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Critiques de Huriya (52)
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Entre les jambes

Chronique courte pour dire que j’ai aimé, puis plus du tout aimé ce livre.



J’ai aimé lire ce livre et me suis laissé emporter dans ce roman autobiographique ou dans cette autobiographie romancée, qui parle d’identité et d’identités : celle du sexe bien sûr, finalement bien accessoire dans ce livre ; celle d’une famille atypique et plurielle, à la croisée de l’histoire entre la France et le Maroc ; celle de la culture, rédemptrice et salvatrice pour qui ne la craint pas ; celle de la religion, qu’on subit ou qu’on laisse diriger nos vies, qui évolue si peu, qui évolue parfois si mal. Et au carrefour de tous ces combats identitaires, ce petit garçon, cette petite fille.



J’ai aimé l’amour qui sourd dans toutes les pages de ce livre, à travers ce parcours difficile : amour du Maroc, amour du corps, amour des livres, amour du grand-père, amour final à Paris, et même l’amour de Huriya pour sa mère, contre toute attente. J’ai aimé le style, dans toute sa fluidité, son approche cash, ses élans souvent émouvants, qui ont pris le pas sur les passages plus faibles et les redites thématiques très présentes.



Mais aujourd’hui, quelques jours après la fin de ma lecture, je n’aime plus ce livre. Ce que je croyais vrai - ce qu’on m’avait vendu comme vrai - semble bien différent au regard du discours entendu dans les différentes interventions promotionnelles de l’auteure. Un sentiment renforcé par quelques autres investigations. Bref, ce que j’avais aimé sonne trop faux et me laisse un goût amer…

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Huriya par Huriya

Huriya a vécu deux vies.

Sa première vie, c’est l’enfance d’un petit garçon à Marrakech, élevé par ses grands-parents après avoir été abandonné par sa mère comme étant un monstre.

L’enfant est né intersexué, c’est-à-dire présentant des organes des deux sexes à la fois (comme 2 % de la population mondiale : ce n’est pas une variation si rare.)

Sa mère : une femme libre, s’habillant et aimant à l’européenne, une mère scandaleuse, dont l’enfant est né de père inconnu.

Ta mère la pute, dit la grand-mère.

La grand-mère est un personnage abominable : cupide, raciste, vulgaire, à la fois bigote et adultère. Née dans un village de montagne, devenue domestique chez un Français, elle a été épousée par son patron quand il l’a mise enceinte – quand il est tombé "dans les rets de cette mante religieuse". Depuis, c’est la guerre : elle ne cesse, et ne cessera jamais, d’insulter son mari, ce "mécréant", et se vante de le tromper et de lui soutirer son argent.

Le grand-père se réfugie dans ses livres, et dans la bouteille, noyant le manque d’amour et les horribles souvenirs de la guerre. Sa bibliothèque est son repaire, et devient celui de l’enfant qu’il initie à la littérature.

Grandi dans ce couple bancal, l’enfant se construit tant bien que mal, ne se sentant à sa place nulle part.

Sa deuxième vie commence en arrivant à Paris pour étudier ; mais aussi pour assumer son intersexuation et devenir enfin une femme, se détacher de cette différence que la grand-mère cachait au hammam (Garde tes jambes serrées) ou au fqih qui voulait le circoncire (Impossible, son père était un Juif, invente-t-elle).

C’est une autobiographie très touchante, dans une écriture à la fois descriptive, la voix d’un enfant, et pleine d’émotion malgré quelques maladresses.



LC thématique septembre 2023 : "Première rencontre"
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Huriya par Huriya

« Huriya par Huriya » se déroulant au Maroc, pourrait être une invitation au voyage, au dépaysement. Mais la vie d’Huriya a été bien loin d’être un long fleuve tranquille, étant née intersexe, courant des années 70.



Sa première existence se déroule donc au Maroc, où elle naît, abandonnée par sa mère, qui pratique le plus vieux métier du monde, confiée à ses grands-parents maternels, un couple dysfonctionnel où le mépris de l’autre s’égrène dans chaque situation du quotidien.



Huriya se retrouve élevée par sa grand-mère, une femme vénale, ne cachant pas ses relations extra-conjugales et par son grand-père, un homme un peu fantasque, ancien soldat français et amoureux de la littérature. Celui-ci lui inculquera l’amour des mots et des livres.



Ensuite, sa seconde existence débute lors de son départ vers la France. C’est d’ailleurs cette deuxième partie qui m’a le plus plu dans le livre.



Il est incontestable que l’autrice a dû doublement se battre pour trouver sa place dans la société. C’est un Maroc, encore très traditionaliste qui est dépeint dans ce bouquin, bien loin des cartes postales et de l’ouverture d’esprit. Le fanatisme s’y déploie à chaque coin de rue.



