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Critiques de Dobbs (278)
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Odyssée sous contrôle (BD)

Nous sommes dans l’adaptation du roman de Stefan Wul du même nom que j’avais chroniqué ici :

http://www.babelio.com/livres/Wul-Odyssee-sous-controle/348878/critiques/796912

Il s’agit d’un récit à chute donc je vais essayer de rester évasif (même si je sais que c’est peine perdue ^^) : nous suivons les aventures de l’espion Michel Maistre envoyé sur Émeraude, ancienne planète-mère des Cépodes où se multiplie les disparitions d’humains, qui en cours de route tombe amoureux de la poétesse Inès Sarle qui a quitté pour la première fois sa planète Chrysale. On passe du space-opera pulpien au récit lovecraftien, avant une cavale dans une jungle extraterrestre qui nous mène vers une amère fin à la Philip K. Dick où se mélange rêve et réalité.

Contrairement à Denis Lapière qui avait transformé la magie de Stefan Wul en blockbuster bourrin sans intérêt, le scénariste Dobbs s’est posé les posées les bonnes questions : que garder de l’œuvre originale, et qu’y apporter pour innover… Après comme nous sommes dans une époque malheureusement placée sous le signe des forces obscures de la crevardise, on remplace le happy end romantique par le sad end grimm & gritty : c’est un choix assumé auquel j’ai du mal à adhérer, mais pas de souci tout cela se tient bien. Mais c’est peut-être dommage de lui consacrer 7 pages qui auraient pu être consacrées (au choix des auteurs) à l’explication de la situation sur la Planète Émeraude, aux allégories colonialistes et anticolonialistes, aux expérimentations scientifico-horrifiques, ou au trek dans la jungle à l’environnement plus qu’hostile…

Graphiquement j’ai beaucoup aimé le travail de Stéphane Berger, car le résultat particulièrement coloré parvient à insérer une ambiance lourde et pesante dès les premières pages qui au fur et à mesure du récit prend le pas pour devenir glauque et oppressante.

J’ai un peu surnoté car je sais par expérience que c’est typiquement une BD qui va se retrouver bashée alors qu’au final on est dans un exercice de style qui a été réussi. Et puis les auteurs ont tout compris à la phylogénie de l’œuvre et du genre, donc se sont éclatés à disséminer plein d’easter eggs que je me suis éclaté à repérer. J’espère que vous aussi vous vous amuserez à repérer les clins d’œil à "Ulysse 31", "Albator", "Akira", "La Bataille des Planètes", "Capitaine Flam", "Cobra", "Alien", "Blade Runner", "Le Cinquième Elément", "Le Vagabond des limbes", "L’Âge de cristal", "Babylon V", "James Bond", "X-Men"…
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L'ombre d'antan

14 récits, oui 14 comme dans 14-18 car c’est bien de la Grande Guerre dont traite ce roman graphique où se côtoient une multitude de talents avec des scénarios écrits, tant par des auteurs francophones, que serbes, et où les dessinateurs sont tous issus de l’ex-Yougoslavie. Vous vous doutez bien qu’avec pareil sujet, il n’est pas un récit qui soit de nature joyeuse. Chaque dessinateur utilise la technique qui lui semble la meilleure pour traiter de cette infâme boucherie qui aurait dû être « La Der des Ders » si les hommes avaient eu un peu plus de jugeotte et si l’esprit de revanche n’avait pas poussé un petit caporal affublé d’une moustachette ridicule à remettre le couvert vingt-et-un ans plus tard.



Les sujets traités sont très variés ce qui m conduit à écrire ma plus longue chronique à ce jour.



« Entre ciel et terre ».

Commençons par la retraite de l’armée serbe, accompagnée de milliers de civils, à travers les montagnes d’Albanie, où les montagnards albanais entraînés et équipés par les Allemands lui tendent des embuscades. J’ai été particulièrement sensible aux dessins de Drazen Kovacevic et à la mise ne couleur dans les tons sépias de Toni Anastasovski. Le scénario de Dragana Stojilkovic est magnifiquement bien ficelé.



« L’odyssée du sous-marin Curie »

Suit l’incroyable histoire du sous-marin français « Curie » qui s’est empêtré dans les filets à l’entrée du port de Pola où il devait se glisser pour détruire les navires austro-hongrois qui s’y trouveraient. Le scénario de Philippe Zytka se réfère à l’histoire authentique de cet équipage. Le dessin de Darko Perovic a quelque chose de « Corto Maltese ». La mise en couleur de Sofjia Perovic est bien adaptée à l’atmosphère nocturne et à la faible lumière à l’intérieur du sous-marin.



« L’ange gardien ».

Le troisième récit, nous narre l’histoire de Milan, blessé à la tête par un shrapnel. Heureusement pour lui, son casque Adrian a amorti le coup. A l’hôpital, on lui rapporte son couvre-chef pour qu’il puisse voir l’effet du shrapnel et ce casque qui lui a sauvé la vie. C’est alors qu’un mot glisse de ce couvre-chef. Un mot en français que Milan se fait traduire. C’est le début d’une nouvelle histoire… Un très beau scénario de Bruno Falba, superbement illustré et mis en couleur sépia par Aleksa Gajic.



« Le retour de Milou », sur un scénario de Rodolphe, nous entraîne à Belgrade en décembre 1918. Zoran Janjetov au dessin et à la couleur offre l’un des styles les plus particuliers de ce court récit.

La mère de Milan est impatiente de le revoir et s’affaire à mettre sa chambre en ordre. Elle contemple sa photo avec son ami français, Louis. Il y a aussi la photo de Vesna, sa petite fiancée. La maman établit déjà des projets d’avenir. Quand Milou va-t-il rentrer ? Voilà le facteur sur son vélo. Il dépose une lettre dans la boîte, enfin !



