou cruels. C'est tellement la vie aussi, c'est tellement humain, touchant, blessant, aimant ou malfaisant.
Celle qui m'a le plus touchée est sans nul doute « le gardien de phare », il y a tant de poésie en elle et savoir que quelque part une petite lumière brille pour quelqu'un est d'un grand réconfort.
Et j'opposerai à celle-ci « Impunité ». Non pas qu'elle ne m'ait pas plu, bien au contraire. L'Homme est tellement capable de folie. Cette histoire-là m'a également touchée, mais c'est son traitement qui est à l'opposé : il y a tant d'horreur ici.
Et c'est cet écart là qui me fait dire que l'auteur a une palette d'histoires et d'écritures aussi infinie que le nombre d'étoiles dans le ciel. Tiens d'ailleurs, savez-vous qu'il y a une constellation qui s'appelle l'éléphanteau ? Non, et bien, lisez….

C'est une lecture que je dois à NicolaK, une babelpote, et que je remercie. Car l'auteur est, était, pour moi un inconnu. Mais le connais-je maintenant un peu mieux ? Difficile à dire, difficile à cerner, il semble si mystérieux. Et ma foi si c'est ce qu'il souhaite, cette distance, peu importe, mais surtout, oui surtout, qu'il continue à nous émouvoir à travers ses écrits. Ça oui vraiment, c'est un de mes souhaits pour 2024 et toutes les années à venir.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Le silence de la chouette
.
J’ai tout compris. J’ai touché la Sérénité du doigt. J’ai su que l’homme n’était que toléré ici, que la beauté, la vraie, n’est pas humaine. J’ai compris que le hérisson se serait sorti, seul, des griffes du chat ; qu’il n’était vraiment beau que de loin, déroulé et naturel. J’ai compris qu’on ne devait intervenir que pour soulager, mais que le respect dû à l’animal impose qu’on ne jette pas son corps à la poubelle ou à l’équarrissage. J’ai compris que ce qu’on prélève dans la nature doit être fait avec reconnaissance. J’ai compris pourquoi Jean avait caressé le chêne avant de l’abattre, pourquoi il avait détruit mon enclos, pourquoi il avait mis le chevreuil à faisander, j’ai compris son bonheur, j’ai compris son silence. Tout n’a pas toujours besoin d’un nom. À Paris, on dit le boulevard Maréchal Trucmuche, parce que c’est la réplique à quelque chose près du boulevard Président Machinchose, et qu’il faut pouvoir les différencier. Mais pour les constellations, celle qui est là, elle est là, elle est comme ça et elle nous adresse sa lumière fidèlement ; quand on connaît vraiment cette campagne, on ne la nomme pas, on y vit.

La chouette a tourné la tête et m’a fixé droit dans les yeux. J’ai su que nous étions de trop. J’ai fait demi-tour ; Jean m’a suivi.
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Je lui racontais, avec quelques approximations, la fable de l'éléphanteau, fable indienne si je me souviens encore. Cette fable expliquait avec sagesse la docilité de l'éléphant, maintenu en servitude par une corde liée à un pieu quand il eût pu réduire à néant chapiteau, maître et spectateurs en une simple traction cervicale. La fable prétendait ainsi que, ayant été attaché par une lourde chaîne à un poteau, l'éléphanteau avait tiré, poussé, roulé, barri pour tenter de se dégager, avant de reconnaître son impuissance et de se soumettre. Grandissant, il n’avait plus jamais remis en question son asservissement, se souvenant des heures d'efforts inutiles souffert durant l'enfance. Aujourd'hui, cette fable trouve un nouvel écho, ici ; je m'interroge : est-ce vraiment sa mémoire qui maintient l'éléphant asservi, où a-t-il simplement admis son lien comme une partie intégrante de son être ? Certes, il pourrait réduire à néant ces maîtres, mais pour aller où, pour devenir quoi ? Nos liens ne font-ils pas de nous ce que nous sommes ?
Je sens mes liens, je sais qu'il me faudra les rompre un jour prochain…
Cela me terrorise.
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« Il n’y eut rien qu’un éclair jaune près de sa cheville.
Il demeura un instant immobile. Il ne cria pas.
Il tomba doucement comme tombe un arbre.
Ça ne fit même pas de bruit, à cause du sable. »
A. de Saint-Exupéry

Je l’ai anesthésié, une petite piqûre dans la fesse, et il s’est endormi doucement, comme une poupée de chiffon qu’on dépose sur un oreiller.
Alors j’ai pensé au Petit Prince, à ce paragraphe que je connais par cœur tant j’ai souhaité, enfant, ne pas le comprendre.
Machinalement, j’ai tondu un cadran sur sa patte avant droite, j’ai passé un peu d’alcool, j’ai posé un cathéter que j’ai fixé avec un peu de bande collante. Et j’ai attendu qu’il soit tout à fait endormi ; machinalement. Mais dans ma tête, je pensais à ce Petit Prince qui meurt sans faire de bruit, sans se plaindre et je n’ai pas pu accepter d’être son serpent.
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Sonate pour piano seul

Certains pensent que je ne suis qu’un objet, inerte et insensible ; peu remarquent, en soulevant mon aile, que mes cordes vibrent sous les sons qui leur parviennent. Ainsi, lorsque vous parlez à mes côtés, chaque syllabe, chaque intonation, par résonance, fait tressaillir mes cordes : c’est une sensation divine que de les sentir vibrer sans avoir à actionner mes marteaux. J’essaie alors de percevoir toute l’harmonie, la chaleur des émotions qui m’entourent, afin de les restituer au mieux lorsque je joue pour mon public, pour le faire frémir à son tour.
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Je devins le seul client fidèle de ma boulangère, tant elle était mal gracieuse au-delà de tout, et laide pour tout bien gâter. Je crois que j'appréciais deux choses en elle : le parallèle invraisemblable que nul ne pouvait manquer de faire d'elle avec une otarie, tant sa moustache était luisante de sueur et humait négligemment le poisson putréfié, et le sentiment divin de supériorité que l'on éprouvait en la voyant. Je me hâtais de retranscrire ces caractéristiques sur une toile, forçant un peu sur les tons verdâtres pour traduire la putréfaction.
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