Par contre, je n’ai pas accroché au langage usité tout au long du récit, parsemé de nombreuses injures et propos assez « crus ». Je pense que ça matche direct ou non avec le lecteur. Non que j’aie été moi-même choquée (j’en ai lu d’autres) mais je pense sincèrement que ce n’est pas un livre à mettre entre toutes les mains. Ainsi, l’hypersexualisation pourra agacer plus d’un lecteur.



Je ressors donc mitigée de ce livre. La seconde partie m’a plus touchée et a « sauvé » ma lecture. J’y ai moins eu l’impression de me trouver dans le « trop ».



Malgré cela, je salue le courage d’Huriya d’avoir livré ce témoignage, chose qui a dû être terriblement difficile.



Ceci n’est, bien sûr, que mon humble avis personnel. Je ne peux que vous inciter à lire ce livre et à vous forger votre propre opinion.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Entre les jambes

Ce livre est le cri du coeur d'Huriya, née et qui a grandi à Marrakech, entre la superstition d’une grand-mère musulmane, et l’athéisme d’un grand-père français qui lui fait lire Baudelaire, Beckett et Spinoza.



À 17 ans, elle quitte le Maroc pour la France et des études de philosophie.



Entre les jambes est ainsi le récit de cette enfance écartelée entre fausses pudeurs et non-dits, mosquée et hammam, ivresses et amants, enfants des rues et prostitution forcée.



Un roman autobiographique à la plume virevoltante, , parfois dure, parfois tendre qui dit les blessures et la nécessité de se libérer par l'écrit.



Dans un style fiévreux, plein de rage et d'amour qui rend hommage aux rues du Maghreb, Huriya, écartelée entre plusieurs identités montre très efficacement comment les pièges et hypocrisies de la religion se referment sur les femmes, et combien cela lui coûte d'avoir vécu une bonne partie de son existence dans le déni ou dans le mensonge.

On aime la franchise de son témoignage et la puissance de sa réflexion sur les contradictions de la société marocaine.

Un cri du coeur libérateur et une célébration du corps et des révoltes intimes et sociétales.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Entre les jambes

A en croire les mots de l'auteur lui-même, ce roman est celui d'un mensonge.

Si les thèmes abordés pouvaient être intéressants, je n'ai pas trouvé le ton juste propre aux témoignages. J'ai eu le sentiment de lire en boucle les mêmes 10 pages, chaque fois plus édulcorées.

Bref, ce n'était pas pour moi.
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Entre les jambes

De un à une !

Ce livre va vous brûler, le langage y est cru et accompagne une analyse aussi implacable que la soif de dire est inextinguible.

Quel que soit le nom, l’étiquette : bisexuel, intersexué, hermaphrodite…la seule vérité est celle du ressenti.

Huriya veut dire liberté en arabe, c’est ce nom qu’elle a choisi pour dire la condition féminine au-delà de son cas.

Née à Marrakech, sans père, vite abandonnée par la mère, déposée comme un colis chez les grands-parents, premier rejet.

Grand-mère musulmane, grand-père françaoui, une guerre permanente entre les deux, c’est un mode de vie. Renommé Moulay Saïd, identifié comme garçon et c’est sans discussion possible.

L’enfant grandit, tiraillé entre deux mondes : celui du Coran et celui de la littérature. Entre les sourates et les strophes des Fleurs du Mal…

« Mes cheveux ne sont pas crépus. J’ai de beaux cheveux blonds qui m’arrivent aux épaules. Les traits de mon visage poussiéreux sont fins. Mon visage est couleur coucher de soleil. Mes yeux sont azurés comme le ciel d’ici. J’ai hérité des yeux bleus de mon grand-père, le Français. Je ne ressemble pas à un enfant d’ici. Je ne suis pas comme les autres. Ma différence sera mon destin. »

La grand-mère a plusieurs vies, plusieurs visages, c’est violent et souvent tragi-comique.

Mais ce qui ne cesse de m’étonner c’est le fait que les femmes continuent à transmettre ce qu’elles ont subi, c’est-à-dire à conditionner des petites filles à se soumettre. Un monde ou les pourquoi et comment trouve une unique réponse : c’est comme ça.

« J’ai fini par avoir deux têtes. Une pour grand-mère : une tête musulmane. Et une tête pour grand-père : une tête athée. »

L’enfant se plie pour ne pas rompre, car elle a été rejetée par sa génitrice. A-t-elle le choix ? Elle observe, scrute, fait son éducation des contradictions du monde des adultes, des mensonges comme mode de survie.

La condition des filles n’a pas changé au fil des siècles, c’est immuable, un conditionnement qui perdure.