« Fusillé pour l’exemple », un scénario de Frédéric Bertocchini avec, au dessin, Igor Krstic. Septembre 1914, du côté de Verdun… LOISEAU Marcel est ramené grièvement blessé à la jambe et à la tête par un camarade. Sur sa route, l’infortuné croise un capitaine, genre abruti de première classe avec palmes et grande distinction. Ce capitaine, malgré les graves blessures dont il est affligé, lui ordonne de repartir au front. Marcel désobéit, tourne le dos à ce fou-furieux de capitaine et se rend au poste de secours tandis que le bon samaritain qui l’a secouru s’en retourne dans l’enfer des combats pour éviter des ennuis avec ce farouche capitaine qui se garde bien de foncer risquer sa très précieuse peau… Les ennuis de Loiseau ne font que commencer à cause de cet oiseau de malheur.

Si vous effectuez des recherches sur Internet, vous vous apercevrez bien vite que Marcel Loiseau a bien été « fusillé pour abandon de poste » le 12 octobre 1914. Il était soldat au 106 R.I. Les faits se sont déroulés à Mouilly - Rupt-en-Woëvre, près des Éparges, dans le département de la Meuse. Il a été réhabilité le 17 mars 1922. Son cas était un exemple flagrant d’un abus de pouvoir de l’autorité absurde d’un supérieur. Il fit partie des premiers soldats « fusillés pour l’exemple » réhabilité.

Le dessin de Igor Krstic, tout en nuances de lavis de gris et de noirs correspond idéalement à l’ambiance très sombre de cette histoire marquée par une profonde injustice. Petite observation : dans ce récit, les uniformes ne correspondent pas à ce qu’ils étaient au début de la guerre…

Anatole France avait écrit en 1909 : « L’armée étant une administration comme l’agriculture, les finances ou l’instruction publique, on ne conçoit pas qu’il existe une justice militaire quand il n’existe ni justice agricole, ni justice financière, ni justice universitaire. Toute justice particulière est en opposition avec les principes du droit moderne. Les prévôtés militaires paraîtront à nos descendants aussi gothiques et barbares que nous paraissent à nous les justices seigneuriales et les officialités. »



« Yanko le berger » de Tibery (Tiberiu Beka), seul aux commandes.

1914. Les Austro-Hongrois sont entrés en Serbie. Dans le territoire occupé ne restent que des femmes, des vieillards et des enfants. Yanko, petit berger, se morfond. L’armée ne veut pas de lui. Il garde ses moutons lorsqu’il entend des coups de feu en provenance de son village. Lorsqu’il arrive à portée de vue, des flammes dévorent déjà plusieurs maisons…

Une mise en couleur aux tons chauds et sombres pour accompagner une descente aux enfers qui montre comment certains soldats austro-hongrois se sont comportés dans les malheureux villages se trouvant sur leur passage. Après cela, on peut mieux comprendre pourquoi tant de civils ont pris la fuite avec les restes de l’armée.



« Le conscrit » sur un scénario de Nenad Mikalacki Django, Igor Krstic au dessin.

Les gaz, ces horreurs, sont évoqués dans ce récit qui est une sorte d’allégorie fantastique de la mort. Je ne commenterai pas cette BD en noir et blanc pour garder l’entière surprise qui attend le lecteur.



« Frères d’armes » est un scénario du Français Dobbs (Olivier Dobremel) mis en lumière par Dragan Panovic.

Récit d’un équipage d’avion. Un Français comme pilote, un Serbe comme mitrailleur. Ils sont pris en chasse par un hydravion autrichien…

Les couleurs sont vives comme le sont celles des paysages autour de la rivière Drina. Un paysage magnifique qui ferait presque oublier que des hommes s’entretuent, comme s’ils n’avaient appris à voler que pour pouvoir s’envoyer en l’air afin de mieux s’étriper !



« L’éclaireur et son binôme », on le doit à un scénario de Vasa Pavkovic et aux dessins, puissants, en noir et blanc de Stevan Subic.

Darko Petrovic est éclaireur dans l’armée serbe. Voilà que seulement quatre mois se sont écoulés depuis le début de la guerre, mais déjà le monde de Darko s’est écroulé. Le voilà reparti, seul, une fois de plus, pour une mission de reconnaissance. Mais cette fois, Darko ne reviendra pas seul…



« Le chemin du désespoir » Milenko Misic, accompagné de Darko Stojanovic au dessin.

Un récit où l’on découvre la grave décision que prend l’état-major serbe de fuir le pays vers l’Albanie et le Monténégro, avec les principaux trésors du peuple serbe et des milliers de civils qui ont déjà « goûté » au comportement des troupes bulgares qui sont entrées en guerre avec des promesses effectuées par l’empereur austro-hongrois et le kaiser.

Les dessins sont de très grande qualité, mais pourquoi avoir opté pour un fond aussi foncé qui empêche de profiter pleinement des dessins ?



« Piqûre d’abeille » est une histoire de Pavle Zelic, Maza au dessin et Desko à la couleur.

Cette narration nous transporte à Salonique en Grèce où les populations et les militaires subissent les attaques incessantes, et leurs terribles conséquences, de l’aviation bulgare. La décision est prise de porter la guerre au cœur-même de la Bulgarie, à Sofia, leur capitale ! Et pour mener à bien cette mission, ils peuvent compter sur… un bombardier Farman ! Un caporal français, Royable, et un sous-lieutenant serbe Naumovic se voient confier cette mission…

De très beaux dessins où le noir se détache sur un fond sépia.



« Le sang des damnés » de Michel Dufranne mis en dessin et en couleurs par Milan Drca.

Sergeï Feodorov qu’as-tu fait pour te retrouver à Mers-El-Khébir dans un bataillon disciplinaire en compagnie de tes camarades russes ? Comment, parti de Russie, t’es-tu retrouvé en France à te battre sous les ordres d’officiers incompétents qui te traitaient, toi et tes semblables, comme des esclaves dénués de droits autres que ceux consistant à obéir, à souffrir et à mourir ?

Un récit poignant sur ces soldats traités comme des moins que rien par leurs officiers inaptes au commandement, soldats qui, en France aussi, vont se révolter contre eux et faire leur petite révolution d’Octobre…



« Le billet » de Philippe Zytka dessiné et mis en couleur par Milan Jovanovic.

