Londres, décembre 1889... Décidément, je suis abonnée au Londres de l'époque de Jack l'Éventreur, moi. Et, une fois de plus, me voici plongée dans des crimes sordides.
Oui, j'aime ça...
Ici, point d'élément fantastique, point de van Helsing, chasseurs de vampires ou de toute autre créature de la nuit aux dents longues et pointues.
Non, pas de ça, même si le criminel est digne d'un Dracula point de vue des sentiments... C'est vous dire son empathie envers ses victimes. Un sadique de la pire espèce.
Par contre, point de vue références littéraires de l'époque, ça foisonne ! En ce qui concerne la plupart, je les ai tous croisé dans le canon holmésien.
Que du beau linge : l'inspecteur Lestrade (en version moins sympa que dans les aventures de Sherlock Holmes originales), l'inspecteur Gregson (défouloir de Lestrade, ici, sinon, il apparaît dans quelques récits de Sherlock Holmes), Bradstreet, le colonel Moran, âme damnée du professeur Moriarty (cité mais pas croisé), Wiggins, ancien des "Baker Street Irregulars", employé par Sherlock Holmes (cité lui aussi, mais non présent).
Pour le reste de la littérature, citons le docteur Seward qui est présent dans Dracula de Bram Stoker, présent aussi dans la bédé, aux côtés du commissioner Fix, discutant d'un certain Phileas Fogg.
Dernière référence, l'assistante du docteur Seward, Faustine Clerval, était présente dans "Mister Hyde contre Frankenstein".
Que des têtes connues !
Mais que font-ils, tous ces gens connus, dans cette bédé ?
Et bien, vu que deux criminels jugés extrêmement intelligents et tout aussi extrêmement dangereux ont joués les filles de l'air, une partie de ces personnages vont atteler à les retrouver en menant une enquête et quelques investigations avec l'aide de la pègre londonienne.
Mariage contre-nature ? Oui, mais la pègre préfère coopérer avec la maison poulaga, dans son intérêt. Enfin, la coopération ne se fera qu'avec Gregson.
Vous pourriez penser que l'intrigue n'est donc pas d'une folle originalité puisque consacrée à une évasion et à des meurtres. Croyez-moi, il n'en est rien.
La narration devient rapidement captivante, surtout vu la manière dont le livre commence : deux filles poursuivies dans Hyde Park, munies d'un collier fort étrange... et d'un type qui vous ficherait les chocottes si vous le croisiez !
Le scénariste se base aussi sur des luttes internes au Yard, sur Lestrade qui déteste Gregson et qui a Wiggins en horreur, sur la traque des deux prédateurs avec l'aide d'un médecin psychiatre, sur cette alliance contre-nature avec la pègre, sur cette foule de personnages qui restent tout à fait crédibles et séduisants.
Un récit qui se dévore.
Et le graphisme de Stéphane Perger ?
Une sacrée surprise ! M'attendant à des dessins "habituels", dirais-je, quelle ne fut pas ma stupéfaction en découvrant des dessins aux lavis et en aquarelle...
Spécial, mais au bout de deux pages, j'étais dedans. Ce genre de dessins donnent des ambiances différentes de celles auxquelles je suis habituée.
Cela donne de la lumière sur certaines scènes tandis que d'autres sont plus sombres. Certaines scènes sont même dénuées de décor, ne gardant que le personnage et un fond "uni". Cela renforce les expressions des personnages, le lecteur n'étant pas distrait par les décors.
Le seul bémol ? Ben, c'est pour quand, le second ? Oui, j'ai grand envie de lire la suite, même si l'auteur n'a pas terminé l'album par un cliffhanger comme j'aurais pensé qu'il le ferait.
Pas un sadique, l'homme. Merci à lui.
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