« Une bonne Musulmane qui se respecte. Elle marche vite et à petit pas. On leur a toujours dit de ne pas traîner dehors. Elles ont été élevées dans un mélange toxique de religion et de traditions. Et nos vies ressemblent à nos traditions, nous sommes emmurés. Avant même d’apprendre à marcher, leur mère a répété : « Ne lève pas les yeux sur les hommes. Oriente ton regard vers le bas. Montre que tu as de la pudeur. Aie honte. » Aie honte, voilà ! Alors, les filles marchent et elles ont honte. Elles grandiront comme ça. Et la honte ne les quittera plus. »

Toute la première partie du livre m’a donné une impression d’oppression, et une image s’est imposé celle d’un enfant donnant des coups de couteau à sa mère déjà morte mais qui continue à frapper comme pour s’effacer.

J’ai relevé une multitude de phrases fortes, de celles qui restent.

Et je ne pouvais pas ne pas me poser la question : que serait devenu l’enfant sans la transmission des mots, des livres, délivrée par le grand-père ?

La culture comme rédemption des péchés du monde, cela me convient et me convainc.

Le portrait du grand-père est extraordinaire, et il est ce souffle de liberté qui va porter loin. Cette littérature qui l’habite et le tient debout. Se nourrir ainsi et écrire c’est se livrer sans ménager ses lecteurs.

Tous ces mensonges, ce monde d’hypocrisie est d’une grande violence. La grand-mère ne manque pas d’imagination pour tordre le cou à la vérité.

Certaines scènes sont hilarantes malgré tout, notamment le moment où Moulay Saïd doit échapper à la circoncision, sachant que c’est le coiffeur qui officie à l’aide d’une paire de ciseaux et bien évidemment sans anesthésie.

L’écriture est forte, mais il faut beaucoup de force pour naître à travers cet héritage.

L’écriture est belle aussi, dans sa crudité mais aussi dans sa poésie.

En conclusion, vous lecteurs ne pourraient oublier ce destin commun des femmes :

« Une femme instruite, c’est une femme dangereuse. Si elles en savent plus qu’un homme, ça peut lui couter très cher. »

Et le destin particulier d’Huriya :

« Je suis une fleur qui a poussé sur le mâle. »

©Chantal Lafon


Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Entre les jambes

J'ai été très intrigué par ce roman au sujet difficile mais c'était sans compter l'écriture abrupt et le langage cru concernant cette histoire.

Roman autobiographique sur un petit garçon intersexué qui n'arrive pas a trouver sa place, rejetée par une mère au mœurs plus que légère et élevé par sa grand mère musulmane et son grand père français.

Il vivra dans une ambiance des plus détestable car la grand mère très croyante déteste son mari, français, athée et amoureux de la grande littérature française.

Leur religion diffère et forcément, les principes d'éducation sont littéralement opposés.

Comme le souligne très bien le résumé c'est la lutte du coran contre les fleurs du mal.

Mais derrière cette religion on va y découvrir des secrets pas toujours honorables.

Ce petit garçon au nom de Moulay Saïd va devenir Huriya et se verra enfermé dans un carcan de mensonge, d'hypocrisie et de méchanceté dans toute son horreur.

Ce livre m'a beaucoup perturbé et je ne sais quoi en pensé, les dialogues très cru et vulgaires on été un frein dans mon approbation et la succession d’événements tragiques me met en doute sur certains aspect de la réalité de cette histoire.
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Entre les jambes

« Ça a débuté comme ça n'aurait jamais dû débuter.

Ça a débuté comme ça : ‘Tiens, le voilà ! Garde-le !

Je n'étais pas prêt à entendre ces mots-là ! »

Envoûtant, grave, inoubliable, « Entre les jambes » est un appel d'air. Huriya c'est elle, la narratrice, le dévorant, la parole qui s'élève par-delà les sables brûlants, les senteurs d'épices, les couleurs rebelles ou cachotières, les regards sont baissés. le Maroc et ses contradictions, ses non-dits. Marrakech affolé frôlant les cheveux de cet enfant (Huriya) né (e) différent (e) : intersexe. Sa mère le rejette, ballot de dégoût.

« Maman est partie sans me regarder. J'ai couru vers elle. Elle a claqué la porte. » Sa grand-mère l'accueille. « Mar' haba bik, bienvenue à toi ». Elle m'embrasse et dit : « Tu seras l'homme dans cette maison, Inch'Allah. Tu es de la race des élus. On t'appellera Moulay Saïd, en signe de respect pour ton Ancêtre le Prophète. »

L'enfant est projeté dans l'antre d'une famille qui s'entredéchire. L'idiosyncrasie d'un pays en proie à ses croyances, chape de plomb, une grand-mère emblème de toutes les frustrations, les pièges d'une religion lourde d'interdits.

« Les femmes arabes ont un instinct céleste. Notre intuition est plus perçante que notre vue. »

Cette grand-mère, l'ogre aux abois, la méchanceté armure, brûlante de conventions, de faux-semblants. le Coran détourné de ses beautés ancestrales. Elle est pour Moulay Saïd une grand-mère mal aimante, maladroite et autoritaire. Mais l'adage ne dit -il pas « Qu'il faut être bien malheureux pour être aussi méchant ? » Eh bien c'est elle qui, l'odieuse étouffe son mari « le Françaou » son opposé, son rival. L'intellectuel, l'alcoolique reclus dans sa Babel littéraire, le laïc, l'hédoniste et brillant, la sagesse au garde-à-vous. Il va prendre dans ses ailes cet oisillon différent tombé du nid, la pureté pour abri et l'éveil à la grandeur verbale.