Hugh Gibson est Australien… Et engagé volontaire. Il quitte son pays en 1915. Sa fiancée lui remet un billet de chemin de fer « aller-retour ». Comme cela, lorsqu’il rentrera en Australie, il n’aura pas à en acheter. Pour Hugh, ce billet va devenir son porte-bonheur. Son sauf-conduit qui doit lui permettre de revenir vivant au pays…

Basé sur le premier combat des Australiens sur le continent européen, à la Bataille de Fromelles, ils perdirent 5533 hommes. Cet épisode constitue les 24 heures les plus sanglantes de l’histoire militaire australienne ! Pour rappel, il n’y eut pas de conscription en Australie durant la Grande Guerre ! Tous les soldats étaient des engagés volontaires.



« Le journal de Corfou », d’après un scénario de Filip Bankovic, mis en images par Ivan Stojkovic.

Milutin Dimitrijevic a 42 ans et il a découvert, à Belgrade, dans l’appartement de ses parents, au milieu d’un tas d’ouvrages poussiéreux, le journal de son arrière-grand-père qui s’appelait exactement comme lui. Le 3 décembre 1914, lors de la contre-offensive serbe, son aïeul n’eut la vie sauve que grâce à un autre soldat qui le jeta à terre au moment d’une explosion. Il retrouvera par hasard cet inconnu sur l’île de Corfou où les survivants de l’armée serbe ont trouvé refuge, évacués par la marine française. Son sauveur s’appelle Lazare. Ils ne se quitteront plus jusqu’à ce que…

Un récit qui montre qu’il s’en faut de peu pour que s’arrête ou survive une lignée. Traité dans les tons sépia, c’est une BD très touchante.



Voilà résumés les courts récits présentés dans ce roman graphique d’excellent facture, tant artistique qu’historique. Il nous ouvre les yeux sur l’implication des Serbes dans la Grande Guerre (mais pas que puisqu’on y relate aussi des histoires de soldats australiens, russes, français, …).



La lecture de cet ouvrage m’a pris des jours ! Heureusement que j’étais en congé pour en profiter pleinement : il m’a mis en appétit pour en savoir davantage sur la participation des Serbes à ce conflit qui a démarré à cause d’un étudiant serbe à Sarajevo. J’ai passé des heures et des heures sur Internet à effectuer des recherches pour m’assurer de la base historique de chacun des récits, mais surtout pour en savoir plus (et pas que sur les Serbes).



A la fin de l’ouvrage, un dossier retrace l’histoire de la Serbie durant la Grande Guerre.



Je ne puis qu’en recommander l’achat à tous les passionnés d’histoire, en particulier ceux intéressés par la Première Guerre mondiale, mais aussi par l’histoire de l’aviation. Au niveau du graphisme, il y en a pour tous les goûts. Pour cette raison aussi, si vous voulez sortir des sentiers battus au niveau du « dessin », osez vous aventurer dans « L’ombre d’antan ».



Merci aux éditions INUKSHUK et à cette Masse critique « spéciale » qui m’ont permis de déguster une œuvre très originale.

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L'Homme invisible, tome 2 (BD)

Dans ce deuxième volet (pour le découpage en ce qui concerne l'adaptation en bande dessinée), les voiles se lèvent enfin et le lecteur découvre enfin qui est ce fameux homme invisible et comment il en est arrivé là. Il se trouve qu'il était en classe de médecine avec le Docteur Kemp, le médecin du village et lorsqu'il lui demande son aide pour accomplir son dessein machiavélique et cruel, Kemp refuse, signant par le même occasion son arrêt de mort car le dit homme invisible - dont je ne vous dévoilerai pas l'identité afin de laisser planer un peu de suspense -, a juré de se venger.



Dès lors, seul et sans allié, comment va-t-il s'y prendre et de surcroît, sans ses précieux carnets dans lesquels toutes ses précieuses recherches et expériences sont consignées ? Certes, l'invisibilité est un atout majeur mais qui représente aussi ses failles et ses faiblesses, comme notre homme ne va pas tarder à s'en rendre compte.



Un graphisme toujours aussi bien travaillé et un scénario qui reste fidèle à l'oeuvre de Herbert George Wells ! Beaucoup de morale dans cet ouvrage et notamment celui de l'abus de la science, qui, mise entre de mauvaises mains, peut faire bien des ravages. A découvrir et à faire découvrir, et surtout n'hésitez pas , en parallèle ou en amont, à vous replonger dans l'oeuvre originale de Wells ! Cependant, cette bande dessinée adaptée à l'initiative du journal Le Monde par Dobbs et Chris Regnaul est une pure réussite, permettant aux amateurs de 9 ème art et à tous les autres de se replonger dans ce "grand classique de la littérature" pour reprendre le nom de cette collection !
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L'Ile du Docteur Moreau

Je m’appelle EDWARD PRENDICK. J’étais sur « La Dame altière » qui a pris feu et fait naufrage. Je me suis retrouvé avec deux compagnons dans un canot. Nous nous sommes battus pour la nourriture et… Ils ont fini par passer par-dessus bord…

Blessé, mourant de faim et de soif, j’ai été repêché par l’équipage d’un petit caboteur, « La Chance rouge ». A son bord se trouvait une « sorte » de médecin, ou plus exactement, un biologiste. En quelques jours, il allait me sauver la vie par deux fois…

Je l’ai accompagné sur une île des plus étranges… L’île du Docteur Moreau ! Ce que j’y ai découvert dépasse l’entendement ! Jamais personne ne pourra croire les aventures que j’y ai vécues et les êtres que j’y ai rencontrés…



Critique :



J’ai éprouvé un petit malaise en lisant cette bande dessinée. Non que le talent du dessinateur Fabrizio Fiorentino soit en cause, ni même les talents de coloriste de Matteo Vattani… Serait-ce le scénario de Dobbs ? … Non ! C’est l’histoire de Herbert George Wells qui me met mal à l’aise. Je n’aime pas ce qui touche à l’horreur, et là, on plonge dans un cauchemar… Pour ne pas spoiler l’histoire, je me garderai d’en dire davantage. Bref ! Dans l’œuvre de Wells, ce n’est certainement pas celle que je recommanderai… Sauf si vous aimez l’horreur et les manipulations génétiques… Wells était tout de même un sacré visionnaire !