« le françaou, le désamour courtois, s'efface. Il se dirige vers sa bibliothèque. C'est là le sous-bois, là où personne n'accède. Je suis proustien dit-il aussi… Tu verras plus tard, une longue phrase proustienne c'est comme une belle femme. »

Moulay Saïd est l'exutoire des rancoeurs, des insistances qui collent sous les babouches. L'enfant pris en tenailles entre l'école Coranique et l'école de la République, bouc émissaire des règlements de compte. Les colonies contre la liberté, la religion qui s'entrechoque avec les vents de la littérature salvatrice.

« Ne touche pas à ça, crie-t-elle. Pourquoi ? Les livres français sont dangereux. »

« Sais-tu que Stendhal n'a mis que cinquante-deux jours pour écrire « La Chartreuse de parme » ? »

« -Qu'Allah maudisse Stendhal répond grand-mère, qui ne sait pas qui est Stendhal. »

Moulay Saïd perçoit les mensonges, ce qu'il faut taire à l'autre, le voisin, le mari, l'homme. La religion déplace les pions incommensurablement. La sexualité est un tabou. La virginité une épreuve. La grand-mère toute de dualité, pourtant, procure des kits de virginité aux filles en quête d'honneur et qui ont peur des représailles au cas où. Tout est flou, truqué et malsain. Les réputations sont d'or et le reste est poussière sous le tapis. Dans ce lieu où grandit cet enfant parcellaire, l'épreuve d'une quête de soi est la rédemption en devenir. On aime ses doutes et certitudes, ses batailles pour renaître, son éveil à la haute intelligence et l'amour pour sa terre envers et contre tout et la relation d'amour fraternel avec son grand-père versant d'altruisme et d'équité. Lui, anéanti et foudroyé par ses propres faiblesses. La grand-mère soumise aux apparences, déteste son mari plus par principe que par conviction. Cet homme est son danger. La culture rend libre et cette femme pressent en lui tout ce qu'elle n'a pas : le savoir. C'est ici que le bas blesse. Elle sait aussi pour l'enfant. Tous savent. La différence est un bandeau noir sur les yeux. Moulay Saïd, Huriya va partir en France étudier. La voie est libre, la grand-mère est décédée. La sérénité est cocon, thé vert glacé et tendresse. La paix couverture et la liberté en advenir. La narratrice cède la place à l'autrice. Piédestal sociétal, sociologique, la course en pleine lumière vers la métamorphose. Ce livre gorgé d'humanité, d'efforts est l'émancipation gagnante. Un livre hymne et féminin, l'espérance étendard. le Maroc terre pleine et mirage. Huriya l'ubiquité souveraine, la belle l'homosexuelle qu'on aime de toutes nos forces. « Entre les jambes » est une renaissance éclatante, le courage épiphanie, les mistrals gagnants, une ode à l'identité (fois mille) et à la littérature. La vie : Huriya : être enfin Femme. Magistral et nécessaire, que ce lucide roman soit lu par tous. En lice pour le prix Hors Concours 2021. Publié par les majeures Éditions Le Nouvel Attila.



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Entre les jambes

J'ai adoré j'ai adoré j'ai adoré! Dès que j'ai vu passer ce livre j'ai eu envie de le découvrir. Le contenu n'était pas forcément celui auquel je m'attendais en plus mais ça n'en a absolument pas fait une déception et je sais même déjà que je relirai ce livre avec plaisir.



Entre les jambes est le premier roman de l'écrivaine et je ne vais pas manquer de la suivre de près afin de suivre ses prochains écrits.



Dans Entre les jambes, nous sommes à Marrakech, dans les années 1970. Un enfant né intersexué d'une mère sexuellement libérée et de père inconnu. Peut-on parler de mère ou plutôt de génitrice ? En effet, celle-ci n'est absolument pas maternelle avec son enfant qui peut se faire le plus discret possible ce n'est jamais assez puisqu'il existe. Un beau jour d'ailleurs elle décidé de laisser son enfant chez ses parents et tourne les talons, sans regret aucun.



Débute alors la vie avec chez les grands parents qui ne va pas s'avérer être une mince affaire. Son grand-père, le françaoui comme on l'appelle, est un grand amoureux des livres. Et heureusement qu'il les a ces livres, il n'a que ça dans la vie. Ca et la bouteille aussi, pour lui faire oublier quelque peu les horreurs de la guerre et l'enfer de son quotidien auprès de celle qu'il a épousé après une nuit d'amour seulement afin de ne pas bafouer son honneur. La grand-mère, elle le hait jusqu'à la moelle ce colon. Elle est croyante la grand-mère, elle parle de Dieu dans chaque phrase. Pourtant, elle a un amant grand-mère, et elle ment tout le temps. C'est à n'y plus rien comprendre.