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Scotland Yard, tome 1 : Au coeur des ténèbres

Sombre plongée au coeur de Londres.

C'est l'époque de Jack l'éventreur et de Scotland Yard, l'époque des histoires sordides et des crimes atroces...

Cette Bd regorge de clins d'oeil que je ne reconnais pas forcément car je n'ai pas du tout de références en matière de romans policiers datant de la fin du XIX eme siècle. C'est dommage car tout l'intérêt de cette Bd tient, je pense, de cette référence à la culture littéraire du polar anglais et à son univers bien particulier.



Ici, tout est glauque et bien courageux seront les détectives de s'enhardir sur les pas des meurtriers.

Ce n'est pas forcément ma tasse de thé mais cela se lit assez aisément. A noter : des dessins tout à fait représentatifs de cet univers infâme et sanglant.

Avis aux amateurs !
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Jesse James

Je m'attendais à de l'aventure épique, des grands espaces, des personnages torturés, mais en fait, il s'agit surtout d'un documentaire sur ce personnage légendaire du western. Et j'avoue que je n'y ai pas trouvé mon compte.



Le dessin est détaillé, foisonnant, c'est bien fait, mais c'est très chargé, on s'y perd dans les pages. La narration, accumulant les annonces de journaux, est saccadée, chaque épisode est très court, le récit est une simple suite de faits. C'est juste un documentaire exhaustif sur un criminel, et les biographies documentées de criminels, ce n'est pas du tout ma tasse de thé. Certes, on en apprend beaucoup sur le personnage, ses actions, mais on reste en surface, on entre pas vraiment dans ce qui aurait pu être intéressant, une forme de mégalomanie ou autre, le Jesse James de Lucky Luke est de ce point de vue bien meilleur.



Certaines pages accumulent des pages de journaux, dans tous les sens, comme accumulées sur le sol, ça fatigue les yeux, et ça ne m'a pas donné envie de lire. La surcharge du dessin additionnée à la surcharge d'informations a rendu cette lecture fade, ennuyeuse et fastidieuse. La dimension romanesque du personnage est juste évoquée comme un fait parmi les faits, on ne s'en rend pas vraiment compte, alors que le style du graphisme semble prétendre le contraire, un style lié à l'aventure. J'ai eu l'impression de me faire rouler.
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Souviens-toi que tu vas mourir

Dans les nouveautés graphiques de cette année, je viens de découvrir Souviens-toi que tu vas mourir, signé Dobbs au scénario, Genzianella au dessin et Palescandolo aux couleurs.

Tout commence par la traque de Will Quantrill et sa bande d'assassins, coupables notamment du massacre de la ville de Lawrence (Kansas) le 21 août 1863.

Les soldats de l'Union donnent l'assaut sur la ferme dans laquelle ils se sont retranchés.

Le sergent Nordiste Meadows et le renégat Sudiste Blackwood vont bientôt, bien malgré eux, voir leur destin lié.

S'ils veulent survivre il va leur falloir s'allier.

Un western rythmé, dans les règles des classiques du genre, superbement mis en images par Nicola Genzianella.

Assurément un album qui mérite le détour.

Le seul reproche que je lui ferais ?

Je l'ai trouvé trop court...
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La machine à explorer le temps (BD)

Je suis tombée complètement par hasard sur cette bande dessinée car la librairie Glénat qui se trouve à côté de mon arrêt de tramway, a organisé une séance dédicace avec le dessinateur Mathieu Moreau, le 11 février dernier. Comme d'habitude, je lui ai demandé de me dessiner une petite fée (pas poilue, cette fois! Ça c'est juste pour Gabriel Katz! ;-) ) et je la trouve très réussie!



A la fin du XIXème siècle, un jeune inventeur convie ses amis à dîner et pour leur faire part de son extraordinaire découverte. Il aurait inventé une machine à voyager dans le temps et serait prêt à faire devant eux l'expérience. Au cours du dîner, l'inventeur s'absente quelques minutes et revient complètement métamorphosé : affamé, sale, la barbe longue, il affirme être parti plusieurs jours dans le futur, en l'an 802701...



Vous connaissez ma franchise habituelle : quand le dessinateur m'a demandé si j'avais lu le roman, je lui ai répondu par l'affirmative et que j'avais détesté! Vous imaginez volontiers son expression perplexe... Je lui ai donc expliqué ma démarche.



Il est vrai que j'ai détesté le roman original de La machine à explorer le temps de Wells pour son style littéraire lourd et dénué d'empathie alors même que les idées développées sont brillantes et originales.

La plupart des gens me répondent :

- "Oui, mais tu sais, c'est le style de l'époque qui veut ça..."

Et moi, je réponds, exaltée et révoltée :

- "Naaaaan! Vous avez lu le Dracula de Bram Stoker, le Frankenstein de Mary Shelley ou le Dr Jekyll et de Mr Hyde de Robert Louis Stevenson? C'est bon et c'est extraordinairement bien écrit!".



Trêve de plaisanterie, pour en revenir à ma démarche, j'étais curieuse de voir comment Dobbs et Moreau avaient réussi à adapter ce roman. Et bien, pour tout vous dire, je l'ai trouvé très abouti. En effet, les auteurs ont fait justement le choix de se débarrasser du style poussiéreux de Wells et de moderniser la forme avec un texte et des dialogues plus fluides. De plus, l'adaptation est très fidèle au roman et l'on retrouve bien les évènements initiaux du roman ainsi que l'état d'esprit de l'inventeur très imbu de sa personne et conscient de sa supériorité. Les dessins sont également très beaux visuellement : mention spécial d'ailleurs pour le Londres victorien nocturne bien retranscrit.