Voici donc l'histoire de cette famille cabossée par la vie, piétinée par les exigences des mœurs du Maroc et de la religion. Où est l'enfer ? Où est le paradis ? L'enfant rêve d'ailleurs. Il lit Baudelaire avec son grand-père et apprend le Coran avec sa grand-mère. Fille, garçon. Musulman, athée. Comment trouver son identité quand on est baladé de tout côté comme ça ?

Mais un beau jour, chaque élément trouve sa place, Huriya est née.



Un incroyable sens de la poésie et une chaleur (parfois écrasante) dans ce roman que je recommande chaudement.
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Huriya par Huriya

Je referme ce livre avec un sentiment mitigé. La lecture de la première partie m'a pesé.



Ce mélange de fatalisme, de religieux, de mensonges, de tromperies, de dissimulations et de sexe sur lesquels l'auteur s'attarde longuement m'a ennuyée, je dirais même plus agacée.



Dès les premières pages, le ton est donné.



La mère et la grand-mère d'Huriya ne se distinguent pas par leur vertu dans un milieu où le poids de la coutume, de la religion et du qu'en dira-t-on est telllement important qu'il les amène à dissimuler, calculer, feindre, tromper, arnaquer.



L'oeil des autres, les préceptes religieux, la supertistion, le poids des interdits, le conformisme pèsent sur ces vies. Surveiller l'autre, en parler semble être pratique courante, banale et la vie des gens en est façonnée. Comme l'eau qui serait empêchée de couler ; la vie et ses élans, freinée par les interdits, se fraie un chemin clandestin, tortueux, nauséeeux.



Un personnage lumineux sort du lot, c'est le grand-père d'Huriya, un français, athée qui transmet à Huriya son amour des livres, de la vie, du sol marocain. Cet amour , il le vit aussi envers ceux qui l'entourent. Cet homme transmet ses fondamentaux à Huriya, c'est à lui qu'elle doit d'être ce qu'elle est : libre, aimante, intelligente et sensible.



La deuxième partie du roman, les derniers chapitres sont hantés par ce grand-père, par sa manière d'être en relation et de permettre à Huriya de grandir. Et cette deuxième partie me permet de nuancer mon avis sur ce livre. Huriya grossit peut-être le trait, cherche sans doute à provoquer ; elle nous amène à mesurer le poids du conformisme , des interdits religieux, de la tradition sur la construction d'une vie.



La littérature est décrite comme une fenêtre ouverte sur le monde, libératrice et contribuant à construire des personnes humaines au grand cœur, à la pensée libre et ouverte.



Je clôture donc cette chronique dans le mouvement inverse à son ouverture : si vous ne craignez pas les mots crus, la trivialité de la vie, plongez dans cet écrit et retirez en la substantifique moelle.
Lien : https://bafouilles.jimdofree..
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Huriya par Huriya

Ce livre est composé de 2 parties. La première où l'on voit naître celui qu'on nommera Moulay Saïd, un petit garçon. Mais ce garçon est né avec les 2 sexes et se sentira davantage femme. Petit blond aux yeux bleus. Sa mère, franco-marocaine, n'a pas voulu de lui, même si au Maroc, les garçons ont plus de valeur que les filles qui naissent. Elle ne sait même pas qui est son père car c'est une fille de joie.. Ils ont fait croire qu'ils était le fils du frère de sa grand-mère..

Moulay Saïd connaît le Coran par cœur.

Dans la deuxième partie, c'est Moulay Saïd qui est devenu lui, c'est-à-dire une femme, Huriya, et qui est en couple avec Myriam. Elles ont acheté une librairie, car la culture a toujours été importante dans la vie d'Huriya. Elle y fera venir son grand-père, avec qui elle a un beau lien, et il sera fier d'elle.



On apprend des us et coutumes marocaines dans ce livre. Cela parle parfois crûment de sexe.

On voit qu'il existe des femmes marocaines modernes qui ne se laissent pas marcher sur les pieds et sont complètement indépendantes (il est dit que le Maroc est le Moyen-Age déguisé en modernité).



Une belle histoire.
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Entre les jambes

D’emblée le ton est donné : l’auteure ne mâchera pas ses mots.

Ses phrases sont comme des tirs sans sommation, une description au vitriol du Maroc qui l’a vu grandir.

Plus précisément de la maison de ses grands-parents, théâtre d’une guerre entre deux mondes, religieux et athée. L’enfant construira tant bien que mal ses repères dans cette atmosphère délétère. À cette schizophrénie culturelle viendra - tardivement - s’ajouter celle de l’identité genrée.

Ce n’est pas peu dire que ce roman suscite la nervosité. Les émotions remontent à vif vers le lecteur, peine et colère face à la fourberie en particulier.

Heureusement ce récit corrosif et agité prend fin avec une seconde partie bien plus solaire. Le dénouement est même extrêmement touchant.

Mais malgré tout mon malaise a persisté. L’auteure ne fait pas dans la subtilité, son histoire singulière se transformant en réquisitoire. Une puissante dénonciation de l’éducation par la honte, et la violence des propos peut déconcerter.
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Entre les jambes

Drôle de destin que celui d’Huriya, enfant non-désiré issu d’une mère qui ignore même qui en est le géniteur et qui le confie, enfin plutôt l’abandonne, à ses propres parents.

Huriya, cet enfant né hermaphrodite / intersexué, se construit donc entre une grand-mère qui se prétend ultra musulmane et un grand-père alcoolique athée ne vivant que pour et par ses livres – deux adultes au quotidien plus que conflictuel, ne représentant plus qu’un couple fantôme.

Huriya grandit en apprenant à cacher son entre-jambe, à se forger une identité masculine dans cette société marocaine où être une femme signifie bien souvent se soumettre (aux pères, aux maris, aux frères, etc.), voire ne pas exister.

Un roman coup de poing, dans le style et la forme, qui trace, au vitriol, un constat amer (mais sans nul doute bien réel) de la condition de la femme dans une société patriarcale… mais pas uniquement. En effet, il est également question de la contrainte morale de la religion et de la politique sur la population, contrainte bien souvent bafouée de manière hypocrite afin d’éviter toute sanction de la part du pouvoir en place (qu’il soit religieux et/ou politique).
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Entre les jambes

"Entre les jambes" est un véritable roman coup de poing qui nous transporte dans le Marrakech des années 1970. Un jeune garçon androgyne est élevé par ses grands-parents eux-même représentants des valeurs françaises pour le grand-père et musulmanes pour la grand-mère. L'enfant va évoluer et grandir dans un choc des civilisations quotidien. L'auteure dénonce l'hypocrisie des religions et des sociétés patriarcales. Malgré le langage souvent cru ce texte est plein de poésie et de beauté et me rappelle "l'enfant de sable" de Tahar Ben Jelloun.

C'est le premier roman que je lis de cette auteure et je suis impressionné par sa témérité.
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Entre les jambes

Marrakech, années 1970, une jeune jolie sexy prostituée abandonne son enfant né.e intersexué.e à ses parents résidant en médina ; l'enfant âgé de 5 à 6 ans voit les fesses voluptueuses de sa mère s'éloigner à jamais et grandit entre une grand-mère berbère, parlant l'arabe marocain, priant, trompant son époux avec un voisin, suçant le porte-monnaie de son mari pour des dépenses d'apparat, elle se « venge » ainsi de l'avoir arrachée à sa culture, son village, sa famille, sa vie ; et un grand-père, ancien officier français se réfugiant dans l'alcool et la littérature, pour échapper à sa femme, à la vie, se laissant branler par la jeune bonne avant de se retrouver au lit avec elle, sans que l'on sache précisément s'ils baisent ; on suit alors le.la narrateur.rice : éducation à l'école coranique, Baudelaire en tête Coran aux lèvres, passage au hammam, poussées hormonales en zieutant derrière les moucharabiehs, la vie s'écoule ; à la fin de l'adolescence, le grand-père lui paye le voyage à Paris pour poursuivre ses études, reprise d'une librairie, rencontre buccale avec l'entrejambe d'une marocaine divorcée récemment arrivée ; retour au bled, mort de la mère, balade dans la fange de Marrakech, départ final avec le grand-père pour la ville des Lumières.

Chaque membre féminin d'une famille marocaine cuisine un couscous unique, pourtant les ingrédients restent les mêmes. Huriya n'écrit pas, elle cuisine : une dose de sexe cru + une dose d'apitoiement sur la condition féminine en terre d'Islam + une dose d'arabe marocain (la merguez du couscous qui n'existe qu'en France) inutile (et avec une translittération étonnante, quartier dreb au lieu de derb) comme si au lieu d'écrire directement blanc j'écrivais white, blanc, parce que je raconte un truc qui se passe dans un pays anglo-saxon + la mention de quelques auteurs (pas d'autrices) français, Proust, Stendhal, Flaubert, Baudelaire, et aussi Tolstoï (lu en français) ; auteurs faciles à citer car même si on ne les a pas lu on peut aisément trouver leur style avec Wikipédia + une dose d'humour, celui des séries télévisées avec rires préenregistrés, manque juste la didascalie « attention rires » + quelques saillies sur les sociétés arabo-musulmanes du même niveau que le discours de Sarkozy à Dakar, l'Homme Africain et l'Histoire. Cette recette, comme le couscous, plaît aux critiques littéraires. Huriya rejoint ainsi une nouvelle cohorte d'écrivain.e.s marocain.e.s qui fascinée par la langue de Molière, seule clé vers l'émancipation, essaye de se faire une place dans la production littéraire moderne en oubliant ses contemporains.