En conclusion, je conseille vraiment cette bande dessinée à ceux qui n'ont jamais lu les romans de Wells (il peut s'agir d'une première approche de l'œuvre) ainsi qu'à ceux, qui comme moi, n'ont pas apprécié l'oeuvre originale. Trois autres adaptations sont prévues : La guerre des mondes (2 tomes), L'homme invisible (2 tomes) et L'île du Docteur Moreau (One shot). Et je pense que je serai au rendez-vous.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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L'Ile du Docteur Moreau

Chaque année, le Mois Anglais me permet de découvrir des classiques et Wells en fait partie intégrante.



Ne connaissant la réputation de la terrible île du docteur Moreau que par ouï-dire, j’ai posé le pied sur cette plage qui n’avait rien d’ensoleillé, coquillages et crustacés…



La première chose qui frappe dans cette adaptation, c’est la qualité des dessins, des couleurs. Là, on est dans le haut du panier. Ils sont réalistes et précis.



L’histoire est connue de tout le monde, sans doute mal ou pas dans les détails. Sachez juste que Prendick, un beau blond, est l’unique survivant d’un naufrage. Il est recueilli par Montgomery et à cause du capitaine du navire qui le foutra à l’eau, Montgomery sera contraint de le faire venir sur l’ile de ce fameux docteur Moreau.



On ne le répètera jamais assez : science sans conscience n’est que rune de l’âme ! La créature du docteur Frankenstein en était déjà un bel exemple, mais ici, on a franchi un autre palier et voulant jouer à Dieu et les créatures hybrides du docteur pourraient se retourner contre lui.



Ce qui choque dans cet album, ce sont les expérimentations du docteur et ses créatures, dont on ne sait trop si elles sont plus bêtes que humaines ou le contraire.



L’animalité reste en elles, comme elle se trouve cachée en nous, quelque part, surgissant souvent dans les moments les plus extrêmes de nos existences (guerres, agressions ou achat de PQ avant un confinement).



Si l’histoire ne dira pas comment ces expériences ont pu avoir lieu, on a tout de même un aperçu de la salle d’opération de ce docteur fou et ça ne donne pas envie d’aller y faire un tour.



Prendick n’est pas un personnage lisse, s’il critique les autres de ne pas traiter les hommes/bêtes correctement, il n’hésitera pas, plus tard, à leur tirer dessus, la peur prenant le dessus sur son humanité.



Une belle adaptation qui me donne envie de plonger dans le roman original (que je possède, en plus) afin de voir ce qui a été passé à la trappe pour faire tenir le tout en 56 pages. En tout cas, les ambiances horribles sont bien présentes dans la bédé et elles donnent des frissons durant la lecture.


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Les enquêtes de Nicolas Le Floch, tome 2 : L'..

Ce deuxième tome est toujours très fidèle au livre qu’il adapte, et l’on retrouve toujours avec grand plaisir les personnages que l’on a appris à découvrir dans la série de M. Parot : Nicolas le Floch, l’inspecteur Bourdeau, Monsieur de Sartine, Monsieur de Noblecourt, chez qui loge Nicolas, mais aussi la Paulet, « tenancière de maison galante », Rabouine, la mouche (on appelait ainsi les indicateurs de la police), le Docteur Semacgus et le bourreau Charles-Henri Sanson, médecin légal à ses heures…



Le scénario, donc, est parfaitement fidèle. La société parisienne de la deuxième moitié du XVIIIe siècle est décrite avec précision, dans ce qu’elle a de paradoxal : même si rien, dans ces deux premiers tomes, ne le verbalise, on sent déjà monter les tensions entre une noblesse qui se croit tout permis et une population qui supporte de moins en moins d’être maintenue dans la pauvreté et la dépendance.



Les dessins sont précis, efficaces. Les couleurs, relativement ternes – mais ce n’est pas une critique ! – correspondent bien au ressenti que l’on peut avoir en lisant les livres de la série. En tout cas, c’est ce que j’avais moi ressenti : au-delà du chatoiement des tissus chamarrés de la Cour, la vie est dure, la ville est sale, la maladie et la mort sont partout présentes…
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L'Homme invisible, tome 2 (BD)

Dans ce second tome, les auteurs lèvent le voile sur ce qu’ils nous avaient cachés dans le premier tome, puisqu’ils avaient construit l’histoire différemment de celle de Wells et choisis de nous cacher le passé de l’homme invisible.



Si vous n’aviez été faire un tour sur wiki après le premier tome, ce second était là pour éclairer votre lanterne sur Griffin et ses étranges expériences.



On le découvre durant ses études et ses premières expériences, déjà aussi aigri, mais n’ayant pas encore basculé du côté obscur de la Force.



Parano, misanthrope, violent, aigre, sans scrupules, sans morale, Griffin avait tout pour s’attirer des ennuis et assez de mauvaise foi que pour mettre toutes les fautes sur le dos d’autrui.



Plus mégalo que l’empereur Kuzko, plus sanglant, plus expéditif, notre homme rêve d’être le calife à la place du calife et de mettre le monde entier sous sa botte. Comme toujours, science sans conscience n’est que ruine de l’âme.



La nature humaine, dans ce qu’elle a de plus vil, est parfaitement mise en scène dans le scénario. Persuadé qu’il a entièrement raison d’avoir agi ainsi, Griffin ne se rend pas compte qu’il glace totalement le docteur Kemp et que les personnes qu’il a effrayées, molestées, blessées, assassinées ne sont pas de son avis.



Les dessins sont de la même facture que les premiers : très bons. Autant dans les décors extérieurs qu’intérieurs. L’homme invisible est bien mis en scène également, ce qui est difficile puisqu’on ne le voit pas, mais sa présence est prégnante et il pèse de tout son poids dans les cases.



N’ayant pas lu l’œuvre originale, je ne saurais dire si cette adaptation est fidèle, mais je me doute qu’elle est moins complète que dans le roman. Les couleurs sont toujours bien adaptées aux ambiances qu’elles doivent refléter.



Cet album est parfait pour découvrir le roman de SF de H.G Wells et donner envie aux plus jeunes (et plus anciens comme moi) de se plonger dans le récit original. Il met aussi brillamment en image la mégalomanie humaine et le désir de soumettre tout le monde. Griffin se croit supérieur aux autres et comme l’orgueil précède toujours la chute…



Une excellente adaptation que je recommande afin de découvrir le roman de Wells ou juste pour le voir d’une autre manière.