Vers la page 200, je compris que le récit tournait en boucle, que les incohérences prenaient le dessus : un carré musulman dans un cimetière marrakchi, une berbère illettrée parlant l'arabe (encore aujourd'hui dans les zones montagneuses, malgré les nombreux accès goudronnés, des femmes berbères ne parlent pas l'arabe) et priant dans les années 1970 (la multiplication des mosquées, la montée du rigorisme musulman au Maroc est beaucoup plus récente, fin du 20° siècle ; le fait que le vendredi entre la prière de la mi-journée et celle de la fin de l'après-midi les villes soient quasiment mortes est très neuf), le retour à Marrakech avec changement de tenue dans les toilettes de l'aéroport pour passer d'un sexe à l'autre (je ne connais pas une toilette publique marocaine sans personnel, même dans les souks de campagne où il y a parfois des toilettes officie une personne qui est loin d'être aveugle), que l'autrice réglait des comptes plus qu'elle écrivait et c'est son droit le plus absolu. On nous parle d'un récit sur le mensonge, le sujet aurait été beau si l'écriture, la capacité à séduire au sens de conduire à l'écart, vers des lieux inconnus, avaient été au rendez-vous.

Idée saugrenue et a-démontrable que la littérature d'expression française, car c'est bien de cela qu'il s'agit ici, aurait des vertus libératrices, surtout pour les Femmes ; discours redondant et lassant sur l'oppression des femmes du Maroc, leur maintien en servilité. Tous ces romans actuels marocains qui se contentent de dénoncer superficiellement sans aborder la complexité, l'histoire de la place de la Femme dans la société marocaine actuelle et pas seulement ce que l'on perçoit dans les grandes agglomérations qui semblent faire croire que le Maroc a un pied dans la « modernité » occidentale. La réduction de l'émancipation de la Femme, de son désir à être l'égale des Hommes, à l'utilisation forcenée de son entrejambe, sans parler des descriptions du corps féminin comme les orientalistes les plus ringards les faisaient. Un regard sur la femme, une conception de la beauté au féminin que l'on retrouve dans des clips, comme « beauté marocaine » sur YouTube.

Comparer la phrase proustienne à la longueur et la finesse des jambes est affligeant :

" Je [le grand-père français] suis proustien, dit-il aussi.

- C'est quoi être proustien ? [l'autrice enfant]

- Être proustien, c'est ne pas avoir des jambes courtes et dodues, comme ta grand-mère. Tu verras plus tard, une longue phrase proustienne, c'est comme une belle femme. Ça doit évoquer des jambes longues, fines et interminables. Ça doit évoquer des formes sensuelles, une cambrure, une chute de reins et des seins bien arrondis. Une phrase proustienne c'est comme une femme qui te donne l'envie d'aller jusqu'au bout. C'est ça être proustien. »

En effet, grand-mère n'est vraiment pas proustienne avec ses babouches, ses gros seins et ses fesses énormes. Ça ne donne pas envie d'aller jusqu'au bout. Je comprends que grand-père préfère se réfugier dans ses livres. »

Je sais, rien qu'en lisant cela, ce qu'est une « belle femme », pas celle qu'on aime, celle qui traînasse sur les panneaux publicitaires, merci Huriya.

Enfin l'autrice évoque la bonne Aïcha. Il est exact que dans les années 1970 la bourgeoisie marocaine utilisait (pas employait) et encore aujourd'hui, de toutes jeunes filles issues des campagnes comme bonne à tout faire avec toute la dégueulasserie que sous-entend « bonne à tout faire » ; honnêtement je n'ai pas senti qu'Huriya dénonçait les liens de dépendance sexuelle entre Aïcha et son grand-père proustien, peut-être qu'être proustien c'est aussi, pour Huriya, se faire branler par la domesticité, dans ce cas MeToo n'est pas proustien.
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Huriya par Huriya

Tout d abord merci masse critique pour la sélection . Si l’on se fie aux quelques informations contenues dans la présentation de l’autrice dans la

quatrième de couverture, et l’on prend en compte le titre à caractère autoréflexif, Huriya

par Huriya, on peut dire qu’il s’agit d’un roman à caractère autobiographique. Comme

l’autrice, l’héroïne qui porte le même prénom, un pseudonyme, que l’autrice, est née à

Marrakech et a quitté son pays natal, le Maroc, à l’âge de 17 ans. C’est un livre dense, je

dirais presque cathartique puisque la narratrice dévoile et raconte son histoire en livrant ses

sentiments le plus intimes. Huriya use en les alternant de deux styles : l’un très poétique,

imagé, voire parfois à connotation philosophique, certains passages sont très beaux, et un

autre très familier voire parfois vulgaire, quand il s‘agit de décrire des réalités quotidiennes

ou de rapporter des conversations de son entourage. L’histoire est très intéressante malgré

quelques lourdeurs dues essentiellement à des répétitions nées je crois de cette volonté de

saisir tous les détails des personnages. Des personnages croqués sans complaisance dont la

description confine parfois au manichéisme : une grand-mère marocaine, à forte

personnalité, analphabète, superstitieuse, sans morale et vouant une haine sans limite aux

Français, anciens colonisateurs, et un grand-père français, sensible, passif, lettré et

amoureux des livres, de la littérature et de la langue françaises qui fait découvrir à Huria cet

univers qui la sauvera des affres d’un Maroc sclérosé où la femme subit au quotidien toute

sortes de supplices et d’humiliation. Quand on lit ce roman, on comprend pourquoi l’autrice

ne révèle pas sa vraie identité. La charge menée contre toutes sortes d’hypocrisie et

dogmatisme, surtout dans le domaine religieux, et plus précisément dans le monde

musulman, est tellement féroce que cela peut choquer beaucoup de croyants.
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Huriya par Huriya

S’agissant d’une biographie romancée, je salue le témoignage sûrement difficile de l’auteure.

Néanmoins, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher au personnage de Huriya dont on parle finalement très peu et qui se dévoile seulement au détour de considérations générales.

J’aurais aimé comprendre le choix de devenir femme et les étapes de sa construction.

Je regrette aussi l’hypersexualisation de tous les rapports que les personnes qui entourent Huriya entretiennent entre eux, donnant l’impression de coquilles vides guidées par leurs pulsions.

L’auteure fais la part belle à la religion, le patriarcat, les coutumes et tout ce qui peut l’empêcher de se sentir libre au point qu’on s’y perd un peu…



En bref, un roman auquel je n’ai pas adhéré et qui semble plus être une satire de la société marocaine que le récit assumé d’un choix de vie.


Lien : https://www.instagram.com/Ne..
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Entre les jambes

« Entre les jambes » est le récit de la libération par l’écriture de l’autrice, née intersexe à Marrakech et élevée par un couple de grands-parents saugrenu.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Huriya par Huriya

Je découvre cette autrice dans le cadre du prix du meilleur roman 2024. Huriya est abandonnée par sa mère. Elle est élevée par ses grand-parents que tout oppose. C'est le récit des hypocrisies de la religion et des pièges qui se referment sur les femmes. J'ai adoré ce livre et bien sur, j'en conseille la lecture. C'est une histoire inoubliable. Sylvain.
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Huriya par Huriya

&#xNaNC'était le protectorat. La France était sûre d'elle-même. Arrogante, elle a imposé sa puissance. C'était une époque rugissante où les Français faisaient ce qu'ils voulaient sous prétexte d'une "oeuvre civilisatrice"&#xNaN



Première chronique pour le prix du meilleur roman des @editionspoints et... Comment réussir à parler de ce livre correctement ?



Disons les choses franchement, je suis ressortie très très déstabilisée, déçue et même écoeurée de cette lecture. Pourtant j'en espérais beaucoup de choses sur le papier : récit intime d'une personne intersexe née au Maroc dans les années 70, abandonnée par sa mère et élevée par sa grand-mère berbère et son grand-père françaoui. J'imaginais une histoire sur l'Histoire justement, sur les rapports familiaux complexes mais réalistes, sur le poids de la (dé)colonisation, sur ce que c'est de grandir dans une société qui a été occupée et qui reprend ses droits.



Je n'ai eu que très peu de ça. A contrario, je suis tombée sur un texte d'une crudité et d'une vulgarité gênante. Était-ce volontaire de la part d'Huriya pour choquer et cracher sa détresse face à une société traditionaliste mais hypocrite ? Était-ce une licence artistique de sa part ? Toujours est-il que je n'ai pas su adhérer à ce mode d'écriture, qui m'a mise profondément mal à l'aise. Peut-être était-ce là la volonté d'Huriya ? Nous confronter à nos contradictions, à nos certitudes et à leur foutre une claque monumentale à base de vocabulaire cru ?



Au final, l'autrice / narratrice se dévoile très peu, à l'exception de quelques passages dans la deuxième partie, mais qu'il a été difficile de créer un lien à son encontre ! D'ailleurs je n'ai pas réussi. Je garde de cette lecture une impression très mitigée, je me suis sentie écoeurée à bien des reprises, le summum étant sans doute lorsque son grand-père (alcoolique, de 65 ans) entame une liaison avec la bonne de 16 ans. Pourtant ce n'était, au départ, pas le pire des personnages 🫠



Bref, je sais déjà que ce livre n'aura pas mon vote et qu'il ne restera pas sur mes étagères.



&#xNaN Aurais-tu des romans sur le Maroc à me recommander ? Penses-tu quand même te laisser tenter par Huriya ?
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