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Rendez-vous avec X : Diên Biên Phu

Cette BD retrace quasiment pas à pas la bataille de Diên Biên Phu qui s’est déroulée au Viet-Nam en 1954, en insistant sur la stratégie militaire du commandement français ; ou comment une force coloniale bien armée a fini par s’incliner face aux forces vietminh, soutenues matériellement par la Chine communiste. Un premier acte de la décolonisation et la preuve que les puissances coloniales pouvaient être vaincues.



Le scénario de Dobbs colle à l’histoire et au bourbier que fut ce camp militaire français retranché, installé sur un ancien aérodrome japonais entre Hanoï et le Laos. L’idée du commandement français, dirigé depuis 1953 par le général Navarre, est de constituer une zone fortifiée, où les différentes redoutes pourraient se défendre les unes les autres et infliger de lourdes pertes à l’ennemi s’il attaquait. Une stratégie dite du « hérisson » qui avait réussi à Na San, mais qui dans une cuvette sans possibilité de ravitaillement autre qu’aérien, va être fatale aux troupes françaises à partir du moment où Giap aura réussi à amener à travers la jungle de l’artillerie lourde au dessus du camp français.



Le combat sera sanglant et c’est sur cela surtout que s’attarde Dobbs. Un peu dommage car les événements ne sont vu que du côté français et sans mettre en perspective l’avant et l’après Diên Biên Phu.



Mais l’album reste réussi car la stratégie militaire est bien expliquée et les dessins précis de Mr Fab accompagnent bien le sujet. Les explications de l’annexe finale apportent un plus.
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Les enquêtes de Nicolas Le Floch, tome 1 : L'..

J'aime énormément les aventures de Nicolas Le Floch écrites par le regretté Jean-François Parot. Quand j'ai découvert que Dobbs avait publié une adaptation en BD avec le dessinateur Chaiko, je n'ai pas hésité longtemps.



Je ne vais pas tourner autour du pot : j'ai été un chouia déçue. Les romans de Parot sont riches, volumineux et les intrigues sont alambiquées. Vouloir faire tenir une intrigue de 400 pages dans 66 relève de la bêtise.



Je veux bien qu'il y ait des choses à éliminer afin de faire avancer l'intrigue plus vite (les repas interminables, les scènes galantes, les réflexions de Nicolas). Mais il y a des limites que Dobbs a franchi. Il a taillé dans le roman à la tronçonneuse.



Il manque énormément de choses. On comprend quand même l'enquête mais il n'y a quasiment pas d'émotions. Les personnages ont une psychologie sommaire et de nombreuses scènes tombent à plat.



Du côté des dessins, ça n'est pas folichon non plus. Je passe sur le fait que je n'imaginais pas la majorité des personnages sous cet aspect - et que Sartine n'a jamais eu une tête de crapaud (!!!).



C'est plutôt du côté des décors et du choix des couleurs que j'ai tiqué. Autant le Paris crasseux est admirablement rendu autant celui de l'aristocratie fait pitié. Les demeures ressemblent à des masures, vides de meubles et de tout confort. Même les bureaux de Sartine sont indigents.

Et tout à l'air délavé comme si les riches étaient pauvres. C'est déroutant.



J'espère que Dobbs et son acolyte feront mieux pour le tome 2 qui semble-t-il est déjà en préparation. Nicolas mérite mieux que cela.

Serviteur, Messieurs ! ;-)



Challenge le tour du Scrabble en 80 jours
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Scotland Yard, tome 2 : Poupées de sang

♫ Je suis une poupée de cire, ♪ une poupée de sang...♫

♪Mon âme est gravée dans mes poupées, ♫Le sang, j'vais l'faire couler ♪



(Moi aussi je peux massacrer France Gall et ça ne me rapporte pas un balle !).



Avant de me replonger dans ce second tome, j'ai repassé en revue le premier et je me suis rendue compte que Mary Pearcey, la sage-femme que l'on pendait, avait été réellement suspectée d'être Jack l'Éventreur (merci "Science & Vie Hors Série" n°263 pour la confirmation). La relecture, ça a du bon.



Dans le tome 1, nous avions eu la mise hors circuit du malade mental Carfax, mais il reste toujours son acolyte dans la nature : Renfield ! Un sacré sadique malade mental, lui. Oui, il se nomme Renfield, comme le malade mental dans "Dracula" et je viens de recroiser Bram Stoker !



Alors ce tome 2 ?



1854... D'entrée de jeu, on commence par apercevoir un pan de l'enfance du petit Renfield, chez ses deux tantes perverses qui le logeaient dans un placard, le frappaient, l'affamaient,... Son seul divertissement était de jouer avec ses poupées, abîmées elles aussi par ses tantines sadiques. Et puis un jour, il a mis fin au supplice... Couic les tantines !



Renfield, c'est un terrifiant buveur de sang qui a régressé de façon quasi-animale après cette enfance brisée. Cet homme faisait trembler les plus grosse crapule de la prison. C'est vous dire que le méchant est à la hauteur.



Le but de ce chasseur solitaire ? Une quête... La seule chose qui puisse lui rappeler sa part d'humanité : les poupées d'une enfance brisée.



La mission de l'inspecteur Gregson, du docteur Seward et de Faustine Clerval est de l'arrêter à n'importe quel prix... Non, pas de spoiler sur la fin !



Les dessins sont toujours en aquarelles délavées, les cases sont toujours disposées de manière non linéaire, avec quelque fois, comme pour le tome 1, une grande illustration dans le fond et des cases dispersées au milieu de la page, pour mon plus grand plaisir.



Mais il y a un bémol : l'histoire aurait peut-être dû être contée en trois tomes (et non 2) à cause de tout les éléments qu'elle contient, de tous les personnages que l'on croise, qu'ils soient réels ou littéraires, et, ma foi, cette profusion de détails auraient bien mérité un plus long développement.



Autre petit soucis : nous sommes en 1889... et les personnages parlent de Sherlock Holmes au passé, comme s'il avait déjà disparu. Heu, 1889 ? Avec deux ans d'avance sur le canon ?? Bizarre.



Par contre, les personnages sont toujours bien campés, Gregson a mis les poings sur les "i" avec Lestrade (oui, les "poings" et pas les "points") et ça lui a fait du bien de s'affranchir de sa mauvaise influence.



Wiggins a l'air de se soustraire à la pègre londonienne (bon, en 1889, il aurait dû être un Irréguliers de Holmes et pas de Moran - ce dont il ne fut jamais dans le canon) et Faustine Clerval, notre "ange" a plus d'un tour dans son sac, ou dans la valise.



Les allusions au calvaire qu'a subit Renfield sont coloriées en gris et sont peu nombreuse, à nous de nous imaginer ce que ces deux bigotes tyrannique auraient pu lui faire d'autre comme mal.



Le rythme est soutenu, le final nous donne le point de départ d'un futur célèbre roman mais, comme je l'ai dit, un tome de plus n'aurait pas fait de tort, il y avait matière à exploiter bien plus sur les personnages secondaires nommés mais dont on ne sait rien de plus; sur l'enfance de Renfield et sa vie à la prison de Newgate; sur sa rencontre avec Carfax; sur leurs matériel sadique; sur leur modus operandi;...



Bref, il y a tout un potentiel non exploité qui frustre le lecteur curieux. Si vous mettez votre curiosité de côté, no problem ! Les deux bandes dessinées se lisent avec plaisir.


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La Bête humaine (BD)

Cette BD est l’adaptation – paraît-il fidèle – du roman de Zola. Dans un contexte noir comme le charbon des locomotives à vapeur, Jacques Lantier mécanicien d’une belle locomotive, cache ses pulsions meurtrières qui visent les femmes qu’il rencontre. Voilà qu’il se prend de passion pour la femme du chef de gare Roubaud. Une passion impossible : elle est mariée et d’une classe au-dessus de la sienne. Mais elle ne supporte plus son mari, qui a fini par découvrir qu’il devait son poste aux liens entre sa femme et Grandmorin, le président de la compagnie ferroviaire. C’en est trop pour Roubaud, dont le couple s’effondre, pendant que Lantier prend du plaisir avec sa femme.



L’époque est bien restituée par le dessin de Giorgiani. Le drame est inévitable et chaque page y plonge un peu plus le lecteur. Une réussite dans le genre « BD adaptée de roman classique ».
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Rendez-vous avec X : La Baie des cochons

Deuxième volume de la série BD inspirée par l'émission radio de France Inter « Rendez-vous avec X », basée sur des moments d’histoire, d’espionnage et de géopolitique, revus par Patrick Pesnot, avec le concours d’un individu anonyme, M. X, très au courant du dessous des cartes.



Ce tome reprend l’arrivée au pouvoir de Castro à Cuba, et, à contre-courant de l’idée habituelle, montre l’attitude ambiguë des États-Unis, qui dans un premier temps ne sont pas opposés au départ de leur allié Batista, trop marqué par la corruption et le soutien à la mafia pour être crédible, et à l‘arrivée d’un fils de la bourgeoisie cubaine.



Ce changement de pouvoir à Cuba s’accompagne de l’élection aux États-Unis de Kennedy comme président. Le nouveau président va laisser la CIA organiser une force militaire d’opposition au régime castriste. Officiellement ce sont ces hommes, financés en coulisse par les Américains, qui tenteront de débarquer, mal préparés au terrain, dans des lagunes du sud de Cuba en avril 1961.



Une opération ratée, mal anticipée, meurtrière pour les opposants cubains, qui a fait monter parmi les cubains réfugiés aux États-Unis, et parmi la mafia qui espérait en leur victoire, des sentiments d’hostilité contre Kennedy. La suite de l’histoire est peut-être bien liée à ce contexte…



Les dessins de Mister Fab « font le boulot », le scénario retranscrit bien l’époque. La présentation va un peu au-delà des habituels récits de ces événements, c’est l’intérêt de cette série. En plus, les auteurs ont choisi de montrer X dans chaque tome de la série, faisant ainsi le lien entre le récit et l’émission radio.

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Ils ont fait l'Histoire, tome 25 : François Ier

Souvent associé à la date de 1515, François Ier n’est pas forcément le roi de France le plus connu des Français, même si son image parle à tout le monde. C’est donc en toute logique que la collection Ils ont fait l’histoire s’est intéressée à cette grande figure.



Les surprises sont nombreuses. Nous découvrons le roi alors qu’il est train de vivre l’une de ses plus grandes défaites, ce qui offre l’occasion d’ouvrir des fenêtres sur son passé, sa formation de souverain potentiel, son accession au trône, ses premières décisions. Dobss a fait le choix de retenir certains thèmes : les relations avec sa mère, la guerre, la politique.



Ces choix permettent de traiter l’essentiel, même si l’on peut regretter que certains sujets importants ne sont qu’évoqués (la rivalité avec l’empereur, la question de son accession au trône trop simplement présentée…). Inversement, la guerre prend une place qui devient parfois lassante. Les prémisses des guerres de religions sont également laissées de côté, comme tant d’autres sujets qui auraient pu avoir leur place ici.



Pour en savoir davantage, il faudra se référer aux explications historiques. Celles-ci insistent peut-être un peu trop lourdement sur les guerres, mais elles permettent aussi de mettre en perspective ce qui n’a pas été dit. Les plus-values sont loin d’être négligeables et sont clairement connectées à l’album qui précède.



Les dessins sont plaisant à l’œil. La dernière planche offrira un dessin particulièrement réussi qui aurait pu faire un bel ex-libri, dommage toutefois que ce dénouement paraisse en décalage avec le propos qui précède. Les batailles sont toutefois bien retranscrites et l’on peut suivre avec plaisir le personnage principal vieillir et voir ses émotions ainsi reproduites.



Voici un très bel album, non exempt de défauts, mais qui aurait peut-être mérité une suite. Cette volonté de faire court, mérite d’être saluée. Un ouvrage à mettre dans toutes les mains et qui mérite d’être lu avec attention du début à la fin !
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Scotland Yard, tome 1 : Au coeur des ténèbres

Londres, décembre 1889... Décidément, je suis abonnée au Londres de l'époque de Jack l'Éventreur, moi. Et, une fois de plus, me voici plongée dans des crimes sordides.



Oui, j'aime ça...



Ici, point d'élément fantastique, point de van Helsing, chasseurs de vampires ou de toute autre créature de la nuit aux dents longues et pointues.



Non, pas de ça, même si le criminel est digne d'un Dracula point de vue des sentiments... C'est vous dire son empathie envers ses victimes. Un sadique de la pire espèce.



Par contre, point de vue références littéraires de l'époque, ça foisonne ! En ce qui concerne la plupart, je les ai tous croisé dans le canon holmésien.



Que du beau linge : l'inspecteur Lestrade (en version moins sympa que dans les aventures de Sherlock Holmes originales), l'inspecteur Gregson (défouloir de Lestrade, ici, sinon, il apparaît dans quelques récits de Sherlock Holmes), Bradstreet, le colonel Moran, âme damnée du professeur Moriarty (cité mais pas croisé), Wiggins, ancien des "Baker Street Irregulars", employé par Sherlock Holmes (cité lui aussi, mais non présent).



Pour le reste de la littérature, citons le docteur Seward qui est présent dans Dracula de Bram Stoker, présent aussi dans la bédé, aux côtés du commissioner Fix, discutant d'un certain Phileas Fogg.



Dernière référence, l'assistante du docteur Seward, Faustine Clerval, était présente dans "Mister Hyde contre Frankenstein".



Que des têtes connues !



Mais que font-ils, tous ces gens connus, dans cette bédé ?



Et bien, vu que deux criminels jugés extrêmement intelligents et tout aussi extrêmement dangereux ont joués les filles de l'air, une partie de ces personnages vont atteler à les retrouver en menant une enquête et quelques investigations avec l'aide de la pègre londonienne.



Mariage contre-nature ? Oui, mais la pègre préfère coopérer avec la maison poulaga, dans son intérêt. Enfin, la coopération ne se fera qu'avec Gregson.



Vous pourriez penser que l'intrigue n'est donc pas d'une folle originalité puisque consacrée à une évasion et à des meurtres. Croyez-moi, il n'en est rien.



La narration devient rapidement captivante, surtout vu la manière dont le livre commence : deux filles poursuivies dans Hyde Park, munies d'un collier fort étrange... et d'un type qui vous ficherait les chocottes si vous le croisiez !



Le scénariste se base aussi sur des luttes internes au Yard, sur Lestrade qui déteste Gregson et qui a Wiggins en horreur, sur la traque des deux prédateurs avec l'aide d'un médecin psychiatre, sur cette alliance contre-nature avec la pègre, sur cette foule de personnages qui restent tout à fait crédibles et séduisants.



Un récit qui se dévore.



Et le graphisme de Stéphane Perger ?



Une sacrée surprise ! M'attendant à des dessins "habituels", dirais-je, quelle ne fut pas ma stupéfaction en découvrant des dessins aux lavis et en aquarelle...



Spécial, mais au bout de deux pages, j'étais dedans. Ce genre de dessins donnent des ambiances différentes de celles auxquelles je suis habituée.



Cela donne de la lumière sur certaines scènes tandis que d'autres sont plus sombres. Certaines scènes sont même dénuées de décor, ne gardant que le personnage et un fond "uni". Cela renforce les expressions des personnages, le lecteur n'étant pas distrait par les décors.



Le seul bémol ? Ben, c'est pour quand, le second ? Oui, j'ai grand envie de lire la suite, même si l'auteur n'a pas terminé l'album par un cliffhanger comme j'aurais pensé qu'il le ferait.



Pas un sadique, l'homme. Merci à lui.




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Rendez-vous avec X : Diên Biên Phu

Cette BD nous fait découvrir les coulisses de la bataille de Dien Bien Phu, en soulignant l’aveuglement de la hiérarchie et le courage des soldats, qui ont vécu l’enfer dans cette cuvette.

Certaines scènes d’un réalisme cru sont donc très dures, d’autant plus que le dessin est sans concession.

A noter le clin d’œil de la scène finale qui annonce la catastrophe de l’engagement américain au Vietnam.

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La Bête humaine (BD)

Dans la saga des Rougon-Macquart de Zola, la Bête Humaine est d'autant plus connue qu'elle a fait l'objet d'une adaptation au cinéma par Jean Renoir que j'ai vu à l'école et qui me laisse encore de souvenirs vivace tant la prestation de Jean Gabin la tête plein de charbon aux commandes d'une locomotive était des plus mémorables



Jean Renoir ayant pris la liberté de transposer l’intrigue d'Emile Zola à l’époque contemporaine et de modifier un certain nombre de scènes, dont le funeste tableau final cette adaptation BD de "La Bête humaine"colle mieux au roman même si en 80 pages un roman de1000 qui foisonne de personnages et d'intrigues secondaires, n'est pas une mince affaire .



L'intrigue plonge donc son lecteur à la fin du XIXe au cœur de la société française et du monde ferroviaire dans une intrigue sublimée par le dessin de Giorgiani.



Le scénariste Dobbs a respecté à la lettre l’œuvre originale de Zola , même en respectant (trop?) fidélement dialogues qui font parfois un peu datés, avec en figure de proue le chemin de fer, symbole violent des grands changements qui s'opèrent au coeur d'une société en pleine mutation.



Zola n'aime rien de plus que fouiller l'âme humaine pour y dénicher ses plus noirs instincts, la Bête du titre en question désignant autant l’homme que la machine, avec un héros dont les pulsions de sexe et de mort semblent pour le moins inévitables et dérangeantes.



Le dessinateur Germano Giorgiani fait un gros boulot d’immersion et un beau travail de fond dans la peinture sociale d’époque pour décrire ce monde aussi opaque que sombre, et le tout forme une adaptation haletante du chef d'oeuvre d’Émile Zola, La Bête Humaine.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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